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Pour le couple, le devenir parent représente une métamorphose du lien conjugal impliquant une crise intrapsychique chez chacun des parents. L’auteure a étudié la réorganisation du lien conjugal à l’œuvre ainsi que la qualité de l’investissement de la parentalité du quatrième mois de grossesse aux trois premiers mois de l’enfant. Elle met en avant l’émergence d’une anticipation conjugale périnatale définie comme la capacité des conjoints, pendant la grossesse, à appréhender le processus de crise intersubjective inhérente aux transformations à venir dans leur lien conjugal. L’anticipation conjugale périnatale vient mettre en exergue l’existence d’une forme de représentation de triadification précoce, qui peut être considérée comme un indicateur de la qualité de l’investissement parental et d’une évolution favorable de la dynamique conjugale.
L’article interroge, à travers une vignette clinique, le désir d’enfant et l’infertilité secondaire en étant à l’écoute des enjeux inconscients et des représentations socioculturelles gabonaises. Il repère comment le recours à l’AMP n’exclut pas l’adhésion aux croyances traditionnelles de la malédiction. La recherche s’appuie sur une méthodologie qualitative et intègre la libre réalisation de l’arbre généalogique. L’utilisation de la médiation projective permet d’investiguer les liens familiaux, conjugaux et la place fantasmatique de l’enfant dans l’espace généalogique. L’analyse souligne, sur le plan intrapsychique, une conflictualité œdipienne non résolue. Elle pointe le passage obligé par la maternité pour accéder à un statut social valorisé soutien de l’identité féminine.
Paru dans la revue Dialogue, n° 231, mars 2021, pp. 121-138.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Couple, Adolescent, Sexualité, Filiation, Sexualité infantile, Thérapie familiale, Thérapie de couple, Psychanalyse
Les travaux sur la parentalité se sont beaucoup intéressés à la mère, ensuite au père et au couple parental. La question de la conjugalité et de ses impacts sur les enfants est venue plus tardivement à propos du bébé puis à propos de l’adolescent. La problématique adolescente réactive non seulement les conflits de dépendance, mais aussi les questions autour de la sexualité génitale. Tant pour le couple que pour l’adolescent, nous n’avons pas affaire à de simples répétitions de la sexualité infantile, mais également à l’impact de la façon dont elle se vit avec ses parts d’inconnu. Le bébé tout comme l’adolescent peuvent apparaître comme des étrangers aux yeux de leurs parents. Cet article tente de montrer les parallèles et les imbrications entre processus d’adolescence et processus de conjugalité.
Paru dans la revue Dialogue, n° 231, mars 2021, pp. 79-98.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Stérilité, Filiation, Paternité, Couple, Procréation médicalement assistée, Relation enfant-parents, Parenté, Roman familial
Des couples ne peuvent pas avoir d’enfant à cause de la stérilité de l’homme. Dès lors, comment se négocie leur choix de recourir à une PMA plutôt qu’à l’adoption ? Y a-t-il des modalités particulières du passage du conjugal au parental lorsqu’un couple recourt à l’insémination artificielle avec donneur ? Comment se construit précocement le lien à l’enfant à venir aussi bien pour le père que pour la mère ? Ces questions font l’objet du présent article à partir de données cliniques tirées d’une recherche menée par une équipe de psychologues et de médecins dans un CECOS pendant deux ans. L’analyse des entretiens menés avec chaque membre de 24 couples hétérosexuels en attente d’IAD nous permet de montrer comment se nouent spécifiquement pour ces hommes et ces femmes devenant parents avec l’IAD les composantes instituée, narcissique, biologique et narrative de la filiation.
Le couple est parfois bousculé lors de l’arrivée d’un enfant qui oblige à un réaménagement de l’héritage psychique et des alliances fondatrices de la conjugalité. Des résistances s’installent, surtout lorsque les liens se sont organisés pour immobiliser le réveil de souffrances générationnelles. Le cas singulier d’une difficile conception d’un enfant, présenté pour sa valeur paradigme, nous aide à comprendre le laborieux passage entre conjugal et parental. Nous verrons notamment comment un climat d’incestualité dans la famille ancienne va conduire à un rejet de la maternité. La thérapie de couple dès le désir d’enfant, puis la thérapie familiale au temps de la grossesse aident à comprendre les craintes ou les effrois ressentis à l’idée de devenir parent. L’analyse des mouvements transférentiels et contretransférentiels soutient ce travail et permet de penser les organisations défensives mobilisées face aux traumatismes mis sous silence par les familles d’origine.
À partir d’une étude de cas issue de la clinique de la dépression postpartum parentale, l’article met en lumière les enjeux de « l’effet bébé » sur l’intrapsychique de la mère et du père mais aussi sur l’intersubjectivité active au sein du couple. La naissance de l’enfant réel et la « renaissance » de l’enfant en soi pour le père et la mère exposent le couple au surgissement de l’histoire infantile et bébé de chacun, avec le risque de la réactivation d’événements traumatiques ou névrotiques. On observe alors dans la dynamique du couple une intersubjectivité qui s’organise à partir de mouvements d’intrication ou de mise en conflit, voire de désintrication, des subjectivités respectives, un peu à l’image de la rythmicité de l’intersubjectivité primaire, pour « le meilleur ou le pire » de leur parentalité ou/et de leur conjugalité.
Article de Carolina Santos, Ligia Monterio, Nuno Torres, et al.
Paru dans la revue Devenir, vol. 33, n° 3, 2021, pp. 221-240.
Mots clés : Enfance-Famille, Père célibataire, Implication personnelle, Enfant, Soin, Parentalité
Cette étude vise à analyser les facteurs prédictifs de l’implication du père, en tenant compte du style parental, du niveau d’études et les heures de travail, ainsi que des caractéristiques des enfants : leur âge, sexe et affectivité négative. Cent quatre-vingt-six familles nucléaires, avec des enfants d’âge préscolaire (90 garçons), ont participé à l’étude. Les résultats indiquent que les facteurs prédictifs significatifs de l’implication paternelle sont : pour les soins directs, le niveau d’études et les heures de travail du père ; pour l’enseignement/la discipline son style démocrate (directif) ; et pour le jeu et le niveau d’études. Il existe également des interactions significatives entre le style démocrate (directif) du père et l’affectivité négative de l’enfant dans l’enseignement/la discipline et le jeu.
Article de Clarisse Bender Tinguely, Pascale de Montigny Gauthier, Francine de Montigny, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 19-41.
Mots clés : Enfance-Famille, Grands-parents, Parentalité, Périnatalité, Famille, Identité, Naissance
La naissance constitue pour toute famille un bouleversement identitaire. Dans ce contexte, le « devenir grand-parent » est encore peu étudié. Les auteurs ont mené plusieurs entretiens conjointement chez des parents et grands-parents dans une population tout-venant au Québec. Les résultats illustrent les enjeux identitaires qui surgissent autour de la naissance entre les parents et leurs propres parents. Les parents s’expriment sur l’attente quant au soutien que pourraient apporter ces derniers. Les grands-parents, qui semblent plutôt en attente de relations avec le bébé, passeraient par ce soutien pour trouver leur propre place dans l’économie familiale. Avec des différences selon les sexes, les grands-parents concourent ainsi à construire grâce à cet étayage un berceau psychique familial qui réunit dans un premier cercle les parents avec leur bébé. En périnatalité, cette « fonction » grand-parentale permettrait d’envisager la spécificité d’un second cercle autour du bébé, propre également aux interventions des professionnels.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 81-100.
Mots clés : Enfance-Famille, Grands-parents, Famille, Narcissisme, Vieillissement, Famille recomposée, Idéal du moi, Psychanalyse, Enfant handicapé, Parentalité
Si le narcissisme parental est l’objet d’explorations régulières depuis Freud, le narcissisme grand-parental demeure quant à lui un concept largement peu exploré, ce qui revêt un caractère paradoxal lorsque l’on prend en considération l’importance de la question narcissique dans le vieillissement et le poids des petits-enfants dans le discours des sujets vieillissants. Trois vignettes issues d’une clinique gérontologique d’orientation psychanalytique permettent d’illustrer le sens narcissique que peut prendre l’arrivée d’un petit-enfant – mais aussi l’annonce du handicap du petit-enfant ou encore son l’éloignement en cas de recomposition familiale. L’auteur montre comment le narcissisme grand-parental ne puise pas exactement aux mêmes sources que le narcissisme parental qu’il remet d’ailleurs souvent en cause. Il propose de considérer le rôle central du rééquilibrage narcissique via l’Idéal du Moi dans le vieillissement mais aussi de constater l’impact de ces mutations sur le Surmoi en situation de grand-parentalité.
L’accès à la grand-parentalité engage des remaniements identitaires profonds du fait notamment de l’inscription dans une nouvelle forme de filiation et de la découverte d’un rôle social et familial inédit. L’ensemble de ces mouvements psychiques reconvoque des liens conscients et inconscients du sujet à lui-même, à ses enfants mais aussi à ses propres parents et grands-parents. Cet article propose d’exposer le cas de Catherine, rencontrée dans le cadre d’une recherche longitudinale auprès de patients migraineux, ceci à titre d’illustration du parcours individuel d’un sujet devenu grand-parent pendant la période de ladite recherche. L’épreuve projective Rorschach lui a été proposée à deux temps différents, au début de la prise en charge de sa symptomatologie migraineuse et huit mois plus tard. Entre temps, la symptomatologie s’est très nettement améliorée et les protocoles Rorschach ont révélé des remaniements psychiques denses sous-tendus par l’accès à la grand-parentalité.