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Réponses 31 à 40 sur un total de 61

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Les réaménagements de la consommation en contexte de récession

Article de Pierre Blavier

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 59-1, janvier-mars 2018, pp. 7-36.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Chômage de longue durée, Consommation, Foyer, Budget familial, Conditions de vie, Changement, Recherche, Crédit, Espagne

Cet article porte sur les réaménagements de consommation face au chômage de longue durée, à travers le cas des chômeurs espagnols dans la récession de 2008. Pour ce faire, il présente l’étude approfondie par ethnocomptabilité du budget d’un couple de chômeurs issus des petites classes moyennes. Il décrit et analyse les modifications de leurs consommations en termes monétaires (coefficients budgétaires) mais aussi pratiques (organisation des dépenses de manière à les réduire). L’article montre que ces changements engagent une dimension matérielle en termes de conditions de vie (privation), mais aussi un versant symbolique à travers les rapports au futur selon que sont distinguées différentes échéances de consommation (du quotidien au long terme). Enfin, le crédit immobilier est un poste budgétaire structurant et gagnerait à être mieux documenté dans les enquêtes de consommation. Cette contribution ouvre la voie à une comparaison raisonnée et empiriquement étayée des pratiques budgétaires et des conditions de vie à l’échelle européenne, en remettant au centre leur dimension monétaire sans pour autant s’y restreindre.

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Travailler le droit : lectures et perspectives sociologiques

Article de Jérôme Pelisse

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-1, janvier-mars 2018, pp. 99-125.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Sociologie du travail, Droit, Travail, Relation professionnelle, Code, Droit du travail

Dans un contexte de réformes profondes du Code du travail, cette note critique propose une réflexion sur l’articulation entre deux domaines de la sociologie portant respectivement sur le travail et sur le droit. Une revue de la littérature permet de montrer que leurs croisements sont contemporains de la naissance de la sociologie d’une part, et du droit du travail d’autre part, puis de souligner les circulations et les renouvellements récents, entre France et États-Unis, auxquels a donné lieu la question de la part du droit dans l’analyse du travail. Prendre en compte le droit pour étudier le travail et ses transformations apparait aujourd’hui indispensable, tant ces deux institutions se constituent mutuellement. C’est ce que les travaux empiriques ou plus théoriques abordés dans cette note établissent, mettant en évidence l’importance contemporaine des acteurs et des usages sociaux du droit, aussi bien du travail que dans le travail.

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De la génétique à l'épigénétique : une révolution "post-génomique" à l'usage des sociologues

Article de Michel Dubois, Catherine Guaspare, Séverine Louvel

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-1, janvier-mars 2018, pp. 71-98.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Sciences humaines et sociales, Biologie, Génétique, Pluridisciplinarité

Cette note critique étudie l’impact de la révolution dite « post-génomique » pour les sciences sociales à partir de cinq ouvrages publiés entre 2016 et 2017. Il s’agit non seulement d’introduire le lecteur français à l’actualité des débats dans les pays anglo-saxons sur la redéfinition en cours des frontières entre sociologie et biologie, mais également et surtout de contribuer à la réflexion sur l’évolution des pratiques de recherche interdisciplinaire. Une attention particulière est accordée au domaine émergent de l’épigénétique et à la manière dont il est représenté par ces ouvrages comme le lieu par excellence de la révolution post-génomique. L’article souligne l’importance pour les sociologues de prendre conscience des opportunités associées à cette révolution, tout comme de s’affranchir d’un certain nombre d’idées reçues. Il insiste également sur la nécessité de maintenir une distance critique suffisante par rapport à un domaine de recherche « prometteur ».

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La contribution des enseignants du secondaire à l'enseignement supérieur en France : effectifs, affectations, carrières (1984-2014)

Article de Pierre Michel Menger, Colin Marchika, Simon Paye, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 58-4, octobre-décembre 2017, pp. 643-677.

Mots clés : Ecole-Enseignement, Enseignant, Enseignement supérieur, Recherche, Université, Mobilité professionnelle, Mobilité sociale

La relation de complémentarité fonctionnelle entre les tâches d’enseignement et de recherche dans le travail académique varie beaucoup selon les pays. Les travaux sur le cas français suggèrent que l’organisation des corps d’enseignants-chercheurs et le système des carrières académiques n’ont pas connu d’évolution profonde depuis trois décennies. En analysant la composition des corps universitaires français et les séquences de leurs carrières, nous mettons en évidence le développement d’une catégorie de personnels trop négligée par la littérature : les enseignants du secondaire affectés dans le supérieur, qui composent un cinquième des effectifs titulaires universitaires. L’affectation de ces personnels exclusivement enseignants obéit à trois logiques distinctes : le soutien à l’enseignement dans les filières et les institutions à fort investissement pédagogique ; l’apport en personnel à des filières nouvelles ; la sélection probatoire pour l’accès à des postes d’enseignant-chercheur. Ces trois usages de l’affectation interviennent à des degrés variables dans les différentes filières disciplinaires et institutionnelles de l’enseignement supérieur français, selon que l’enseignement y est complémentaire ou exclusif de l’activité de recherche.

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A qui profite le couple ? Une étude longitudinale de l'alimentation à l'intersection du genre, de la situation conjugale et du statut social

Article de Marie Plessz, Alice Guéguen

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 58-4, octobre-décembre 2017, pp. 545-576.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Couple, Alimentation, Femme, Homme, Santé, Analyse comparative, Recherche, Genre, Classe sociale, Vieillissement

La vie en couple est-elle bénéfique pour les hommes et pour les femmes, ou pour les hommes au détriment des femmes ? Comment un événement biographique comme la perte du conjoint s’insère-t-il dans le processus du vieillissement ? Nous abordons ces questions à travers une pratique quotidienne qui se déroule largement dans l’espace domestique tout en étant un bon indicateur d’un style de vie conforme aux recommandations de santé et aux goûts dominants : la consommation quotidienne de légumes. Nous utilisons la cohorte épidémiologique Gazel de l’Inserm dont les 20 625 enquêtés sont suivis depuis 1989. Les hommes voient leur consommation de légumes décroitre plus que les femmes quand ils connaissent une rupture d’union. Leur consommation est aussi plus sensible à la position sociale de leur conjointe. La consommation de légumes des femmes ne diminue qu’après la rupture d’une union avec un homme de situation socioprofessionnelle modeste. Nous concluons que, dans notre population d’étude vieillissante, la conjugalité bénéficie aux deux conjoints, mais plus aux hommes qu’aux femmes. Cet article propose un apport méthodologique sur le traitement des non-réponses dans des données de cohorte, et théorique en discutant la possibilité d’une intersection entre genre, classe et statut conjugal dans la sphère domestique.

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Gouverner par les marchés

Article de Matthieu Ansaloni, Pascale Trompette, Pierre Paul Zalio, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 58-3, juillet-septembre 2017, pp. 359-531.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Économie, Économie politique, Politique, Prix, Médicament, Valeur, Négociation, Commerce, Management, Libéralisme, Urbanisme, Entreprise, Certification, Agriculture, Écologie, Environnement, État, Développement local

Les études rassemblées dans ce numéro abordent sous différents angles empiriques la question du marché comme forme de régulation politique.
Retraçant l’histoire de la fixation des prix des médicaments par l’État en France, Étienne Nouguez et Cyril Benoît défendent une thèse sur l’articulation entre gouvernement des valeurs, orienté par des principes de justice sociale, et gouvernement des conduites, fondé sur des considérations de justesse marchande.
Développer l’attractivité marchande de quartiers de centre-ville conduit une mairie à spéculer sur le marché foncier en espérant favoriser des commerces nobles au détriment d’autres. Anaïs Daniau dépeint les ressorts d’une instrumentation des dynamiques marchandes dans l’action publique locale et questionne les résistances qu’elle peut soulever.
Pour Sophie Dubuisson-Quellier, la politique publique d’affichage environnemental met au jour l’un des ressorts de l’intervention de l’État fondé sur la capture des intérêts privés. Cette stratégie subtile de cadrage des démarches environnementales privées trouve ensuite des effets de leviers au sein des dynamiques de concurrence.
La gouvernance des standards volontaires de l’agriculture biologique est portée par l’industrie privée de la certification, dont la concurrence s’intensifie avec la globalisation du marché. La thèse d’Eve Fouilleux et Allison Loconto est celle d’un découplage croissant entre le projet politique d’une société écologique et le chaos bureaucratique et marchand des marchés imbriqués de l’agriculture biologique.

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L'ouverture sociale par le marché ? Sociologie de la captation des classes populaires à l'université d'Oxford

Article de Annabelle Allouch

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 58, n° 2, avril-juin 2017, pp. 233-266.

Mots clés : Ecole-Enseignement, Égalité des chances, Sélection, Établissement scolaire, Sociologie, Éducation, Classe sociale, Enseignement supérieur, Rite, Représentation sociale, Angleterre, Oxford

Initiés au début des années 2000, les dispositifs d'ouverture sociale de l'université d'Oxford cherchent à assurer la candidature d'un nombre plus élevé d'élèves issus de milieux modestes. À partir d'une approche inspirée par la sociologie des marchés, cet article illustre les modalités par lesquelles ces dispositifs tentent de coordonner une offre de formation élitiste et une demande de formation d'un public populaire. Le processus repose sur trois étapes : il segmente les publics en proposant une offre de formation à court terme, calibrée pour des élèves aux dispositions sociales et scolaires particulières ; il joue sur l'adaptation de l'offre d'Oxford aux dispositions sociales attendues des candidats, qui repose à la fois sur une neutralisation sociale des espaces et sur l'explicitation sur un ton personnel et ludique de l'offre de formation et de ses spécificités ; enfin, ce processus tente de minorer le rôle des enseignants dans le cadre de la construction des aspirations des élèves, soit en les limitant à un rôle d'encadrement matériel, soit en s'assurant de leur loyauté. Il s'agit alors moins de convertir les élèves à des codes sociaux particuliers que de jouer sur leurs dispositions actuelles afin qu'ils adhèrent à l'offre. Alors que l'approche par la socialisation est généralement mobilisée pour comprendre les effets sociaux de ces dispositifs sur les dispositions et les aspirations scolaires des élèves, l'approche par la captation éclaire un processus d'interaction entre un individu et une institution qui, précisément, ne relève pas d'une socialisation.

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Le prix du compromis politique : quand les politiques du logement et de la dette s'affrontent dans le marché foncier

Article de Marie Piganiol

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 58, n° 2, avril-juin 2017, pp. 267-294.

Mots clés : Territoire-Logement, Logement, Politique sociale, Endettement, Entreprise, Prix, Politique de la ville, État, Gestion financière

Les politiques sociales parviennent-elles à s’accomplir lorsque des politiques gestionnaires menacent leur réalisation ? Si oui, comment et à quel prix ? Cet article s’intéresse aux face-à-face entre les politiques de logement et de la dette. Depuis les années 2000, ces deux politiques s’affrontent dans le marché foncier par leurs stratégies rivales. D’un côté, les villes sont à l’affût de terrains urbains à bas prix pour construire massivement des logements abordables. De l’autre, les administrations et les entreprises publiques vendent chèrement le patrimoine public pour rembourser leur dette. À partir d’une enquête qualitative approfondie sur des transactions concernant des terrains publics, nous distinguons deux modalités de compromis marchands entre les villes et les propriétaires publics : le prix de vente et l’augmentation de la rente foncière. Ces compromis ont plusieurs conséquences politiques. À court terme et à condition que les villes y mettent le prix, la vente des terrains publics permet de créer de nombreux logements. Mais la vente des terrains publics encourage l’augmentation des prix fonciers, compromettant les politiques de logement à long terme.

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L'accroissement de l'effet de l'origine sociale sur la performance scolaire : par où est-il passé ?

Article de Marielle Le Mener, Denis Meuret, Sophie Morlaix

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 58, n° 2, avril-juin 2017, pp. 207-232.

Mots clés : Ecole-Enseignement, Inégalité, École, Réussite scolaire, Catégorie socioprofessionnelle, Analyse comparative, Enquête, Niveau scolaire, Mathématiques, Père, Mère, Enseignant, Culture

L'ampleur considérable des inégalités sociales de performances scolaires interroge fortement l'équité de l'école. Nous cherchons, dans ce travail, à mettre en lumière les facteurs de l'accroissement récent de ces inégalités par le biais d'indicateurs disponibles dans les données des enquêtes PISA (2003 et 2012). Nous étudions d'abord l'évolution des différentes composantes de l'indicateur multicritère par lequel l'OCDE mesure le plus souvent le milieu social. Ensuite, nous modélisons, par une analyse en pistes causales, la décomposition de l'effet du statut professionnel des parents sur les performances afin de saisir par quoi il transite. Sont mobilisés des facteurs externes et des facteurs internes à l'école. Notre analyse souligne la responsabilité de l'école dans l'accroissement des inégalités scolaires dans le sens où l'école convertit, davantage qu'auparavant, des inégalités sociales qui, elles, ont peu évolué, en inégalités d'apprentissage. En témoignent, entre autres, le rôle de la ségrégation entre établissements ou encore de facteurs culturels, en particulier l'importance de la possession de livres au domicile familial.

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La "douce science" des coups : la boxe comme paradigme d'une sociologie de la domination

Article de Jérôme Beauchez

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 58-1, janvier-mars 2017, pp. 97-120.

Mots clés : Lien social-Précarité, Sport de combat, Sociologie, Classe sociale, Discrimination, Racisme, Pouvoir, Ethnologie, VIRILITE, Genre

La boxe est loin de représenter un sujet mineur pour les sociologues et les ethnographes. en parcourant leurs travaux, cet article retrace l'histoire d'un objet sociologique dont les contours restaient à définir. Il montre que, au delà de leurs différences les manières de comprendre ou d'expliquer la condition du boxeur sont toutes traversées par une question centrale : celle de la domination.

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