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Livre de Simone Korff Sausse, François Sacco, édité par In Press, publié en 2012.
Mots clés : Relation enfant-père, Père, Concept, Statut, Fonction, Attachement, Enfant, Développement cognitif, Psychologie du développement, Parentalité, Autorité parentale, Psychologie, Rôle, Devenir, Évolution, Société, Famille
Si la relation mère-enfants a été abondamment étudiée, celle qui lie le père à ses enfants reste encore largement méconnue. Qu’en est-il de la place du père dans nos sociétés contemporaines ? Quelle nouvelle figure paternelle voit-on émerger suite aux modifications radicales qui ont bouleversé les rapports homme-femme – et donc père-mère – à l’époque moderne ?
Nouvelles modalités de procréation, émancipation des femmes, accroissement du nombre de divorces, recompositions familiales… ont profondément transformé la place du père. Que reste-t-il de la figure paternelle entre démission des pères, confusion des rôles et abandon du modèle du pater familias ?
La place du père est à réinventer. Si certains pères se dérobent à leur fonction, d’autres en revanche sont beaucoup plus présents et aptes à s’occuper des enfants dès le plus jeune âge. En explorant les questions théoriques et cliniques posées par l’actualité du père, cet ouvrage nous permet de repenser la place et la fonction paternelle aujourd’hui.
Une fois le chêne tombé, disaient les Anciens, tout homme peut venir y chercher son bois ! Le " déclin de la figure paternelle " est aujourd'hui devenu un lieu commun des débats de comptoir comme des salles d'audience, un phénomène social de notre temps. Tout le monde s'accorde pour dire que l'autorité paternelle, réduite comme une peau de chagrin, n'est plus ce qu'elle était. La théorie psychanalytique reflète cette évolution, étant passée d'un père tout-puissant, agent de la séduction et responsable de l'origine traumatique des névroses, à une fonction paternelle réduite à son épure langagière de signifiant. Mais la véritable innovation de notre époque sur la question de la paternité est apportée par Joyce : son Ulysse contient en germe une figure du père frappée d'une fragilité quasi structurelle. Le lien naturel devient contingent et le père acquiert le statut d'une création du sujet, fruit d'une "épiphanie " spirituelle que l'écriture joycienne rend palpable. En jouant de la lecture croisée de Freud, de Lacan et de Joyce, cette étude sur le père tente de sortir des discours actuels convenus sur le déclin de l'autorité paternelle, pour construire une approche renouvelée de la notion, laissée ouverte à la création. L'auteur met en avant une autre façon de penser le lien, prenant appui sur le rêve pour montrer qu'en fin de compte, il n'est de père que dans l'inconscient.Michel Constantopoulos exerce la psychanalyse à Strasbourg. Il est l'auteur de La tragédie de l'inconscient (Arcanes, 1995), En-jeux de l'Autre, entre plaisir et jouissance (érès, 2009), ainsi que de nombreux articles parus dans des revues de psychanalyse (Apertura, Figures de la psychanalyse, Che Vuoi ?).