Documentation sociale

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L'emprise de la meritocratie scolaire : quelle légitimité ?

Article de Marie DURU BELLAT, Elise TENRET

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 2, pp. 229-258.

Mots clés : Éducation, Sociologie, Enseignement supérieur, Enquête, Entretien, Étudiant, Influence sociale, Inégalité, Croyance, Psychologie, Idéologie, Diplôme, Valeur, Implication personnelle, Scolarité, Travail, SENTENSE, RECONNAISSANCE

Si la sociologie de l'éducation s'est attachée à établir que l'école (re)produit des inégalités sociales, peu de travaux empiriques se sont posé la question de savoir si l'école légitime les inégalités qu'elle crée, en inculquant aux élèves à la fois le principe de mérite et la légitimité de la méritocratie scolaire. L'enjeu de cette question, souligné notamment par les psychologues sociaux, fortement impliqués dans ce domaine d'étude, est pourtant très important. L'étude empirique présentée ici, qui conjugue à la fois une enquête réalisée auprès d'étudiants de première année d'enseignement supérieur et une série d'entretiens réalisés auprès d'adultes, montre que l'intériorisation de la méritocratie scolaire est loin d'être parfaite. Celle-ci fait l'objet de critiques principalement sur deux points : la capacité du diplôme à refléter le mérite, d'une part, et la légitimité de l'assimilation entre mérite scolaire et mérite professionnel, d'autre part. Cette étude atteste aussi de l'influence modérée - car contradictoire - exercée par la formation reçue sur les jugements, dans la mesure où l'éducation reçue renforce à la fois la croyance en la légitimité de la méritocratie scolaire, tout en donnant les moyens d'en percevoir les limites.

Grands-parentalités contemporaines : dans les coulisses de l'image d'epinal

Article de Cornélia HUMMEL, Philippe PERRENOUD

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 2, pp. 259-286.

Mots clés : Grands-parents, Enquête, Entretien, Sociologie, Intergénérationnel, Rôle, Représentation sociale, Biographie, Symbolique, Identité, Distance, Temps, Adolescent

L'article présente une étude qualitative menée à Genève, par le biais d'entretiens avec des adolescents et leurs grands-parents. L'analyse, centrée sur l'évolution temporelle de la relation entre grand-parent et petit-fils ou petite-fille, met en lumière les différents enjeux qui traversent la relation, notamment au moment du passage à l'adolescence. L'article distingue différentes configurations de dyades, opposant principalement celles vécues dans un sentiment subjectif de constance (dans la proximité ou dans la distance) à celles portant l'empreinte du mouvement, de la transformation. Face à l'image, en vogue, d'une grand-parentalité épanouie, maîtrisée et à la portée de tous, les auteurs soulignent la diversité des expériences et interrogent les déterminants sous-jacents à cette diversité, relevant notamment la variété des ressources - matérielles, financières, mais aussi symboliques, identitaires - susceptibles d'être mobilisées dans et pour la relation, ainsi que le caractère potentiellement inégal de leur répartition au sein de l'espace social.

Médiateur social : une profession émergente ?

Article de Fabienne BARTHELEMY

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 2, pp. 287-314.

Mots clés : Médiation, Travail social, Profession, Statut professionnel, Évolution, Sociologie, Professionnalisation, Régulation sociale, Adaptation, Économie, Marché du travail, Organisation, Institution, Concept, Théorie, Coordination, Coopération internationale

Cet article s'inscrit dans le prolongement des travaux actuels sur les dynamiques de recomposition de l'intervention de l'Etat en matière de régulation des marchés de travail. Centré sur les activités dites de « médiation sociale », il montre qu'après avoir organisé le champ du travail social en professions institutionnalisées les pouvoirs publics, par la délivrance de contrats de travail temporaires, misent implicitement sur la capacité des travailleurs à créer et consolider leurs activités par eux-mêmes. Ce mouvement de stabilisation, retracé dans cet article, se distingue de la « professionnalisation » des métiers classiques du travail social. Loin de rechercher une forme d'autonomie professionnelle, les médiateurs s'ancrent au contraire dans des relations de dépendance où ils prennent différentes formes, se rendent malléables et se recomposent suivant les exigences de leurs interlocuteurs. Cet article se propose de bâtir un cadre conceptuel destiné à rendre compte de dynamiques de plasticité et de malléabilité, et non de fermeture et de clôture. C'est dans cette perspective qu'il importe des concepts issus de la sociologie des formes d'actions réciproques de Simmel, de la sociologie économique et de la sociologie des organisations. Ce faisant, il apporte une contribution aux réflexions actuelles sur les théorisations sociologiques permettant de rendre compte des activités de travail encadrées par l'Etat et paradoxalement malléables.

La genèse du champ médical : le cas de la France (1795-1870)

Article de Patrice PINELL

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 2, pp. 315-349.

Mots clés : Médecine, Institution, Statut, Typologie, HISTOIRE, Sociologie, Hôpital, Médecine libérale, Université, Hygiène, Santé publique, Biologie, MEDECINE LEGALE, 1795-1870

Ce qui caractérise le champ médical au moment où, en 1795, il émerge de la reconstruction des institutions médicales et scientifiques, c'est qu'il s'agit d'un champ d'emblée différencié en trois espaces construits autour d'institutions distinctes, et produisant de la médecine clinique, de la médecine sociale et des sciences dites accessoires (à la médecine). Conséquence d'un ensemble de déterminants scientifiques et sociaux étroitement solidaires et qui renvoient aux fonctions assignées à l'hôpital dans la production du savoir, la formation des médecins et la sélection par concours d'une élite, le champ médical est dominé par les médecins hospitaliers de l'espace clinique. Cette domination est un élément de préservation de l'autonomie du champ car l'espace de la médecine sociale et celui des sciences accessoires, constitués par recoupement avec d'autres champs, se développent en construisant des savoirs et des pratiques hybrides pas spécifiquement médicaux et donc maîtrisables par d'autres groupes professionnels. Mais c'est au travers du développement de ces deux espaces dominés que la médecine étend le registre de ses pratiques, peut se prévaloir d'un rôle actif dans la prévention des maladies, le recul de la mortalité et l'avancée des connaissances sur la vie, et accroît son autorité au sein de la société.

L'acteur et la mesure : le comptage de la délinquance entre données administratives et enquêtes

Article de Renée ZAUBERMAN, Philippe ROBERT, Sophie NEVANEN, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 1, pp. 31-62.

Mots clés : Délinquance, Sociologie, Statistiques, Enquête, Méthode, Analyse de contenu, Analyse comparative, Délit, Vol, Violence

Depuis que la délinquance a émergé comme problème de société, il a fallu en estimer l'importance et l'évolution. On a d'abord recouru exclusivement aux mesures de l'activité des professionnels de l'action pénale. Au cours de la seconde partie du XXe siècle, le doute sur la suffisance de ces données institutionnelles n'a cessé de monter - surtout avec l'émergence du débat sur la peur du crime et l'insécurité - amenant la création d'enquêtes en population générale. Dès lors, le problème de la mesure de la délinquance est devenu celui de la confrontation de différentes sources d'information, comptages d'activité institutionnelle d'un côté, enquêtes de l'autre. L'article montre comment comparer, dans le cas français, les données fournies par les enquêtes nationales de victimation disponibles et les statistiques policières éditées par le ministère de l'Intérieur, et quelles leçons tirer de cette confrontation. Finalement, il apparaît que la mesure ne doit pas servir à clore le débat sur la délinquance mais plutôt à l'ouvrir.

Comment les représentations des rapports de sexe influencent-elles la prévention du sida ? l'exemple des multipartenariats sexuels antillais

Article de Stéphanie MULOT

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 1, pp. 63-89.

Mots clés : Sida, Sociologie, Prévention sanitaire, Relation femme-homme, Représentation sociale, Ethnologie, Modèle, Identité sexuelle, Rôle, Identité sociale, Sexualité, ANTILLES

Objet de campagnes de prévention multiples depuis le début de l'épidémie de sida, les Antilles françaises se caractérisent toujours par un multipartenariat hétérosexuel qui semble propice à une dynamique soutenue de l'épidémie. Le contexte matrifocal semble favoriser des rapports de sexe particulièrement perméables à cette épidémie. Une catégorie vernaculaire particulière, celle des « coureurs », semble ici cristalliser l'ensemble des craintes, et se révèle dans le même temps très ambivalente et propice à des stratégies d'hétéro-accusation et de construction d'une invulnérabilité individuelle imaginaire. Cet article propose une réflexion sur l'influence des représentations sociales des rapports de sexe et du sida sur les catégorisations des populations et les stratégies de prévention des acteurs.

Tels parents tels enfants ? une approche de la transmission culturelle

Article de Sylvie OCTOBRE, Yves JAUNEAU

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 4, pp. 695-722.

Mots clés : Transmission, Intergénérationnel, Sociologie, Habitude, Attitude, Comportement social, Reproduction sociale, Groupe d'appartenance, Génération, TRANSMISSION CULTURELLE

La transmission est une question ancienne en sociologie. Elle a été étudiée sur des terrains aussi divers que l'identité sociale et professionnelle, l'économie, la religion, les opinions politiques, les modes de vie ou la culture. Le plus souvent, il s'agit de comparer les attitudes, biens ou valeurs de générations successives, soit en collectant des informations rétrospectives à l'âge adulte, soit en comparant les générations, plus rarement des populations d'enfants et de parents appariées. C'est cette dernière approche qui a été retenue ici, afin de préciser les modalités de la transmission culturelle à partir de données collectées sur des adolescents et préadolescents de 10 à 14 ans ainsi que sur leurs parents, puis de modéliser les facteurs favorables à la transmission du rapport aux activités culturelles prises dans leur ensemble, enfin, de mettre en évidence les statiques et les dynamiques culturelles entre générations, et d'esquisser quelques traits caractérisant l'évolution de la place de la culture dans la définition même des générations...

Retour sur l'histoire de la sociologie du travail en France : place et rôle de l'institut des sciences sociales du travail

Article de Lucie TANGUY

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 4, pp. 723-761.

Mots clés : Sociologie du travail, HISTOIRE, Recherche en sciences sociales, Travail, ISST, INSTITUT DES SCIENCES SOCIALES DU TRAVAIL

Selon la majorité des auteurs qui se sont intéressés à l'histoire de la sociologie du travail en France, celle-ci serait née au Centre d'études sociologiques. A l'examen de faits restés ignorés, il apparaît que cette proposition doit être corrigée pour faire ressortir la place qu'a occupée l'Institut des sciences sociales du travail dans la fondation de cette spécialité scientifique. Créé à l'initiative du ministère du Travail, cet institut se voit assigner une mission de recherche appliquée aux problèmes du travail. Cette politique, impulsée dans le cadre de la modernisation de la France dans les années 1950, rencontre immédiatement les attentes de jeunes chercheurs recrutés depuis peu au CNRS. L'analyse qui suit montre comment s'est faite cette rencontre et l'héritage qu'elle a laissé : un style et un courant de recherche, une revue.

Le travail pénitentiaire : sens et articulation des temps vécus des travailleurs incarcérés

Article de Fabrice GUILBAUD

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 4, pp. 763-791.

Mots clés : Prison, Détenu, Travail, Sociologie, Sociologie du travail, Socialisation, Espace, Temps, Conditions de vie, Enfermement, Vie quotidienne

Dans une perspective de sociologie du travail sont analysées les incidences sociales (pratiques et symboliques) de l'exercice d'une activité de travail sur le rapport au temps des personnes détenues. A l'unité du lieu clos, Donald Clemmer et Erving Goffman (deux auteurs classiques de sociologie de la prison) font correspondre une unité de temps. A l'encontre de ces approches et à partir d'une enquête de terrain menée dans cinq prisons françaises, il apparaît que le clivage vie privée/vie professionnelle (caractéristique du travail salarié) se retrouve aussi chez les travailleurs incarcérés. Le travail contribue à la sécurité de la prison. Pour les détenus, il est une ressource forte de réappropriation spatiale et temporelle dans un contexte de privation de liberté. Le travail pénitentiaire est analysé comme une instance de socialisation dans un continuum des vies de travail passées des détenus.

Le magistrat le maire et la sécurité publique : action publique partenariale et dynamiques professionnelles

Article de Anne Cécile DOUILLET, Jacques de MAILLARD

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 4, pp. 793-818.

Mots clés : Sécurité, Sociologie, Administration, Vie politique, Magistrat, Élu local, Justice, Interaction, Partenariat, Coopération internationale, Conflit, EVITEMENT

Cet article questionne les rapports entre acteurs judiciaires et municipaux dans la gestion des questions de sécurité publique, à un moment où, sous l'effet de la diffusion des politiques contractuelles, de la promotion d'approches multidisciplinaires et des demandes des municipalités, ont été mis en place des dispositifs visant à promouvoir une action partenariale entre ces acteurs...