Le seul moyen d’éviter le conflit, c’est par la tyrannie. Et encore cela ne le fait pas disparaître, mais tente de l’étouffer. Sachons plutôt l’accueillir, le gérer et le résoudre, en tirant tous les bénéfices qu’il peut apporter.

Quel professionnel ne s’est pas heurté, un jour, aux obstacles opposés par l’institution (manque de moyens), la hiérarchie (non validation de ses choix), l’usager (non adhésion), lui-même (découragement) etc. ? Ces freins sont consubstantiels de toute action humaine.

L’humour et le cynisme restant mes seules armes dans une situation face à laquelle je n’ai plus de prises, il s’agit ici de démontrer que les nouvelles directions qui fleurissent depuis quelques années dans le champ de l’insertion poussent la profession à se reconvertir ; l’aromathérapie et le maraîchage étant les corps de métiers ciblés en priorité par les travailleurs sociaux.

« Il ne savait pas que c’était impossible, alors il a réussi ». Cette maxime de Marc Twain décrit bien le fonctionnement des travailleurs sociaux s’attaquant à une montagne avec une petite cuillère … jusqu’à ce que le manche casse.

Le temps est peut-être venu d’euthanasier cette bonne distance, censée garantir la professionnalité, mais qui pervertit une relation dont l’authenticité prend ses sources dans les émotions et l’affectif.

Un paradoxe veut que beaucoup d’handicapés visibles souhaiteraient l’être moins, alors que les handicapés invisibles, qui souffrent de n’être pas reconnus et qui doivent éternellement se justifier de leur handicap, souhaiteraient être plus visibles sans pour autant être stigmatisés. 

Je vais parler d’autisme, sans oublier mes camarades neuro-atypiques qui rencontrent des difficultés pour s’exprimer. J’écris aussi pour eux.

Le pot de terre contre le pot de fer. C’est le sentiment que beaucoup de professionnels peuvent avoir face au compacteur qui écrase ce qu’il y a de plus précieux dans les pratiques : la clinique, la relation, la confiance… Comment résister tout en se protégeant : tel est l’enjeu.

Sur le terrain, un constat crève l’écran, les professionnels vont mal, car la Protection de l’Enfance est à bout de souffle et en manque de perspectives. C’est en réinterrogeant les évidences que nous allons pouvoir avancer face à la souffrance et aux impasses de pensée auxquelles nous nous confrontons de plus en plus, notamment sur le sens de notre travail et sur la violence croissante des relations.

Face à la pénurie de masques, le secteur social a fait appel au système D pour se protéger.