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Les mutations profondes que connaissent les sociétés occidentales affectent à tel point les façons de vivre en famille et les formes que celle-ci peut prendre que toute l’organisation antérieure se trouve remise en question. Apparaît de plus en plus clairement qu’être parent est une construction socio-psychique et non un donné biologique, et que les normes sociales et juridiques qui soutiennent la parentalité demandent à évoluer, d’une façon qui peut se révéler fondamentale. L’article essaie de décrire les conditions de cette évolution et les perspectives qu’elle dégage, tant au niveau des rapports parents-enfants que de la façon dont la société doit les réguler. Société confrontée à une complexification telle des situations parentales que la nécessité d’une refondation normative s’avère de plus en plus évidente, quelles que soient les résistances constatées.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 336, avril 2016, pp. 67-71.
Mots clés : Enfance-Famille, Immigration-Interculturalité, Mère, Exil, Famille monoparentale, Enfant de migrant, Filiation, Parentalité, Soutien psychologique, Art-thérapie, Tiers
La maternité durant l'exil soulève bon nombre de problématiques pour la mère comme pour l'enfant. Grâce à une naissance en terre étrangère, le foyer bénéficie d'un autre parcours possible. Confrontée à une inversion des statuts filiaux, la cellule familiale est interrogée sur son organisation. Se produit une inversion des places qui engendre de nouvelles formes de vivre l'ailleurs, face à un lignage paternel absent, voire forclos. La paternité semble alors éclipsée en arrière-plan d'une parentalité à construire au sein d'une société où la maternité, elle-même, est devenue centrale.
Article de Anne Valérie Mazoyer, Laurène Menet, Daniel Derivois
Paru dans la revue Dialogue, n° 211, 1er trimestre 2016, pp. 95-108.
Mots clés : Filiation, Traumatisme, Protection de l'enfance, Parentalité, Placement
Cet article propose de considérer la complexité du vécu psychique de mères d’enfants placés. À partir d’un cas unique, les auteurs cherchent à évaluer le rôle de la qualité des processus associatifs dans le vécu du placement, et ce dans une approche métapsychologique. La méthodologie mise en place s’inscrit ainsi dans une démarche qualitative étayée par des entretiens cliniques et par la passation d’une épreuve projective (tat). À travers la situation clinique d’Alice, cette étude tente de repérer les facteurs favorisant l’élaboration de la séparation et la mise au travail psychique du placement et de son histoire de vie. Elle conclut sur les conditions d’un potentiel transformateur du placement et ses effets de réorganisation psychique.
Paru dans la revue Empan, n° 100, décembre 2015, pp. 74-79.
Mots clés : Psychanalyse, Filiation, Parentalité, Modèle familial
Les transformations dues aux nouvelles parentalités remettent en cause le modèle traditionnel de la filiation dans les sociétés occidentales. L'apport des sciences humaines permet de les repenser pour leur donner une place socialement et juridiquement acceptable par tous. L'écoute analytique des sujets, en but aux processus administratifs qui réécrivent leur filiation, leur permet de sortir de la confusion qu'ils induisent.
L’acte de transmettre ne se résume pas au seul processus de transmission. Il y a un au-delà à l’explicite des savoirs transmis, qui vient faire sens pour la personne qui les reçoit dès lors qu’elle est en capacité de se les approprier afin d’orienter sa trajectoire de vie. Transmettre ce n’est pas seulement instruire (donner des connaissances, former l’esprit et informer)… Transmettre c’est aussi éduquer (aider à développer des aptitudes, à s’inscrire dans une culture, à acquérir des usages). Dès lors, et parce que l’acte de transmettre participe de façon essentielle à la dynamique de construction du sujet, les sociétés contemporaines sont violemment confrontées aux « trous » générés par un travail de sape long et continu de la posture de l’adulte éducateur et de sa responsabilité. Les éruptions de violence, souvent commises par des individus fragilisés et abandonnés aux seuls discours des extrémismes, sont sans doute le symptôme d’un manque de figure d’autorité susceptible de produire l’étayage nécessaire au grandir ou se grandir. Reste alors à formuler les éléments de réponse pratiques à cette question : qu’est-ce que, au travers de l’acte de transmettre, l’adulte référent donne à saisir de lui-même qui permet à l’autre de se construire ? Et ce indépendamment du fait d’être d’accord ou non avec le contenu de la transmission…
"La « parentalité » est un terme qui s'est peu à peu imposé en France à côté du concept de « parenté ». Issue d'un groupe de travail pluridisciplinaire, cette notion définissait avec D. Houzel les différents aspects d'être parent. A-t-elle rempli sa fonction pour soutenir les points de vue des différents professionnels ou acteurs sociaux sur le terrain ? A-t-elle perdu de sa pertinence en se généralisant et en gommant la différence entre l'homme et la femme ? Ou bien commence-t-elle seulement à mieux caractériser les différentes dimensions de l'expérience de parent ? Ce numéro réinterroge, vingt ans après, cette notion au regard de l'évolution de la société."
"Les tentatives de procréation par aide médicale, avec ou sans don de gamètes, mettent en relief les enjeux narcissiques et odipiens engagés dans le désir d'enfant. Dans ce contexte, le besoin de secret se nourrit du sentiment de transgression. Qu'ils dépendent de la stérilité ou de la sexualité d'un couple, les liens entre biologie et filiation sont questionnés dans l'accès à la parentalité."
Article de Pascale DEWINTER, Véronique DELVENNE, Isabelle LAMBALLE
Paru dans la revue Le Journal des psychologues (le mensuel des professionnels), n° 319, juillet-août 2014, pp. 66-71.
Mots clés : Adoption, Filiation, Parentalité
Le sentiment de parentalité et la construction de la famille se fondent sur l'histoire antérieure bousculée tant de l'enfant adopté que des parents adoptants. Renoncements réels ou fantasmatiques, pertes, fractures, séparations, abandon... singularisent la naissance d'une inscription dans un imaginaire familial.
Les bouleversements actuels de notre société en crise influent sur l'organisation des liens familiaux et conduisent à nous interroger sur ce qui se joue aujourd'hui entre pères et mères. Comment les figures paternelle et maternelle viennent-elles se dialectiser et permettre à l'enfant d'advenir ? Autrement dit : comment comprendre ce qui relie, ce qui rassemble, ce qui unit au sein de la famille - comme ce qui différencie, oppose et sépare ? Le dialogue que ces deux figures peuvent ou non entretenir questionne les modalités selon lesquelles se construisent et s'organisent la fonction parentale et les différents modèles parentaux que propose notre société actuelle avec « un devenir père » et « un devenir mère », pluriels, singuliers ou absents qui viennent parfois rompre avec les formes traditionnelles de la parentalité.