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Paru dans la revue Enfances & psy, n° 74, 2017, pp. 51-60.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Guerre, Traumatisme, Résilience
Cet article relate les résultats d’une recherche menée au Liban ainsi que l’activité clinique du « Centre médico-psychologique d’accueil de l’enfant de la guerre et de sa famille ». Les caractéristiques de la prise en charge des enfants de la guerre sont évoquées à travers deux situations cliniques. L’auteur insiste sur le travail de l’histoire qui facilite la symbolisation de la violence et la construction de la résilience. Dans de nombreuses situations, les dispositifs à médiation favorisent l’élaboration du trauma et permettent l’accès à la mentalisation. L’environnement social des enfants joue un rôle très important dans la réussite de leur prise en charge.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 74, 2017, pp. 14-22.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Traumatisme, Terrorisme, Jeune enfant, Adolescent, Urgence
Le 14 juin 2016 à Nice a eu lieu une attaque terroriste de masse très violente qui a touché un grand nombre d’enfants et leurs familles. Une cump (cellule d’urgence médico-psychologique) multidisciplinaire pédopsychiatrique a été ouverte pour la population. Elle a permis, dès la première nuit, de proposer une écoute pédopsychiatrique au sein d’un hôpital pédiatrique. Il s’agit d’une expérience unique où le travail d’urgence a pu s’effectuer en respectant l’intimité des personnes dans un cadre sécurisant tant pour les enfants que pour les soignants fortement sollicités émotionnellement dans ces contextes. De l’autre côté, nous décrivons un travail sur site lors de l’attaque, quelques mois plus tard, dans un lycée de Grasse. Ces deux modalités interrogent sur nos missions et sur la nécessité de l’engagement dans l’organisation cump des personnels des secteurs de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.
L’auteure développe ici un traitement psychothérapique mère-bébé qui rencontre la question du traumatisme du point de vue de l’enfant et du point de vue de la mère. Elle y repère les traces et conséquences sur l’organisation psychique d’un sujet des évènements traumatiques précoces ainsi que les effets de l’organisation psychique post-traumatique de la mère sur son bébé. Elle adapte sa technique pour permettre finalement le dégagement de l’enfant et l’accès au traitement psychothérapique de la mère traumatisée.
Article de Jean Louis Le Run, Marie Laure Léandri, Marie Pierre Blondel, Myrna Gannagéet al.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 74, 2017, pp. 6-125.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Traumatisme, Nourrisson, Adolescent, Jeune enfant, Terrorisme, Génocide, Psychisme, Névrose, Contre-transfert, Résilience, Abandon, Parentalité, Cancer, ITEP, Trouble du comportement, Psychologie du développement, Prise en charge, Agression, Abus sexuel, Mineur isolé étranger
Dans le champ de la petite enfance, de l’enfance et de l’adolescence, les circonstances traumatiques ne manquent pas. Les attentats terroristes bien sûr, mais aussi les agressions sexuelles (attentats à la pudeur), la maltraitance, le harcèlement, les séparations et les deuils sont à l’origine de traumatismes qui affectent la vie des enfants et des adolescents. De façon moins bruyante, les interactions précoces, lorsqu’elles sont chaotiques, peuvent aussi générer des microtraumatismes dommageables au développement psychique. Certains enfants ou adolescents cumulent les traumatismes : les mineurs isolés étrangers en sont un exemple édifiant, mais aussi les enfants adoptés marqués par l’abandon, les circonstances du début de leur vie ou leur statut particulier.
Du côté des prises en charge, les réponses se sont diversifiées. L’actualité récente interroge aussi l’organisation logistique des soins qui doivent répondre dans l’urgence alors qu’en temps ordinaire les services sont déjà débordés et affichent des listes d’attente. Pensons l’impensable et interrogeons théorie et pratique pour mieux répondre aux effractions du Réel sur nos patients fragiles, enfants et adolescents.
L'arrivée d'un étranger dans un groupe humain, quel qu'en soit le motif, est toujours source de perturbations, sociales et psychiques, tant pour ceux qui accueillent que pour le nouveau venu. Le motif du départ et les modalités d'arrivée constituent des facteurs essentiels de ces situations. Ce numéro cherche à montrer comment, dans différents cas de figure, ces problèmes ont pu être gérés.
Cet article traite d’une expérience clinique auprès d’aidants conjoints de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Patients et conjoints aidants ont été des enfants juifs cachés pendant la Shoah. Ces interventions s’inscrivent dans le cadre des activités d’une association juive (l’ose). La maladie d’Alzheimer se caractérise par des troubles de la mémoire effaçant les souvenirs les plus récents et réveillant les plus anciens parmi lesquels les souvenirs infantiles. Le réveil de ces souvenirs et les attitudes qui les accompagnent entraînent des bouleversements familiaux, en particulier dans le couple. Il est question ici des ébranlements au sein du couple quand ses membres partagent une histoire infantile commune. La réactivation des souvenirs liés à l’évolution de la maladie chez l’un entraîne chez l’autre la même réactivation par écho. Le soin consistant en des visites à domicile permet un travail clinique auprès de l’aidant, patient « doublement caché », dont les effets lui sont bénéfiques, ainsi que pour son couple et sa famille.
Nous présentons un modèle de psychothérapie familiale systémique, centrée sur les stratégies de régulation émotionnelle. Notre hypothèse est qu’en axant notre travail sur la régulation des émotions des différents membres de la famille, nous aurons une meilleure compréhension des effets de cette régulation sur l’ensemble de la famille et la place de la régulation émotionnelle dans la chaîne circulaire des interactions intrafamiliales. Une recherche-action menée auprès de trente familles permet de dégager des premiers résultats sur les effets de l’agression verbale, la suppression expressive, le déni, la rumination et la réévaluation cognitive. Des patterns de régulation émotionnelle caractérisent les familles de la même façon que les patterns transactionnels décrits par la première systémique ou les croyances partagées décrites par la deuxième systémique. Nous pensons que la réflexion sur la régulation émotionnelle va dans le sens de l’essor d’une troisième systémique.
« Il s’agit de quoi ? Il s’agit de les soigner du fait qu’un pays leur refuse des papiers ? Ils auraient des papiers, ils n’auraient pas besoin d’antidépresseur ! Est-ce que je dois soigner les atteintes à la dignité humaine faites par un État dans lequel ils se sont retrouvés ? C’est aussi ce qui fait dire aux professionnels de temps en temps, et pas seulement de manière défensive : “c’est pas notre boulot !” »
Ces mots, ceux d’un soignant en santé mentale, expriment son indignation face aux incohérences d’un système défaillant, et questionnent le sens de la clinique pour les demandeurs d’asile et déboutés.
En 2005, les Cahiers de Rhizome intitulés Demandeurs d’asile, un engagement clinique et citoyen restituaient la recherche portée par l’Orspere sur la santé mentale des demandeurs d’asile. Ce travail de recherche a abouti, grâce à un financement des tutelles régionales de santé, à la création du Réseau Samdarra, en 2007. Dix ans après, les problématiques migratoires renouvellent les questionnements concernant la santé mentale des « migrants précaires », sans que cela n’aboutisse pour autant à la création de dispositif spécifique. Les politiques migratoires, loin de favoriser l’accès au soin, participent au contraire à la vulnérabilisation du public migrant, ce qui accentue l’embarras des praticiens dans leurs pratiques professionnelles.
Article de Anna Ferruta, Paolo Boccara, Rita Corsa, et al.et al.
Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 227, décembre 2016, pp. 7-119.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Santé mentale-Souffrance psychique, Psychanalyse, Psychanalyste, Hôpital psychiatrique, Moi, Cure analytique, Narcissisme, Perversion, Mort, Traumatisme, Enfant, Adolescent, Père, Complexe d'Œdipe, Transfert, Italie
Le Coq-Héron ouvre en grand ses portes à la psychanalyse italienne. Franco Borgogno, de l’Association italienne de psychanalyse (SPI), nous invite à le suivre pour un tour d’horizon complet de la pensée psychanalytique actuelle et de ses avancées cliniques. Antonino Ferro, Stefano Bolognini ou Franco de Masi, voix déjà connues en France nous offrent leurs plus récents écrits. Des psychanalystes encore à découvrir comme Tonia Cancrini, Giovanna Regazzoni Goretti ou Anna Maria Nicolò exposent leur travail avec des enfants, des adultes ou des adolescents. Une pensée en mouvement saisie au vif de la séance analytique.
Les politiques de santé mentale ont entraîné d’importants changements dans l’organisation des soins ces dernières années : création des agences régionales de santé et des territoires de santé en 2009, lois du 5 juillet 2011 et du 27 septembre 2013 modifiant le régime des soins sans consentement. Ces évolutions récentes modifient le paysage institutionnel, façonné par la période asilaire puis par la création du secteur et le mouvement de désinstitutionalisation à partir des années 1960. Elles s’accompagnent d’autres tendances observées en parallèle : plus grande implication des patients et de leurs familles dans les programmes de soins, volonté des pouvoirs publics de normaliser leur action et d’évaluer les politiques mises en oeuvre, demande sociale hésitant entre la préservation de la liberté et l’exigence de sécurité, etc.
Ce numéro spécial de la RFAS examine ces questions à travers douze articles et le « point de vue » de la communauté hospitalière de territoire de Paris. Les articles sont répartis en trois axes : Évolution des soins sous contrainte et des droits des patients ; Parcours de soins en santé mentale (traitant notamment des étudiants, des migrants précaires, des enfants et adolescents autistes, des séjours de longue durée à l’hôpital et de l’articulation entre les champs sanitaire et médico‑social) ; Bases de données médico‑administratives et recherche en santé mentale. Une partie des articles est issue des travaux de recherche sur l’organisation des prises en charge en psychiatrie et l’appropriation par les chercheurs de nouvelles bases de données, coordonnés par la DREES à la suite d’un séminaire sur l’organisation des soins en psychiatrie en 2012.