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Cet article décrit les questions posées autour du dispositif de cointerventions psychothérapeutiques utilisé au sein d’une unité de soins pédopsychiatriques pluridisciplinaires tant au niveau du cadrage que de l’intervention et des places occupées lors des entretiens. Un nouveau dispositif est expérimenté et articule l’intervention de trois thérapeutes : « T. psy enfant », « T. éduc enfant/adulte » et « T. médicopsy adulte ». Pour illustrer ce dispositif, nous décrivons une situation clinique qui se déploie en 3 temps et faisons appel à un schéma qui montre le champ d’intervention de ces « 3 Ts » et le « système famille-réseau en thérapie » qui se situe à l’intersection de plusieurs systèmes : réseau primaire, réseau secondaire et unité de soins pédopsychiatriques.
L’évocation de la sorcellerie par la famille comme cause de son malheur (les comportements délinquants chez l’enfant par exemple) ne saurait être considérée par un thérapeute appelé à travailler sur les interactions familiales comme un non-sens. Elle fait partie du matériel psychique avec lequel les membres de cette famille vivent et fonctionnent, matériel psychique qui oriente leurs pensées (cognitions), leurs comportements et leurs émotions. L’évocation de la sorcellerie n’est d’ailleurs qu’une demande de secours, d’aide et non un déni du problème ; c’est une plainte qui cherche réparation. Le thérapeute familial devra travailler avec la famille et modifier sa perception de la réalité (le danger et l’angoisse d’ensorcellement), usant des mises en question de cette perception et d’autres stratagèmes thérapeutiques possibles, afin d’amener la famille à faire l’expérience d’une réalité nouvelle (la vie sans angoisse d’ensorcellement).
Cet article raconte l’histoire d’un traitement progressant d’un setting individuel à une thérapie avec la famille ; celle-ci a traversé des années très douloureuses autour du divorce des parents il y a dix ans. La demande de traitement est faite par le père quelque temps après une violente altercation entre lui et son fils de 17 ans, suivie d’une rupture relationnelle. Progressivement, cette thérapie individuelle intègre les deux filles, le fils restant en marge du processus thérapeutique. Divers moyens concourent à cette thérapie « épique » : travail avec les émotions, EMDR, introduction d’une équipe réfléchissante, jeu de l’oie, et finalement mise en scène théâtrale d’Antigone réécrite par la famille et jouée par les thérapeutes avec la famille. La vidéo de cette thérapie sera visionnée par toute la famille, le fils l’ayant rejointe in extremis. Les résonances personnelles du thérapeute font écho au travail de coécriture avec le père et avec les deux filles scénaristes et interprètes d’Antigone.
Article de Olivier Real del Sarte, Nathalie Fehr Fouvy, Catherine Jobin
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 3, septembre 2016, pp. 241-257.
Mots clés : Enfance-Famille, Psychothérapeute, Approche systémique, Formation, Thérapie familiale, Histoire familiale, Famille, Système, Intergénérationnel, Relation familiale, Méthodologie, Groupe de formation
Au travers de l’expérience d’un groupe de génogramme sur l’espace d’un an, les auteurs mettent en évidence l’utilité d’un tel processus dans la formation d’étudiants à l’intervention et à la thérapie d’orientation systémique. Quelques éléments théoriques servent de charpente à la description technique du processus réalisé. Les aspects les plus significatifs de l’intérêt à une telle démarche didactique sont illustrés par des exemples concrets tirés de l’expérience vécue par les auteurs dans le cadre du Cerfasy (Neuchâtel).
Article de Eulàlia Anglada, Muriel Meynckens Fourez
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 3, septembre 2016, pp. 227-240.
Mots clés : Enfance-Famille, Séparation, Divorce, Parents, Enfant, Conflit, Thérapie familiale, Approche clinique, Approche systémique, Intergénérationnel, Conflit de loyauté, Parentification
Actuellement, la durabilité du couple s’avère fragile et l’expérience répétée de se séparer devient fréquente. Cet article est issu de notre pratique clinique, résultat du constat du nombre croissant de demandes de suivis pédopsychiatriques, liés à des situations de phobie scolaire chez des enfants pris dans une situation de conflit parental. Son intérêt est de discuter la question du conflit de loyauté dans les cas de séparation conflictuelle et de nous poser la question des perspectives possibles pour les thérapeutes familiaux afin d’ouvrir des pistes d’interventions.
De nombreuses femmes se sont retrouvées mères d’enfants nés d’un viol qu’elles avaient subi pendant le génocide de 1994. Ces rescapées du génocide ont été violées, torturées et parfois laissées pour mortes par les génocidaires. Elles se sont retrouvées avec des enfants qu’elles n’avaient pas désirés et dont l’existence même leur a souvent valu d’être rejetées par leur famille et mises au ban de la communauté. Les enfants considérés comme les enfants des bourreaux n’ont pas pu bénéficier d’une famille accueillante et aimante. Leurs mères n’ont pu bénéficier pour les élever ni d’un tissu affectif soutenant ni de l’aide financière octroyée pour les enfants rescapés du génocide. Nous sommes parties à leur rencontre pour voir ce qu’étaient devenues ces familles stigmatisées, précarisées affectivement et paupérisées matériellement vingt ans après les massacres. L’objectif de l’étude était de relever les fragilités et les ressources psychiques et relationnelles dont disposent ces familles, afin de dégager les moyens et les conditions d’un dispositif systémique susceptible d’aider ces enfants nés du viol et leurs mères à se relever et à se reconstruire.
Depuis 2006, en Belgique, le cadre législatif permet aux couples homosexuels l’accès à la parentalité. Ainsi, les intervenants psychosociaux sont aujourd’hui face à une réalité qui les interpelle et qui leur demande d’intervenir : travail clinique, psychoéducation, sensibilisation dans les écoles, conférences, formations … En utilisant la méthode des focus groupes, la présente recherche a investigué les attitudes des intervenants psychosociaux dans les plannings familiaux face à la thématique de l’homoparentalité. Les résultats ont mis en évidence trois dimensions : la réalité de terrain des intervenants avec les défis auxquels ils sont confrontés, leurs expériences et leurs ressentis, leurs questionnements et leurs besoins. Ces résultats pourront aider à promouvoir la santé et la qualité de vie des personnes homosexuelles en favorisant la compréhension des réactions des professionnels hétérosexuels auxquels ils sont confrontés.
Nous avons voulu explorer dans ce dossier des questions diverses liées au soin d'un enfant dans sa famille - ou de l'enfant d'une famille - à des étapes telles que le diagnostic, le traitement, mais aussi dans le cas d'affections distinctes. Cette diversité représente pour nous autant de situations uniques, de contextes de travail variés et de prises en charge spécifiques dans lesquels le soin psychologique de l'enfant et de sa famille aura une place particulière à chaque fois.
L’histoire de Miguel, un enfant de 6 ans, illustre l’intérêt de l’approche systémique, et plus spécifiquement du travail transgénérationnel dans le cas des « phobies scolaires ». Le travail thérapeutique a consisté en une prise en charge en centre de jour avec des séances psychothérapeutiques individuelles et familiales. L’inclusion de la grand-mère maternelle est devenue cruciale dans le processus thérapeutique car elle a permis de révéler en quoi le symptôme, qui se manifestait comme une « phobie scolaire », venait révéler un trauma trangénérationnel qui n’avait pas été travaillé.