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Droit de vote des aînés sous tutelle : variations d'interprétation de l'inclusion et droit de vote des personnes protégées

Article de Cyril Desjeux

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 44, n° 167, mai 2022, pp. 99-116.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Inclusion, Personne âgée, Personne handicapée, Droit de vote, Majeur protégé, Protection juridique, Tutelle, Établissement pour personnes âgées, EHPAD, Établissement social et médicosocial, Droit, Législation, Europe

L’inclusion des personnes âgées passe notamment par la possibilité de choisir les politiques qui les gouvernent, et donc par l’exercice du droit de vote. Or cet exercice a le plus souvent été analysé sous l’angle de l’avancée en âge et de la retraite, mais moins sous l’angle de la dépendance et de la perte d’autonomie. Le rôle de l’action publique dans les modalités d’exercice de ce droit constitue un autre angle mort, en particulier pour les personnes sous tutelle ayant toutes juridiquement retrouvé leur droit de vote. Cet article se propose d’analyser la variabilité des règles du jeu électoral entre les pays. Il s’intéresse plus particulièrement à la France pour analyser le jeu avec la règle qui peut exister entre le droit et les dynamiques de réinterprétation sur la manière d’envisager l’inclusion sociale des personnes âgées sous tutelle à travers l’exemple du droit de vote

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L'inclusion des vieux : un processus naturel ? Conditions, usages et freins

Article de Colette Eynard

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 44, n° 167, mai 2022, pp. 85-98.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Inclusion, Personne âgée, Habitat, Logement, Âge, Norme sociale, Groupe, Exclusion sociale, Politique sociale, Approche historique

La notion d’inclusion est apparue depuis le début des années 2000 dans le discours sur la vieillesse et se concrétise désormais avec l’émergence d’un certain nombre de projets, notamment des projets d’habitat. Je me propose d’examiner comment la répartition des individus selon leur tranche d’âge et d’autres facteurs comme la proximité de cet âge de la vie avec celui de la mort ont contribué à faire évoluer nos représentations, avec un risque d’exclusion de cette population. Malgré une réflexion portée par la gérontologie sociale, affirmant la primauté des personnes plutôt que celle de l’âge, l’affirmation de la vieillesse comme facteur de développement économique et une vision médico-centrée du dernier âge de la vie peuvent faire craindre que la vieillesse n’apparaisse comme un monde à part, alors que les besoins humains fondamentaux traversent tous les âges de la vie. Je tenterai à partir de mes expériences de consultante en gérontologie d’identifier les éléments, actuels ou futurs, propres à faire évoluer les pratiques et les regards. La notion d’inclusion devrait dorénavant se décliner systématiquement dans tous les aspects de notre société afin qu’elle ne reste pas un simple discours mais qu’elle se concrétise dans les faits

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La société inclusive à l'ère numérique : complexité actuelle et voies d'avenir

Article de Vincent Rialle, Mabrouka El Hachani, Claudine Moïse

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 44, n° 167, mai 2022, pp. 67-81.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Inclusion, Personne âgée, Technologie numérique, Vieillissement, Exclusion sociale, Exclusion numérique, Consommation, Innovation, Intergénérationnel

Par une approche située à la confluence de la gérontologie, des sciences de l’information et de la communication, et de la sociolinguistique critique, cet article interroge notre « civilisation numérique » sur sa capacité à respecter la diversité des humains qui préside à la construction d’une société inclusive intergénérationnelle et durable. Il propose dans un premier temps un examen condensé des évolutions du numérique entre humanisme et aliénation hyper-consumériste dominée par des géants financiers, ainsi que celui de l’immense et récurrente difficulté de nos sociétés à intégrer la vieillesse dans ses dimensions humanisantes, au profit d’un rejet au barbarisme parfois extrême. Dépassant le constat négatif, l’approche identifie ensuite plusieurs types d’engagements complémentaires à caractère inclusif. En premier lieu celui d’un numérique populaire en pleine effervescence grâce à quantité d’usages nouveaux et d’initiatives inspirantes répondant au désir d’« innovation totale » de la silver-économie des origines. Ensuite, l’engagement gérontologique qui tente d’accoucher de transformations décisives pour restaurer la totalité des dimensions du vieillissement et réintégrer la personne âgée au cœur de la société. Enfin, et non des moindres, l’engagement scientifique et méthodologique des humanités numériques grâce auquel s’élaborent à la fois des clés de compréhension des fléaux dus au numérique, liés notamment au déni de vieillesse, et des clés de réorientation de la technogenèse vers la convergence du vieillissement et du numérique pour l’instauration durable d’une société inclusive

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Discours sur la démence et le déclin au Royaume-Uni

Article de Sébastien Libert, Georgina Charlesworth, Paul Higgs

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 44, n° 167, mai 2022, pp. 49-66.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Inclusion, Démence sénile, Politique sociale, Autonomie, Entretien, Vie quotidienne, Dépendance, Autogestion, Citoyenneté, Décision, Royaume-Uni

La notion d’indépendance occupe une place prépondérante dans les stratégies actuelles de réponse à l’exclusion sociale des personnes atteintes de démence au Royaume-Uni, s’inscrivant dans un récit plus large de « bien vivre » dans la maladie. Cet article explore les implications pratiques de l’application de cette notion. Il se base sur une étude de six entretiens qualitatifs avec des chercheurs développant une intervention psychosociale dans ce pays. Une analyse de leurs perspectives et expériences présente comment l’application de ce concept vise à promouvoir une agentivité et un mode de vie actif chez la personne vivant un déclin cognitif. Cette intervention traduit ainsi un récit de stabilisation de la démence à l’encontre de sa nature progressive. Deux zones de tension émergent de ce récit dans l’intervention liées 1) à la normativité attachée au principe d’indépendance, et 2) au risque de présenter la dépendance comme un choix. Au vu de ces tensions, cet article argumente que la prédominance de ce principe d’indépendance risque de naturaliser une part de l’exclusion que vivent les personnes ne pouvant prendre part à ce type d’intervention en raison même de l’intensité de leur dépendance. Cet article propose alors le concept de techniques d’omission comme catégorie analytique permettant d’appréhender de manière plus large les interventions, stratégies et récits sociétaux qui omettent la position des personnes en situation de dépendance avancée, incitant ainsi une réflexion sur notre rapport sélectif au déclin cognitif et au vieillissement dans la société

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La société inclusive : "élément de langage" ou vrai projet de lutte contre l'exclusion ?

Article de Bernard Ennuyer

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 44, n° 167, mai 2022, pp. 25-38.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Inclusion, Langage, Discours, Politique, Approche historique, Loi, Personne âgée, Stéréotype, Rapport, Norme sociale, GARDOU (Charles), CNSA

Les mots « inclusion » ou société « inclusive » sont devenus des « éléments de langage » utilisés à tout propos… Ils sont employés principalement dans un contexte de populations en difficulté ou « défavorisées », considérées comme partiellement exclues, ou potentiellement en voie de l’être, de telle ou telle institution essentielle de la société : scolarisation, formation professionnelle, logement, emploi, santé, culture, information, numérique, biens et services divers, etc. L’inclusion serait alors l’antidote à l’exclusion, la « société inclusive » le contraire d’une société qui exclut.
La notion de société inclusive étant essentiellement issue du monde du handicap, nous avons examiné comment cette notion avait été reprise dans le champ des « personnes âgées ». Seule la CNSA, dans sa démarche prospective menée en 2018 a proposé des pistes permettant l’avènement d’une société inclusive affirmant : « Notre modèle de société ne se transformera que si l’ensemble des parties prenantes, au premier chef d’entre elles, les personnes concernées, s’y associent. […] Elles doivent être accompagnées afin d’être en mesure de construire des réponses aux attentes de l’ensemble des citoyens, quels que soient leur âge, leur situation de handicap ou de santé ». Cette co-construction des réponses qui leur sont proposées avec les personnes concernées nous paraît intéressante tout en veillant à ce que, pour ces personnes, cette participation reste un choix et ne devienne pas une obligation

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Dimension sociétale du phénomène Jeanne Calment : mythe moderne ?

Article de Michel Allard

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 43, n° 166, décembre 2021, pp. 27-40.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Âge, Mythe, Entretien, Classe d'âge

Nous postulons que Jeanne Calment constitue un mythe moderne vecteur de nombreux stéréotypes comme l’allongement de l’espérance de vie, la concrétisation effective et personnalisée d’un changement de paradigme, la consécration du standard français comme modèle de longévité (spécialement féminin). La construction de la célébrité n’a été possible qu’en raison de circonstances très particulières : la durée du règne de la doyenne de l’humanité, la validation très solide de son âge, la concordance entre la « vraie » Jeanne Calment et le personnage que les médias ont créé et entretenu. Cet article propose de revenir sur la genèse de ce mythe moderne

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Lutter contre l'isolement social des personnes âgées : enjeux et risques d'une prévention du "mal vieillir" par un Conseil Départemental

Article de Jean Louis Le Goff

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 43, n° 166, décembre 2021, pp. 233-249.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Isolement, Institution, Lien social, Établissement social et médicosocial, Représentation sociale, Conseil départemental, Enquête

Définir l’isolement social ne relève pas d’une tâche simple malgré le fait que les mots qui décrivent ce phénomène semblent univoques. Au travers de cet article, seront mises en exergue les ambiguïtés issues de son traitement par des acteurs institutionnels et associatifs, grâce à une enquête menée dans un Conseil départemental. Le dispositif de lutte contre l’isolement social des personnes âgées présente celui-ci comme à l’origine d’une dépendance et d’une souffrance similaires à celles que produit la solitude. L’approche sociologique des pratiques institutionnelles en jeu, adoptée dans cette étude, cherche une autre manière de l’appréhender en présentant les décalages de perception exposés par les acteurs de terrain (institutions, associations) et le public concerné (personnes âgées), au regard des représentations péjoratives du vieillissement portées implicitement par ledit dispositif. À travers l’analyse critique d’un questionnaire, de courriers envoyés aux personnes âgées de plus de 65 ans et d’entretiens avec des personnes en situation de grand isolement, il est possible de dégager d’autres perspectives où l’isolement peut être considéré comme découlant d’une stratégie identitaire loin des idées reçues

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Ni vieux, ni jeunes : les vieillesses bourgeoises et la recherche d'un troisième terme

Article de Alexandre Pillonel

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 43, n° 166, décembre 2021, pp. 219-232.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Vieillissement, Classe sociale, Bourgeoisie

Dans un contexte marqué par un impensé des classes sociales au sein des analyses sociologiques du vieillissement, cet article a pour ambition d’apporter une contribution à la compréhension du processus de vieillissement des classes supérieures. Sur la base d’une étude qualitative, cet article met en lumière comment trois dispositions caractérisent le rapport que les personnes âgées issues de la bourgeoise entretiennent à leur vieillesse. En perturbant des oppositions significatives produites par le champ disciplinaire de la gérontologie, ces modèles de vieillesse peuvent alors se comprendre comme l’expression d’un « désir de neutre » (Barthes, 1990) et la recherche d’un troisième terme

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A propos de "super-vieillissement" : idéalisation, hypomanie, renoncement

Article de Benoît Verdon, Franck Rexand Galais

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 43, n° 166, décembre 2021, pp. 201-214.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Classe d'âge, Vieillissement, Image de soi, Image du corps, Représentation sociale, Mécanisme de défense, Narcissisme, Psychopathologie, État dépressif

La psychologie clinique du vieillissement permet de dresser un tableau du grand âge bien plus contrasté que celui proposé par les tenants de l’idéologie du super-vieillissement. Deux cas cliniques, celui d’un centenaire très sthénique résidant en institution et celui d’une femme hyperactive d’un peu plus de 50 ans, permettent d’aborder le sens du maintien à tout prix de la performance dans le vieillissement. Si l’existence de potentialités humaines sortant de l’ordinaire, support de toutes les convoitises et de tous les fantasmes de généralisation, n’est pas rejetée, l’exigence de l’endurance et de l’exceptionnel, si souvent portée par les médias, vient questionner le fonctionnement psychique de ceux qui se l’approprient au-delà d’une certaine dose où le raisonnable se fait porteur d’élan. L’idéalisation de la performance, l’arrogance de l’exception, le mépris de la différence et du handicap, le déni de la perte et du manque, une tentative de défense contre une dépressivité consécutive aux altérations et un refus de la mort ressortent comme des motifs communs de cette identification individuelle au super-vieillissement

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