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Ce n'est pas sur les déficits, les incapacités, les aspects handicapants de l'autisme que se focalise le présent ouvrage, mais sur les inventions de l'autiste pour parer à ce qui l'inquiète, l'envahit, et ordonner le monde extérieur et le tourment intérieur. L'autiste veille à ce que l'environnement demeure " immuable ", à la recherche de repères fixes qui ordonneraient le chaos du monde et de leurs émotions. L'autiste se caractérise par une " solitude ", un retrait du lien social, non pas sur le versant dune incapacité à entrer en contact avec autrui, mais comme " manière d'être " au monde. Quelque soit la massivité du repli, nous pouvons parier sur ses compétences singulières et réserver toute sa place au potentiel de créativité de chaque autiste. Telle est l'hypothèse qui traverse les contributions présentées dans cet ouvrage collectif, réunissant médecins, psychiatres, chercheurs, enseignants, éducateurs, psychologues, psychanalystes, tous praticiens auprès d'autistes, exerçant dans des institutions en France mais aussi à l'étranger. Beaucoup d'autistes témoignent de leur sortie du repliement sur eux-mêmes, à la faveur du respect de leurs centres d'intérêts, savoirs et inventions. L'approche, proposée par les contributions de cet ouvrage, se garde bien de savoir a priori ce qui convient au sujet au nom de son bien, mais bien plutôt d'être attentif, accompagner et soutenir l'autiste dans ses solutions singulières, ses petits " bricolages ", ses " trouvailles ", ses inventions " auto - thérapeutiques " originales. Nul n'a le monopole de la bonne méthode applicable à tous, mais une approche singulière de l'invention de chaque enfant, fût - il autiste, constitue une réponse adéquate " qui ne sacrifie pas l'individualité et la liberté de l'enfant ". Il s'agit là d'une position éthique qui réserve toute sa place à la subjectivité et accompagne une dynamique de changement inhérente au sujet. Les cas cliniques, jalonnant cet ouvrage, témoignent de changements, d'acquisitions, dont beaucoup au cours du traitement. Soutenir, accompagner l'" autiste créateur " dans ses inventions singulières préserve dès lors une vacuité rassurante lui permettant de réguler son existence, s'ouvrir au lien social, au monde et d'entre - ouvrir le sien... Plus qu'une note d'espoir donc...
Livre de Martine Menès, édité par Ed. du Seuil, publié en 2012.
Mots clés : Savoir, Désir, Apprentissage, Acquisition des connaissances, École, Inhibition, Anxiété, Symptôme, Enfant, Difficulté scolaire, Fille, Garçon, Approche clinique
À l’échec scolaire on répond par des réformes, des classes de rattrapage. Rarement le problème est pris d’où il naît : de ce qui chez l’enfant rend l’apprentissage possible – son désir de savoir. Martine Menès nous explique comment apparaît et s’entretient le désir d’apprendre. Car il a une histoire, qui accompagne les grandes étapes du développement psychique de l’enfant. Et si l’instabilité, l’inhibition, l’angoisse, le doute excessif, viennent le troubler quand l’enfant veut mettre à l’œuvre le comportement et les compétences indispensables à l’étude, c’est souvent que le cours cette histoire a été contrarié.
Les non-dits, les secrets de famille peuvent inhiber le fonctionnement intellectuel, voire le pousser vers l’interdit de savoir. Le besoin de dépendance infantile, le refus des limites, la peur de l’abandon ou de la perte d’amour peuvent empêcher d’accéder à ces rencontres avec la règle, avec les manques, avec la solitude, qui sont les contraintes naturelles de l’apprentissage. Au moment où la pédagogie se replie sur elle-même en cherchant à tout expliquer par le manque de connaissances, quand ce n’est pas par les défaillances organiques ou génétiques, Martine Menès ouvre des pistes particulièrement intéressantes pour relancer la réflexion sur l’aide qui doit être proposée à ceux qui acceptent mal de recevoir des autres – car apprendre, c’est aussi, et peut-être d’abord cela.