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La thérapie familiale est reconnue comme étant l'une des approches thérapeutiques les plus efficaces dans le traitement de l'anorexie mentale de l'enfant et de l'adolescent. Pourtant, la fratrie de ces patients a longtemps été « oubliée » par les praticiens et les chercheurs et la littérature clinique ne s'est que tardivement penchée sur l'impact de la maladie sur les frères et soeurs et sur leur rôle étiologique, préventif et curatif possible. En nous appuyant sur les travaux existants ainsi que sur notre propre expérience clinique, nous nous proposons de résumer la littérature sur le rôle de la fratrie dans le développement de l'anorexie mentale, de décrire les influences réciproques (positives et négatives) entre ce sous-système familial et la maladie, pour déboucher sur une conceptualisation du rôle de la fratrie dans les processus de thérapie et de guérison et une proposition d'approches thérapeutiques et de guides pratiques destinés aux thérapeutes familiaux.
Article de Robert PAUZE, Luc TOUCHETTE, Stéphan HENDRICK, et al.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 30, n° 2, 293 p..
Mots clés : Thérapie, Recherche, Approche clinique, Évaluation, Méthodologie, Méthode, Modèle, Épistémologie, Psychothérapie, Thérapie familiale, Approche systémique, Thérapie de couple, Changement, Médiation, Psychologie clinique, THERAPIE BREVE
(...) Les données de la clinique et de la recherche représentent deux descriptions différentes d'une même réalité et l'élaboration des différences permet de créer une description complémentaire, plus complexe et d'ordre logique supérieur. Bateson donne l'exemple de la vision binoculaire où la comparaison entre deux images planes produit la perception de la profondeur. L'image binoculaire est cette synthèse complexe : l'information venue de deux côtés crée une image unique. Là viennent se confondre des éléments différents, mais liés entre eux. Cliniciens et chercheurs séparés ? Peut-être... Mais liés... sûrement ! C'est ce que nous montrent les contributions de cette journée que nous sommes heureux de partager avec vous dans ce numéro.
Objet de campagnes de prévention multiples depuis le début de l'épidémie de sida, les Antilles françaises se caractérisent toujours par un multipartenariat hétérosexuel qui semble propice à une dynamique soutenue de l'épidémie. Le contexte matrifocal semble favoriser des rapports de sexe particulièrement perméables à cette épidémie. Une catégorie vernaculaire particulière, celle des « coureurs », semble ici cristalliser l'ensemble des craintes, et se révèle dans le même temps très ambivalente et propice à des stratégies d'hétéro-accusation et de construction d'une invulnérabilité individuelle imaginaire. Cet article propose une réflexion sur l'influence des représentations sociales des rapports de sexe et du sida sur les catégorisations des populations et les stratégies de prévention des acteurs.
Les sociétés occidentales se montrent aujourd'hui plus ouvertes et tolérantes envers l'homosexualité. Toutefois, l'ordre social demeure fortement hétéronormatif. Or, la présomption d'hétérosexualité étant toujours aussi prégnante, les homosexuels sont appelés à s'engager dans une construction identitaire complexe. Comment construit-on une identité homosexuelle dans un tel contexte social ? Comment la gère-t-on socialement ? Telles sont les questions au coeur de cet article qui vise à rendre compte des dimensions intervenant dans le processus de construction de l'identité homosexuelle, des tensions pouvant surgir, ainsi que des stratégies identitaires développées pour gérer celles-ci...
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 32, n° 2, pp. 115-147.
Mots clés : Violence, Sociologie, HISTOIRE, Évolution, Relation interpersonnelle, Statistiques, Modèle, Conflit, Victime, Ghetto, Jeune en difficulté, Justice, Mineur
Ce texte constitue un essai d'interprétation socio-historique pour penser l'évolution des comportements violents dans les relations interpersonnelles depuis les années 1970, à partir du cas français. Il s'appuie sur une synthèse originale de différents types de données disponibles: statistiques policières et judiciaires, enquêtes de victimation et de délinquance autorévélée, données démographiques et socio-économiques. Le modèle proposé articule ensuite cinq processus traversant la société française: un processus sociétal de pacification des mours, un processus politico-juridique de criminalisation, un processus de judiciarisation des conflits de la vie sociale ordinaire, un processus socio-économique de compétition pour les biens de consommation, un processus de ségrégation économicosociospatiale. Chemin faisant, cet essai tente également d'articuler de nombreux apports théoriques qui ont fait l'histoire de la sociologie et de la criminologie.
Cet article retrace les grandes étapes de l'évolution des sondages de délinquance autoreportée des années 1940 à nos jours. Des premières échelles de délinquance aux sondages autoadministrés les plus sophistiqués, l'apparition de nouvelles données est mise en parallèle avec la remise en question des théories classiques de la criminologie et le développement d'explications alternatives. Après avoir défini les concepts de fiabilité et de validité d'un indicateur, ce texte présente quelques problèmes liés à ces dimensions ainsi que différents moyens de les tester afin d'évaluer les sondages autoreportés en tant qu'indicateurs de la délinquance.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 32, n° 1, pp. 3-20.
Mots clés : Prévention spécialisée, Prévention, Modèle, Sociologie, Intervention sociale, Contrainte, Contrôle social, Prévention de la délinquance, Quartier, Insécurité
Depuis les années 1980, la prévention fait l'objet d'une grande variété de pratiques qui tendent soit à agir sur les causes profondes de la délinquance (prévention sociale), soit à empêcherle passage à l'acte (prévention situationnelle). Alors que la prévention sociale a connu un certain succès dans les années 1980, la prévention situationnelle semble aujourd'hui hégémonique. Pourtant, dans divers pays européens, la prévention sociale continue d'être invoquée par bon nombre d'intervenants sociaux basés dans des quartiers populaires considérés comme «criminogènes». L'article livre une analyse du devenir de ces pratiques tout en questionnant l'articulation entre les deux modèles de prévention en jeu.
Les auteurs présentent une synthèse des principaux écrits sur la question des stades développementaux des familles, en relatant l'historique de cette approche conceptuelle, sa pertinence, ses avantages, mais également ses limites. Ensuite sont décrits explicitement les différents stades développementaux des familles selon les principaux cliniciens dans le domaine, en relevant les tâches propres à chaque stade. Enfin, les auteurs tentent d'établir un lien entre le cumul des échecs développementaux des familles et l'apparition de comportements symptomatiques chez un membre d'une famille, plus particulièrement l'anorexie mentale chez les adolescentes.
Article de Emmanuel LAZEGA, Lise MOINIER, SNIJDERS, et al.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 3, pp. 463-637.
Mots clés : Réseau, Sociologie, Relation, Échange, Modèle, Théorie, Système, Interaction, Norme, Groupe, Hiérarchie, Régulation sociale, Influence sociale, Comportement, Étude de cas, Chercheur, Savoir, Sémantique, Concept, Recherche, Science, Création d'entreprise, Individu, COMPLEXITE, SNIJDERS (TOM A. B.)
Les articles proposent, chacun à sa manière, l'exploration de données de réseaux longitudinales pour une meilleure compréhension de cette dynamique et par une meilleure maîtrise de cette complexité. Cette approche permet de tester simultanément plusieurs hypothèses concurrentes et d'observer la coévolution des comportements, des normes et des réseaux (...) Tous les articles de ce numéro spécial accordent cette place privilégiée au temps dans l'étude des systèmes complexes d'échanges et d'interdépendances. Au travers de ces explorations, les lecteurs pourront faire le point sur les progrès actuels des méthodes appliquées d'analyse de données relationnelles longitudinales, sur leur capacité à examiner ces coévolutions et sur la lumière qu'ils jettent sur les processus sociaux.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 3, pp. 613-637.
Mots clés : Relation professionnelle, Sociologie, Réseau, Relation, Relation interpersonnelle, Sélection, Cognition, Modèle, Théorie, Interaction, Travail, Bien-être, CAPITAL SOCIAL, CONFIANCE
Nous estimons que les explications sociologiques proposées dans le cadre du capital social pour expliquer le bien-être individuel sont incomplètes car elles ne font pas de distinction entre les mécanismes d'influence interpersonnelle et de sélection d'une part, et les processus cognitifs intrapersonnels d'autre part. Dans ce but, trois modèles théoriques de l'interaction dynamique entre la confiance interpersonnelle et la satisfaction au travail servent à élaborer et à tester empiriquement six hypothèses. (...) Les données du réseau social longitudinal intra-organisationnel d'une société d'hébergement néerlandaise (n = 57) sont utilisées pour tester simultanément ces six hypothèses. Nous constatons un effet de contamination significatif, mais rien ne vient appuyer l'effet de popularité ni aucun des effets de sélection. De plus, contrairement à nos attentes, les employés dont le degré de satisfaction au travail est faible sont nettement plus susceptibles de développer des relations de confiance envers les autres.