Article de Gladys Lutz, Laurence Arguillère, Caroline Barbaste, et al.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 24, n° 3-4, 2018, pp. 57-82.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Drogue, Psychotrope, Consommation, Prévention, Prévention sanitaire, Travail
Les conduites addictives s’imposent comme une question de santé au travail. Dans ce cadre, nous posons deux constats. D’une part, les consommations de psychotropes sont conjointement des facteurs et des symptômes de risques professionnels à évaluer. D’autre part, les pratiques de prévention ignorent cette investigation et se focalisent sur une amélioration a priori des savoirs et des conduites. Nous défendons l’idée que pour respecter leur obligation de moyens renforcés en santé et sécurité, les dirigeants doivent créer les conditions de mobiliser leurs savoirs d’expériences et ceux des salariés pour comprendre et améliorer les interrelations entre leur travail et leurs usages de médicaments, d’alcool ou de drogues. Il s’agit d’ouvrir, ou de renforcer, des espaces de discussion sur le travail qui permettent d’éclairer les stratégies de santé, les fonctions professionnelles des usages de psychotropes et leurs régulations dans le travail.
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Article de Michel Hautefeuille
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 24, n° 3-4, 2018, pp. 11-19.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Travail, Conditions de travail, Définition, Addiction, Prise en charge
Dans le monde du travail, force est de constater que l’état
de santé des entreprises et l’état de santé des salariés ne sont pas
forcément compatibles et encore moins complémentaires. Dans nos
consultations, nous sommes frappés par les témoignages de véritable
maltraitance subie par les salariés sur leur lieu de travail, que ce soit à travers la gestion des espaces, des tâches ou des équipes. L’étymologie du terme « travail » permet d’éclairer d’un jour intéressant ce qui semble être des caractéristiques si particulières au travail. Dans ce milieu pathogène, il est important de faire le diagnostic différentiel entre trois tableaux cliniques : le salarié qui travaille
et qui est lui-même addict à quelque chose, le salarié qui se dope pour pouvoir faire face à la performance qui lui est demandée (véritable conduite de dopage), et enfin le salarié dont l’objet de l’addiction est le travail, le workoolique. Autant de tableaux qui méritent des prises en charge adaptées.
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Article de Anaëlle Bazire
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 24, n° 2, 2018, pp. 73-99.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Grossesse, Mère, Maternité, Addiction, Toxicomanie, Sevrage, Nourrisson, Traitement de substitution, Relation enfant-mère
Les processus psychiques en jeu dans le devenir mère sont porteurs d’une potentialité transformatrice de la problématique addictive. Ceux-ci peuvent notamment favoriser un réaménagement des relations objectales permettant une décentration de l’objet-drogue et l’investissement de l’enfant réel progressivement reconnu dans son altérité. Nos observations, issues de notre clinique en CSAPA et d’un travail de recherche auprès de femmes enceintes et jeunes mères consommatrices d’opiacés et/ou sous traitement de substitution aux opiacés, mettent en évidence que les possibilités d’un tel investissement ne sont pas équivalentes pour toutes les femmes et reposent sur leur capacité à progressivement intégrer et élaborer, d’abord, les changements psychiques et corporels induits par l’état de grossesse et la présence de l’autre en soi, puis les problématiques remobilisées par la régression induite par les soins au bébé. Cela reste toujours fragile et est bien souvent influencé par le syndrome de sevrage néonatal et la dynamique conjugale, pouvant conduire à une reprise des consommations de toxiques.
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Article de Journiac Kevin, Viviane Rohart
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 24, n° 2, 2018, pp. 5-22.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Mythomanie, Addiction, Identité, Étude de cas
Le changement de paradigme effectué dans le DSM-5 nous conduit à envisager les troubles compulsifs/impulsifs par le prisme de l’addiction. Le but de cet article est de présenter la valeur clinique de l’usage de l’objet-mensonge en addictologie et de proposer l’hypothèse d’un lien de parenté avec l’objet-drogue. Il s’agit de mettre en lumière les fonctions du mensonge, à la fois poison et remède, en fonction du niveau d’intensité et du mode de consommation. Chez le mythomane, le mensonge est un pharmakon de substitution d’une identité primordiale défaillante.
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