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Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 175-195.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Anxiété, Consentement, Corps, Décision de justice, Désir, Étude de cas, Genre, Établissement pour personne handicapée, Identité, Identité sexuelle, Psychose infantile, Santé mentale, Souffrance psychique, Témoignage, Traitement médical, TRANSSEXUALISME, Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord
En décembre 2020 sortait en France le documentaire de Sébastien Lifshitz Petite fille, adulé par les médias. L’auteure soulève ici les questions qu’a suscitées pour elle le visionnage de ce film, dans une perspective critique. Puis, en le comparant à un autre film français très remarqué au moment de sa sortie, Les garçons et Guillaume, à table !, elle explique, depuis la théorie et la clinique psychanalytiques, la complexité du processus de sexuation par lequel un enfant, puis un adolescent, devient « garçon » ou « fille », puis « homme » ou « femme ». Ce qui pose la question de l’accompagnement des enfants et des adolescents, ainsi que des familles, qui sont traversés, et parfois bouleversés, par ces problématiques.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 227-239.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Changement, Conflit, Échange, Émancipation, Emprise, Enquête, Établissement de santé, Établissement public, Groupe de travail, Organisation du travail, Paranoïa, Psychose, Recherche-action, Soin, Syndicat
L’objet de cet article est de décrire le travail du consultant dans le cadre d’une intervention menée sous forme d’enquête pour le compte d’une organisation exerçant dans le secteur de la prestation des soins à la personne. En s’appuyant sur leur enquête, les auteurs cherchent, dans un premier temps, à expliquer le rôle de consultant dans un travail de transformation de l’instance groupale au sein d’une organisation marquée par une dynamique conflictuelle. Dans un second temps, les auteurs visent à présenter les différentes étapes de leur intervention. Ces étapes s’efforcent de recueillir la parole et le vécu subjectif des interlocuteurs, de donner du sens à leur vécu pour relancer leur pensée et permettre ainsi de favoriser la coopération entre les acteurs de l’organisation.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 211-225.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Appartenance sociale, Atelier, Confiance, Compétence, Comportement social, Corps, Développement, Emploi, Estime de soi, Exclusion sociale, Insertion professionnelle, Méthodologie, Narcissisme, Observation, Politique sociale, Précarité, Psychanalyse, Psychisme, Réinsertion professionnelle, Réinsertion sociale, RSA, Sociologie
Cet article s’intéresse aux actions déployées dans des ateliers dits de « remobilisation vers l’emploi » à destination de bénéficiaires des minima sociaux. Par l’observation directe de ces dispositifs et par des entretiens, l’article analyse les normes et idéologies d’inspirations managériales psychologisantes qui s’y déploient. L’article détaille la manière dont l’obligation à la réinsertion passe par une action sur le corps conçu comme porteur des empêchements des sujets, mais aussi comme réceptacle à modeler et à transformer pour atteindre des effets sur le comportement et le psychisme. En mobilisant la sociologie et la psychanalyse, l’article décrit les dispositifs mis en place dans ces ateliers. L’hypothèse principale de l’article – et les enjeux critiques qu’elle engage – est que notre société lutte contre une défaillance intolérable et irreprésentable de soi qu’elle situe dans le corps et le psychisme, mais qu’elle origine aussi dans les appartenances considérées comme des freins à la réinsertion.
Cet article propose, par le biais d’une écriture clinique articulant le registre du vécu et celui de la réflexivité, de montrer l’importance de la posture clinique dans l’accueil et l’accompagnement de sujets confrontés à une situation difficilement pensable au niveau social, celle de la perte d’un enfant au cours d’une grossesse. L’invisibilité des enfants nés sans vie, la difficile considération du deuil périnatal, la prégnance des normes et représentations sociales qui entourent la naissance sont autant d’éléments à réinterroger pour accroître la capacité des professionnels et de l’entourage dans l’accompagnement de parents endeuillés. L’auteure montre également comment un événement biographique particulièrement impactant peut être un point de contact essentiel avec la nécessité d’une approche clinique permettant d’élaborer à partir de son propre vécu.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 161-173.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adaptation, Adolescent, Approche clinique, Atelier d'écriture, Distance, Écriture, Enseignement, Épidémie, Institution, Lien social, Lycée, Psychosociologie, Questionnaire, Recherche, Rupture, Scolarité, Télétravail
L’approche clinique d’orientation psychanalytique conduit l’auteure à appréhender le confinement imposé pendant la crise du coronavirus comme la mise en acte imprévisible et catastrophique d’un fantasme adolescent récurrent : la suppression de l’école. La disparition du cadre organisationnel de l’institution scolaire, désormais « non muet », selon la théorisation de José Bleger, mettrait au jour certaines modalités symbiotiques du lien pédagogique que la mise en place de la continuité pédagogique par les nouvelles technologies a parfois modifiées. Il s’agira dès lors d’élaborer les concepts de « puissance » et de « profanation » dans la lignée des travaux de Giorgio Agamben pour envisager la dimension éventuellement créatrice de cette crise.
Article de Emmanuel Gratton, Lucas Barrier, Nolhan Bansard, Claudine Veuillet Combier
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 147-159.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Adaptation, Anxiété, Approche clinique, Crise, Enquête, Entretien, Épidémie, Étude de cas, Maturité, Méthodologie, Psychologie, Recherche, Relation familiale, Souffrance psychique, Stress
Pendant le premier confinement en France, décrété en mars 2020, une étude scientifique s’échelonnant sur huit semaines, conduite par l’équipe de recherche BePsyLab et intitulée Psycado-covid19, s’est intéressée aux vécus psychologiques des adolescents âgés de 14 à 17 ans. L’étude comprend un volet quantitatif avec un questionnaire en ligne auquel 550 adolescents ont répondu et un volet qualitatif longitudinal, auprès de 40 adolescents, allant du vécu de ce confinement à son après-coup immédiat par le biais d’entretiens téléphoniques de recherche. Cet article propose une restitution de cette étude afin de comprendre comment la crise adolescente se chevauche avec la crise sanitaire ou la rencontre. L’article concilie la variabilité des vécus psychologiques et sociaux exprimés dans les données qualitatives et la multiplicité et la récurrence des situations adolescentes présentées dans les données quantitatives. Cette méthodologie s’articule sur deux axes d’analyse, considérés ici comme des continuums polarisés : l’investissement objectal (filiatif ou affiliatif) dans un contexte de promiscuité parentale et d’éloignement avec les pairs ; la maturité subjective (régressive ou progressive) à travers l’autonomisation et la responsabilisation induites par un phénomène sanitaire et citoyen généralisé, impactant toutes les couches de la population, adolescents compris.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 133-146.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Accompagnement, Accompagnant éducatif et social, Appartenance sociale, Approche clinique, Éducation spécialisée, Environnement social, Étude de cas, Groupe d'appartenance, Groupe de parole, Identité, Prévention spécialisée, Psychosociologie, Recherche, Rencontre, Sciences de l'éducation, Témoignage, Vulnérabilité
Dans le cadre de cet article, en s’appuyant sur sa longue expérience de travail « avec » des adolescents, l’auteur évoque la complexité de l’accompagnement actuel des adolescents vivant dans un environnement précarisé. Il s’appuie sur les résultats partiels d’une recherche longitudinale (2014-2020), qu’il a inscrite dans le champ de la clinique en sciences de l’éducation selon une orientation psychosociologique, qui porte sur un groupe de dix adolescents et adolescentes accompagnés par une équipe d’éducateurs et d’éducatrices de la prévention spécialisée. En se référant aux données recueillies dans deux de ses dispositifs de recherche, le pag (paroles d’adolescents en groupe) et les ateliers dits de transitionnalité, et pour illustrer ses propos, l’auteur fait le choix d’analyser quelques moments-clés, sortes d’« arrêts sur image », de sa rencontre avec l’une des adolescentes du groupe. Pour conclure, l’auteur formule des hypothèses quant à la position professionnelle à trouver pour tenir face aux adolescents aujourd’hui et pour les accompagner dans leur passage vers la vie adulte.
Article de Rachel Colombe, Pascaline Tissot, Laurence Gavarini
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 121-132.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Approche clinique, Banlieue, Collège, Écoute, Groupe de parole, Groupe thérapeutique, Médiation, Observation, Parole, Psychanalyse, Recherche, Transfert
Cet article procède de la discussion d’après-coup entre trois chercheuses mettant en regard leurs recherches sur l’adolescence, orientées par une approche psychanalytique, sur des terrains situés en banlieue nord de Paris. En soulignant les places sociales, générationnelles et symboliques des auteures, il propose une réflexion sur l’écoute et l’accueil des adresses adolescentes en tant qu’inscrites dans la relation transférentielle à un adulte-chercheur. Il revient sur la spécificité des dispositifs pouvant accueillir le sujet adolescent et sa prise de parole singulière, sur les places investies par les adolescents dans ces dispositifs et sur la rencontre intersubjective productrice d’une figurabilité démarquée des discours sociaux alarmistes.
Cette étude sur les adolescents captés par les sites sectaires est fondée sur les expériences cliniques psychanalytiques. L’Internet, par la triple connexion : image, son et écrit, contrairement aux autres médias tels que la presse, la radio ou la télévision, fournit aux sites sectaires les outils technologiques pour captiver l’attention de l’adolescent. Le détenteur du site présente un idéal nocif et déroutant pour manipuler l’identification de l’adolescent. Dans l’isolement virtuel répétitif, il pourra facilement déraciner l’adolescent de son ordre symbolique et l’enfermer dans une servitude imaginaire régressive et dangereuse. Dans cette configuration clinique, ce n’est pas l’imaginaire seul qui cause le désastre, c’est aussi le défaut de la fonction de l’adulte comme témoin du langage. La prise en charge d’un adolescent capté par les sites virtuels sectaires passerait alors par la consolidation et la réactualisation de cette fonction afin d’inciter l’adolescent à cogiter, penser, raisonner et désirer, dans le champ virtuel mais visant sa vie symbolique dans la réalité.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 95-106.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Crise, Discrimination, Échange, École, Écoute, Épidémie, Étude de cas, Expérience, Groupe de parole, Liberté d'expression, Pensée, Psychosociologie, Représentation sociale, Sexualité, Société, Témoignage, Vie politique, Brésil
Cet article analyse le travail mené auprès d’adolescents au sein d’une école française au Brésil, entre le deuxième tour des élections présidentielles de 2018 et l’arrivée de la pandémie dans ce pays, par le biais de la mise en place de groupes de parole. Il s’agit de comprendre comment les différents aspects d’une crise dans ses dimensions politiques, sociales et subjectives peuvent être envisagés par les adolescents à travers le lien à l’institution, par l’ouverture d’un espace de mise en jeu de la fonction de tiers et l’investissement d’espaces intermédiaires, comme l’occasion de se positionner et d’agir. Ils peuvent devenir moteurs de sa transformation à condition que l’institution scolaire puisse accueillir la conflictualité propre à l’adolescence et à la vie institutionnelle. L’école est saisie comme un lieu où se joue le désir de vivre et d’apprendre sur soi et pour soi à travers la prise en compte de la parole des adolescents.