Voilà bientôt 60 ans que la Maison Maternelle d’Alleur accueille, guide et soutient de jeunes (futures) mères en difficultés pour leur apprendre à s’occuper adéquatement de leur bébé. Si l’attention est centrée sur le bien-être de l’enfant et vise à éviter son placement, l’accompagnement consiste aussi à prendre soin de ces jeunes femmes adolescentes au parcours souvent compliqué et cumulant de nombreuses fragilités.

Si devenir parent est pour tous une aventure bouleversante et complexe, pour les personnes les plus précaires, l’arrivée d’un enfant présente encore davantage de risques. Depuis plus de 20 ans, l’asbl Echoline, en tant que service d’accompagnement périnatal (SAP), accompagne ces parents fragilisés dans le but d’assurer un véritable suivi obstétrical qui prévienne les risques de complications lors de la grossesse et de l’accouchement ainsi que de maltraitance, et qui encourage la création de liens parent(s)-enfant(s) dès la grossesse.

Les liens affectifs parents-enfant se forment par des interactions biologiques, sensorielles, émotionnelles et comportementales dès la grossesse. Le stress prénatal maternel peut avoir des effets délétères sur la santé physique et mentale de l’enfant, notamment en altérant la cohérence des interactions avec la mère. La société devrait en organiser le dépistage systématique pendant la grossesse. Les futurs parents devraient être informés des capacités de résilience de l’enfant pendant les premiers mois de vie.

Près de 3000 femmes, dont une majorité sont exposées à diverses formes de vulnérabilités et de fragilités et beaucoup sont d’origine étrangère, accouchent chaque année à la Clinique de la Femme Enceinte (obstétrique) du CHU Saint-Pierre. Leurs grossesses nécessitent une attention particulière, un suivi renforcé, souvent tant au niveau médical que psychosocial. Julie Belhomme, responsable de la Clinique, se penche sur les défis et enjeux de l’accompagnement transdisciplinaire de ces femmes, encore beaucoup trop peu soutenu et organisé en Belgique francophone...

Devenir parent charrie des espoirs importants qu’il convient d’entendre et de soutenir. Cependant, nous ne partons pas sur le chemin de la parentalité tous munis des mêmes ressources. Cet article décrit les forces et les fragilités qui participent à la construction de cette identité nouvelle. Elles émergent de l’histoire personnelle des futurs parents, mais également de l’environnement dans lequel ils évolueront durant la grossesse, des aléas médicaux et des singularités de l’enfant né. Le temps de la grossesse représente un moment d’alliance possible avec les futurs parents, ainsi qu’une occasion pour ces derniers d’éprouver sécurité et soutien pour construire leur nouvelle identité.

Quelles sont les transformations inhérentes au devenir parent ? Comment celles-ci se déploient-elles dans le temps de la parentalité naissante ? Dans cet article, nous développerons quelques axes de réflexion à travers plusieurs vignettes cliniques : le bouleversement psychique et physique lors de la naissance d’un enfant, la vulnérabilité qui caractérise cette phase de la vie avec les menaces et les gains, l’importance de l’entourage, ainsi que, pour terminer, les transformations « au long cours » produites par la parentalité.

Le Dispositif 17-25 est né des préoccupations des acteurs sociaux de Verviers, devant l’augmentation de jeunes âgés de 17 à 25 ans en errance, en prise à des problématiques complexes. Il rassemble une vingtaine de partenaires issus des secteurs de l’aide à la jeunesse et de l’aide aux adultes qui ont établi une convention visant à mutualiser leurs ressources et créer des synergies à long terme afin de répondre de façon transversale aux situations les plus complexes et d’accompagner ces jeunes fragilisés vers l’autonomie.

Le passage à la majorité et l’entrée dans le monde adulte est une période charnière critique de la vie d’un jeune. Dans le cas des jeunes dits en « situation complexe », dont les trajectoires de vie sont jalonnées de ruptures, de crises et de rejets successifs, l’arrivée des 18 ans présente un risque majeur d’une énième rupture, qui, s’y l’on n’y prête pas attention, peut amener à la sortie du circuit et à l’errance. À travers sa recherche-action « JAVA », le CRéSaM souhaite explorer cette période de transition et œuvre collectivement pour recréer du lien, de la transversalité, de l’intersectorialité et de la continuité dans le circuit d’aide et de soin proposé à ce public.

L’étiquette d’« incasables » ne parle pas pas tant des jeunes catégorisés comme tels que de l’incapacité des professionnels, de nos systèmes de prise en charge, à leur offrir la contenance nécessaire pour leur permettre d’approcher leur souffrance. Pour aider ces jeunes, les raccrocher à la société, ne pas se laisser emmener par eux et avec eux dans une spirale de décrochages et d’abandons, il faut penser et élaborer, au-delà de l’urgence et de l’improvisation, des prises en charge interinstitutionnelles et intersectorielles. Mais aussi offrir aux professionnels des moments et espaces d’échanges tant sur leurs pratiques que sur leurs propres vécus et représentations. Car ce n’est que dans le soin aux équipes que pourra s’élaborer le soin dont les jeunes ont besoin.

Si l’hospitalisation en pédopsychiatrie apparaît souvent comme le dernier recours dans la prise en charge des enfants et adolescents dits « incasables », force est de constater que ces hospitalisations ne pourront être utiles que si elles s’insèrent et soutiennent un travail en réseau. Seul un dispositif de soins « diffracté » permettra de répondre aux multiples attaques du lien que ces jeunes ne cessent de mettre en œuvre sous la contrainte des effets des traumatismes précoces auxquels ils ont été soumis. Cet article présente quelques pistes permettant de penser ce modèle de soins particulier.