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La distinction entre psychoses infantiles et autismes engage non seulement des questions scientifiques, cliniques et thérapeutiques. Elle porte un éclairage particulier sur l’histoire de la psychiatrie, notamment sur ses changements de paradigmes et de formalisation du diagnostic psychiatrique.
Parmi les interrogations qui traversent le quotidien des soignants chargés d’accompagner les enfants en état de souffrance psychique, deux nous ont retenus. La première est à la fois d’ordre diagnostique et, pourrait-on dire, anthropologique. Elle concerne l’actualité et le destin psychopathologique des psychoses infantiles dans la nomenclature psychiatrique contemporaine. La seconde a trait à l’évaluation de l’action thérapeutique mise en œuvre, toutes organisations psycho-pathologiques confondues, auprès de ces enfants. Par plusieurs aspects, ces deux thématiques se dialectisent en interrogeant les catégorisations cliniques et les méthodes statistiques qui figurent dans les différentes versions du DSM. [...]
Il est d'usage au comité de rédaction du Coq Héron de consacrer périodiquement un numéro à la clinique, fidèle ainsi à l'idée-clé de la revue pour laquelle toutes pensées et expériences ayant comme horizon la psychanalyse, doivent pouvoir s'exprimer d'où qu'elles viennent et quelle que soit l'école à laquelle appartiennent ou se réfèrent leurs auteurs. Ce numéro accueille cette fois encore, des réflexions diverses témoignant de l'extrême diversité, de la créativité et de la richesse de la psychanalyse d'aujourd'hui et de ceux qui la font vivre, en matière de prise en charge des patients qu'ils rencontrent et à qui ils ont affaire. En outre, à l'heure où l'on constate une crise du livre et une désaffection de la lecture dans beaucoup de milieux, nous avons aussi voulu mettre l'accent, plus encore que de coutume, sur des ouvrages liés à la psychanalyse qui exposent des points de vue originaux sur les pratiques actuelles. Ce numéro se donne donc à lire comme une sorte d'arrêt sur images permettant de se faire une idée de la dynamique de la psychanalyse, toujours vivante, toujours en mouvement.
C’est autour de la souffrance psychotique d’un enfant traité pendant plusieurs années par le psychodrame psychanalytique individuel qu’une équipe, composée d’un meneur de jeu et de plusieurs acteurs cothérapeutes, s’est réunie pour penser l’intérêt majeur que constitue ce dispositif thérapeutique pour ce type de patients. En effet, ce dispositif paraît des plus approprié face à la massivité et la nature de l’angoisse, la destructivité et l’intensité de l’ensemble des mécanismes de défense propres au fonctionnement psychotique. Le psychodrame, en mobilisant plusieurs psychothérapeutes autour du même patient à des places différentes et avec des temps successifs au cours d’une même séance, permet une fragmentation des transferts massifs dans la séance et assure une possibilité unique d’élaboration commune d’un même patient par l’ensemble de l’équipe. Ce travail commun, à partir des réflexions et de l’élaboration des mouvements de contre-attitude et contre-transférentiels de chacun, permet que se tisse un véritable appareil à penser les pensées que le patient puisse introjecter et, ainsi, d’optimiser le processus thérapeutique. Cet article, par la voix donnée à chacun des intervenants de l’équipe, illustre cette hypothèse.
Article de Anne Juteau, Bernard Golse, Anne Marie Clouet
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LVIII, n° 1, juin 2015, pp. 23-52.
Mots clés : Groupe thérapeutique, Psychodrame, Marionnette, Psychose infantile, Thérapie de groupe
Cet article expose les spécificités du « groupe marionnettes » de l’Hôpital Necker-Enfants Malades. Ce groupe thérapeutique à médiation s’adresse à des enfants de 5 à 9 ans présentant des troubles psychiques divers, se situant tant dans le registre névrotique que psychotique. Nous parlons ici d’un « autre psychodrame » où les paroles, les gestes et la mise en acte se mêlent au jeu de la marionnette. Cette médiation bien spécifique soutient la figuration des représentations psychiques et favorise le « faire semblant » et les aspects scéniques du psychodrame analytique lors d’une rêverie groupale.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 65, janvier 2015, pp. 158-168.
Mots clés : Autisme, Psychose infantile, Psychodrame, Psychanalyse, Groupe
L'adaptation de la technique psychodramatique psychanalytique (ppdg) pour les états autistiques et psychotiques chez l'enfant, permet de développer l'intersubjectivité en différenciant les espaces primaire et secondaire et de créer l'espace transitionnel à l'origine du jeu, confrontant le patient à la séparation d'avec l'objet. L'ajout de deux règles et d'un médiateur, le déguisement, contient les processus archaïques et les transforme en processus primaires, voire secondaires.
Le trouble psychotique partagé est également connu sous l'appellation de « folie à deux ». Entité rare, il est marqué par la survenue d'idées délirantes chez un sujet dans le contexte d'une relation étroite avec une personne présentant un trouble psychotique. Nous nous centrons sur les situations de séparations conflictuelles. L'article développe, à partir d'une vignette clinique, une approche intégrative s'appuyant essentiellement sur l'épistémologie systémique. Trois axes de discussion sont abordés, à savoir le format des entretiens, les références théoriques sur lesquelles baser l'intervention et l'état d'esprit et le contenu des séances. L'auteur insiste sur l'intérêt de rencontres dyadiques, réunissant chacun des parents avec l'enfant concerné.