L’auteur revient sur la façon dont la question de la recherche a été investie par les pionnières du travail social au tout début du 20° siècle. Il montre que dès cette époque les questions d’aujourd’hui sont présentes : une recherche endogène au travail social ou une recherche universitaire ? Avec ou sans les travailleurs sociaux ? Et avec quelle place pour ceux-ci : auxiliaire, partenaire, praticien chercheur ? Questions qui furent celles de la communauté internationale du travail social en émergence mais qui furent impensées et impensables pour le travail social français !

Le Service social, en France comme dans toute l’Europe, a bénéficié de l’influence du « travail social » nord-américain pendant la guerre et dans les années 50 et 60 ; c’est aussi dans le mouvement de 1968 et avec la loi de 1971 sur la formation continue, que la création en 1978 d’un Diplôme Supérieur en Travail social, s’est avérée indispensable et possible.

Au cours de ce séminaire conjuguant recherches en travail social et questions épistémologiques, nous avons traité de la distinction entre étude et recherche.

Comment saluer le 40° anniversaire de la revue ? Nous avons fait le choix de retracer la trajectoire de la revue en donnant d’abord la parole à des acteurs clés qui l’ont rendu possible et en donnant à voir le processus d’hybridation qui a marqué progressivement la revue, ce qui en fait sa singularité. Ceci au moment où la revue change de rédacteur en chef et entend valoriser encore davantage cette position singulière dans le paysage de la recherche et du travail social.

Mon propos est de vous communiquer et faire partager un point de vue épistémologique, parmi d’autres possibles, relatif au type de connaissances produit par les acteurs/auteurs des recherches en travail social en particulier, par les praticiens sociaux en général.

Les précédents séminaires d’AFFUTS ont permis d’avancer sur la définition de la recherche en travail social, en affirmant ses principales caractéristiques.

Il fait référence à deux principes convergents.
Principe 1 : il n’y a pas de production de connaissance, qu’il s’agisse du professionnel dans son action quotidienne ou du chercheur, sans montée en généralité : il n’y a de science que du général (Aristote). [...]
Principe 2 : l’agir professionnel (du praticien comme du chercheur en tant que praticien) ne peut - paradoxalement à première vue – saisir la singularité de la situation qu’en la mettant en relation avec sa généralité (au regard de situations similaires) et qu’en enrichissant cette généralité à l’issue de cette expérience nouvelle.

La question traitée dans ce texte consiste à saisir si, dans la perspective du courant de la philosophie pragmatiste, nous pouvons proposer une conception de la recherche dont nous pouvons faire usage dans les sciences humaines et sociales et plus particulièrement dans le travail social. Je vais situer mes propos dans un courant pragmatiste large sur une ligne passant par William James, Alfred North Whitehead et Gilles Deleuze.

L’auteur revient sur le parcours mouvementé de la revue qui rend compte de la façon dont la question de la recherche en travail social est devenue progressivement un enjeu déterminant – toujours à défendre - pour la reconnaissance du travail social et l’évolution des professionnels.

Comme tout regard, il est bien entendu situé, en l’occurrence d’un double point de vue : celui d’un des organisateurs de la journée qui est comptable du fil rouge du V° séminaire incarné par sa thématique : quelles connaissances sont produites par les recherches en travail social ?