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Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 121-128.
Mots clés : Santé-Santé publique, Épidémie, Management, Direction, Hôpital, Crise, Équipe soignante, Gestion, Rémunération, Qualité de la vie, Financement, Covid-19
La pandémie de Covid-19, situation très inédite par sa force et sa durée, a sollicité deux leviers essentiels dans le fonctionnement hospitalier : la gouvernance − qui pilote, qui décide ? − et le management − l’animation de la communauté pour atteindre les objectifs. Si le directeur, par la responsabilité unique qui est la sienne, s’est trouvé en position de décideur final, sa mission n’a pu s’assumer que par un management collégial et participatif en lien continu avec les pilotes et experts médicaux, soignants, administratifs, logistiques et techniques.
Plus qu’à l’accoutumée, la gestion de crise impose des fonctionnements collectifs, plutôt que communautaires ou corporatistes. L’hôpital est à la croisée de nombreuses logiques, celle du patient, celle du médecin, celle du soignant, celle de l’État à l’hôpital public, celle des organisations syndicales, celle du gestionnaire, celle de la logistique et de la technique, sans parler de la logique universitaire dans les CHU ou de celle des élus souvent très proches des établissements qu’ils administrent.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 97-109.
Mots clés : Santé-Santé publique, Hôpital, Épidémie, Implication personnelle, Hiérarchie, Grève, Syndicalisme, Organisation du travail, Militantisme, Bureaucratie, Budget
En France, la prise de risque des personnels soignants a été saluée face à la pandémie. La mobilisation soignante n’est pas, en effet, un état naturel, inhérent à une activité professionnelle, comme ont pu le penser les (rares) personnes qui refusaient de les applaudir au balcon (« Ils ne font que leur boulot ! »). Se mobiliser contre la pandémie, c’est surtout prendre le risque d’un état de fatigue important. D’ailleurs, à l’hôpital, les infirmières étaient volontaires pour aller travailler dans les « services covidés ». Face à la seconde vague fin 2020, les soignants rencontrés accusaient le coup. À la troisième vague, au printemps 2021, les absences pour maladie ont augmenté, à l’exemple du CHU-Est de la France. Quant au risque de contagion, dans le même établissement, un millier de soignants au total ont contracté le virus, heureusement sans décès qui lui soient imputables. Si l’on y ajoute les conditions de travail ordinaire (le rythme du travail, le manque de lits et de personnels), on peut conclure à la prise de risque globale et supplémentaire d’un personnel hospitalier déjà réputé dur à l’épreuve.
La mission de soigner, d'accompagner, fait courir à ceux qui l'assument le risque d'un dés-étayage subjectif dont ils doivent être conscients pour y faire face, avec les moyens du bord - à l'aide de leur créativité propre et celle de leurs réseaux d'appartenance, professionnels et privés. La situation Covid, si elle a dévoilé des processus délétères que nous avons tenté ici d'évoquer, a aussi mis en évidence les capacités de la plupart des équipes à mobiliser et à mettre en perspective de nouvelles formes de socialité.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 333-345.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Inégalité, Épidémie, Espérance de vie, Territoire, Politique sanitaire, Environnement, Covid-19
Le 26 septembre 2020, Richard Horton, éditeur en chef du prestigieux Lancet, revue elle-même prise dans la tourmente des publications scientifiques relatives au Covid-19, publiait un éditorial très politique qui a eu un grand écho dans le monde. Il y remet en cause l’usage de la notion de pandémie pour qualifier la crise sanitaire actuelle, au profit de celle de "syndémie".
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 107-115.
Mots clés : Santé-Santé publique, Inégalité, Santé, Épidémie, Groupe, Différence, Pouvoir
Le constat est récurrent depuis le printemps 2020 : la pandémie de Covid-19 est une caisse de résonance pour les inégalités sociales de santé (ISS). Les liens entre la santé et une série de variables (statut socioéconomique, origine, sexe ou encore quartier d’habitation), connus de longue date, sont exacerbés dans les tableaux du Covid (Carde, 2020, a). Cela dit, l’image de la caisse de résonance ne renvoie pas uniquement à l’accentuation des courbes épidémiologiques. Elle est aussi une allusion à l’attention des chercheur·euse·s, qui semble singulièrement attirée vers ces courbes – on ne trouve jamais que ce que l’on cherche. Mais de quoi est-il question, finalement ? Quelles sont ces statistiques sanitaires que l’on qualifie d’ISS et que la pandémie fait résonner au-delà des cercles scientifiques, jusque dans l’espace public ? C’est ce dont je propose de discuter ici.
RFAS : Quelle est l’organisation adoptée par la Suède pour la gestion de la crise sanitaire ?
En tant qu’agence de santé publique, Folkhälsomyndigheten (FHM) a la responsabilité de coordonner l’ensemble des décisions et des actions lorsqu’il s’agit d’identifier une maladie infectieuse et d’y répondre. C’est donc notre rôle de coordonner tout cela. Il y a, en Suède, une loi sur les maladies infectieuses (Communicable Diseases Act ) qui donne aux agences un pouvoir de réglementation dont elles font usage. Elles ont une large capacité d’action. [...]
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 13-35.
Mots clés : Santé-Santé publique, Épidémie, Milieu rural, Sécurité, Crise, Organisation, Solidarité, Peur, Enquête, Stress, Soin
Cet article vise à comprendre comment la gestion de la crise a été organisée et vécue sur un territoire rural du Grand-Est situé en zone rouge. À partir d’une enquête conduite dès le début de l’épidémie (mars 2020) et jusqu’en juillet 2020, l’analyse porte sur la réception des mesures de sécurité sanitaire, sur la mobilisation locale entre entraide, peurs et tensions et, enfin, sur l’action de professionnels de santé regroupés au sein d’une structure d’exercice coordonné. L’enquête montre que la légitimité des mesures de sécurité sanitaire n’a pas été discutée mais que les modalités de leur application ont été critiquées au plan organisationnel et moral. La crise a en effet montré combien les démarches de soins primaires dans cet environnement rural étaient ancrées dans un entrecroisement de liens sociaux mis à l’épreuve par une réponse sécuritaire perçue comme stressante et parfois désajustée. Le pôle de santé existant sur le territoire a été un espace de soutien et d’échange pour les professionnels de santé, mais aussi un vecteur ayant facilité la réception des messages des autorités. Les formes de solidarité déployées ont mis au jour une sorte de désectorisation de la santé.
Dans leur ensemble , les pays nordiques, l’Islande, la Finlande, la Norvège et, dans une moindre mesure, le Danemark, semblent actuellement parmi les plus épargnés en termes d’incidence du Covid-19 sur la mortalité de leur population. Plusieurs sites permettent d’avoir une vision globale de la situation dans les différents pays : nous avons consulté particulièrement celui de l’ECDC (European Center for Diseases Control) qui assure désormais une communication hebdomadaire des indicateurs et celui de l’Institut de médecine globale de l’université de Genève, qui maintient un tableau de bord quotidien de la pandémie (professeur Antoine Flahault). [...]
RFAS : Pouvez-vous présenter en quelques mots votre parcours et vos fonctions actuelles, en particulier à l’Association française de droit de la santé ?
Dès le début de ma carrière de professeur en 1978 à la faculté de droit de Rennes, j’ai été intéressé par le droit de la santé. C’était le moment où il se constituait comme discipline juridique propre, fédérant l’étude du droit médical, du droit pharmaceutique et des législations sanitaire et hospitalière, qui s’étaient développés séparément. [...]
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 91-96.
Mots clés : Santé-Santé publique, Épidémie, Politique sanitaire, Prévention sanitaire, Expertise, Épidémiologie, Sécurité, Réduction des risques, Santé publique, Communication
Mon parcours est tout sauf linéaire. Ce sont les rencontres humaines qui l’ont dicté en grande partie. Cela m’a mené de la médecine hospitalière à l’épidémiologie (au Québec), de la recherche (INSERM) à l’épidémiologie de terrain (Observatoire régionale de la santé d’Île-de-France), de l’entreprise (EDF) à l’enseignement (à l’École nationale de la santé publique puis au CNAM) avec un passage à la Direction générale de la santé (DGS) auprès de Lucien Abenhaim dans un premier temps, puis au cabinet du ministre Mattei et finalement comme directeur de la DGS. C’est une carrière entièrement dédiée au secteur public et à la santé publique. [...]