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Paru dans la revue Dialogue, n° 231, mars 2021, pp. 99-119.
Mots clés : Enfance-Famille, Symptôme, Sujet, Nourrisson, Pulsion, Corps, Psychanalyse
« Un bébé dans le ventre de sa mère ressemble à un livre plié. » Cet article décrit le fonctionnement d’une unité de soins pour laquelle le patient est le bébé, celui dont les symptômes vont ordonner la clinique. À partir d’une approche psychanalytique lacanienne de la question du symptôme chez l’enfant et de vignettes cliniques, il met au travail l’hypothèse qui soutient ce choix singulier. À savoir : faire du bébé le sujet central du dispositif et orienter le désir soignant vers ses « dires », son corps, ses inventions symptomatiques a des effets thérapeutiques qui permettront au bébé de « déplier son livre » en bricolant de nouveaux nouages pulsionnels à partir de la rencontre avec le corps du soignant.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 42, n° 1, janvier 2021, pp. 9-22.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Relation d'aide, Thérapie, Confort, Pratique professionnelle, Implication personnelle, Émotion, Corps, Psychologie, Psychothérapie
En tant que thérapeute peut-on légitimement parler de notre "confort" ? Comment définir cette notion ? Sur quoi repose-t-elle ? Au-delà de ces questions qui viennent confronter nos valeurs personnelles et professionnelles ainsi que notre représentation de la relation d'aide, cet article propose une réflexion sur l'utilité de penser en ces termes dans notre travail. On abordera comment cette grille de lecture favorise un engagement authentique de l'intervenant au travers d'une attention particulière portée à ses émotions et à celles de ses patients. On découvrira également de quelle manière cette posture lui permet de s'impliquer dans le processus sans se perdre dans le dédale de la complexité de certaines problématiques, ni se retrouver prisonnier des enjeux institutionnels et de la collaboration au sein du réseau. Prendre soin de son confort devient alors une invitation pour le thérapeute à développer des interventions "au service de la thérapie" qui offrent des possibilités de changement et qui réintroduisent un mouvement vers la vie.
Article de Charlotte Ullmo, Bérangère Rousselot Pailley
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIII, n° 2, juin-décembre 2020, pp. 51-57.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Développement sensoriel, Geste, Esthétique, Concept, Rapport, Corps, Objet, Tustin (Frances), Vinci (Léonard de)
En rendant hommage à la pensée et l’œuvre de Frances Tustin, cet article a pour but de penser la corporéité de l’enfant autiste en termes de mouvement et d’esthétisme. En reprenant la notion de mouvement perpétuel tel que Léonard De Vinci l’a expérimenté, on cherchera à illustrer ce concept à travers l’observation de l’enfant autiste, de son rapport au corps, à l’autre et aux objets. La perpétuité du mouvement dans lequel sont pris le sujet autiste et son thérapeute confond parfois les différentes personnes et ressentis. Le partage de l’esthétisme vécu et la fascination du mouvement mis à l’œuvre dans les stéréotypies de l’enfant permettent alors d’ouvrir sur un terrain de rencontre possible.
Le qigong ou travail du souffle, qualifié de technique corps-esprit, est apparu dans le champ de la recherche médicale en France depuis 2010, sous la dénomination mac, médecine alternative complémentaire. Le qigong entre à l’Assistance publique--hôpitaux de Paris dès 2012 et nous venons d’obtenir le premier programme de recherche clinique national, phrc-n qica, dédié au qigong.
Cet article s’intéresse à l’introduction du qigong dans le champ de la recherche contemporaine et aux enjeux de ce programme pour la prise en charge des problématiques de sevrage, notamment la réduction du risque de rechute.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 381, octobre 2020, pp. 50-54.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Corps, Handicap, Identité
Lorsque le corps désormais diminué, meurtri par les séquelles d’une pathologie neurodégénérative ou d’un handicap invalidant, renvoie une image de faiblesse, une réalité de dépendance, comment le sujet peut-il encore le faire sien alors qu’il manque à ce qu’il était autrefois ? Grand Corps Malade, Daniel, André et d’autres encore témoignent du sentiment étrange d’être à la fois soi et un autre, de ce que peut induire ce nouveau « Je ».
Le lien entre le corps et le politique se décline sous de nombreux aspects : l’un d’entre eux est celui de la médicalisation, qui est de plus en plus étendue et concerne aujourd’hui tous les aspects de la vie de chacun, y compris la plus intime. Derrière cette médicalisation, certains philosophes voient se cacher un ou des pouvoirs qui assurent leur domination par une normalisation préventive des individus, normalisation agissant par l’intériorisation d’une norme sociale que ces pouvoirs, pour l’essentiel, créent. Selon eux, cette évolution n’a cessé de croître avec l’accélération du développement technologique observé de façon générale dans notre société depuis les années 1950-1960, et qui a participé à étendre les champs de la médicalisation.
Dans le cadre de la révision des lois françaises de bioéthique à partir de 2018, la prise en charge médicale des variations du développement sexuel a été mise à l’agenda en tant que problème public. La question au cœur des débats concerne les opérations chirurgicales visant à modifier les caractéristiques sexuelles des enfants sans leur consentement. En s’appuyant sur des documents institutionnels, une analyse de la presse écrite et des entretiens, cet article met en évidence différents cadres d’analyse pour penser les variations du développement sexuel au sein des politiques publiques. En effet, elles peuvent être appréhendées sous un angle médical en tant qu’anomalies du développement génital ou sous un angle social en tant qu’intersexuation. Ce cadrage implique un mode d’intervention différent sur les corps.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2020, pp. 33-49.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé publique, Corps, Cancer, Morale, Comportement, Norme, Prise en charge, Prévention sanitaire, Responsabilité, Classe sociale, Éducation à la santé, Stigmatisation, Individualisation, Conditions de vie, Représentation sociale, Conduite à risque, Relation soignant-soigné
La santé publique s’intéresse de manière croissante aux comportements individuels. De plus en plus d’interventions visent à favoriser des « conduites vertueuses » et à transformer les comportements. Si ces politiques sont considérées comme éthiquement justifiées parce qu’elles agissent pour le « mieux-être » de la population, elles font aussi l’objet de critiques liées à leur normativité et certains chercheurs ont pu décrire la santé publique comme une entreprise de moralisation des comportements de santé. À partir d’une enquête par observations et entretiens portant sur la prise en charge de patients atteints de cancers, cet article propose de traiter des conséquences pratiques de la moralité sanitaire en cancérologie. Plus précisément, nous nous intéresserons à la réception des normes de « bonne gestion » de son corps par les patients et les soignants, puis nous nous pencherons sur leur traduction dans la prise en charge des corps malades.
Paru dans la revue Empan, n° 119, septembre 2020, pp. 42-49.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Image, Addiction, Technologie numérique, Corps, Narcissisme, Transgression, Adolescent, Réseau social, Photographie, Image de soi, Identification
L’image fait partie intégrante de notre société contemporaine occidentale. Omniprésentes dans les espaces public, privé et intime, les images participent à la vie du sujet et à son développement psychique. Dans cet article, il sera question d’un roman dystopique, La brigade de l’œil de G. Guéraud (2007), qui imagine une société sans image et ses transgressions. À partir de là, comprenant la nécessité de la présence de l’image pour la créativité et la symbolisation, l’auteur illustre le rapport excessif à l’image des adolescentes dépendantes des images sur les réseaux sociaux, fascinées par les photographies trafiquées de YouTubeuses ou Instagrameuses dites influenceuses.