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Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 73-77.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique sociale, Expertise, Empowerment, Précarité, Recherche sociale, Protection sociale
Je travaille depuis une quinzaine d’années dans l’univers des politiques de solidarité. Au Centre de recherche pour l’étude et l’observation [CREDOC], j’ai dirigé le département d’évaluation des politiques sociales. À la FNARS (devenue la Fédération des acteurs de la solidarité), travaillant au siège en tant que directeur général, j’ai participé à l’animation d’un réseau d’acteurs et à la définition de plaidoyers à destination des pouvoirs publics, établis sur la base de remontées de terrain. Au sein du gouvernement, en tant que conseiller technique du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, puis à l’échelle d’une grande ville, en tant que directeur du Centre communal d’action sociale [CCAS] de Grenoble, j’ai contribué à mettre au point des plans d’action : en faveur de l’accès de tous aux droits et aux services (Plan grenoblois pour l’accès aux droits et contre le non-recours, septembre 2017), de l’égalité entre les femmes et les hommes (loi du 4 août 2014), d’une plus grande solidarité sociale (Plan national de lutte contre la pauvreté, janvier 2013) ou contre les discriminations (politique d’égalité républicaine et d’intégration, février 2014). À chaque fois, la conception de ces plans s’est appuyée sur le croisement d’expertises, au sein de multiples groupes de travail.
Paru dans la revue Lien social, n° 1281, 13 au 26 octobre 2020, pp. 14-15.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Travail social, Financement, Politique sociale, Décision, Crise économique, Libéralisme
Cela fait quarante ans que le paradigme néo-libéral du "moins d'Etat" domine. L'occasion de mesurer dans quelles proportions l'amplification des inégalités combinée à l'ambition de réduire impôts et charges pour les plus riches nuisent à l'action sociale.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 530-531 ; 532-533, juillet-octobre 2020, pp. 309-327.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Usager, Accompagnement social, Politique sociale, Financement, Association, Insertion sociale, Libéralisme, Responsabilité, UNIOPSS, Loi 2002-2 du 2 janvier 2002, Loi 1975-535 du 30 juin 1975, Loi HPST
L'action sociale s'inscrit dans une histoire de longue durée. Cette histoire peut se découper en plusieurs périodes et l'étude du passage de l'une à l'autre permet de mieux saisir les dynamiques et les logiques d'action de chacune d'entre elles.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 27, février 2020, pp. 219-230.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Économie sociale et solidaire, Travail social, Solidarité, Professionnalisation, Politique sociale
Le travail social et l’économie sociale et solidaire sont nés de préoccupations semblables et affichent les mêmes finalités : favoriser la cohésion sociale dans une conception démocratique de la société, renforcer les formes de solidarité qui s’expriment déjà dans les relations entre les personnes. Cependant, ces deux approches se sont développées séparément, ont donné naissance à des dispositifs d’intervention distincts, ont suscité des conceptions différentes de la professionnalisation des acteurs, voire se sont adressés à des acteurs différents. Aujourd’hui, les convergences entre les deux approches de la solidarité se traduisent par une évolution des représentations dont les différents acteurs sont porteurs, par des initiatives et par des formations communes, mais aussi par de nouvelles orientations des politiques publiques.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 27, février 2020, pp. 57-73.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Pauvreté, Solidarité, Insertion sociale, Politique sociale
La pauvreté apparaît comme un phénomène persistant en France, malgré le rôle amortisseur majeur de son système de protection sociale. La pauvreté a arrêté d’y décroître depuis le début des années 2010 et touche aujourd’hui davantage les jeunes adultes, les familles monoparentales, les enfants. L’ascenseur social semble en panne et les déterminismes sociaux et familiaux jouent un rôle central dans le phénomène de pauvreté et sa reproduction de génération en génération. Sans contester la nécessité d’une réparation des risques sociaux, il convient de compléter cette approche classique, en amont, par des politiques de solidarité préventives. Les politiques récentes en France, en particulier la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, sont ici replacées dans une perspective historique. Elles traduisent bien, d’abord, l’émergence d’un État d’investissement social, qui propose d’intervenir en amont pour égaliser les chances au niveau de la petite enfance et de l’enfance. La Stratégie entend également refondre le système de minima sociaux en un « revenu universel d’activité », parachevant ainsi les réflexions engagées depuis plusieurs années. Elle questionne l’équilibre entre droits et devoirs des bénéficiaires et entend renforcer les politiques d’accompagnement, jugées insuffisantes. L’État semble ainsi se repositionner en pilote et garant des politiques d’insertion, sollicitant par des conventions et incitations financières l’engagement des collectivités départementales. Les associations restent des partenaires essentiels des politiques d’inclusion sociale et les travailleurs sociaux sont sollicités dans un cadre d’accompagnement à « référent unique ».
Paru dans la revue Vie sociale, n° 27, février 2020, pp. 41-56.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique sociale, Approche historique, Solidarité, Socialisme, Libéralisme, Engagement
Cet article a pour objet d’analyser les variations de sens de la solidarité au prisme des politiques sociales et de se questionner sur la forme qu’elle est susceptible de prendre aujourd’hui.
En effet, l’étude de la trajectoire politique de la notion de solidarité offre un point de vue pertinent sur les transformations du modèle social français, modèle qu’elle n’a cessé d’imprégner. À l’origine, la solidarité se veut être une troisième voie entre socialisme et libéralisme : c’est cette troisième voie que les gouvernants de la IIIe République ont tenté de tracer avec l’élaboration des premières lois d’assistance et d’assurance. Confronté à la crise économique de 1929, ce modèle social s’est renouvelé durant la Seconde Guerre mondiale pour aboutir à la mise en place de l’État social, dont la forme est également un compromis, cette fois-ci entre socialisme humaniste et néolibéralisme. Ce nouveau modèle se heurte aujourd’hui au contexte économique, ce qui amène la notion de solidarité à être redéfinie par le législateur.
Article de Brigitte Bouquet, Gaëlle Boul, Nabila Mouhoud
Paru dans la revue Vie sociale, n° 27, février 2020, pp. 27-39.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique sociale, Sécurité sociale, Solidarité, Approche historique, Collectivité territoriale
Les politiques sociales, ancrées dans le temps et l’espace, évoluant selon les périodes et les contextes, sont contingentes dans leurs fondements et variées dans leurs formes. La Sécurité sociale, pilier de la solidarité, met en œuvre une solidarité collective fondée sur la reconnaissance des droits et obligations de contribution. Les années 1960 et 1970, avec la crise économique, questionnent fortement ce modèle. Lors du tournant néolibéral des années 1980, il s’est agi de repenser l’État-providence pour le rendre plus efficace. Depuis les années 2000, l’engagement de l’État est revisité. Il s’intéresse au redéploiement de l’action politique à l’échelle des territoires départementaux, communaux, et s’interroge sur le rapport entre la multiplication des plans et leur spécificité au regard d’une action commune de solidarité. Ainsi, le changement d’échelle par les territoires crée à la fois un problème et l’opportunité d’une nouvelle gouvernance
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3130, 18 octobre 2019, pp. 6-9.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Accompagnement de la personne et identité, Réforme, Prestation sociale, Politique sociale, AAH, Revenu, Revenu minimum, Adulte en difficulté, Autonomie
Dossier composé de deux articles:
Protection sociale : RUA-AAH : intégration ou désintégration ?
Donner d’une main et reprendre de l’autre
Paru dans la revue Vie sociale, n° 23-24, décembre 2018, pp. 23-30.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique sociale, Logement, SDF, Santé mentale, Empowerment, Exclusion sociale, Projet de recherche, Etats Unis d'Amérique, Canada
Durant la fin du siècle dernier, les politiques néolibérales mises en place par Ronald Reagan aux États-Unis et Brian Mulroney au Canada malmènent la classe moyenne, marginalisent les syndicats et réduisent les programmes pour les plus pauvres, en particulier les programmes fédéraux de logement. À l’augmentation des personnes à faible revenu correspond une augmentation des personnes sans-abri : en 2004, les États-Unis comptaient 1,2 million de sans-abri, soit une augmentation de 25 % en huit ans. Cette augmentation, amplifiée par le mouvement de désinstitutionnalisation important aux États-Unis depuis les années 1970, s’est traduite aussi en termes de santé publique. Une population de sans-abri chroniques s’est alors enkystée dans des foyers dont la vocation était pourtant l’urgence sociale, et a fait un usage important de divers dispositifs sanitaires et sociaux coûteux (hôpitaux, services d’aide, prisons, justice) sans effet positif à moyen terme. Ils génèrent alors des coûts importants par leur utilisation des services
Afin de répondre de manière pérenne à ce qui est devenu un véritable problème public dans la gestion sociale et économique des villes américaines, un programme de financement du gouvernement fédéral dynamisé par l’existence d’une structure de plaidoyer très active (National alliance to end homelessness) inscrit la lutte contre le sans-abrisme dans une forme de planification des politiques publiques, où une collectivité – une ville dans la majorité des cas – définit un plan d’action, Ten years plan to end homelessness, pour mettre fin au sans-abrisme qui fonctionne de fait comme une structure de lobbying. Cette planification donne une place importante à la mise en œuvre de programmes se réclamant du modèle Housing First.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 23-24, décembre 2018, pp. 115-123.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, SDF, Pauvreté, Politique sociale, Logement, Déclaration universelle des droits de l'homme, Union Européenne, Belgique, Portugal, Espagne, Finlande
La « question sdf », en tant que problème public différencié de la lutte contre la pauvreté, commence à être portée par l’Union européenne au mitan des années 2000. Les temps deviennent plus durs. 900 000 personnes sans domicile fixe sont recensées en Europe selon les chiffres cités par la commissaire européenne Marianne Thyssen.
Face à un constat de chronicisation et de massification du sans-abrisme, le Parlement européen plaide pour une stratégie de résorption du sans-abrisme (déclarations d’avril 2008 et de décembre 2010). L’Union européenne est à la recherche de politiques dites innovantes et efficaces. Elle devient alors réceptive aux nombreuses expérimentations et données probantes déjà effectuées en Amérique du Nord. En outre, l’essai comparatif randomisé du programme canadien incluant 2 200 personnes (voir l’article précédent) donne encore plus de poids au modèle Housing first et le rend attractif pour une Europe en recherche de solutions, d’autant plus que les promoteurs américains insistent aussi sur la dimension du coût caractérisant ce type de programme.