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Adolescentes radicalisées : de la réactualisation du ravage mère-fille à la recherche d’un symptôme

Article de Alexandre Ledrait, Cindy Duhamel

Paru dans la revue Dialogue, n° 221, septembre 2018, pp. 13-26.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Radicalisation, Adolescent, Souffrance psychique, Relation enfant-mère, Fille, Traumatisme, Identité, Délinquance juvénile, Violence, Motivation, Propagande, Islam, Complexe d'Œdipe, Psychologie, Symptôme

À partir de leur expérience de psychologues dans le champ de la prévention de la radicalité, les auteurs formulent des hypothèses concernant les fonctions psychiques de la radicalisation pour des adolescentes en grande souffrance psychique ayant subi des traumatismes intra et intergénérationnels. Les auteurs évoquent tout particulièrement les cas de jeunes filles pour qui la radicalisation serait une tentative de résolution identitaire en lien avec des traumatismes touchant les liens mère/fille. Ces hypothèses théorico-cliniques et l’analyse des souffrances psychiques et des troubles manifestés conduisent les auteurs à ouvrir sur des préconisations en matière d’aide à apporter.

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Réflexions à partir d’un processus de transformation identitaire en lien avec une rupture conjugale et familiale

Article de Haydée Popper

Paru dans la revue Dialogue, n° 221, septembre 2018, pp. 37-48.

Mots clés : Enfance-Famille, Couple, Famille, Identité, Rupture, Rejet, Adolescent, Famille recomposée, Religion, Idéologie, Transmission, Thérapie de couple

À l’adolescence, le mouvement de désaffiliation peut constituer un élément structurant de l’évolution subjective et la transformation identitaire qui s’ensuit une maturation vers l’âge adulte. Toutefois, dans beaucoup de ces cas de bascule identitaire, la désaffiliation se fait de manière abrupte, secrète, dans un refus total des valeurs des parents et des parents eux-mêmes. Les facteurs qui aboutissent à la désaffiliation familiale sont multiples : fragilité de la construction du moi, défaillances des structures sociales et du fonctionnement familial, primauté de valeurs de performance et de rapidité au détriment des liens. À partir d’une situation clinique de couple recomposé, l’auteur essaye d’analyser les effets des facteurs familiaux, incluant les diverses alliances inconscientes, qui contribuent à une transformation identitaire marquée chez un des enfants. Celle-ci, tournée vers la religion et l’idéologie, s'assoit sur une base de revalorisation narcissique et un chaos de la transmission.

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Féminin et délinquance

Article de Jean Yves Chagnon, Jacques Dayan, Luc Henry Choquet, et al.

Paru dans la revue Adolescence, tome 36, vol. 1, n° 101, janvier-mars 2018, pp. 9-191.

Mots clés : Justice-Délinquance, Délinquance, Femme, Adolescent, Fille, Prévention de la délinquance, Violence, Détention, Prison, Enfermement, Intégration, Exclusion sociale, Identité, Boulimie, Délit, Abus sexuel, Traumatisme, Homicide, Criminalité, Agressivité

La délinquance, on le sait, n’est pas un concept psychopathologique mais socio-judiciaire qui désigne à la fois une conduite caractérisée par la commission d’un délit ou d’un crime et l’ensemble des délits et crimes commis dans une communauté sociale (Chagnon, 2010 ; Dayan, 2012).

Du point de vue de la psycho(patho)logie clinique, il est ainsi vain aujourd’hui de postuler l’existence d’une personnalité dite délinquante, même si de nombreux psychanalystes – spécialistes de l’adolescence dans le sillage de A. Aichhorn ou A. Freud –ont écrit tout à la fois sur les fonctionnements intrapsychique et intersubjectif du délinquant et sur les modalités d’une prise en charge psychanalytique nécessairement ajustée de ces sujets. F. Marty et coll. (2002) avaient commenté certains de ces textes, qu’ils avaient publiés dans la première partie du XXe siècle. Certains sont néanmoins restés inédits. Ils en avaient souligné la « modernité » et le pouvoir génératif pour l’école française de psychanalyse de l’adolescent à venir.

Aujourd’hui, le curseur s’est donc déplacé sur l’acte violent, éventuellement délinquant, sa place et sa fonction dans l’économie psychique du sujet adolescent, en cours de subjectivation. L’acte de délinquance isolé peut être commis par n’importe quel individu si certaines circonstances narcissiquement douloureuses, auxquelles sont très sensibles les adolescents, se produisent, qui plus est dans un groupe à risque sur le plan psychosocial. Il peut alors prendre une valeur symbolisante, identifiante et subjectivante inattendue, ce qui a amené un renouvellement contemporain des théories sur le langage de l’acte. À l’extrême du spectre psychopathologique, les conduites psychopathiques (15-20% des faits de délinquance) continuent de "défier" les approches éducatives et soignantes. Ces conduites de délinquance s’articulent davantage, à l’heure des nouvelles TIC, aux mutations des métacadres sociaux et institutionnels, pour le meilleur comme pour le pire ; elles interrogent donc les valeurs « civilisationnelles », comme l’actualité de ces dernières années nous l’a montré.

Ce dossier traite de la délinquance et du féminin, et pas seulement au féminin, sans omettre cet aspect. Du point de vue épidémiologique, les statistiques retenues par l’Observatoire national de la délinquance rapportent que 18-20% des délinquances peuvent être attribuées à des mineurs ; parmi celles-ci, 14% sont attribuées à des filles et seulement 4 % d’entre elles seraient incarcérées. Leur implication croissante dans des actes d’agressions violentes est évoquée et débattue : a-t-on affaire à une réelle augmentation des comportements violents des adolescentes (en termes juridiques : les violences physiques non crapuleuses) ou aux effets d’une politique plus répressive sur ce type de délinquance ? Quoi qu’il en soit, le discours des adolescentes prend des intonations phalliques qui frappent l’imaginaire : il s’agit de « ne pas se laisser faire » ou encore "baiser, avoir des couilles", ce qui sur le plan des comportements peut s’accompagner de l’endossement des emblèmes "virils", voire dériver vers de franches agressions destructrices, valorisant l’exploit phallique en réunion, humiliant, maltraitant le/la faible, comme le démontre la participation de certaines filles aux viols en réunion.

Au-delà de ces aspects peut être encore marginaux, ces conduites adolescentes interrogent le rapport aujourd’hui entretenu par les deux sexes avec le féminin dans ses différentes déclinaisons : féminin maternel, féminin érotique, féminité, plus proche des emblèmes de genre. La grande nouveauté adolescente, Ph. Gutton (1991) nous l’a montré avec force, est la découverte de la complémentarité des sexes et du féminin génital. L’éclosion, sur fond de fragilités narcissiques héritées de l’enfance, des actes de délinquance à l’adolescence, avec la période fragile des 14-16 ans, interroge donc, quel que soit le sexe, ce rapport au féminin.

C. Balier (1988), à partir de son expérience de la grande délinquance ou criminalité suivie en prison, a montré que la question du refus de la passivité et du féminin (même si l’on ne peut rabattre l’une sur l’autre) était centrale chez ces sujets, et s’enracinait dans les ratés de l’adolescence. À un premier niveau, qui sous-tend le narcissisme phallique, il s’agit du roc du féminin, le refus par un homme d’occuper une position féminine passive vis-à-vis d’un autre homme, trop blessant pour l’Idéal du Moi viril ; mais en deçà des vicissitudes du complexe d’Œdipe négatif et de la « gestion » des pulsions homosexuelles à l’égard d’une figure paternelle, c’est bien la difficulté à occuper des positions passives ou mieux réceptives primaires qui semble en jeu : du fait de la massivité des traumatismes primaires, les formes passives (être aimé, choyé, bercé, etc.) sont lourdes d’une menace passivante mortifère (être écrasé, empiété, maltraité), contre lesquelles se mettent en place les défenses narcissiques phalliques, limitant les possibilités d’introjection pulsionnelle et le développement de relations objectales marquées du sceau de la sollicitude. Ces particularités sont remises au travail par le processus adolescent qui confronte à l’appropriation et l’intégration subjective. L’environnement contemporain surexcitant est alors mis en cause dans ces mutations des modes de fonctionnement, des pathologies et des relations humaines, de même que les valeurs groupales, sociétales et culturelles qui sous-tendent les institutions, comme la justice des mineurs (Chagnon, Houssier, 2014).

Ce dossier, composé de contributions pluridisciplinaires, se propose de traiter ces questions sous l’angle théorique, clinique, thérapeutique, à la fois du point de vue de l’épidémiologie, de la sociologie et de la clinique psychanalytique non seulement individuelle, mais également groupale et institutionnelle.

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La consommation à risque de cannabis à l’adolescence : une « huile » aux rouages de la subjectivation ?

Article de Thibaud Gravrand

Paru dans la revue Psychotropes, vol. 24, n° 1, 2018, pp. 39-54.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Adolescent, Cannabis, Consommation, Risque, Psychisme, Séparation, Narcissisme, Objet transitionnel, Identité

Sous l’effet de la puberté, l’adolescence réactualise et suractive l’élaboration du processus de séparation et d’individuation, amenant à redynamiser le narcissisme et la relation d’objet, à requestionner le rapport à soi, à l’autre et au monde. Face à ce processus de subjectivation, l’usage « à risque » de cannabis, à travers différentes caractéristiques positives qu’il faut reconnaître
pour comprendre cette propension des jeunes à consommer, semble se présenter comme une certaine réponse à différents niveaux à cette réorganisation psychique. Objet sensoriel et affectif, pansement psychique par ses vertus anxiolytiques et antidépresseurs, objet transitionnel et transactionnel, la consommation de cannabis, lorsqu’elle reste festive et irrégulière, semble tenter de contribuer à l’élaboration de cette identité en construction.

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Adolescence en exil : les parcours pluriels et singuliers des mineurs non accompagnés : récit, réflexions et pratiques autour d'une situation paradoxale

Article de Miguel Angel Sevilla, Marine Pouthier, Jacky Roptin, et al.et al.

Paru dans la revue Revue de l'enfance et de l'adolescence, n° 96, décembre 2017, pp. 9-392.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Exil, Adolescent, Mineur isolé étranger, Enfance en danger, Culture, Identité, CMPP, Psychothérapie, Corps, Relation éducative, Intégration, ASE

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L'adolescent en crise, recherche identitaire personnelle et/ou communautaire ? Une expérience au Vanuatu

Article de Alexandra Lambert Gimey

Paru dans la revue L'autre, vol. 18, n° 3, juillet-septembre 2017, pp. 315-325.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Identité, Adolescent, Rite de passage, Communauté, Crise, Vanuatu

Cet article porte sur la construction identitaire à la période dite « adolescence » en Occident. L’adolescence est une étape centrale dans la maturation de l’individu occidental et plus particulièrement en France métropolitaine, cependant elle semble absente dans certaines sociétés traditionnelles mélanésiennes, ainsi qu’on peut l’observer dans certaines tribus du Vanuatu. Cette absence de recherche identitaire personnelle s’expliquerait par la fonction même du rite de passage qui modulerait le sentiment d’existence individuelle. La personne existant essentiellement à travers la communauté, cela éviterait la période de crise que l’on remarque à l’adolescence dans les sociétés occidentales, à propension individuelle.

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Radicalités

Article de Yoram Mouchenik, Marie Rose Moro

Paru dans la revue L'Autre, vol. 18, n° 2, avril-juin 2017, pp. 133-172.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Intégrisme, Religion, Adolescent, Psychisme, Violence, Groupe d'appartenance, Rite, Identité, Burkina Faso

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Identité et transmission : XVème colloque du CAPA, 3-4 octobre 2015, Bordeaux

Article de François Richard, Jean Picard, Jean Michel Rey, Alain Braconnieret al.

Paru dans la revue Adolescence, tome 2, vol. 35, n° 100, avril-juin 2017, pp. 237-456.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Histoire familiale, Parole, Identité, Filiation, Transmission, Psychisme, Rupture, Élève, Silence

« Identité » est devenu l’un des maîtres mots de notre psychologie collective. Chacun est requis de correspondre à une identité à la fois plurielle et distincte de celle des autres. Même la persistance durable de l’identique à soi (génératrice d’« identité ») est susceptible de se modifier comme le montre J.-M. Rey dans sa contribution. Il n'y a pas d’identités, il n'y a que des sentiments d’identité, c’est ce que les études ici réunies montrent. Les phénomènes contemporains-adolescents, cas limites, transgenres sont caractéristiques des paradoxes d’une identité où l’on passe du psychosexuel au social en une circularité qui réclame tour à tour de dissoudre les identités, de les revendiquer et d’en créer de nouvelles. Faut-il rejeter une notion devenue trop polysémique ou l’articuler aux concepts plus éprouvés d’identification, de subjectivation et de relations aux objets du désir ?
Ce numéro de la revue Adolescence participe à ce questionnement en l’articulant à la problématique de la transmission intergénérationnelle, à partir d’un colloque du Collège Aquitain de Psychopathologie de l’Adolescent (2015), dont nous publions les interventions de J. Picard, J.-M. Rey, A. Braconnier, M. Delorme et B. Bensidoun.

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Psychose et états limites

Article de François Richard, Piera Aulagnier, Philippe Givre, et al.

Paru dans la revue Adolescence, tome 33, vol. 4, n° 94, décembre 2015-février 2016, pp. 713-924.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Santé mentale-Souffrance psychique, Psychose, État limite, Adolescent, Autisme, Identité, Enfant, Suicide

Les pathologies adolescentes ont souvent été comparées aux états limites dont elles seraient annonciatrices, mais il faut aussi s’interroger sur les possibles évolutions vers la psychose. Nous reproblématisons dans ce numéro ce questionnement en nous demandant quels sont les précurseurs, lors de l’enfance, à partir du paradigme de la psychose infantile, des états limites à l’adolescence. Une série de contributions cliniques approfondies d’auteurs tant français qu’étrangers témoigne de la nécessité de faire progresser les concepts et les modalités de prise en charge clinique, dans un esprit d’ouverture aux différents courants de la psychanalyse. Nous avons voulu, à partir de la clinique avec les adolescents d’aujourd’hui, vérifier la pertinence de la méthode freudienne classique, du breakdown selon M. et M. E. Laufer, du pubertaire selon Ph. Gutton, de la subjectivation selon R. Cahn, et de certaines approches familiales, narrativistes ou intersubjectives, afin de mettre en débat ces différents points de vue. Sans oublier la nécessaire réflexion sur le contexte d’une socialité, des liens familiaux et intergénérationnels en crise.

On trouvera en introduction un article devenu introuvable de P. Aulagnier qui précise bien sa conception de la potentialité psychotique dans son rapport à un arrêt de la subjectivation temporelle, suivi d’un commentaire très travaillé de Ph. Givre.

Une fois n’est pas coutume, figurent dans ce numéro des contributions théorico-cliniques qui étudient en détail les dysharmonies d’évolution et les fonctionnements limites chez l’enfant pour fixer leur écart avec les autismes et la psychose puis leur devenir lors de la puberté : les articles de B. Golse, C. Squires et F. Richard issus d’une journée scientifique à de l’Université Paris Diderot-Paris 7.

Nous publions aussi un dossier issu d’un colloque ayant eu lieu en 2014, la 27 ème conférence annuelle de la FEP à Turin. On y lira deux belles contributions de nos collègues italiens : A. M. Nicolò et L. Accetti, à partir d’une histoire de cas, font progresser la pensée des relations entre interprétation, narrativité, et autobiographie, tandis que V. Bonaminio, discuté par F. Richard, propose une perspective originale qui compare la prise en charge d’un même patient enfant puis adolescent par une équipe multifocale. Les textes de J.-P. Matot sur l’hallucination négative, de J. Jung sur la représentation de la mort, de F. Richard sur la tendance suicidaire et de G. Monniello sur le maniement du transfert dans les régressions majeures, se situent dans le prolongement de cette réflexion sur la négativité à l’œuvre dans la psychose et les états limites.

Les deux études, respectivement de I. Pirone et de F. Houssier avec X. Vlachopoulou, apportent en conclusion des éclairages complémentaires.

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