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Paru dans la revue Empan, n° 126, juin 2022, pp. 141-154.
Mots clés : Territoire-Logement, Architecture, Aménagement de l'espace, Usager, Relation soignant-soigné, Temps, Projet, Rénovation de l'habitat, Sens, Soin
Quels liens entre la relation de soin et l’espace dans lequel elle se déroule ? L’architecture ne se réduit pas à l’acte de construire. C’est d’abord prendre le temps du débat entre une maîtrise d’ouvrage qui énonce un besoin et une maîtrise d’œuvre qui doit répondre à cette attente. Dans un projet de réhabilitation d’un espace existant, l’architecte doit valoriser, par son action, l’harmonie du site et la qualité des bâtiments existants en s’inscrivant dans une continuité novatrice au service des usagers.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 242, juin 2022, pp. 4-21.
Mots clés : Territoire-Logement, Écologie, Militantisme, Vie associative, Action collective
Le succès militant d’Alternatiba chez les jeunes générations, antérieur à la résurgence du mouvement climat, constitue une énigme sociologique en soi, au regard notamment de la faiblesse des ressources dont disposaient ses promoteurs. En revenant sur la genèse de l’organisation, cet article montre que ces derniers ont dû opérer, pour dépasser le cercle des militants écologistes habituels, une double rupture avec l’altermondialisme des années 2000. D’une part, ils ont en effet dépolitisé temporairement la question écologique, en mettant l’accent sur les « alternatives » concrètes et en assumant une posture volontairement consensuelle. De l’autre, ils ont compensé la faiblesse de leurs ressources organisationnelles par une forte rationalisation instrumentale des pratiques bénévoles. Ce faisant, l’enquête montre – au moyen d’observations, d’une passation de questionnaires et d’une campagne d’entretiens – qu’ils ont réussi à attirer de nouveaux publics, relativement jeunes et porteurs de savoirs d’entreprises. Mais aussi que l’entrée en mobilisation de ces fractions des classes moyennes supérieures s’est accompagnée, dans ce qui était l’espace social et politique de l’altermondialisme, de conflits relatifs aux formes légitimes du militantisme.
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 26, automne 2021.
Mots clés : Territoire-Logement, Jeunesse-Adolescence, Jeune, Milieu urbain, Eau, Crise, Jeu, Politique, Habilitation, Expérimentation, Banlieue
Cet article a pour objet les « geysers » de la canicule de juillet 2015. Ces phénomènes causés par l’ouverture « sauvage » des bouches d’incendie dans des villes de la banlieue parisienne ont été traités par les pouvoirs publics comme des sortes d’émeutes. Le texte rend compte également d’une expérimentation conduite pendant l’été 2016 rendant légale et sans risque l’ouverture des bouches d’incendie. Ce texte est l’occasion d’une réflexion sur l’habilitation des jeunes comme acteurs politiques, rendue en partie possible par l’emploi d’un cadre théorique articulant les concepts d’expérimentation, de maîtrise d’usage et de ville récréative.
Pour faire simple, on peut définir l’habitat inclusif comme une solution de logement pour les personnes âgées et les personnes handicapées qui leur propose une alternative à la vie à domicile isolée et à la vie collective en établissement. L’habitat inclusif est en effet, composé de logements privatifs pour toute personne qui souhaite faire le choix de vivre dans un logement autonome tout en partageant des moments collectifs avec les autres habitants du lieu.
Cette approche répond à de nombreuses exigences et aspirations mais n’est pas sans poser un ensemble de problèmes pour les destinataires de ce mode d’habitat. C’est ainsi que des collectivités mais aussi des représentants de la société civile (associations, collectifs, ou même particuliers) participent à des projets d’habitat inclusif en considérant cette nouvelle étape du projet résidentiel des aînés comme des personnes handicapées, comme un moment de vie positif pour eux et pour leurs proches.
Pour utopique qu’il puisse apparaître, le développement de ce type de projet n’en est pas moins le résultat de la rencontre entre un mouvement social (militant parfois), une philosophie et une politique publique. Pour en saisir toute l’essence, il nous a semblé intéressant de porter à la connaissance de tout un chacun l’expérience développée sur le territoire du Gard. Une expérience intéressante a plusieurs égards car elle a précédé la démarche nationale labellisée Habitat inclusif (elle s’appelait alors « Maisons en partage ») et parce qu’elle a été portée par des élus ruraux, épaulés par des acteurs associatifs.
Le fait que l’initiative vienne du terrain ne pouvait que nous inciter, en tant que structure d’études associative, à participer à la réflexion du Département du Gard. C’est donc dans le cadre d’une démarche de diagnostic partagé du Programme coordonné de financement de l’habitat inclusif que nous avons pu explorer les potentialités et les limites de cette formule d’habitat. Une formule qui inciterait d’ailleurs à porter un regard neuf sur les autres politiques de l’habitat, notamment celles en direction des publics défavorisés. L’habitat inclusif dans son principe n’est pas si éloigné de la philosophie qui a présidé à la création des pensions de famille. Il resterait à étudier comment l’on pourrait tirer parti des deux expériences pour inspirer de nouvelles politiques de l’habitat toujours plus participatives et inclusives, notamment pour ceux qui souffrent de l’isolement et d’un manque de ressources ou tout simplement qui souhaiteraient pouvoir choisir leur modes de vie, en dépit de ressources limitées.
Article de Thibault Tellier, Florence Lerique, Didier Desponds, et al.
Paru dans la revue Recherche sociale, n° 238, avril-juin 2021, pp. 5-98.
Mots clés : Territoire-Logement, Loi, Habitat, Urbanisme, Logement social, Approche historique, Politique de la ville, Milieu urbain, Mixité sociale, Bilan, Évaluation, Bailleur, SRU (Loi), Fondation Abbé Pierre, Nantes
"[...] L’un des principes que nous pouvons retenir de cette loi est qu’elle a introduit dans les politiques publiques la notion d’un repère national et quantifiable à atteindre : avec la loi SRU, partout en France, les communes doivent atteindre la proportion de 20 à 25 % de logements sociaux sur leur territoire. La loi SRU a fait en sorte que la production de logement social soit une norme nationale et que cette norme fasse abstraction de toutes les contingences locales, ce qui constitue l’un des facteurs de réussite de cette loi. L’instauration d’un seuil à atteindre a permis de construire un récit autour de la construction de logement social et a permis, parce qu’il s’agissait d’une norme imposée par l’État, d’aider les élus à s’abstraire des réticences qu’ils pouvaient parfois rencontrer localement. [...]
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 238, juin 2021, pp. 56-81.
Mots clés : Territoire-Logement, Quartier, Classe sociale, Bourgeoisie, Mixité sociale, Logement social, Paris
Les écoquartiers, en vogue dans les villes françaises depuis la fin des années 2000, présentent la spécificité d’être à la fois socialement mixtes et habités par une part substantielle de ménages bourgeois. Ceux-ci y occupent des logements onéreux entourés d’habitat social, alors que d’ordinaire, ils redoutent leur proximité et préfèrent l’entre-soi des quartiers cossus. Comment expliquer ce paradoxe ? Enquêtant sur la fabrique concrète d’un écoquartier parisien, cet article analyse les ressorts politiques et économiques d’une mixité inhabituelle. L’argument proposé est qu’en focalisant la politique de mixité sur le logement social, les élus abandonnent le peuplement des logements privés aux promoteurs. Privilégiant des logements haut de gamme, jugés plus lucratifs, les promoteurs ont ciblé les ménages les plus solvables, conduisant les urbanistes et les architectes à ajuster le quartier à ces habitants peu familiers de la mixité. Ces derniers ont rendu la mixité discrète à l’intérieur du quartier et travaillé au caractère distinctif des espaces publics et privés, conformément aux aspirations des classes supérieures.
Face aux inerties gouvernementales dans la lutte contre le dérèglement climatique, les jeunes multiplient les actions de désobéissance civile. Refus de la politique ou nouvelle forme de l’engagement citoyen ?
Article de Benoît Guillou, Simon Persico, Caterina Sarffati, et al.
Paru dans la revue Projet, n° 382, juin 2021, pp. 19-65.
Mots clés : Territoire-Logement, Écologie, Environnement, Politique, Santé publique, Urbanisme, Milieu urbain, Pollution
Reconnaissons-le, écologie et politique ne font pas toujours bon ménage ! La prise en compte des enjeux écologiques dans l’action politique et dans l’organisation sociale reste lente, difficile et parfois décourageante face à la gravité des enjeux. Comment se fait-il que la France, pays hôte de la COP21, ait à nouveau manqué l’objectif qu’elle s’était fixé pour 2019, réduisant ses émissions de 0,9 % au lieu des 1,5 % visés ? Le Haut conseil pour le climat le souligne dans son rapport 2020 : « Les actions climatiques de la France ne sont pas à la hauteur des enjeux ni des objectifs qu’elle s’est donnés. »
Article de Anne Claire Méjean Vaucher, Joaquim Soarez, Manuel Domergue
Paru dans la revue Recherche sociale, n° 237, janvier-mars 2021, pp. 5-85.
Mots clés : Territoire-Logement, Politique, Logement, Habitat, Logement social, Logement insalubre, Décentralisation, Partenariat, Intercommunalité, Collectivité territoriale, Innovation sociale, Milieu urbain, Milieu rural, Inégalité, Territoire
L’Acte 3 de la décentralisation portait en lui la promesse d’une meilleure convergence des compétences d’urbanisme, de logement et d’action sociale, notamment à travers la création des métropoles. A la veille d’une nouvelle étape de la décentralisation, annoncée avec le projet de loi « 3D », la Fondation Abbé Pierre s’interroge, à travers ses agences régionales, sur la manière dont est appréhendée la question du mal-logement à l’échelle locale, ainsi que sur les inégalités de traitement des mal-logés observables entre les territoires. Des leviers d’action existent et sont mobilisés, mais peuvent paraître parfois trop limités, notamment quand les élus et collectivités s’avèrent peu sensibilisés et faiblement outillés sur cette thématique. Cependant, des expériences vertueuses existent aussi, portées par des collectivités et/ou des associations qui permettent à des personnes sans logement, vivant en habitat indigne ou en difficulté pour accéder ou se maintenir dans leur logement, de trouver des solutions.
Face à ce constat d’inégalités de situations ou de moyens dans les territoires et d’hétérogénéité dans les réponses apportées aux mal-logés, la Direction de l’Animation Territoriale de la Fondation Abbé Pierre a souhaité partager ses interrogations avec des élus, des représentants d’Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ainsi qu’avec certains de leurs partenaires (bailleurs, opérateurs, associations…) dans le cadre d’un colloque organisé le 5 novembre 2019 à Lille.
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 25, printemps 2021.
Mots clés : Territoire-Logement, Jeune, Quartier, Politique de la ville, Commune, Laïcité, Équipement sportif, Contrôle social, Classe d'âge
Dans un contexte sociétal fait de politiques publiques gouvernementales vigilantes face au risque de radicalisation, cet article s’interroge sur la nature et les modalités de l’action publique municipale auprès des "jeunes" et des "moins jeunes" dans les quartiers comme groupes cibles particuliers. Sont abordés l’émergence et le traitement de la catégorie informelle des "jeunes-vieux" dans le cadre spécifique de services municipaux jeunesse et sports alors même que les missions traditionnelles de ces services n’ont pas forcément vocation à les prendre en charge. La problématique s’étend à la fois sur la redéfinition des frontières de l’action de ces services et sur les modalités d’encadrement de jeunesses perçues comme indésirables, tout en permettant de discuter de la pertinence des mesures entreprises. Des formes de contrôle social des "jeunes-vieux" qui dérangent et qui font peur dans les quartiers sont rendues possibles, car la démarche n’est pas incompatible avec les attentes immédiates de ce public en matière de loisirs. Dans ce cadre, l’effectivité des politiques sociosportives étudiées est questionnée.