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Paru dans la revue Lien social, n° 1333, 14 au 27 février 2023, pp. 14-15.
Mots clés : Travail social : Métiers, Intervention sociale, Institution, Hiérarchie, Travailleur social, Usager, Implication personnelle, Pratique professionnelle, Valeur
Quel professionnel ne s’est pas heurté, un jour, aux obstacles opposés par l’institution (manque de moyens), la hiérarchie (non validation de ses choix), l’usager (non adhésion), lui-même (découragement) etc. ? Ces freins sont consubstantiels de toute action humaine.
Cet essai s’appuie sur une longue pratique de l’accompagnement social de personnes radicalisées ou impliquées dans des faits de terrorisme. Ancré dans la pratique, il apporte un regard inédit sur les dispositifs et les expérimentations menées par les travailleurs sociaux dans le contexte si particulier de la sûreté nationale.
Les attentats islamistes qui se sont succédé en France depuis 2015 ont provoqué la sidération et accentué le sentiment d’insécurité de la population. Ils ont également changé le paysage du travail social qui doit désormais intégrer ce phénomène dans son périmètre.
De nouveaux postes de travailleurs sociaux, en prise directe avec le ministère de la Justice et le public placé sous-main de justice pour des faits de terrorisme, ont vu le jour.
Peu médiatisés, les éducateurs, ces travailleurs de l’ombre, jouent un rôle fondamental dans l’accompagnement des personnes condamnées, en attente de jugement, incarcérées ou non. Ils accomplissent leur mission dans un cadre très contraint mais aussi inédit : celui de la sûreté nationale.
L’auteure nous emmène en immersion au cœur de plusieurs situations éducatives dans un contexte de « radicalisation ». L’exploration critique de ces expériences permet de cerner les nombreux défis auxquels les travailleurs sociaux confrontés au « terrorisme » doivent faire face.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 57, 2023, pp. 150-164.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Placement, Mesure éducative, AEMO, AED, Pratique professionnelle, Travailleur social, France, Allemagne
Les auteurs présentent les résultats du projet ALTERNA qui a permis à des professionnel∙e∙s de la protection de l’enfance français et allemands de comparer les mesures d’alternative au placement de leurs deux pays. Les enjeux éducatifs politiques et sociétaux de ces mesures sont présentés afin de donner à voir la complexité du travail de collaboration transfrontalier. Les résultats du projet sont finalement exposés et dressent des pistes de comparaison franco-allemandes autour de la structuration et des pratiques professionnelles de la prévention en protection de l’enfance.
Paru dans la revue Lien social, n° 1328, 29 novembre au 12 décembre 2022, pp. 14-15.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travailleur social, Bureaucratie, Pratique professionnelle, Administration, Éthique
Le pot de terre contre le pot de fer. C’est le sentiment que beaucoup de professionnels peuvent avoir face au compacteur qui écrase ce qu’il y a de plus précieux dans les pratiques : la clinique, la relation, la confiance… Comment résister tout en se protégeant : tel est l’enjeu.
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 27, printemps 2022.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigré, Mineur non accompagné, Droit d'asile, Représentation sociale, Travailleur social, Recherche-action, Pratique professionnelle
Les politiques migratoires posent un cadre d’intervention contraint pour les professionnels en charge de l’accompagnement des jeunes migrants en quête de protection. Les dimensions répressives et protectrices s’articulent au cœur de ce système marqué par la complexité. Par ailleurs, les représentations des jeunes migrants en quête de protection chez les professionnels en charge de leur accompagnement se structurent autour de positionnements antagonistes, portés par des appartenances sociales et institutionnelles plurielles. Cet article propose les résultats d’une recherche-action qui visait à transformer les pratiques par la rencontre et le dialogue d’acteurs et d’institutions différentes. Cette expérimentation sociale a finalement ouvert la voie à la portée dialogique des représentations sociales qui, dans la controverse et le conflit, peuvent permettre de réinterroger ses pratiques.
Article de Umberto Cugola, Jean Loup Lenoir, Améle Lakhouache
Paru dans la revue Forum, n° 166-167, mai 2022, pp. 115-124.
Mots clés : Travail social : Formation, Vulnérabilité, Travailleur social, Marginalité, Norme, Éducateur spécialisé, Terrain, Pratique professionnelle, Recherche, Créativité
La réflexion proposée ici découle d’un séminaire né à l’IFRASS à Toulouse en 2016 dans un contexte où la réforme et l’universitarisation des diplômes d’État d’éducateurs ont interrogé les équipes sur la place de la recherche dans nos centres de formation. Avec mon collègue J.L Lenoir, la richesse des échanges avec les étudiants et les intervenants nous ont nourrit toutes ces années jusqu’à ce que nous identifions le thème et l’argumentaire présenté en introduction ci-dessous. C’est lui qui a motivé l’intervention des praticiens, personnes concernées et associations que nous invitons depuis maintenant trois ans. Et cette année nous osons franchir le pas en mettant par écrit toutes les analyses et pistes de réflexion que ce séminaire et ses échanges ont inspiré. S’il faut bien associer un nom à une plume, ce travail reste le produit d’une intelligence collective, le fruit d’un réseau d’acteurs passionnés qui ont pensé en commun.
La crise sanitaire de 2020 a révélé des mécanismes psychiques et sociétaux de nature adaptative, convoquant une forme d’endurance psychique inédite. Confinés de la première heure, professionnels en première ligne déplacés dans un autre établissement médico-social à qui ont été assignées de nouvelles fonctions, prérogatives ou tâches, cantonnés chez eux en télétravail, culpabilisés de ne pouvoir se sentir utiles, etc. : la multiplicité de situations a occasionné récits, témoignages et points de vue contrastés, mâtinés d’affects profonds.
Derrière les mots se logent à bas bruit les angoisses existentielles de tout un chacun ainsi que des étapes-clés du retentissement de la pandémie sur les mentalités : sidération, adaptation réactionnelle, résilience, sur-adaptation, atteinte des idéaux professionnels. Le verbatim des propos recueillis lors de divers dispositifs d’écoute esquisse un début de cartographie des préoccupations, sentiments et affects des professionnels du secteur médico-social durant les différentes phases de cette période inédite.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 51-64.
Mots clés : Travail social : Métiers, Établissement social et médicosocial, Travailleur social, Pratique professionnelle, Gestion, Crise, Direction, Foyer de vie, MAS, Foyer d'accueil médicalisé, ESAT, IME, Épidémie, Expérience, Confinement
Cet article présente des réflexions relatives aux effets de la gestion institutionnelle du confinement par une direction générale d’une association départementale. Il montre comment des représentations négatives ont pu se construire très rapidement à la suite des mesures singulières que la direction générale de l’association a prises pour gérer les conséquences du premier confinement. Les établissements du pôle « Hébergement » (foyers, FAM et MAS) se sont retrouvés, du fait du confinement des personnes qu’ils accueillent, dans un déficit de professionnels pour maintenir la continuité des activités. Pour pallier ce déficit, une cellule dite de recrutement a été instaurée par la direction générale afin d’affecter des professionnels des établissements du pôle « Accompagnement et insertion » (IME et ESAT) vers les établissements du pôle « Hébergement ». Les modalités effectives avec lesquelles les affectations ont été arrêtées ont généré chez les professionnels des épreuves concrètes qui, pour les uns comme pour les autres, se sont révélées insatisfaisantes. L’article montre en quoi les représentations sur la gestion institutionnelle de la crise sanitaire sont à considérer comme des constructions socio-cognitives contingentes liées aux expériences vécues par les différents professionnels dans le contexte de l’application des mesures du premier confinement.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 37-49.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travailleur social, Institution, Crise, Épidémie, Pratique professionnelle, Relation travailleur social-usager, Care, Abandon, Personne handicapée, Personne âgée, SDF, Vulnérabilité, Éthique, Déontologie, Technologie numérique, Télétravail, Confinement, HCTS (Haut conseil du travail social)
Cet article vise à identifier les tensions vécues par les travailleurs sociaux confrontés à des mesures sanitaires imposées, à des institutions dans un premier temps démunies, et à des personnes en grande souffrance « oubliées » par les autorités. Une fois ces tensions identifiées, il sera utile de tenter de comprendre comment les professionnels de l’aide et du soin ont pu s’organiser et s’adapter face à cette nouvelle réalité.
De multiples exemples montrent que des pratiques de travail social ont ainsi pu être « réinventées » : aujourd’hui, l’importance de « l’aller vers », la nécessité de prendre en compte la situation de la personne ou du groupe dans sa globalité, de recentrer l’action des professionnels vers leur cœur de métier et de leur laisser prendre des initiatives apparaissent comme des évidences aux auteurs du rapport du Haut Conseil du travail social qui traite de l’impact de la crise sanitaire sur les organisations et les pratiques professionnelles des travailleurs sociaux. Si ces points sont partagés, il est loin d’être certain qu’ils soient tous mis en œuvre à l’avenir. En effet, si après le premier confinement de mars et avril 2020 nombreux étaient ceux qui parlaient du monde d’après forcément différent, beaucoup aujourd’hui souhaitent plutôt revenir au monde d’avant. Cela pose la question de savoir ce que sera demain le travail social.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 77, mars 2022, pp. 139-147.
Mots clés : Travail social : Formation, Formation professionnelle, Travailleur social, Professionnalisation, Identification, Souffrance psychique, Usure professionnelle, Relation éducative, Pratique professionnelle, Approche clinique
Les éducateurs éprouvent des difficultés à articuler les logiques contradictoires de la relation éducative, dans une quête de légitimité exacerbée par le manque de reconnaissance dont ils souffrent. Cette difficulté d’articulation est en partie due aux représentations qu’ont les éducateurs de ces deux logiques et notamment des normes qui s’y rattachent. La conjonction de ces facteurs augmente la souffrance au travail, générant une dérive rationalisante de l’action sociale ainsi qu’une forme de toute-puissance des éducateurs sur l’usager qui entretient la stigmatisation existante et renforce la dépendance.
La dimension éthique de ces incidences pratiques et la relation éducative, entre le clinicien et les sujets, les éducateurs et les usagers, en mimèsis dans les dynamiques de changement sont avancés pour éclairer, identifier et prendre du recul.