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Paru dans la revue Dialogue, n° 231, mars 2021, pp. 79-98.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Stérilité, Filiation, Paternité, Couple, Procréation médicalement assistée, Relation enfant-parents, Parenté, Roman familial
Des couples ne peuvent pas avoir d’enfant à cause de la stérilité de l’homme. Dès lors, comment se négocie leur choix de recourir à une PMA plutôt qu’à l’adoption ? Y a-t-il des modalités particulières du passage du conjugal au parental lorsqu’un couple recourt à l’insémination artificielle avec donneur ? Comment se construit précocement le lien à l’enfant à venir aussi bien pour le père que pour la mère ? Ces questions font l’objet du présent article à partir de données cliniques tirées d’une recherche menée par une équipe de psychologues et de médecins dans un CECOS pendant deux ans. L’analyse des entretiens menés avec chaque membre de 24 couples hétérosexuels en attente d’IAD nous permet de montrer comment se nouent spécifiquement pour ces hommes et ces femmes devenant parents avec l’IAD les composantes instituée, narcissique, biologique et narrative de la filiation.
Le couple est parfois bousculé lors de l’arrivée d’un enfant qui oblige à un réaménagement de l’héritage psychique et des alliances fondatrices de la conjugalité. Des résistances s’installent, surtout lorsque les liens se sont organisés pour immobiliser le réveil de souffrances générationnelles. Le cas singulier d’une difficile conception d’un enfant, présenté pour sa valeur paradigme, nous aide à comprendre le laborieux passage entre conjugal et parental. Nous verrons notamment comment un climat d’incestualité dans la famille ancienne va conduire à un rejet de la maternité. La thérapie de couple dès le désir d’enfant, puis la thérapie familiale au temps de la grossesse aident à comprendre les craintes ou les effrois ressentis à l’idée de devenir parent. L’analyse des mouvements transférentiels et contretransférentiels soutient ce travail et permet de penser les organisations défensives mobilisées face aux traumatismes mis sous silence par les familles d’origine.
À partir d’une étude de cas issue de la clinique de la dépression postpartum parentale, l’article met en lumière les enjeux de « l’effet bébé » sur l’intrapsychique de la mère et du père mais aussi sur l’intersubjectivité active au sein du couple. La naissance de l’enfant réel et la « renaissance » de l’enfant en soi pour le père et la mère exposent le couple au surgissement de l’histoire infantile et bébé de chacun, avec le risque de la réactivation d’événements traumatiques ou névrotiques. On observe alors dans la dynamique du couple une intersubjectivité qui s’organise à partir de mouvements d’intrication ou de mise en conflit, voire de désintrication, des subjectivités respectives, un peu à l’image de la rythmicité de l’intersubjectivité primaire, pour « le meilleur ou le pire » de leur parentalité ou/et de leur conjugalité.
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 1, n° 89-90, Février 2021, pp. 5-166.
Mots clés : Enfance-Famille, Éducation familiale, Bilinguisme, Apprentissage, Lecture, Famille, Langue des signes, Surdité, École maternelle, Coopération, Participation, Jeune enfant, Migration, Mineur non accompagné, Autorité parentale, Intégration, Parentalité, Technologie numérique, Orphelin, Enseignant, Adolescent, Orientation professionnelle, Animateur, Autisme
L’objectif de ce dossier est d’examiner la contribution des recherches scientifiques au développement des systèmes éducatifs inclusifs. A partir des axes définis par la Déclaration de Salamanque (Unesco, 1994), des politiques éducatives prenant en compte les besoins particuliers de tous les enfants ont été développées. Si les droits des personnes touchées par la maladie ou le handicap ont connu des évolutions depuis la Convention relative aux droits des personnes handicapées (ONU, 2015), c’est, plus globalement, le droit à l’éducation sans discrimination qui encadre aujourd’hui les systèmes éducatifs de nombreux pays. Les lieux de garde et d’éducation, l’école et les institutions de formation, tout comme les structures de loisirs et de culture sont engagés à se positionner dans la dynamique d’inclusion définie par l’Unesco (2009, 2014). Si L’école se trouve placée en première ligne dans un contexte qui s’attache non seulement à reconnaître le droit effectif à l’éducation pour tous les enfants, mais tente aussi de redéfinir l’organisation des structures éducatives pour réduire les phénomènes d’exclusion, les conditions d’un système éducatif inclusif reposent sur la protection des plus vulnérables et sur le soutien de tous et toutes pour une accessibilité de qualité aux structures éducatives et aux savoirs, sans se limiter aux espaces scolaires.
Il s'agira donc d’examiner la place faite au développement des systèmes éducatifs inclusifs et aux formes de soutien et d'accompagnement, d'accueil... dans les structures éducatives ordinaires, des enfants et des familles qui risquent de connaître des situations de marginalisation et d'exclusion : maladie, limitation et handicap, grande difficulté scolaire, rupture dans la famille, précarité, grande pauvreté, exclusions linguistique, culturelle ou ethnoraciale...
Article de Carolina Santos, Ligia Monterio, Nuno Torres, et al.
Paru dans la revue Devenir, vol. 33, n° 3, 2021, pp. 221-240.
Mots clés : Enfance-Famille, Père célibataire, Implication personnelle, Enfant, Soin, Parentalité
Cette étude vise à analyser les facteurs prédictifs de l’implication du père, en tenant compte du style parental, du niveau d’études et les heures de travail, ainsi que des caractéristiques des enfants : leur âge, sexe et affectivité négative. Cent quatre-vingt-six familles nucléaires, avec des enfants d’âge préscolaire (90 garçons), ont participé à l’étude. Les résultats indiquent que les facteurs prédictifs significatifs de l’implication paternelle sont : pour les soins directs, le niveau d’études et les heures de travail du père ; pour l’enseignement/la discipline son style démocrate (directif) ; et pour le jeu et le niveau d’études. Il existe également des interactions significatives entre le style démocrate (directif) du père et l’affectivité négative de l’enfant dans l’enseignement/la discipline et le jeu.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 148, 4e trimestre 2020, pp. 15-84.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Famille monoparentale, Homoparentalité, Parentalité, Soutien à la parentalité, Socialisation, Éducation, Management, Éthique, Périnatalité, Prévention, Réseau, Psychiatrie, Réforme, Accompagnement, Adolescent, Polyhandicap, Séparation, Psychiatrie infantile, Enfant, Symptôme, Aidant familial, Interculturel, Prévention spécialisée, Intégration, Psychopathologie, Handicap, Témoignage, Fratrie
Les représentations de la famille évoluent, tout comme les formes que prend celle-ci aujourd’hui : à côté de la configuration classique (couple de parents avec un ou deux enfants), la famille est aussi recomposée, décomposée, homoparentale, monoparentale… Les modalités du lien à l’enfant se diversifient avec la procréation médicalement assistée, de plus en plus courante, l’adoption, mais également la GPA. Comment se joue alors la parentalité ? Comment se développent les enfants dans ces configurations atypiques ? Quels liens entre parentalité, filiation, engendrement ?
Comment parler de la famille aujourd’hui, ou plutôt des familles ? Comment est-elle appréhendée par les professionnels qui vont travailler « avec » les familles : parents en situation de handicap, familles en difficulté, parentalités à soutenir, parents à associer aux projets et au soin, prise en compte des fratries ou des aidants, dans le respect de leurs droits ?
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 72, décembre 2020, pp. XXXV-XLI.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Filiation, Protection de l'enfance, Famille d'accueil, Relation enfant-parents
Lorsque les parents très en difficulté sont soutenus, informés, respectés par les parents d’accueil et par le service, ils acceptent de confier leur(s) enfant(s). Il s’agit de concevoir une pluriparentalité et donc de reconnaître la parentalité des parents sociaux en protection de l’enfance. L’objectif est que les différents parents s’entendent dans l’intérêt de l’enfant. Cela suppose de remettre en cause le principe d’exclusivité du lien de filiation : un enfant en doit avoir qu’un père et qu’une mère.
Article de Clarisse Bender Tinguely, Pascale de Montigny Gauthier, Francine de Montigny, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 19-41.
Mots clés : Enfance-Famille, Grands-parents, Parentalité, Périnatalité, Famille, Identité, Naissance
La naissance constitue pour toute famille un bouleversement identitaire. Dans ce contexte, le « devenir grand-parent » est encore peu étudié. Les auteurs ont mené plusieurs entretiens conjointement chez des parents et grands-parents dans une population tout-venant au Québec. Les résultats illustrent les enjeux identitaires qui surgissent autour de la naissance entre les parents et leurs propres parents. Les parents s’expriment sur l’attente quant au soutien que pourraient apporter ces derniers. Les grands-parents, qui semblent plutôt en attente de relations avec le bébé, passeraient par ce soutien pour trouver leur propre place dans l’économie familiale. Avec des différences selon les sexes, les grands-parents concourent ainsi à construire grâce à cet étayage un berceau psychique familial qui réunit dans un premier cercle les parents avec leur bébé. En périnatalité, cette « fonction » grand-parentale permettrait d’envisager la spécificité d’un second cercle autour du bébé, propre également aux interventions des professionnels.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 81-100.
Mots clés : Enfance-Famille, Grands-parents, Famille, Narcissisme, Vieillissement, Famille recomposée, Idéal du moi, Psychanalyse, Enfant handicapé, Parentalité
Si le narcissisme parental est l’objet d’explorations régulières depuis Freud, le narcissisme grand-parental demeure quant à lui un concept largement peu exploré, ce qui revêt un caractère paradoxal lorsque l’on prend en considération l’importance de la question narcissique dans le vieillissement et le poids des petits-enfants dans le discours des sujets vieillissants. Trois vignettes issues d’une clinique gérontologique d’orientation psychanalytique permettent d’illustrer le sens narcissique que peut prendre l’arrivée d’un petit-enfant – mais aussi l’annonce du handicap du petit-enfant ou encore son l’éloignement en cas de recomposition familiale. L’auteur montre comment le narcissisme grand-parental ne puise pas exactement aux mêmes sources que le narcissisme parental qu’il remet d’ailleurs souvent en cause. Il propose de considérer le rôle central du rééquilibrage narcissique via l’Idéal du Moi dans le vieillissement mais aussi de constater l’impact de ces mutations sur le Surmoi en situation de grand-parentalité.