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Les rapports sociaux d'habitation ne sauraient se réduire aux seules relations de voisinage. Selon les agencements sociaux et les types d'habitat, ils peuvent également mettre en jeu des relations de location, des relations de copropriété et des relations de service et de travail avec des gardiens d'immeuble. De plus, ces rapports d'habitation ne renvoient pas seulement aux interactions entre individus et entre groupes, mais aussi au cadre institutionnel et juridique, avec les différents acteurs et organisations intervenant dans les questions d'habitat et de logement, et l'ensemble des réglementations et des lois encadrant les pratiques. La notion de configuration résidentielle permet de rendre compte de cette double complexité. Cette notion est ici mise en lumière à travers l'étude historique et ethnographique des relations entre différentes catégories d'habitants dans un immeuble haussmannien parisien, au cours des cinquante dernières années.
Les nouvelles familles sont constamment confrontées au travail de deuil concernant leurs appartenances affectives, culturelles et religieuses. Souvent, dans le cadre de la consultation psychothérapeutique, ces familles se proposent comme systèmes relationnels « endeuillés » dont la perte semble constituer leur identité. A travers un cas clinique, on abordera le statut, les propriétés et l'impact de ces pertes pour la famille tout comme pour les thérapeutes. On proposera, enfin, l'idée que le symptôme n'est pas la conséquence directe de la forme familiale mais d'un processus de transition vers des nouvelles appartenances/identités. Processus qui peut bloquer et empêcher, parfois, une nouvelle réorganisation tant structurelle que mythique de la famille et de son avenir.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 51, n° 1, pp. 61-84.
Mots clés : Retraite, Sociologie, Évolution, Pension de retraite, Protection sociale, Modèle
L'auteur analyse les rapports entre types de ressources, modes de calcul des retraites et principes de légitimation de celles-ci depuis la fin des années 1980. Qu'il s'agisse du mode d'intégration des différents régimes, de l'indexation des pensions, de leur contributivité ou de la promotion de la capitalisation, les réformes privilégient une logique de la retraite comme revenu différé. Pourtant, une autre logique la retraite comme continuation du salaire - ressort de l'étude empirique des droits à pension dans les principaux régimes de retraite. Qu'induisent, du point de vue du statut des individus, les modes de calcul et les types de ressources porteurs de ces deux conceptions de la retraite (forme d'épargne ou salaire continué) ? Face aux figures courantes du retraité comme être prévoyant ou bénéficiaire d'une assistance, l'auteur en dégage une autre, celle de la personne qui, seulement exemptée des sujétions auxquelles son employeur l'astreignait auparavant, poursuit sa vie de salarié.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 3, pp. 441-468.
Mots clés : PJJ, Justice, Mineur, Droit pénal, Loi, Réforme, Système, Évolution, Sanction pénale, Enfermement, Sécurité, Insécurité, Légitimation, Mesure éducative, JUDICIARISATION, ALTERNATIVE, FRANCE
Dans cet article nous chercherons à préciser la rupture qu'a pu connaître, depuis 2002, la justice des mineurs en France et les conditions de la montée en puissance de la seule voie de la pénalisation des comportements des jeunes et l'emphase mise sur les mesures privatives de liberté pour résoudre la question sociale que peut, aujourd'hui, poser la jeunesse. Puis nous nous attacherons à analyser le rôle des mesures alternatives et la transformation de leur principal objectif au moment de leur apparition : limiter le recours au pénal. Enfin, nous nous pencherons sur la juridiciarisation des relations d'aide, de soutien.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 2, pp. 287-314.
Mots clés : Médiation, Travail social, Profession, Statut professionnel, Évolution, Sociologie, Professionnalisation, Régulation sociale, Adaptation, Économie, Marché du travail, Organisation, Institution, Concept, Théorie, Coordination, Coopération internationale
Cet article s'inscrit dans le prolongement des travaux actuels sur les dynamiques de recomposition de l'intervention de l'Etat en matière de régulation des marchés de travail. Centré sur les activités dites de « médiation sociale », il montre qu'après avoir organisé le champ du travail social en professions institutionnalisées les pouvoirs publics, par la délivrance de contrats de travail temporaires, misent implicitement sur la capacité des travailleurs à créer et consolider leurs activités par eux-mêmes. Ce mouvement de stabilisation, retracé dans cet article, se distingue de la « professionnalisation » des métiers classiques du travail social. Loin de rechercher une forme d'autonomie professionnelle, les médiateurs s'ancrent au contraire dans des relations de dépendance où ils prennent différentes formes, se rendent malléables et se recomposent suivant les exigences de leurs interlocuteurs. Cet article se propose de bâtir un cadre conceptuel destiné à rendre compte de dynamiques de plasticité et de malléabilité, et non de fermeture et de clôture. C'est dans cette perspective qu'il importe des concepts issus de la sociologie des formes d'actions réciproques de Simmel, de la sociologie économique et de la sociologie des organisations. Ce faisant, il apporte une contribution aux réflexions actuelles sur les théorisations sociologiques permettant de rendre compte des activités de travail encadrées par l'Etat et paradoxalement malléables.