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Manque criant de moyens en personnels, souffrance au travail, sentiment d’impuissance et de honte, maltraitance institutionnelle affectent la plupart des institutions hospitalières et du secteur psychiatrique en particulier. Aujourd’hui, en dépit du dévouement des professionnels, les acteurs de terrain subissent de plein fouet la course folle vers la rentabilisation et la marchandisation du service rendu aux personnes. Plus globalement, les politiques de santé, dans un contexte de dérégulation et de réduction des coûts, ruinent progressivement l’esprit qui animait les professionnels, celui d’être au plus proche des patients, et discréditent ainsi les pratiques psychiatriques et thérapeutiques qui constituèrent dans les années 1960 une avancée significative en termes de lutte contre les phénomènes de rejet et de déshumanisation.
Dans cet article, Salomé a essayé de dire et de décrire à travers l’image du chewing-gum ce qu’était pour elle l’écriture à ce moment-là et de partager sa vision du travail en thérapie, du lien. Vision aussi de l’expérience d’écriture du livre Salomé et son psychiatre avec Christophe Chaperot. Le psychiatre de Salomé donne ici sa propre version de cette étrange expérience d’écriture à deux, avec sa patiente et durant la thérapie. Il y témoigne de son désarroi, mais aussi de l’intensité dangereuse de ce mode de dualisation, que l’on retrouve dans toutes les formes de thérapie peu ou non codifiées.
Cet article oppose deux logiques observables dans le monde hospitalier et s’appuie sur les pratiques de la clinique de La Borde :
– la logique commerciale et concurrentielle valorise les actes, la performance et l’attractivité nécessaires pour équilibrer les comptes et les choix managériaux qui vont dans ce sens ;
– la psychiatrie humaniste et le mouvement de psychothérapie institutionnelle, avec cette question éthique de base : comment transformer l’admission en accueil et soigner l’hôpital pour éviter qu’il ajoute des symptômes à ceux de la maladie en elle-même ?
À La Borde, la double articulation établissement/comité hospitalier/club constitue une réelle alternative. De nombreuses personnes ont pu, dans leur cursus thérapeutique, passer insensiblement d’une hospitalisation à temps plein à une hospitalisation de jour ou une sortie de la clinique.
Il arrive qu’au cours des soins, les professionnels immobilisent un patient. Les situations concernées sont très diverses, pourtant, nombreuses sont celles qui soulèvent des interrogations dans le débat public ou parmi les professionnels, notamment dans le champ de la santé mentale.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 20, décembre 2017, pp. 179-196.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Usager, Psychiatrie, Recherche sociale, Expérience, Récit de vie, Témoignage, Participation, Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord
Contrairement aux voix de la psychiatrie, qui sont bien soutenues et qui bénéficient d’une attention médiatique et politique importante, celles des usagers et survivants de la psychiatrie sont souvent reléguées au rang de l’anecdote, de l’expression de la « maladie » et manipulées à des fins multiples. Leur validité ontologique et épistémologique est sapée, voire niée, dès lors qu’elles se rebellent, qu’elles osent critiquer les traitements ou violations des droits de l’homme dont les usagers et survivants de la psychiatrie font l’objet, ou encore certaines lectures académiques de leur vécu dans lesquelles elles se reconnaissent mal ou pas. Ainsi, si l’exploration de ces vies et de leurs formes est un sujet important, le travail singulier de saisie de ces voix l’est tout autant.
Cet article, écrit par une survivante de la psychiatrie qui est aussi une survivante chercheure, propose une exploration de la participation active des usagers et survivants dans la recherche médico-sociale publique en Angleterre comme exemple de saisie de ces voix, puis introduit le champ d’études appelé « mad studies ».
La psychiatrie adulte et la pédopsychiatrie se sont construites selon des histoires différentes et ont privilégié des axes d’analyse et des articulations avec d’autres professionnels parfois très spécifiques. La psychiatrie adulte se développe à partir des hôpitaux, comme lieux clos de renfermement ; la pédopsychiatrie est immédiatement interpellée par l’environnement de l’enfant, sa famille, l’école. Ce texte montre les évolutions qui les conduisent à s’articuler et comment on peut privilégier des lieux de travail et de recherche communs, croiser les problématiques repérées et coordonner les approches individuelles et familiales.
L'arrivée d'un étranger dans un groupe humain, quel qu'en soit le motif, est toujours source de perturbations, sociales et psychiques, tant pour ceux qui accueillent que pour le nouveau venu. Le motif du départ et les modalités d'arrivée constituent des facteurs essentiels de ces situations. Ce numéro cherche à montrer comment, dans différents cas de figure, ces problèmes ont pu être gérés.
Parfois l’hospitalisation en psychiatrie doit se faire sous la contrainte et implique des restrictions de certaines libertés. L’absence de possibilité d’agir sur son environnement, ou privation occupationnelle, peut faire violence et être déstructurante psychiquement. La complémentarité des interventions de l’infirmière et de l’ergothérapeute permet de créer une relation thérapeutique de confiance et de redonner à la personne toute sa place et sa dignité.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 135, 3e trimestre 2017, pp. 111-115.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Groupe thérapeutique, Représentation sociale, Média, Culture, Psychiatrie, Hôpital psychiatrique
Un groupe thérapeutique « Échange de savoirs » permet d’explorer les représentations culturelles de patients hospitalisés dans un service de resocialisation en psychiatrie adulte. Utilisant différents supports médiatiques, il aborde les questions d’actualité et les événements culturels avec pour objectif principal de permettre aux patients de se réapproprier une réalité extérieure trop souvent perçue de manière anxiogène. Les processus psychosociaux à l’œuvre au sein du groupe sont abordés individuellement puis de façon transversale, illustrant l’évolution des représentations en congruence avec l’environnement social et culturel.
Articulant l’apparition de la notion d’aidant aux évolutions du système de santé, les auteurs montrent que son usage représente un véritable changement de paradigme concernant la représentation des familles de patients schizophrènes et que la notion s’inscrit dans une perspective de gestion de la maladie mentale plus que dans une vision thérapeutique. À partir d’un retour d’expérience sur la participation à un groupe de psycho-éducation dédié à l’entourage des patients, les auteurs montrent les questions particulières qui concernent la notion d’aidant familial dans le champ de la psychiatrie. Ils préconisent que l’accompagnement de l’entourage familial, dans le contexte du déplacement des soins de l’hôpital vers le domicile, ne se limite pas à la formation de l’aidant familial, mais prenne en compte la singularité des situations et du groupe familial.