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Dans cet article, nous allons nous atteler à conceptualiser le dispositif du groupe multifamille que nous avons fondé il y a plus de dix ans. Nous reviendrons sur l’histoire de ce type de groupe, nous clarifierons les éléments du cadre qui le compose, nous éclaircirons les positions des différents protagonistes, et nous tenterons de cerner les éléments qui opèrent dans le dispositif et qui suscitent des changements tels que ces groupes peuvent bien être considérés comme des groupes thérapeutiques.
Cet article concerne les méthodes de l’anthropologie appliquées ici au terrain de la psychiatrie hospitalière. Le retour réflexif sur une expérience dans une unité PTCA à Bruxelles (Patients présentant des Troubles sévères du Comportement et/ou Agressifs) permet de mettre en avant les rôles fondamentaux qu’a pu jouer l’usage systématisé du carnet de terrain dans ce milieu de la santé mentale. Les pratiques de l’ethnographie classique que symbolise en l’occurrence cet objet (pratiques in situ ou restitutions d’enquête) sont en effet souvent oubliées par la recherche appliquée. Pourtant, le carnet de terrain, devenu au cours de ce processus de recherche le principal signifiant du statut occupé par l’anthropologue, représente, au-delà d’un support classique de production empirique, un « espace intermédiaire » à partir duquel se créent, se tissent et se jouent des relations aux autres (soignants et soignés).
Introduction : cette étude s’intéresse au mouvement d’humanisation qui s’établit à l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu entre les années 1960 et 1990.
Contexte : l’historiographie sur la désinstitutionnalisation psychiatrique au Québec au XXème siècle fait état de manière récurrente d’une critique de l’institution en la définissant comme lieu de contrôle social et avant tout comme lieu d’abandon et de déshumanisation.
Objectif : documenter des traces de déférence qui prenaient place à l’intérieur des murs de l’hôpital psychiatrique (1960-1990).
Méthode : l’approche sociohistorique basée sur le dépouillement de dossiers médicaux et la réalisation d’entretiens avec des infirmières.
Résultats : le dépouillement des dossiers médicaux a permis de mettre en relief les réticences et les résistances des patients à réintégrer la société. Tandis que les entretiens révèlent des traces du mouvement d’humanisation en marche à travers des comportements de déférence comme la proximité, la compassion et l’exclusivité.
Discussion : la parole et la mémoire des témoins du passé enrichissent et nuancent à plusieurs égards l’historiographie existante en plus d’ouvrir de nouvelles pistes d’investigation sur les pratiques infirmières en milieu psychiatrique.
Conclusion : le mouvement de désinstitutionnalisation a également favorisé des politiques de santé mentale qui ont permis de transformer l’hôpital psychiatrique et le nursing psychiatrique.
À travers l’expérience de la radio La Colifata, née dans l’hôpital psychiatrique Borda de Buenos Aires en 1991, l’auteur déploie la notion de pratique « altérative » et montre comment le « dispositif radiophonique de groupe ouvert », en introduisant l’aléatoire comme élément essentiel du dispositif, modifie les positions subjectives des patients, désincarcère les catégories sociales qui nous enferment et se révèle comme un outil et un espace producteurs de « devenirs autres ».
Paru dans la revue Empan, n° 114, juin 2019, pp. 44-50.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychiatrie, Soin, Consentement, Contrainte, Hôpital psychiatrique, Droits des usagers, Violence, Santé mentale, Sécurité
Mes recherches en sociologie m’ont conduite à étudier les situations de violence, les pratiques de contrainte et les unités sécurisées à l’hôpital psychiatrique, en parallèle de la montée de la démocratie sanitaire qui prône le respect des droits des patients et notamment de leur consentement. Ce texte parcourt ces terrains d’enquête au prisme de l’enfermement, dont les paradoxes illustrent les mutations en cours dans le monde de la psychiatrie.
Plutôt que de faire parler les victimes, c'est leur donner la possibilité d'agir, de se mettre en mouvement et de s'engager de façon altruiste... qui ouvre la voie de la résilience. Témoignage et analyse d'une patiente en psychiatrie
Article de Pierre Lequin, Marie Anne Brisard, Jacques Herrgott, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 236, mars 2019, pp. 14-19.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychopathologie, Accompagnement, Projet thérapeutique, Communauté thérapeutique, Équipe pluridisciplinaire, Hôpital psychiatrique, Approche clinique
La sortie de l'hôpital reste problématique pour certains malades, en lien avec des difficultés majeures d'insertion dans la cité. Se basant sur le modèle du case management, une unité de transition pour patients complexes déploie un suivi spécifique. Illustrations avec deux cas.
Si en psychiatrie, les soignants affirment souvent que la relation est leur cœur de métier, elle ne va pourtant pas de soi et relève d'une certaine audace. Qu'est ce qui "fait" rencontre ? Peut-on soigner sans engager une part de soi-même ? Comment rester en relation avec ceux qui attaquent le lien à l'autre ? Comment moduler sa présence en fonction de l'évolution des troubles ? L'organisation des soins peut-elle favoriser une juste présence soignante et de quelle manière ?