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Paru dans la revue Enfance, vol. 71, n° 2, avril-juin 2019, pp. 223-239.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Métaphore, Développement cognitif, Acquisition du langage, Enfant handicapé
Les auteurs analysent le cas d’un enfant de 10 ans 3 mois, conventionnellement appelé F, avec trouble du spectre de l’autisme (TSA), sans déficience intellectuelle. F possédait des habiletés langagières de base adéquates en compréhension (vocabulaire et grammaire) et en production, mais des carences dans l’utilisation pragmatique du langage, dans les fonctions exécutives et la cognition sociale. L’étude décrit un programme qui visait à améliorer la capacité de F à comprendre la métaphore, domaine où l’enfant présentait quelques faiblesses, telles que mesurées par deux tests, l’un centré sur des métaphores sensorielles, et l’autre, sur des métaphores psychologiques. Ce programme offrait une gamme d’activités basées sur l’enseignement de stratégies pour analyser les métaphores sous la forme canonique « X est Y », et d’autres exercices d’abstraction des traits sémantiques des mots. Au post-test, F montre des progrès nets dans les métaphores sensorielles, et des progrès plus limités dans les métaphores psychologiques. Les auteurs discutent ces résultats à la lumière du profil cognitif et neuropsychologique de l’enfant et s’interrogent sur les pistes d’approfondissement que cette étude peut ouvrir.
Article de Anne Claude Luisier, Annick Clerc Bérod, Moustafa Bensafi, et al.
Paru dans la revue Enfance, vol. 71, n° 2, avril-juin 2019, pp. 201-222.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Éducation à la santé, Alimentation, Odorat, Comportement, Enfant
Comme tous les enfants, les enfants et les adolescents avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) doivent développer des compétences pour peu à peu gérer leur alimentation. Ils rencontrent de grandes difficultés dans la construction alimentaire. Cet article présente la mise en œuvre et le déroulement d’une procédure de familiarisation à l’alimentation auprès de 49 enfants avec TSA âgés de 4 à 12 ans. Les résultats montrent l’intérêt d’utiliser certains principes didactiques comme l’échange dialogique et le respect de la zone prochaine de développement. La procédure, ainsi que les principes didactiques retenus permettent au professionnel d’élargir sa compréhension du fonctionnement de l’enfant et d’adapter les activités qu’il lui propose.
Article de Sandra Nogry, Mélanie Bellanger, Muriel Prévot Carpentier, et al.
Paru dans la revue Enfance, vol. 71, n° 2, avril-juin 2019, pp. 155-180.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Psychologie du développement, Enfant, École primaire, Créativité, Technologie numérique
Bruner (1996) a souligné l’importance de l’élaboration de récits pour le développement de l’enfant et l’intérêt de mettre en place cette pratique dans le cadre scolaire, éventuellement soutenue par un environnement numérique. Cette étude vise à mieux comprendre comment un tel environnement numérique prend place parmi les instruments utilisés par les élèves au cours de l’activité narrative et comment il influe sur la construction du récit. Dans cette étude de cas, une analyse de l’activité des élèves en situation fondée sur l’approche instrumentale (Rabardel, 1995) est réalisée. Celle-ci montre que l’environnement numérique motive l’enseignante à proposer une activité narrative, oriente les choix des élèves, mais n’est utilisé que dans l’étape de mise en forme du récit élaboré. Il fait partie d’un système d’instruments plus large dans lequel le langage mais aussi les gestes assurent des fonctions de médiation centrales dans l’activité narrative ; celles-ci font l’objet d’une analyse détaillée. Cette étude s’inscrit dans le programme de recherche ergonomie pour l’enfant qui se fonde sur les théories et méthodes propres à l’ergonomie afin d’étudier les rapports des enfants aux outils numériques. À l’issue de l’analyse, des recommandations pour la conception d’outils numériques qui soutiennent le développement de la créativité des enfants sont proposées.
Article de Eric Fombonne, Julianne Myers, Alison Chavez, et al.et al.
Paru dans la revue Enfance, vol. 71, n° 1, janvier-mars 2019, 151 p..
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Diagnostic, Épidémiologie, Technologie de l'information et de la communication, Dépistage, Thérapie, Parents, Prise en charge, Psychologie du développement
Il y a dix ans exactement paraissait un numéro d'Enfance intitulé : Le diagnostic d'autisme, quoi de neuf ? Fruit de deux jours de colloque international subventionné par la Fondation de France, il offrait un ensemble très complet de contributions multidisciplinaires réalisées par des spécialistes renommés. Ce numéro n'a pas vieilli, car il représentait une avancée anticipant la centration actuelle sur le diagnostic et l'intervention précoces. Dix ans plus tard, le présent numéro intitulé : Diagnostic d'autisme et intervention précoces : quoi de neuf ? fait écho au premier tout en se concentrant sur la double préoccupation majeure d'un diagnostic précoce et d'une prise en charge adaptée au jeune âge et à sa plasticité. La coordinatrice du numéro, Pr. Bernadette Rogé, est particulièrement bien placée pour traiter ces questions, au vu de son expertise dans les outils diagnostics (ADOS, CHAT, etc.) et dans les programmes d'intervention précoces (ESDM, télésanté). La reconnaissance internationale dont elle jouit lui permet de nous offrir un numéro de haut niveau par la qualité de ses participants et l'actualité des questions abordées. Qu'il s'agisse des avancées offertes par les nouvelles technologies en matière de diagnostic et de thérapies, ou des ouvertures vers une conception dynamique des troubles neurodéveloppementaux via le concept d'"essence" et ses conséquences sur l'épidémiologie, le numéro ne pose pas seulement les bonnes questions, il propose aussi des réponses éprouvées.
Article de Youssef Tazouti, Céline Portenseigne, Christophe Luxembourger
Paru dans la revue Enfance, vol. 70, n° 4, octobre-décembre 2018, pp. 533-548.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Anxiété, École, Scolarisation, Difficulté scolaire, Niveau scolaire, Stress, Enfant, Parents, Relation enfant-parents
Cette étude se fixe deux objectifs. Le premier consiste dans la construction et la validation de deux questionnaires en langue française de mesure de l’anxiété scolaire chez l’enfant et chez les parents. Le second objectif, consiste à tester et comparer un modèle en pistes causales auprès des mères et des pères. Ce modèle fait l’hypothèse que l’anxiété scolaire des parents et de l’enfant sont des variables intermédiaires entre le statut socioéconomique des familles et les performances scolaires de l’enfant. Il permet de tester également les liens entre l’anxiété scolaire des parents et celle de l’enfant. L’étude a porté sur 167 parents et leurs enfants scolarisés en quatrième ou en cinquième année de la scolarité obligatoire (CM1 ou en CM2). Les résultats indiquent des bonnes qualités psychométriques ainsi qu’une bonne validité de structure et validité convergente des deux questionnaires. De même, le modèle que nous avons testé fournit des indices d’adéquation satisfaisants et permet d’expliquer une part importante de la variance des performances scolaires des enfants. Des liens significatifs ont été constatés entre l’anxiété des parents et celles des enfants ainsi qu’entre l’anxiété de l’enfant et ses performances scolaires.
Paru dans la revue Enfance, vol. 70, n° 4, octobre-décembre 2018, pp. 549-558.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Déficience cognitive, Cognition, Évaluation, Morale, Agressivité, Handicap mental, Enfant, Adolescent
Le but de cette étude était d’explorer le jugement moral des enfants et adolescents avec une déficience intellectuelle. Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 60 participants avec une DI (30 enfants et 30 adolescents) scolarisés en ULIS. Nous avons utilisé une série de scenarii portant sur des situations sociales afin d’évaluer leur jugement moral. Les résultats ont montré que les enfants et les adolescents jugent de la même manière. Les adolescents n’accordent pas plus de poids à l’intention dans leur jugement malgré leur avancée en âge. Nos résultats mettent en lumière l’utilisation d’un raisonnement déontique et une altération de la perspective sociale.
Article de Nathalie Bailly, Caroline Giraudeau, Célia Maintenant
Paru dans la revue Enfance, vol. 70, n° 4, octobre-décembre 2018, pp. 559-574.
Mots clés : Enfance-Famille, Grand âge-Vieillissement, Intergénérationnel, École primaire, Résidence autonomie, Enfant, Personne âgée, Interaction, Image mentale
Cet article porte sur l’influence de la participation à un programme intergénérationnel (IG) sur les représentations à l’égard des personnes âgées chez des enfants d’école primaire. 78 enfants participent à ce programme IG original qui prend place dans une structure architecturale comprenant une école primaire et des logements séniors, permettant aux enfants et aux personnes âgées d’être en contact quotidiennement. Nous avons supposé l’existence d’un lien entre les interactions intergénérationnelles durant une année scolaire et le développement de représentations positives envers les personnes âgées pour les enfants. Nos résultats indiquent que les enfants ont modifié de façon positive leurs représentations au cours de l’année scolaire, notamment en ce qui concernent la force physique des personnes âgées, l’intelligence (pour les plus jeunes d’entre eux) et l’aspect joyeux (pour les plus âgés). Nos résultats montrent les bienfaits des interactions IG et permettent de repenser les liens entre les générations pour une société plus inclusive et solidaire.
Nous naissons naturellement agressifs car il n’est nul besoin de nous apprendre à nous mettre en colère : la morphologie de cette émotion primaire est d’ailleurs déjà présente chez le foetus de 25 semaines. Il appartient à notre entourage de décourager l’agression physique et de promouvoir les alternatives pacifiques. Si l’éducation est défaillante, le contrôle des émotions négatives s’organise difficilement. Or l’environnement social offre de nombreuses occasions d’agresser sous des formes diverses, dont l’une consiste à nuire de façon continue à une personne choisie pour cible d’agression : il s’agit du harcèlement. On l’a reconnu récemment au niveau professionnel et il prend des formes particulièrement violentes à l’école, parmi lesquelles le cyberharcèlement. Il était urgent qu’Enfance explore, dans un numéro thématique, les origines, les formes et les effets du harcèlement scolaire. Dans cet objectif, le professeur Roger Fontaine, coordinateur du numéro, a réuni les contributions complémentaires d’un expert international et de spécialistes de divers pays européens, y compris français, afin qu’en offrant leurs connaissances et les résultats de leurs travaux, ces auteurs contribuent à mieux prévenir le harcèlement et ses effets dévastateurs. Un numéro tout public, à destination des développementalistes, des professionnels de l’enfance et de l’adolescence… et des parents.
La connaissance parentale des activités de temps libre des adolescents est largement reconnue comme un facteur protecteur pour l’ajustement psychosocial des adolescents. Les parents savent (ou ignorent) ce que leurs adolescents effectuent hors de la supervision parentale parce que leurs enfants partagent (ou dissimulent) des informations sur leurs activités ou leurs amitiés. Ainsi, durant cette période développementale marquée par un besoin accru d’indépendance, les adolescents utilisent plusieurs stratégies (p. ex., libre divulgation, secrets, mensonges) pour gérer les informations détenues par leurs parents. L’objectif de cet article est de passer en revue ces différents moyens, de présenter leur fonction développementale et de discuter de leurs conséquences sur l’adaptation psychosociale des adolescents et sur la relation avec leurs parents. Cet article propose également de s’interroger sur les raisons pour lesquelles les adolescents choisissent de divulguer ou de cacher des informations, notamment en abordant successivement leurs motifs personnels et les caractéristiques de la relation avec leurs parents.