Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Inconnus, absents, ignorés qualifient les orphelins et leur parent survivant, noyés au creux des familles monoparentales, éclipsés des travaux en sciences humaines et sociales, exception faire de la résilience les glorifiant d'une force morale exemplaire... Bien que minoritaires au coeur des sociétés modernes, les jeunes en deuil d'un parent existent bel et bien et méritent un regard spécifique. Que savons-nous réellement des séquelles d'un deuil dans l'enfance sur le devenir adulte? Quelques études pionnières émergent, reconnaissant le risque social attaché à l'orphelinage et au veuvage précoce. Les chiffres justifient ces inquiétudes. 3 orphelins sur 4 perdent un père, majoritairement au sein des classes ouvrière et employée... Dès l'entrée dans l'intimité d'un drame aux multiples conséquences psychologiques, sociales. scolaires, financières, nous parcourons le labyrinthe des difficultés inhérentes à la mort d'un conjoint, d'une compagne, d'un père ou d'une mère, avec le désir d'ouvrir le débat. Revendiquant une nécessaire reconnaissance de l'orphelinage et du veuvage précoce, cet ouvrage souhaiterait intéresser les acteurs institutionnels influents. Plus largement, il s'adresse à tous publics confrontés au deuil d'un jeune, aux familles ainsi touchées, aux professionnels de l'enfance (enseignants, psychiatres, travailleurs sociaux, associations bénévoles) ou simplement aux lecteurs curieux d'une problématique reflétant une vision singulière de nos sociétés contemporaines. Cet ouvrage résulte d'une quête personnelle, celle d'une orpheline de mère à trois ans.(...) Titulaire d'une maîtrise en Sciences humaines, l'auteure exerce à son compte en tant que rédactrice-documentaliste.
Il est seul, allongé sur son lit. Depuis quelques mois, le ciel se renverse, la terre s'effondre, le sol vacille, la solitude règne. Il a fermé la porte de sa chambre : plus personne n'a le droit d'entrer. Surtout pas ses parents qui ne comprennent rien. Les autres sont partout et nulle part. Leur absence est la plus ravageante des présences, mais elle ne comble pas le vide qui règne sans partage. Elles sont deux, sur un banc. Allongées plutôt qu'assises, leurs jambes s'entrelacent et se tordent comme les troncs noueux et tressés des bonzaïs. De leurs cheveux emmêlés surgissent des bras, leurs flancs sont accolés, leurs visages se touchent. Entre elles deux, c'est "à la vie, à la mort", elles sont unies pour toujours. Qu'elle soit le temps des exilés ou celui des inséparables, l'adolescence est le temps où la séparation s'apprend. Pour l'adolescent, qui se sépare autant des autres que de lui-même, la séparation est aussi nécessaire qu'insupportable. Bien qu'elle seule puisse ouvrir l'horizon de l'avenir, elle exhale un parfum de mort, elle menace de fermer à tout jamais les portes du passé.
Article de Annabelle RUEFF GEANTET, Marianne DOLLANDER
Paru dans la revue Dialogue, n° 180, juin 2008, pp. 73-90.
Mots clés : Paternité, Deuil, Enfant, Anxiété, Mort, Complexe de castration
Les auteurs posent la question des retentissements du deuil d'une figure parentale dans l'enfance sur les remaniements liés à la construction psychique de la paternité. Elles formulent cette problématique théorique en s'étayant sur une analyse de cas, Marc, futur primipère, ayant vécu le deuil de son propre père dans son enfance.