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La méthodologie exposée dans cet article a été élaborée voici plus de vingt ans pour et avec les enfants victimes de viols, l’ampleur des dégâts psychiques ayant été révélée par l’expertise judiciaire. La démarche théorique s’inspire de la phénoménologie des modes d’expression du sujet qui s’avèrent être à la fois révélateurs et moteurs thérapeutiques du trauma. La démarche pratique renvoie au constat de l’adéquation universelle du conte avec la mentalité infantile, tricotant un espace de fiction transitionnelle, facteur de résilience. L’expérience de création de contes avec les enfants victimes d’agressions psychocorporelles a objectivé les indicateurs de destruction et corrélativement les indicateurs de reconstruction psychique de l’identité. Cette méthode propose dix ancrages thérapeutiques à partir de balises narratives dûment décryptées. La thérapie par le conte créatif est applicable à toute autre problématique traumatique, en collectif ou en individuel.
Si la plupart des personnes ayant subi des violences sexuelles dans leur enfance n’ont pas tous pour destin de devenir agresseurs sexuels à l’âge adulte, l’inverse n’est pas toujours vrai. Mais comment prendre en compte ce traumatisme dans la psychothérapie, alors que ces patients ont souvent mis en place tout un panel de mécanismes de défense ? Comment les aider à se reconnaître eux-mêmes comme victimes des violences subies dans le passé et prendre ainsi conscience de leur responsabilité dans celles qu’ils ont infligées ? Engager un travail sur la honte et la culpabilité semble être ici un levier thérapeutique intéressant.
Dans ce véritable manuel pop de la psychiatrie moderne (et vice versa), le Docteur Jean-Michel Blanc éclaire d'un jour nouveau les principales pathologies et évoque la santé mentale d'une manière plus positive et plus conforme à son quotidien de médecin. Lorsque les stars et les séries nous aident à comprendre les troubles psychiques... La représentation des troubles mentaux est généralement erronée et paradoxale.
D'un côté, ils exercent une fascination, des tabloïds aux nombreuses oeuvres mettant en scène des troubles psychiques ; de l'autre, ils font peur, et leurs approches artistiques, souvent terrifiantes, sont prises pour argent comptant. Fréquemment abordée, la maladie mentale reste pourtant mal comprise. Se rase-t-on forcément la tête comme Britney Spears lorsqu'on est bipolaire ? La schizophrénie ressemble-t-elle à un dédoublement de la personnalité façon Black Swan ? Une série Netflix peut-elle déclencher des suicides ? Si je prends des antidépresseurs, vais-je me retrouver dans Requiem for a Dream ? Répondre à ces questions en mixant culture pop et psychiatrie, tel est le pari du Dr Jean-Victor Blanc dans ce livre à la fois sérieux, scientifique et divertissant.
Ainsi souhaite-t-il rendre sa discipline, encore méconnue, accessible au grand public afin de diminuer la stigmatisation dont les personnes touchées par les troubles psychiques sont victimes.
Dans cet article, une intersection entre thérapie systémique individuelle et approche systémique interculturelle sera illustrée par l’étude de cas d’une patiente franco-vietnamienne. Au départ, nous constatons peu de demandes d’aide psychologique émanant de la population asiatique présente en France et par conséquent le peu d’écrits ou de matériels théoriques disponibles. Cette observation nous amènera à concentrer notre intérêt sur la population d’Asie du Sud-Est et leur place particulière en France. Nous présenterons le suivi de Kim, d’origine vietnamienne, pour lequel les questions des violences intrafamiliales, du secret et de l’impact de la migration sur les relations se nouent.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 2, juillet-décembre 2021, pp. 3-36.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant, État limite, Trouble de la personnalité, Traumatisme, Relation enfant-parents, Attachement, Développement, Psychologie du développement, Mécanisme de défense
Le diagnostic d’un trouble de la personnalité limite dans l’enfance s’avère controversé. Dans une perspective développementale de la psychopathologie, Pine (1974, 1986) a proposé la notion de l’enfant borderline-en-devenir. Il suggère que ce dernier soit caractérisé par la survenue de traumas dans le contexte relationnel à la figure de soins, ce qui aurait altéré sa capacité à s’engager dans un développement normal et entraîné l’utilisation de mécanismes défensifs permettant d’assurer sa survie psychique. Les propositions de Pine trouvent des résonances avec les écrits contemporains. Elles sont ainsi revisitées au travers des concepts tels que les traumatismes relationnels précoces et l’attachement. L’intégration des résultats empiriques issus des recherches scientifiques actuelles à la théorie de Pine permet de proposer un modèle explicatif de l’enfant borderline-en-devenir.
Le défaut d’inscription d’une expérience traumatique dans la psyché du sujet se révèle particulièrement dans les images au contenu brut qui l’envahissent. L’image peut-elle être, alors, un support au travail de symbolisation de l’expérience traumatique ? À partir de deux situations cliniques, cet article interroge les figures, effets et destins de l’image dans la traversée du traumatisme psychique par le sujet. Nous constaterons qu’en utilisant l’image dans le témoignage et la photographie, le sujet parvient progressivement à la mettre à distance, et à partager ses éprouvés.
La question traumatique est sans doute l’une des notions les plus complexes et énigmatiques de la psychanalyse. Le champ d’investigation du trauma a connu depuis ces dernières décennies des avancées théoriques et techniques considérables. Après les travaux de Freud jusqu’aux propositions contemporaines de Louis Crocq et le syndrome d’État de stress post-traumatique (ESPT), cet article de Nicolas Sajus apporte un éclairage sur l’avancée actuelle du dialogue entre neurosciences et psychanalyse à travers le concept de plasticité neuronale.
Article de René Kaës, Roland Gori, Jean Luc Prades, et al.
Paru dans la revue Connexions, vol. 1, n° 115, janvier-juin 2021, pp. 11-200.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Épidémie, Psychanalyse, Psychothérapie, Technologie numérique, Rêve, Femme, Lien social, Solidarité, Changement social, Enseignement à distance, Téléphone, EHPAD, Traumatisme, Intelligence artificielle, Souffrance psychique, Confinement
La pandémie est un effet inattendu de la mondialisation. Elle en dévoile les failles, les fragilités et les apories, et nous renvoie à notre propre vulnérabilité. Elle révèle aussi des potentialités d’adaptation, de résilience et d’inventivité. Des mouvements multiples et contradictoires ont surgi à l’occasion de cette crise. Des peurs, des interrogations et des espoirs se sont exprimés : la crise va-t-elle s’installer dans la durée ou passera-t-elle sans qu’on en tire des enseignements sur ses causes et ses conséquences systémiques ? Saura-t-on interroger notre responsabilité dans l’émergence et le traitement de cette crise ? Ou se résignera-t-on au « fatalisme de notre condition humaine », laissant des forces sans régulation ni contrôle s’en occuper à notre place ?
Sommaire :
Quand une pandémie surgit dans le malêtre
- La pandémie et l’amplification des dimensions du malêtre. René Kaës. Page 11 à 14
- Pour un nouvel humanisme critique. Roland Gori. Page 15 à 28.
- Ne pas se rendre disponible à l’indifférence. Variations sur les formes de servitude, l’auto-autorité à distance et l’actepouvoir. Jean-Luc Prades. Page 29 à 42
- De la protestation logique du sujet. Marie-Jean Sauret. Page 43 à 54
- Leçons du Corona. Abdeslam Benabdelali. Page 55 à 62
- Divagations covidiennes. Emmanuel Diet. Page 63 à 74
Effets et conséquences de la pandémie sur les sujets et dans les institutions
- Malaise et malêtre dans la subjectivation. De l’effacement du sujet à sa suppléance dans l’intelligence artificielle. Frédéric Tordo. Page 75 à 86
- Malêtre chez les vieux en institution ou le confinement au carré. Jean-Marc Talpin, Raphaël Minjard. Page 87 à 96
- Être en crise et avoir un téléphone. Enjeux et modalités psychiatriques. Paul Béraud, Benoit Chalancon, Caroline Pénet, Aurélie Vittoz, Herminie Leca. Page 97 à 108
- Psychothérapies psychanalytiques de groupe via le numérique : transformations du cadre et de l’espace psychique groupal. Klimis Navridis, Anastasia Toliou, Christophe Bittolo. Page 109 à 122
- Entre terreur et désir : un dispositif groupal de partage de rêves pendant la pandémie. Pablo Castanho. Page 123 à 136
- Une partie de cache-cache : l’homme invisible est-il un sale type ?. Serge Martin-Desgranges. Page 137 à 146
- Le destin du féminin dans la pandémie. Anne-Lise Diet. Page 147 à 158
Quelles possibles transformations ?
- Pandémie, désordres et reconstruction. Claude Tapia. Page 159 à 168
- Les formes de socialisation à l’épreuve de la Covid-19, le confinement français du printemps 2020. Hélène Houdayer. Page 169 à 184
- Pandémie et processus sociopsychiques. Abdelaâli Laoukili. Page 185 à 200
Dossier composé de 4 articles :
- L'ombilic du trauma ou l'impasse générative à l'adolescence
- Traumatismes relationnels précoces et traumatophilie à l'adolescence : les enjeux du soin
- Tentatives de réparation narcissique suite à la perte d'un parent à l'adolescence : d'après les récits autobiographiques de William Styron
- Neurosciences, psychanalyse : deux paradigmes irréductibles ? Considérations historiques et épistémologiques sur le trauma