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L'occultation de la violence sexuelle envers les personnes âgées : une manifestation d'âgisme ?

Article de Adina Cismaru Inescu, Bastien Hahaut, Nicolas Berg, et al.

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 45, n° 170, printemps 2023, pp. 91-100.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Maltraitance, Viol, Abus sexuel, Âge, Stéréotype, Traumatisme

Cet article interroge le regard que portent nos sociétés sur les violences sexuelles subies par les personnes âgées, en explorant l’âgisme comme facteur qui peut expliquer la perception actuelle entourant la sexualité et les violences sexuelles envers elles. Bien que la violence sexuelle soit une thématique largement étudiée, sur le plan international, peu de recherches se concentrent sur les personnes âgées. Suivant les différentes perspectives et disciplines, leur prévalence à l’encontre des personnes âgées varie entre 0,9 et 15 %. À l’instar des populations plus jeunes, les personnes âgées ayant subi des violences sexuelles sont également plus à risques de subir une victimisation secondaire si elles ne sont pas crues lors de leur témoignage. La victimisation secondaire consiste à revivre le traumatisme par un événement lié ou non au traumatisme initial. Les professionnels de la santé ne sont pas formés pour accueillir, détecter et orienter leurs patients âgés, victimes de violences sexuelles. Cet article se termine en proposant quelques pistes de réflexion quant au modèle de société dans laquelle nous aimerions vivre et vieillir.

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Sorcellerie des femmes âgées et mobilisations citoyennes au Burkina Faso

Article de George Rouamba, Ludovic Kibora, Fabrice Ouedraogo, et al.

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 45, n° 170, printemps 2023, pp. 73-89.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Femme, Sorcellerie, Personne âgée, Violence, Exclusion sociale, Précarité, Maltraitance, Famille, Conflit, Foyer d'hébergement, Rite, Burkina Faso

Au Burkina Faso, plusieurs centaines de personnes dont une majorité de femmes sont accusées de sorcellerie et subissent des actions de violence de la part des autres citoyens. Les survivantes à la violence sont exclues de leur communauté d’origine. Face à ces multiples formes de maltraitance, implicitement intégrées aux traditions et coutumes, plusieurs acteurs vont se positionner pour lutter contre ce phénomène. Pionnière de cette mobilisation sociale et politique, l’Église catholique a été l’initiatrice des centres d’accueil et poursuit son engagement à travers les dénonciations publiques formulées par les membres du clergé. Au fil du temps, d’autres acteurs de la société civile sont venus se joindre à la lutte. L’État est intervenu en produisant des politiques publiques en faveur de la lutte contre la violence associée à la sorcellerie. Ce faisant, plusieurs lois ont été adoptées par l’État pour accompagner la mise en œuvre de ces politiques. L’écart entre les dispositifs normatifs et les pratiques des acteurs administratifs a amené l’État à recourir aux chefs traditionnels pour promouvoir des changements. Les tensions apparaissent entre les prises de position publiques des élites coutumières et leurs représentants dans les communautés villageoises, qui observent passivement l’exclusion des victimes de leurs territoires de responsabilité.

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Dépendance financière et maltraitance familiale des aînés au Sénégal

Article de Emmanuel Niyonsaba

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 45, n° 170, printemps 2023, pp. 57-71.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Classe sociale, Maltraitance, Famille, Femme, Précarité, Relation familiale, Norme sociale, Estime de soi, Sénégal

Cet article s’intéresse à la maltraitance familiale envers les personnes âgées en grande vulnérabilité économique vivant dans les familles modestes au Sénégal. En nous appuyant sur l’étude qualitative menée en milieu urbain à Dakar et Saint-Louis auprès de personnes âgées et de leurs proches, nous explorons les principaux facteurs de risque et l’interprétation qu’ont ces enquêtés de la maltraitance familiale. Nous analysons également les risques que représente la dépendance financière des aînés sur leur vie sociale et leur santé. L’étude montre que la maltraitance se caractérise par la violence psychologique et affective dans les familles éprouvant des difficultés à prendre en charge les besoins de la personne âgée. Elle s’accompagne chez les aînés du risque d’un repli sur soi marqué par le sentiment de perte de leur identité. Enfin, comme le révèle cette étude, les préoccupations consécutives à l’affaiblissement du pouvoir d’agir sur fond des ressources limitées, couplées aux effets paradoxaux de la valorisation excessive de la place sociale des personnes âgées, mettent au jour la nécessité de mettre en place des politiques préventives et des actions de sensibilisation sur les conséquences dramatiques de la maltraitance au sein des familles afin de permettre le maintien de l’identité des aînés concernés par ces facteurs de risque.

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Maltraitance en contexte de proche aidance en Corée du Sud : la parole aux proches aidantes

Article de Yoonji Oh

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 45, n° 170, printemps 2023, pp. 33-56.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Aidant familial, Maltraitance, Famille, Tradition, Logement, Prise en charge, Femme, Contrainte, Norme sociale, Corée

Cet article a pour objectif d’appréhender, en Corée du Sud, le rapport entre le fardeau de la prise en soin d’un proche âgé dépendant et la maltraitance, et de réfléchir sur les situations défavorables des aidantes principales prenant soin de leurs proches âgés dépendants. À partir d’une analyse secondaire d’entretiens qualitatifs avec les aidantes principales (belles-filles et filles), en s’appuyant sur le cadre conceptuel de relation entre le fardeau et la maltraitance, l’article montre d’abord que des injonctions culturelles – confucianisme et familialisme – pèsent sur les belles-filles et les filles, qui sont désignées ou qui s’autodésignent comme aidantes principales. En ce qui concerne les difficultés rencontrées par les aidantes principales au cours de la prise en soin, trois registres – le registre d’aides pratiques, le registre individuel et le registre relationnel sont examinés. Trois situations de maltraitances illustrent les conséquences du cumul des fardeaux. L’étude montre également que les aidantes principales sont « maltraitées » en raison de leur situation de minoration.

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Faire fonction ou faire illusion ? Autour des postes d’aides-soignantes en Ehpad

Article de Anne Marie Arborio

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 45, n° 172, 2023, pp. 69-77.

Mots clés : Travail-Emploi, Grand âge-Vieillissement, Aide soignant, Professionnalisation, Reconnaissance, Profession, Pratique professionnelle, Institution, EHPAD, Personne âgée, Conditions de travail, VAE

La dénonciation récente des pratiques de certains Ehpad a visé entre autres l’exercice du métier d’aide-soignante sans le diplôme d’État (DE) associé à ce métier. Or l’existence de « faisant fonction » n’est ni nouvelle ni exceptionnelle. « Faire fonction » a longtemps été accepté comme mode d’exercice transitoire, inscrit dans un processus de sélection en vue d’accéder à la formation d’aide-soignante. La validation des acquis de l’expérience (VAE) en a même fait un moyen d’apprendre sur le tas, susceptible de conduire à développer des compétences équivalentes à celles qu’on peut acquérir en formation. On constate cependant que les faisant fonction qui se présentent en VAE du DE d’aide-soignante n’ont eu pour la plupart aucune autre expérience que celle du travail auprès des personnes âgées. Pourtant, celui-ci ne se fait pas toujours dans les conditions qui permettraient de développer toutes les compétences du métier. Même si elles aspirent au diplôme, les faisant fonction d’aide-soignante exercent en réalité de façon durable, sous ce statut. À observer celles qui tentent d’obtenir le diplôme par la VAE, il apparaît qu’entre les tâches réalisées de façon non conforme et celles qui ne sont jamais faites, les faisant fonction ne font parfois qu’illusion d’aides-soignantes en dépit de toute leur bonne volonté.

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Évolutions d’un métier du care dans l’innovation en coordination gérontologique

Article de Christophe Humbert

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 45, n° 172, 2023, pp. 115-133.

Mots clés : Travail-Emploi, Grand âge-Vieillissement, Gérontologie, Coordination, Profession, Care, Reconnaissance, Innovation, Technologie numérique, Établissement social et médicosocial, Échange, Plateforme, Pluridisciplinarité

Cet article interroge l’innovation en coordination gérontologique via un système d’information dédié. Nous questionnons la mise en réseau des acteurs du sanitaire, social et médico-social, sous l’angle du développement d’une interprofessionnalité, se définissant par un fonctionnement démocratique des équipes, dans le respect des minorités. Nous questionnons plus particulièrement la place accordée aux métiers du care dans un milieu défini comme centré sur le travail curatif. L’analyse quantitative des échanges en ligne nous indique une très nette sous-représentation des actrices de l’accompagnement. Nous observons en revanche le renforcement de la fonction d’auxiliaire de vie coordinatrice, en charge sur un mi-temps de la coordination des interventions de leurs collègues. Nous proposons de les désigner en tant que « quasi-professionnelles », mobilisant des compétences avancées en termes d’échanges en équipes de soins élargies, sans pouvoir bénéficier du statut socialement valorisé de professionnelles. Elles font part des négociations de l’autonomie réalisées à domicile par leurs collègues et elles-mêmes, participant à la mise en visibilité du « travail invisible » du care.

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La collaboration, enjeu d’une réforme de politique cantonale du vieillissement

Article de Fabienne Gfeller, Michèle Grossen, Tania Zittoun

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 45, n° 172, 2023, pp. 97-113.

Mots clés : Travail-Emploi, Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Vieillissement, Action sociale et médicosociale, Logement, Empowerment, Habitat collectif, Pluridisciplinarité, Planification, Coordination, Institution, HomAge, Suisse

Confronté au changement démographique, le canton de Neuchâtel (Suisse) lance en 2012 une réforme socio-sanitaire visant à développer les possibilités de vieillissement à domicile. Accompagnée d’une reconfiguration importante du réseau de soins, d’aide et d’accompagnement des personnes âgées, cette réforme requiert la collaboration entre personnes et institutions impliquées. Mais en quoi consiste exactement cette collaboration, sur quels objets porte-t-elle et quelles sont les conditions qui la favorisent ?
Abordant ces questions du point de vue de la psychologie socioculturelle et autres approches apparentées, nous mettons l’accent sur le travail d’articulation nécessaire à la cohérence des activités des personnes et institutions impliquées dans le réseau, et sur les tensions qui s’exercent entre ces activités. Nous examinons les conditions qui permettent à ces tensions de renforcer le pouvoir d’agir des diverses intervenantes.
Nous présentons une étude de terrain qui, recourant à une méthodologie compréhensive (entretiens, observations et recherche documentaire), suit la mise en œuvre de cette réforme. Après avoir décrit l’hétérogénéité du réseau mis en place, nous rapportons une série d’exemples qui illustrent certaines tensions entre activités et pointent quelques obstacles au travail d’articulation.
En conclusion, nous soulignons l’importance de développer les conditions qui favorisent le travail d’articulation et permettent à chaque personne impliquée de faire face aux aléas du travail et d’élargir son pouvoir d’agir. C’est dire que le travail d’articulation contribue au fonctionnement du réseau et, plus largement, à la mise en place de la réforme, et ceci au même titre que le développement de nouvelles structures et institutions.

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" Vous avez vu ? Ils me prennent tous pour une folle " : des effets de l’organisation des soins à domicile sur Marguerite Amman

Article de Annick Anchisi

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 44, n° 169, décembre 2022, pp. 25-34.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Entretien, Sociologie, Soins à domicile, Maltraitance, Organisation du travail, Équipe soignante, Équipe pluridisciplinaire

Cet article reprend l’histoire de Marguerite Amman, 86 ans, cliente d’un service de soins et d’aide à domicile. Il montre comment l’organisation de soins va se jouer contre elle, parce que, d’une part, les tâches et les responsabilités sont fractionnées et que, d’autre part, il y a une disjonction entre les problèmes évoqués par Marguerite et ceux repérés par le système d’analyse informatisé.

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Lutte contre la maltraitance des aînés en Suisse : bilan et analyse critique

Article de Delphine Roulet Schwab

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 44, n° 169, décembre 2022, pp. 131-146.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Maltraitance, Politique, Prévention, Établissement pour personnes âgées, Législation

La lutte contre la maltraitance envers les personnes âgées a commencé à se développer en Suisse il y a une vingtaine d’années. Bien que les mesures spécifiques restent rares et soient portées essentiellement par le domaine associatif, de nombreux programmes et plans d’actions contribuent indirectement à la prévention. Cet article présente un aperçu général du dispositif actuel de lutte contre la maltraitance envers les aînés en Suisse et propose une perspective critique sur ses forces et ses lacunes. Il se base sur l’analyse de différents documents (rapports gouvernementaux, rapports de recherche, articles scientifiques, articles professionnels, textes de lois, etc.). L’analyse met en évidence la richesse et la diversité du dispositif suisse, mais également les défis liés au fédéralisme et au plurilinguisme. Elle souligne en particulier les disparités importantes entre les cantons et les régions linguistiques, le manque de collaboration entre réseaux professionnels en lien avec les domaines du vieillissement et des violences domestiques, l’inadéquation des ressources d’aide et de soutien aux besoins des victimes et des auteurs de violences âgés, ainsi que le manque de visibilité et de cohérence des mesures actuelles de prévention et de lutte contre la maltraitance envers les personnes âgées. Elle relève finalement la reconnaissance récente accordée à la problématique par la Confédération suisse

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Maltraitance et vulnérabilité

Article de Coline Boullard

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 44, n° 169, décembre 2022, pp. 35-47.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Maltraitance, Vulnérabilité, Langage, Victime, Politique sociale, Signalement

Existe-t-il une articulation entre les notions de maltraitance et de vulnérabilité, et si oui, sous quelle forme ? En quoi une approche sociojuridique de la vulnérabilité permet-elle d’éclairer, de mieux appréhender les phénomènes de maltraitance ? En France, ces questions ont été mises en débat au sein de la démarche de consensus pour l’élaboration d’un vocabulaire partagé de la maltraitance, pilotée de 2019 à 2021 par la Commission nationale de lutte contre la maltraitance et de promotion de la bientraitance. Ce vocabulaire, composé d’une définition de la maltraitance, d’un lexique associé et d’une caractérisation des situations de maltraitance possibles, est transversal aux publics mineurs et majeurs. Il met en exergue les facteurs à la fois individuels (l’âge ou le handicap par exemple) et contextuels (une relation déséquilibrée, un environnement violent, etc.) de la vulnérabilité. Cette réflexion conduit à un changement de paradigme important en parlant non plus de catégories de publics dits vulnérables mais de personnes en situation de vulnérabilité. Ainsi, le vocabulaire partagé souligne une forme de réciprocité entre la maltraitance et la vulnérabilité. Si la vulnérabilité apparaît comme un facteur de risque et d’exposition aux maltraitances, ces dernières peuvent être considérées quant à elles comme des phénomènes qui vulnérabilisent. Penser toute la complexité d’une telle articulation conduit aussi et enfin à penser la politique de prévention et de lutte contre la maltraitance comme transversale et systémique : elle est tout à la fois protectrice, réparatrice, préventive, inclusive et participative

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