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Article de Jean Marie Robine, Vincent Beja, Florence Belasco, et al.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 359, juillet-août 2018, pp. 10-63.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Courants de pensée en sciences humaines, Gestalt thérapie, Recherche, Traumatisme, Développement, Groupe, Corps, Psychopathologie
Le colloque international sur la recherche en gestalt-thérapie, qui s’est tenu à Paris en mai 2017, a été l’occasion de montrer la vitalité de cette psychothérapie et la profondeur de son évolution depuis l’époque où elle s’est implantée sur notre continent.
Article de Geneviève Dubé, Miguel M. Terradas, Vincent Domon Archambault
Paru dans la revue Enfance, vol. 70, n° 2, avril-juin 2018, pp. 343-372.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant maltraité, Traumatisme, Empathie, Protection de l'enfance, Trouble du comportement, Agressivité, Psychologie du développement
La négligence, les abus physiques, les mauvais traitements psychologiques et les abus sexuels sont des événements qui compromettent le développement ou la sécurité des enfants et qui peuvent donner naissance à un trauma complexe (TC). Le TC se définit comme étant l’exposition, dans un contexte relationnel spécifique, à des événements traumatiques multiples et répétés dans le temps. Des études menées auprès d’une population d’enfants victimes de mauvais traitements démontrent que des comportements extériorisés sont fréquemment observés. Afin de comprendre l’origine de ces difficultés, les notions d’empathie et de mentalisation paraissent importantes. En effet, certains auteurs suggèrent que l’empathie est négativement associée aux comportements extériorisés et agressifs, alors que d’autres démontrent que les enfants hébergés en famille d’accueil ayant une bonne capacité de mentalisation ont moins de symptômes extériorisés. L’objectif de cet article est de présenter la contribution respective des notions d’empathie et de mentalisation à la compréhension de l’expression de comportements extériorisés par les enfants victimes de mauvais traitements. Cette réflexion théorique vise à démontrer l’importance de mener davantage d’études empiriques qui tiennent compte de ces deux notions afin de cibler les variables intrapsychiques qui peuvent expliquer la présence de comportements extériorisés chez ces enfants. Une meilleure compréhension des effets des traumas complexes sur les capacités d’empathie et de mentalisation des enfants permettrait d’identifier des façons d’intervenir auprès de ceux qui s’expriment à travers l’agir.
Cet article propose une réflexion sur le travail de l’enveloppe familiale dans le cadre de l’expatriation. Le concept d’enveloppe est ici utilisé afin d’appréhender le passage entre différents espaces, caractéristique de l’expatriation. L’hypothèse est que l’expatriation est un moment critique dans le travail des enveloppes, affectant ainsi le cadre thérapeutique des familles prises en charge. Après une définition de la notion d’enveloppe est proposée l’illustration clinique d’une thérapie familiale. Cette analyse illustre le travail de l’enveloppe familiale et de ses qualités plastiques dans le contexte de la mobilité. Il apparaît ainsi que l’expatriation peut être utilisée comme une manière de réguler le fonctionnement du groupe familial grâce à la mise à distance de certains éléments traumatiques de l’histoire de la famille.
Dans un monde où le bruit est devenu une nuisance et une drogue, le silence apparaît autant comme un désir que comme une crainte. Il se décline d’ailleurs en de multiples versions, silence de vie et silence de mort, chez l’analysant et chez l’analyste, dans l’intériorité de la méditation et des initiations, dans les secrets de famille et les passés sous silence institutionnels… Polymorphe et polytopique, le silence laisse souvent entendre ce qui ne peut se dire ; il ouvre à la parole l’espace de l’écoute et offre à la musique la plénitude de son vide. C’est à explorer cette complexe et paradoxale multidimensionnalité du silence entre taire, se taire et faire taire que s’attachera ce numéro de Connexions.
De tout temps et dans tous les pays du monde, les sociétés ont eu à faire face à des événements potentiellement traumatiques : des guerres, des catastrophes naturelles et climatiques, des crises humanitaires, des actes de violences physiques et-ou sexuelles, etc. À cela s’ajoute l’émergence de phénomènes sociétaux contemporains, tels que la montée des actes terroristes et des mouvements migratoires forcés. Aujourd’hui, nous entendons beaucoup parler du « trauma » ; ce thème devenu d’actualité concentre nombre d’intérêts variés et d’enjeux divers (tant d’ordres psychologiques, sociologiques, médiatiques, politiques que juridiques).
L’auteur relate une intervention thérapeutique auprès d’une famille endeuillée. Le thérapeute articule dans sa méthodologie la prise en compte de la blessure individuelle et la blessure du lien familial. Ce soutien s’étaye sur l’apport des théories de l’attachement et sur le concept de résilience.
Article de Mathilde Laroche Joubert, Marion Feldman, Marie Rose Moro
Paru dans la revue Dialogue, n° 219, mars 2018, pp. 125-138.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Contre-transfert, Traumatisme, Relation enfant-mère, Périnatalité, Groupe
Le travail d’analyse et d’élaboration du contretransfert des soignants est au cœur de la relation de soin. Dans le cadre de la prise en charge des patients traumatisés, le thérapeute est confronté à des vécus internalisés spécifiques résultant d’expériences traumatiques subies dont la réalité doit être reconnue par les soignants afin de ne pas risquer une sidération de leur pensée. De plus en plus de dispositifs de groupe sont proposés, groupes de patients mais également groupes de soignants. Cette recherche s’intéresse aux manifestations contretransférentielles émergeant en groupe chez des thérapeutes face à une dyade mère-bébé ayant vécu des événements de vie traumatiques. Ces manifestations sont étudiées à partir de la mise place d’un dispositif de recherche dans différents lieux de soin : le focus group. Une illustration de celui-ci est proposée, il met en valeur la créativité d’un cadre groupal pour une clinique du traumatisme psychique et de la périnatalité.
Paru dans la revue Empan, n° 109, mars 2018, pp. 118-122.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Traumatisme, Peur, Vie quotidienne, Accident, Lien social, Reconnaissance
La catastrophe industrielle survenue le 21 septembre 2001 avec l’explosion de l’usine AZF à Toulouse fait apparaître un traumatisme social considérable dans la ville. Je propose, à partir de mon vécu de cet événement, d’aborder les douloureux aspects de cette catastrophe. L’organisation des secours se met très difficilement en place et chacun est aux prises avec une panique extrême dans des sensations et des scènes d’horreur. Le traumatisme touche aussi les institutions et un processus de déshumanisation émerge en surface. Dès lors, l’enjeu majeur est de trouver comment il est possible d’accueillir le traumatisme et de travailler la « groupalité ».
N'est-il pas paradoxal, voire provocateur d'accoler tendresse et psychiatrie ? Pourtant, comment envisager de soigner sans s'engager émotionnellement ? Alors que le soin se construit essentiellement via la relation soignant-soigné, la tendresse s'inscrit comme tonalité au lien thérapeutique. Pour le soignant, oser puis parvenir à se montrer "tendre" requiert un travail sur soi et constitue en quelque sorte une éthique de la sollicitude.
L’auteur s’appuie sur l’étude de cas d’un suivi en psychothérapie analytique médiatisée auprès d’une jeune adulte handicapée, atteinte d’un syndrome d’alcoolisation fœtale associé à des traumatismes infantiles graves. Qu’en est-il du devenir des traumatismes relationnels précoces qui ne concordent pas nécessairement avec le modèle classique de l’après-coup ? Effectivement, la logique de l’après-coup, celle qui permet, sous l’effet du refoulement, des remodelages d’expériences traumatiques en fantasmes est inopérante. En l’absence d’une mesure défensive tel que le refoulement, le trauma est soumis à la forclusion laissant place à des restes perceptifs hallucinés incompréhensibles. En proposant un dispositif associant création plastique ou graphique et verbalisation, il s’agit de permettre une autre forme de narrativité de l’expérience du sujet, de s’en imprégner du côté du thérapeute pour rendre possible un travail de figurabilité afin d’accéder à une compréhension du vécu traumatique du patient.