Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Article de Julien Desautels, Mélanie Lapalme, Luc Touchette, Robert Pauzé
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 1, mars 2016, pp. 95-113.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Famille, Relation familiale, Modèle, Évaluation, Méthode, Outil, Adolescent, Conflit, Crise, FACES IV, Québec
Le FACES IV (Olson, Gorall et Tiesel, 2006) est un instrument de mesure du fonctionnement familial utilisé dans plusieurs milieux de recherche et de pratique au Québec. L’étude a pour but de valider la structure factorielle de la version française du FACES IV et d’examiner sa cohérence interne, sa fidélité test-retest et sa validité concomitante auprès de 123 familles (parents et/ou adolescents) de la population générale et 256 familles recevant des services d’intervention de crise. La structure factorielle de l’outil présente des indices d’ajustement adéquats auprès des parents et des adolescents. Il possède des propriétés psychométriques satisfaisantes et pourrait être utilisé tant auprès d’une population générale que clinique. Toutefois, les résultats invitent à la prudence dans l’utilisation de l’outil auprès des adolescents.
Si l’on considère désormais qu’inviter la fratrie constitue une ressource en thérapie familiale systémique, ce n’est pas pour autant que les thérapeutes l’incluent systématiquement dans les thérapies, même lorsque le patient identifié est un adolescent. Une recherche portant sur des adolescents consommateurs de cannabis ayant suivi une thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) au CHU Brugmann à Bruxelles a permis d’explorer la place de la fratrie dans le processus thérapeutique. A l’aide de questionnaires semi-directifs adressés aux adolescents, aux membres de la famille et à leurs thérapeutes, complétés par une passation du blason fraternel, les auteurs ont étudié la façon dont la fratrie d’adolescents, consommateurs de cannabis, avait été mobilisée dans la thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) dont ils avaient bénéficié. Les résultats suggèrent que, même dans les cas où les thérapeutes n’ont pas rencontré les frères et sœurs, les fratries sont pointées comme ayant joué un rôle significatif dans le traitement, par les parents et les adolescents. Ceci nous invite à reconsidérer la façon dont nous impliquons la fratrie lorsqu’il s’agit de mettre en place un dispositif d’aide aux adolescents en souffrance et à leur famille.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 56, n° 3, juillet-septembre 2015, pp. 525-560.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption simple, HISTOIRE, Famille, Législation, Filiation, Famille recomposée, Droits de succession, 1900-2015, 19ème siècle
Parallèlement à l’adoption dite « plénière », il existe en France une adoption « simple », qui ajoute au lien de filiation de l’adopté avec sa famille d’origine un nouveau lien, supplémentaire. De nos jours, cette adoption consiste le plus souvent, pour un beau-parent sans enfant, à adopter son bel-enfant majeur, auquel il est attaché, pour lui transmettre son patrimoine. Or, cette adoption simple, mal connue des sociologues de la famille, est aujourd’hui plus fréquente que l’adoption plénière. En utilisant les statistiques historiques du ministère de la Justice sur l’adoption simple depuis le XIXe siècle, nous retraçons l’histoire de cette institution depuis son introduction en droit français en 1804. L’objectif est de mieux connaître ce qu’est l’adoption simple, mais aussi de comprendre les raisons de son essor depuis les années 1970 et ce que cela révèle des transformations sociodémographiques et culturelles de la famille sur le long terme.
Ce travail porte sur la littérature américaine sur les violences conjugales. Plusieurs grandes enquêtes ont été menées par des chercheur-e-s aux orientations théoriques différentes (violences familiales versus violence contre les femmes), et les résultats de ces enquêtes ont fait l’objet de débats. Cette revue de littérature entend restituer ces débats – sur la symétrie de genre et la bidirectionnalité des violences, sur leur définition, sur leur étiologie, sur leur traitement pénal – afin de contribuer à la construction de l’objet « violences conjugales ». La réprobation que suscitent ces violences constitue un objet d’analyse en soi.
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 35, n° 4, pp. 375-395.
Mots clés : Identité, Concept, Psychologie, Approche systémique, Groupe d'appartenance, Individu, Société, Famille, Attachement, Identité sexuelle, Filiation
L'identité est un paradoxe où se conjuguent l'unique et le multiple. L'examen des différentes dimensions de l'identité consiste à la considérer d'un point de vue de l'action, du point de vue de la narration et du rapport dialogique entre l'individu et ses appartenances. Ce dernier point de vue oblige en même temps à préciser une articulation entre nature et culture. L'identité est à l'interface entre l'espace social et l'espace du soi. Dans l'espace social, certaines invariances définissent des appartenances primaires, tandis que des appartenances secondaires introduisent la possibilité de changement. Cela suppose une certaine flexibilité entre les deux types d'appartenance, c'est l'espace du soi qui permet cette flexibilité. L'espace du soi est étudié d'un point de vue développemental. La manière dont il se construit dans les interactions précoces conduit à considérer quatre éléments socles : l'image du corps, la qualité des attachements, le sexe, la filiation. Aujourd'hui, ces différents éléments sont plus ou moins déstabilisés par les variations du contexte culturel. Il en résulte des fragilités identitaires. Les thérapeutes familiaux sont souvent conduits à aborder ces fragilités et à viser des consolidations à travers les liens intersubjectifs
L'utilité de la méthode d'auto-évaluation familiale a longtemps été contestée dans la recherche et la clinique familiale du fait de son manque d'esprit systémique et de l'absence de concordance entre les données issues des perspectives d'auto-évaluation et d'hétéro-évaluation, la seconde approche étant généralement considérée comme plus complète et valide que la première. L'objectif de cet article est de mettre en valeur l'intérêt spécifique de la méthode d'auto-évaluation en présentant plusieurs auto-questionnaires de fonctionnement familial, leurs utilisations précises et leurs retombées pour la clinique et la recherche. Une meilleure acceptation de cette approche évaluative contribuera aussi à un rapprochement entre la recherche et la pratique clinique
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 35, n° 4, pp. 451-461.
Mots clés : Jeune, Autonomie, Projet de vie, Cohabitation, Parents, Attachement, Groupe d'appartenance, Famille, Relation familiale, Thérapie familiale
Dans une société de responsabilité de soi, un adulte est un individu qui doit impérativement se trouver un projet et agir par lui-même et pour lui-même. Voilà le cadre culturel dans lequel apparaissent depuis quelques années les « Tanguy », c'est-à-dire ces jeunes adultes qui tardent à s'autonomiser. Les auteurs défendent l'idée que ceux-ci manifestent, comme agi par une certaine sagesse du corps, un rééquilibrage vis-à-vis de leur besoin d'appartenance en regard des impératifs culturels contemporains