La lecture d’un ouvrage portant sur le burn-out écrit par sept femmes m’a fait réaliser, en tant qu’ancien manager exerçant avec passion dans le travail social, que je n’ai pas toujours eu conscience de l’énergie que je pressais mes salariés de déployer. Je lance un cri d’alarme en direction de tous ceux qui oublient que les êtres humains sont vulnérables.

Ce témoignage porte sur la schizophrénie des dispositifs publics et de leur utilisation au quotidien par les travailleurs sociaux de terrain auprès d’un public précaire. L’auteure tente de montrer que les politiques publiques peuvent être à l’origine d’une forme de désocialisation et de violence, et qu’il est nécessaire pour les travailleurs sociaux de s’adapter aux nouvelles normes qui incluent le tout-numérique excluant d’office les personnes vivant dans la rue. Des exemples de situations concrètes apportent un éclairage à cette position.

Les trois auteures (deux assistantes sociales et une bénéficiaire) rapportent leur expérience conjointe d’une intervention d’intérêt collectif au service social de la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) Normandie auprès de sept femmes en situation de burn-out. Ce faisant, elles explorent la notion de fragilité appliquée à la sphère professionnelle, montrant que la souffrance au travail est une « pathologie des liens » et que le travail social de groupe permet d’en retisser avec soi et les autres.

À travers les témoignages des professionnels de deux services de La Sauvegarde du Nord, le présent article entend rendre compte de la prise en charge de la distribution alimentaire par les professionnels du travail social. Cette étude de cas permettra ainsi de nourrir la réflexion sur la différence entre travail social et action humanitaire, mais aussi sur le rapport entre crise sanitaire, fragilité des publics et responsabilité éthique.

Les foyers de jeunes travailleurs (FJT) sont entrés dans l’ère du new management et des logiques gestionnaires, comme l’ensemble du secteur social. Pourtant, leur accueil est essentiel pour les jeunes dont l’insertion socioprofessionnelle est difficile en raison de leur isolement (lié notamment à leur rupture familiale) et/ou de la dégradation du contexte économique. À quels enjeux les FJT doivent-ils faire face pour mener à bien leur accompagnement vers l’autonomie ? C’est ce que cet article propose d’aborder à travers le prisme du vécu de jeunes résidents et des pratiques de professionnels. Ces derniers, comme les jeunes et l’institution, sont sous tension. Ils doivent répondre à des injonctions paradoxales, composer avec des décalages de temporalités, et mettre en œuvre des stratégies d’ajustement pour répondre au mieux à leurs missions.

La fille d’une personne âgée dépendante, vivant une situation de précarité professionnelle et financière, donne une leçon à l’assistante sociale. Elle l’impressionne par sa capacité à mobiliser ses ressources intérieures et familiales pour trouver une solution qui corresponde à ses choix de vie. La professionnelle reste avec le sentiment diffus qu’elle a quelque chose à comprendre de cette expérience de terrain. Elle a l’intuition qu’une des clés de compréhension se trouve dans l’attention portée à ses émotions. En quoi leur conscientisation a-t-elle favorisé l’amorce d’un accompagnement social « éthique », qui vise à renforcer l’estime de soi d’une personne accueillie et qui, par ricochet, assouplit les tensions existant entre injonctions institutionnelles et déontologie professionnelle ?

Le coronavirus a fragilisé la population, une situation encore accentuée chez les usagers déjà vulnérables. L’accompagnement social et l’accès aux droits sont mis en exergue à partir de deux exemples.

Le service social de polyvalence, service généraliste, est toujours actif et réactif en faveur des usagers malgré les difficultés auxquelles il doit faire face, entre autres l’évolution technologique et le numérique. Les valeurs du travail social sont toujours présentes, et le travailleur social essaie de présenter de propositions pour améliorer le contexte.

Partant de la vulnérabilité engendrée par la souffrance au travail, cet article propose de comprendre comment la fragilité du sujet en mal-être vient s’inscrire de manière différenciée et à des degrés variables sur l’entourage. Il invite, à travers les témoignages qu’il livre, à réinterroger notre méthodologie d’intervention sociale.

Fragilité et vulnérabilité : deux termes qui sont employés tous les jours en service social. Cependant, les utilisons-nous à bon escient dans notre quotidien professionnel ? Qu’en est-il de la fragilité et/ou de la vulnérabilité des professionnels eux-mêmes ? Le contexte actuel entraîne-t-il des fragilités, une vulnérabilité de nos pratiques, notamment sur les questions de télétravail ? C’est ce qui sera développé dans cet article à travers notre place d’assistantes de service social en polyvalence de secteur.