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Paru dans la revue Empan, n° 109, mars 2018, pp. 118-122.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Traumatisme, Peur, Vie quotidienne, Accident, Lien social, Reconnaissance
La catastrophe industrielle survenue le 21 septembre 2001 avec l’explosion de l’usine AZF à Toulouse fait apparaître un traumatisme social considérable dans la ville. Je propose, à partir de mon vécu de cet événement, d’aborder les douloureux aspects de cette catastrophe. L’organisation des secours se met très difficilement en place et chacun est aux prises avec une panique extrême dans des sensations et des scènes d’horreur. Le traumatisme touche aussi les institutions et un processus de déshumanisation émerge en surface. Dès lors, l’enjeu majeur est de trouver comment il est possible d’accueillir le traumatisme et de travailler la « groupalité ».
N'est-il pas paradoxal, voire provocateur d'accoler tendresse et psychiatrie ? Pourtant, comment envisager de soigner sans s'engager émotionnellement ? Alors que le soin se construit essentiellement via la relation soignant-soigné, la tendresse s'inscrit comme tonalité au lien thérapeutique. Pour le soignant, oser puis parvenir à se montrer "tendre" requiert un travail sur soi et constitue en quelque sorte une éthique de la sollicitude.
L’auteur s’appuie sur l’étude de cas d’un suivi en psychothérapie analytique médiatisée auprès d’une jeune adulte handicapée, atteinte d’un syndrome d’alcoolisation fœtale associé à des traumatismes infantiles graves. Qu’en est-il du devenir des traumatismes relationnels précoces qui ne concordent pas nécessairement avec le modèle classique de l’après-coup ? Effectivement, la logique de l’après-coup, celle qui permet, sous l’effet du refoulement, des remodelages d’expériences traumatiques en fantasmes est inopérante. En l’absence d’une mesure défensive tel que le refoulement, le trauma est soumis à la forclusion laissant place à des restes perceptifs hallucinés incompréhensibles. En proposant un dispositif associant création plastique ou graphique et verbalisation, il s’agit de permettre une autre forme de narrativité de l’expérience du sujet, de s’en imprégner du côté du thérapeute pour rendre possible un travail de figurabilité afin d’accéder à une compréhension du vécu traumatique du patient.
Cette réflexion vise à ouvrir une possible réponse à l’interrogation : « Limite ou échec thérapeutique ? ». À travers la vignette clinique d’un patient reçu deux fois en consultation, cet article se propose d’interroger les éprouvés contretransférentiels d’effroi et de sidération en regard avec son histoire. Des traces internes traumatiques de son histoire familiale entraveraient la subjectivation, amoindriraient son insight. Comment, dans de telles conditions psychiques, un travail d’élaboration serait-il envisageable si le sujet n’a pas une reconnaissance, une acceptation, même partielle, de sa propre souffrance ?
L’objet de la recherche présentée dans cet article est l’analyse des situations d’échec ou d’impasse en institution de soins éducatifs et de soins psychiques avec les enfants de la Protection de l’enfance présentant des troubles sévères de l’attachement. La méthode utilisée repose sur l’analyse qualitative d’observations cliniques, réalisées en contexte de soins psychiques individuels et institutionnels. Fondé sur une approche psychodynamique référée à la métapsychologie psychanalytique, cet article présente quelques-unes des sources intersubjectives de ces échecs, en mettant en exergue les logiques propres à la relation transféro-contretransférentielle qui s’engage entre ces enfants, les professionnels et le groupe-institution. Il présente comment l’élaboration individuelle et groupale des éléments fantasmatiques des enfants et des professionnels peut permettre la relance du soin.
Article de A. Auffret, P. Lenoir, C. Gauvreau, et al.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 65, n° 6, octobre 2017, pp. 368-380.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, État limite, Trouble de la personnalité, Traumatisme, Diagnostic
Buts : Mieux décrire la symptomatologie que recouvre l’entité « trouble de personnalité limite » (TPL) à l’adolescence en identifiant des profils cliniques plus homogènes en fonction de leur psychopathologie
Cet article traite d’une expérience clinique auprès d’aidants conjoints de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Patients et conjoints aidants ont été des enfants juifs cachés pendant la Shoah. Ces interventions s’inscrivent dans le cadre des activités d’une association juive (l’ose). La maladie d’Alzheimer se caractérise par des troubles de la mémoire effaçant les souvenirs les plus récents et réveillant les plus anciens parmi lesquels les souvenirs infantiles. Le réveil de ces souvenirs et les attitudes qui les accompagnent entraînent des bouleversements familiaux, en particulier dans le couple. Il est question ici des ébranlements au sein du couple quand ses membres partagent une histoire infantile commune. La réactivation des souvenirs liés à l’évolution de la maladie chez l’un entraîne chez l’autre la même réactivation par écho. Le soin consistant en des visites à domicile permet un travail clinique auprès de l’aidant, patient « doublement caché », dont les effets lui sont bénéfiques, ainsi que pour son couple et sa famille.
Nous présentons un modèle de psychothérapie familiale systémique, centrée sur les stratégies de régulation émotionnelle. Notre hypothèse est qu’en axant notre travail sur la régulation des émotions des différents membres de la famille, nous aurons une meilleure compréhension des effets de cette régulation sur l’ensemble de la famille et la place de la régulation émotionnelle dans la chaîne circulaire des interactions intrafamiliales. Une recherche-action menée auprès de trente familles permet de dégager des premiers résultats sur les effets de l’agression verbale, la suppression expressive, le déni, la rumination et la réévaluation cognitive. Des patterns de régulation émotionnelle caractérisent les familles de la même façon que les patterns transactionnels décrits par la première systémique ou les croyances partagées décrites par la deuxième systémique. Nous pensons que la réflexion sur la régulation émotionnelle va dans le sens de l’essor d’une troisième systémique.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 342, novembre 2016, pp. 44-48.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Traumatisme, Concept, Mécanisme de défense, Prise en charge, Psychothérapie
Le concept de dissociation traumatique a représenté une évolution majeure dans la compréhension des mécanismes à l’œuvre dans l’apparition d’un trauma. Aujourd’hui, la méthode de l’Intégration du cycle de vie (ICV) propose la prise en charge de cette dissociation en favorisant l’intégration de l’histoire traumatique et le développement d’une meilleure capacité de régulation émotionnelle.