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Devenir médiateur·rice dans un centre de santé communautaire. Portraits de parcours des médiateur·rice·s pair·e·s de la Case de Santé de Toulouse

Article de Nadine Haschar Noé, Jean Charles Basson

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 253-273.

Mots clés : Santé-Santé publique, Médiation, Santé, Médiateur, Inégalité, Expérience, Biographie, Vulnérabilité, Accès aux soins, Pouvoir

Menée au sein d’un centre de santé communautaire érigeant la médiation en santé en levier de lutte contre la fabrique des inégalités sociales de santé, notre recherche vise à comprendre en quoi les parcours de vie des médiateur·rice·s pair·e·s mobilisé·e·s, leurs socialisations incorporées et leurs expériences passées leur permettent de se construire un ethos d’agents socialisateurs en santé des publics vulnérables qu’ils·elles accompagnent. À partir de portraits configurationnels prenant appui sur les récits de leurs parcours biographiques, nous montrons que leur engagement dans ce nouveau métier nécessite, d’une part, qu’ils·elles se (re)construisent après les ruptures biographiques subies au cours de leurs trajectoires de vie et, d’autre part, qu’ils·elles parviennent à combiner dispositions antérieures, expériences vécues de la domination et construction de nouvelles ressources de proximité pour parvenir à agir et s’investir dans les situations présentes au sein de la Case de Santé de Toulouse.

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Catégorisation juridique des étrangers et inégalités sociales de santé : quelles sont les règles du jeu ?

Article de Claire Bories

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 205-224.

Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Accès aux soins, Étranger, Inégalité, Prise en charge, Jeu de société, Aide médicale

En matière d’accès aux soins, tous les étrangers ne sont pas égaux : certains malades étrangers rencontrent des difficultés faisant de l’accès aux soins un véritable "parcours du combattant" quand d’autres se voient accorder d’importantes facilités. Triste réalité. Cette différenciation est liée, principalement, à l’attribution de prérogatives de santé aux étrangers à travers le prisme des catégories juridiques, lesquelles deviennent le socle d’un traitement volontairement différencié entre les étrangers. Si chères aux juristes, ces catégories représentent, dans le domaine de l’accès aux soins, un matériel de jeu privilégié dont l’édification répond à une rationalité certaine. À travers l’amusante métaphore du jeu de société, il s’agira de mettre en lumière la manière dont le travail de catégorisation, appliqué aux étrangers, participe à la fabrique des inégalités sociales de santé entre les éléments catégorisés. Les étrangers seront les joueurs du jeu de l’accès aux soins, les catégories juridiques leurs équipes de jeu et les autorités nationales les "maîtresses du jeu".

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Le renoncement aux soins : un phénomène aux ressorts économiques mais aussi sociaux

Article de Blandine Legendre

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 179-204.

Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Non-recours, Soin, Inégalité, Lien social, Enquête, Conditions de vie, Revenu, Sociabilité, Pauvreté, Isolement, Exclusion sociale

Le renoncement aux soins participe des inégalités sociales de santé. Il a été beaucoup étudié sous l’angle du coût des soins. Or des études qualitatives pointent aussi l’impact des liens sociaux sur les comportements de santé. L’objet de cet article est de mesurer les différents déterminants du renoncement à partir de l’enquête statistique sur les ressources et les conditions de vie des ménages (SRCV) de 2013, comportant un module spécifique sur les contacts sociaux. Nous modélisons d’abord la probabilité de renoncer à des soins quel qu’en soit le motif, en fonction de différents types de ressources, économiques et sociales, puis nous estimons ce même modèle sur trois types de renoncement : pour raisons financières, logistiques ou pour d’autres raisons. Toutes choses égales par ailleurs, être pauvre en conditions de vie multiplie par six le risque de renoncer à des soins pour raisons financières, mais joue également positivement sur les deux autres types de renoncement. Plus la personne cumule des difficultés de sociabilité, plus elle est susceptible de renoncer à des soins, quel que soit le motif de renoncement, révélant l’importance des ressources sociales au-delà des ressources économiques.

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Comprendre la mécanique des inégalités sociales de santé dans les trajectoires vers un diagnostic de cancer du foie : l’entrée par le non-recours

Article de Grégory Beltran, Héléna Revil, Charlotte Costentin

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 159-178.

Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Cancer, Diagnostic, Non-recours, Inégalité, Classe sociale, Alcool, Conduite à risque, Relation soignant-soigné

Cet article présente les premiers résultats d’une étude qualitative en sciences sociales qui analyse les trajectoires de patients atteints de carcinome hépatocellulaire – le plus fréquent des cancers primitifs du foie – au prisme du (non-) recours aux soins. Trois types de non-recours apparaissent dans ces trajectoires : la non-demande, la non-proposition et la non-réception. L’analyse de ces non-recours et de leurs mises en place permet d’aborder la question des inégalités sociales de santé, en prenant en compte la position sociale mais aussi l’origine sociale des personnes. Ces deux dimensions influencent à la fois l’adoption de comportements à risque et le rapport aux soins et au monde médical, et sont agissantes dans le (non-) recours aux soins, notamment dans les interactions avec les soignants. L’article souligne également l’intérêt d’approcher les trajectoires vers un diagnostic de cancer sur un temps long et l’importance des recherches qualitatives pour éclairer les données épidémiologiques mais aussi orienter les enquêtes quantitatives.

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Médecine de précision et inégalités sociales d’accès aux essais précoces en cancérologie

Article de Sylvain Besle, Estelle Vallier, Daniela Boaventura Bomfim, et al.

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 139-158.

Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Inégalité, Cancer, Traitement médical, Recherche médicale, Genre, Suivi médical, Prise en charge, Accès aux soins, Discrimination, Médecine, Participation

Depuis dix ans, le développement de la médecine de précision bouscule la prise en charge du cancer. Pour autant, ces nouveaux traitements restent essentiellement disponibles via la participation à des essais cliniques. Cet article s’intéresse donc aux inégalités sociales d’accès aux essais précoces en cancérologie, question jusque-là peu investiguée. Ce travail s’appuie sur une méthodologie mixte associant données qualitatives (entretiens semi-directifs et observations) et quantitatives (enquête nationale auprès de 1 355 patients inclus). L’analyse croisée de ces données met au jour l’existence d’inégalités d’ordre social (genre), organisationnel (parcours de soin) et géographique. Ces inégalités s’illustrent dès les premières étapes de la prise en charge autour de trois mécanismes : l’organisation des filières d’accès aux essais, le tri des patients en amont de l’inclusion et les contraintes liées à la participation à un protocole de recherche.

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La fabrique des "troubles spécifiques des apprentissages" en quartier populaire urbain. Usages sociaux des diagnostics et analyse de leurs effets sur les trajectoires d’enfants

Article de Jean Marc Goudet

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 89-106.

Mots clés : Santé-Santé publique, Apprentissage, Quartier, Milieu urbain, Scolarité, Enfant, Santé, Inégalité, Diagnostic, Classe sociale, École

Les troubles des apprentissages sont considérés comme des déterminants à la scolarité des enfants, elle-même perçue comme un facteur important de leur santé. Pour autant, ces troubles se constituent dans les sociétés industrialisées selon une imbrication de mécanismes biologiques, sociaux et scolaires qui restent encore mal décrits dans la littérature et qui peuvent donner lieu à une variété de prise en charge médicale et scolaire. À partir de données de terrain issues d’une ethnographie réalisée dans un quartier populaire d’une métropole, nous analysons les trajectoires médicale et scolaire contrastées de deux enfants. Cela permet de montrer l’importance que revêt l’étude des rapports des familles aux institutions scolaires, médicales et paramédicales dans l’analyse de la construction sociale des inégalités sociales de santé. Les dispositions sociales des familles et l’offre locale médicale et scolaire s’articulent sous la forme de « configurations locales de soin ». Celles-ci s’avèrent centrales pour saisir les différences d’états de santé en contexte scolaire, à une période donnée de la trajectoire médico-scolaire de l’enfant.

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Médicaliser les inégalités sociospatiales. La légitimation sanitaire des mises en politique de la lutte contre la précarité en milieu rural

Article de Marina Honta

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 69-87.

Mots clés : Santé-Santé publique, Précarité, Inégalité, Milieu rural, Politique sanitaire, Stéréotype, Santé publique, Accès aux soins

L’étude menée sur la communauté d’agglomération du Libournais (Gironde) revêt une portée heuristique pour saisir les ressorts de l’engagement des acteurs publics locaux dans la lutte contre les inégalités sociales de santé. Si l’on se réfère au modèle des déterminants sociaux de la santé, le cadrage du problème à traiter apparaît ici très sélectif car ces inégalités sont essentiellement appréhendées sous l’angle des obstacles faits aux droits et aux soins. Existent aussi des représentations faites de préjugés ordinaires à l’endroit de certains groupes sociaux doublées d’un phénomène de « sanitarisation du social ». Consistant à « traduire » au nom de la « santé publique » des problèmes sociaux en phénomènes sanitaires, ce processus de médicalisation permet de saisir les formes localement adoptées du travail d’invention de la santé publique. Si elles conduisent à transformer les multiples signes de la précarité en risques sanitaires et à les inscrire dans l’espace public pour en faire des objets de politique, cette traduction s’opère sans que ces autres catégories de problèmes (chômage, habitat indigne, troubles à l’ordre public, isolement, etc.) ne soient appréhendées comme des déterminants sociaux des inégalités en santé. Un tel travail d’inférence empêche la conduite d’une action globale et partenariale en ce domaine et obère la structuration de parcours coordonnés de santé.

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La sécurité sanitaire au village. La crise du Covid-19 vue d’en bas

Article de Lucie Michel, François Xavier Schweyer

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 13-35.

Mots clés : Santé-Santé publique, Épidémie, Milieu rural, Sécurité, Crise, Organisation, Solidarité, Peur, Enquête, Stress, Soin

Cet article vise à comprendre comment la gestion de la crise a été organisée et vécue sur un territoire rural du Grand-Est situé en zone rouge. À partir d’une enquête conduite dès le début de l’épidémie (mars 2020) et jusqu’en juillet 2020, l’analyse porte sur la réception des mesures de sécurité sanitaire, sur la mobilisation locale entre entraide, peurs et tensions et, enfin, sur l’action de professionnels de santé regroupés au sein d’une structure d’exercice coordonné. L’enquête montre que la légitimité des mesures de sécurité sanitaire n’a pas été discutée mais que les modalités de leur application ont été critiquées au plan organisationnel et moral. La crise a en effet montré combien les démarches de soins primaires dans cet environnement rural étaient ancrées dans un entrecroisement de liens sociaux mis à l’épreuve par une réponse sécuritaire perçue comme stressante et parfois désajustée. Le pôle de santé existant sur le territoire a été un espace de soutien et d’échange pour les professionnels de santé, mais aussi un vecteur ayant facilité la réception des messages des autorités. Les formes de solidarité déployées ont mis au jour une sorte de désectorisation de la santé.

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Familles issues de l’immigration et actions de soutien à la parentalité : typologie des formes d’agentivité parentale

Article de Anne Unterreiner

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 275-295.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Enfance-Famille, Soutien à la parentalité, Famille, Immigration, Norme sociale, Intervention sociale, Travail social, Coopération, Adaptation, Parentalité, Vulnérabilité

Si l’on suit la philosophie des dispositifs de soutien à la parentalité telle que pensée par les Caisses d’allocations familiales (CAF), les parents devraient être les acteurs centraux des dispositifs, participant volontairement aux actions, voire y étant moteurs, les intervenants sociaux adoptant une posture d’accueil non jugeante face à eux. Dans les discours politiques, médiatiques d’intervenants sociaux voire de familles elles-mêmes, certaines familles issues de l’immigration sont supposées évoluer dans des univers normatifs différents de ceux qui dominent en France. Dans ce contexte, la question se pose de savoir comment elles s’adaptent dans les faits à l’action proposée et au contexte d’interaction avec les intervenants sociaux et les autres familles. Afin d’y répondre, une enquête multisite combinant différentes méthodes qualitatives a été privilégiée. Des observations ethnographiques de dispositifs de soutien à la parentalité (n = 27, en LAEP, REAAP et CLAS) [1] ont été effectuées en 2018 et combinées à des entretiens semi-directifs avec les différents acteurs sociaux (92 entretiens avec des intervenants, des parents et des travailleurs sociaux) dans trois départements. Il est ainsi apparu que les parents issus de l’immigration semblent fréquenter les dispositifs de soutien à la parentalité et y trouver leur place en fonction de l’articulation de leur propre contexte de vie avec les modalités d’organisation des actions (entendues au sens large, c’est-à-dire à la fois selon le cadre institutionnel, l’organisation de l’action et les postures des intervenants). C’est la manière dont les positions respectives des acteurs sociaux dans l’interaction et le degré de liberté des familles s’entrecroisent qui impacte l’agentivité des parents. Il est ainsi possible de distinguer quatre types de capacités d’action selon la perception des actions parentalité et le caractère plus ou moins contraignant des interactions entre parents et intervenants : l’adhésion, la coconstruction, la participation et enfin l’opposition parentale.

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Des oasis et des déserts associatifs. Engagements différenciés dans les activités de loisirs parmi les 15-30 ans à l’échelle d’un département français

Article de Gianni Marasa, Williams Nuytens

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 255-274.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Sport, Association, Jeune, Territoire, Statistiques, Inégalité, Représentation sociale, Milieu rural, Précarité, Culture

Malgré un taux de participation élevé et une forte attraction des pôles culturels et sportifs, les 15-30 ans pénètrent encore insuffisamment le monde associatif si on tient compte de leur nombre total dans la société française. Cet article analyse la variation des engagements incluant les simples participations et les prises de responsabilités sur le territoire d’un département français. Il exploite plusieurs niveaux d’observation pour considérer l’analyse locale des faits et s’appuie par conséquent sur des matériaux allant des statistiques générales à des datas plus fines et de première main. Nos résultats permettent de dresser une typologie des associations enquêtées (types fataliste, protecteur, éducatif). Ils soulignent par ailleurs l’existence d’« oasis » et de « déserts » associatifs, c’est-à-dire les conséquences comme les causes parmi d’autres de nettes disparités parmi les 15-30 ans. Dans ce cadre, les lieux de vie constituent des marqueurs sociaux aussi puissants que les conditions sociales d’existence.

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