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Des acteurs religieux dans la boîte à outils de la politique de lutte contre la radicalisation : aumôniers et médiateurs du fait religieux dans les prisons françaises

Article de Claire de Galembert

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 3, 2022/3, pp. 289-319.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Radicalisation, Administration pénitentiaire, Médiation, Religion, Pratique religieuse, Éducation religieuse, Intégrisme, Prévention, Laïcité

L’association d’acteurs religieux à la politique de lutte contre la radicalisation reste encore un angle mort des premières recherches sur cette politique publique. Des travaux commencent à documenter la mise en œuvre de cette politique et les catégories d’acteurs qui y prennent part. Mais on en sait finalement peu sur ce « répertoire religieux » au sein de ces dispositifs d’action publique qui ont vu le jour depuis 2014 en France. Prenant acte de ce constat, cet article vise à rendre compte de l’association d’acteurs religieux ou professionnels du religieux dans cette politique en milieu pénitentiaire, dont elle constitue un observatoire privilégié. L’article s’attache dans un premier temps à resituer cette mobilisation d’acteurs religieux comme ressource d’action publique au niveau macrosociologique en la mettant en perspective avec la conversion française à la radicalisation et des transformations récentes de la laïcité. En se situant au niveau plus méso de l’organisation pénitentiaire, il montre ensuite comment la médiation du fait religieux procède de manière incrémentale à la suite des déceptions induites par le pari initial de mobiliser les aumôniers comme des remparts contre l’extrémisme. Il interroge pour finir la division du travail religieux entre aumôniers et médiateurs. Si la conjoncture terroriste des années 2010 a favorisé l’infléchissement d’une certaine doxa laïque ouvrant à la coopération avec des acteurs religieux, la place accordée aux savoirs universitaires, à l’islamologie et aux sciences des religions pour tenter d’opposer une riposte sur le terrain idéologique à la violence politique d’inspiration islamique n’en est pas moins évocatrice de la prégnance du sentier de dépendance lié aux principes de laïcité et de séparation.

Des acteurs religieux dans la boîte à outils de la politique de lutte contre la radicalisation : aumôniers et médiateurs du fait religieux dans les prisons françaises

Sociologie et radicalisation : pour une approche « par le bas » des effets institutionnels de la lutte contre la radicalisation

Article de Gilles Chantraine, David Scheer, Clément Beunas

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 3, 2022/3, pp. 273-287.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Administration pénitentiaire, Radicalisation, Religion, Intégrisme, Islam, Terrorisme, Détenu, Détention, Pratique religieuse, Prévention, Accompagnement, Belgique, France

À la suite des attentats djihadistes perpétrés durant la décennie 2010, la « lutte contre la radicalisation » s’est imposée comme une préoccupation majeure des États d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord, et a suscité le développement d’un vaste arsenal visant à endiguer ce phénomène. Au cœur de ces stratégies politiques, les administrations pénitentiaires occupent une place cruciale qui s’explique en partie par les critiques sévères qui leur ont été adressées quant à leur rôle supposé dans la radicalisation des détenus. Dans ce cadre général, ce numéro thématique de Déviance et Société vise à étudier ce que la lutte contre la radicalisation fait à la prison, et analyse, sur la base d’études de cas, les manières dont l’impératif de lutte contre la radicalisation a été décliné par les administrations pénitentiaires belges et françaises. Il relève, au-delà de leurs spécificités nationales, les multiples points de jonction, les paradoxes similaires et les tensions communes qui caractérisent la lutte contre la radicalisation en détention.

Sociologie et radicalisation : pour une approche « par le bas » des effets institutionnels de la lutte contre la radicalisation

Évolution et projections de la population carcérale et de ses caractéristiques en Allemagne

Article de Kirstin Drenkhahn, Vincent Meunier

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 1, 2022/1, pp. 95-121.

Mots clés : Prison, Détention, Détenu, Statistiques, Traitement statistique, Prospective, Évolution, Allemagne

Il serait formidable de connaître le nombre de places de prison à prévoir à plus ou moins long terme ou encore les caractéristiques des futures personnes incarcérées susceptibles d’influencer la conception du système pénitentiaire. On pourrait à coup sûr se targuer d’avoir le régime d’exécution des peines parfait. Mais il est bien connu que faire des projections est un exercice délicat : ce regard vers l’avenir ne peut s’appuyer que sur des analyses du passé. Nous aborderons le problème que posent les prévisions du nombre de détenus et de leurs caractéristiques, en synthétisant, sur la base des statistiques publiques, l’évolution de la population carcérale au cours de ces dernières décennies en Allemagne. Nous examinerons ensuite brièvement quelques modèles explicatifs de cette évolution à l’aune de leur aptitude à formuler des prévisions, avant de conclure en présentant des modèles prédictifs actuels et de les discuter.

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La surveillance électronique au Brésil : entre la zone de contrôle, les murs de prison et les territoires de conflit

Article de Ricardo Urquizas Campello

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 1, 2022/1, pp. 67-93.

Mots clés : Justice-Délinquance, Peine de substitution, Sanction pénale, Contrôle social, Enfermement, Prison, Espace, Corps, Violence, Criminalité, Bracelet électronique, Foucault (Michel), Brésil

Cet article étudie l’introduction du placement sous surveillance électronique (SE) au Brésil et son impact sur la vie des personnes qui y sont soumises. Dans une perspective foucaldienne, l’étude s’appuie sur des enquêtes ethnographiques menées entre 2015 et 2017. L’article analyse, dans un premier temps, les aspects spatiaux de la SE et ses liens avec l’enfermement carcéral dans le pays qui possède la troisième plus grande population incarcérée au niveau mondial. Dans un deuxième temps, le texte examine certains effets inattendus de la SE liés au marquage du corps du criminel par l’appareil de localisation, dans des contextes urbains qui font l’objet de conflits entre milices, groupes criminels et agents de la sécurité publique.

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Femmes en détention. Précarités existentielles et vécus de l'incarcération en Argentine

Article de Natacha Borgeaud Garciandia

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 1, 2022/1, pp. 3-33.

Mots clés : Justice-Délinquance, Détention, Prison, Femme, Féminité, Enfermement, Marginalité, Corps, Image du corps, Précarité, Argentine

Sur la base de récits de vie et portant sur l’incarcération de trois sœurs issues de milieux sociaux marginalisés, l’article propose une analyse d’expériences de l’enfermement pénitentiaire en Argentine, tout en soulignant les continuités qui se tissent à travers les corps des détenues, l’histoire familiale et la précarité des existences. Après avoir situé le point de vue adopté, le texte retrace la place de l’incarcération dans les trajectoires familiales et individuelles de ces femmes confrontées à de multiples précarités, puis se centre sur le marquage du corps et les vécus charnels de l’incarcération, à la fois par les mortifications subies et les relations complexes qui se développent au sein de cet entre-soi féminin.

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La « double détention » : conditions et droits des détenus haïtiens dans les prisons dominicaines

Article de Jennifer Peirce

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 3, Septembre 2021, pp. 449-479.

Mots clés : Prison, Enfermement, Détenu, Réforme, Justice, Administration pénitentiaire, Immigration, Pays émergent, Haïti, REPUBLIQUE DOMINICAINE

En 2003, la République dominicaine a lancé une des réformes pénitentiaires les plus ambitieuses d’Amérique latine. Pourtant, malgré l’amélioration des conditions de détention dans ces prisons dites du « nouveau modèle », le traitement et l’expérience des prisonniers demeurent très variables. Environ 10 % des personnes incarcérées en République dominicaine sont des ressortissants étrangers dont une grande majorité d’Haïtiens. En raison notamment des différends diplomatiques sur le statut juridique des migrants haïtiens dans le pays, ces détenus sont confrontés à des défis supplémentaires, tels que le manque de documents légaux, la pauvreté, le peu d’accès aux services d’un avocat ou les barrières linguistiques. Le présent article se base sur des données collectées dans le cadre d’une enquête menée en 2017 et 2018 auprès d’un échantillon aléatoire de 1200 détenus répartis dans 17 prisons dominicaines. Plus de 100 entrevues ont été réalisées durant cette période. Après l’analyse des conditions d’incarcération des Haïtiens dans ces prisons, comparées à celles des prisonniers dominicains, l’article explore les obstacles ainsi que les opportunités que soulèvent les stratégies adoptées respectivement par les acteurs gouvernementaux haïtiens et dominicains en vue d’améliorer la prise en charge carcérale et judiciaire des prisonniers haïtiens.

La « double détention » : conditions et droits des détenus haïtiens dans les prisons dominicaines

Faut-il supprimer ou réformer les prisons du Sud ?

Article de Roberson Edouard, Arnaud Dandoy

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 3, Septembre 2021, pp. 369-382.

Mots clés : Prison, Enfermement, Détenu, Réforme, Administration pénitentiaire, Justice, Sanction pénale, Pays émergent, Action humanitaire, Haïti

Les changements dans le monde de l’après-guerre froide ont conduit à une réorientation de l’aide au développement, entre autres, vers la « bonne gouvernance » et l’appui à l’État de droit. Dans la réingénierie de cette aide, les programmes internationaux de coopération ont fait du champ pénal d’une manière générale et de la question carcérale en particulier, une priorité de l’action publique de réforme. Dès la fin des années 1990, un nombre croissant d’acteurs de la coopération internationale s’est donné pour mission de contribuer à la réforme de la prison dans un grand nombre de pays du Sud. Ils financent la production, la diffusion et l’application locale de modèles de « bien punir » et de standards de normes et de pratiques pénales et carcérales.

Faut-il supprimer ou réformer les prisons du Sud ?

Émergence de la prison moderne en Haïti : discours, pratiques, institutions

Article de Arnaud Dandoy, Roberson Edouard

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 3, Septembre 2021, pp. 383-415.

Mots clés : Prison, Détenu, Détention, Enfermement, Réforme, Sanction pénale, Administration pénitentiaire, Justice, Approche historique, Haïti

Cet article explore la façon dont le nouvel État d’Haïti s’est approprié la question carcérale au lendemain de son indépendance. Nous analysons le système carcéral au cours de la période allant de 1804 à 1915 sur un triple plan : les idées, les pratiques et leur institutionnalisation. Nous commençons par retracer la sociogenèse de la prison nationale haïtienne en ayant soin de mettre en relief les facteurs sociopolitiques et économiques qui ont contribué à sa création. Notre attention se porte ensuite sur le régime carcéral instauré dans les prisons après l’indépendance et sur sa rationalité. Nous nous appliquons enfin à montrer comment le discours de la réforme pénitentiaire a percolé dans les débats d’idées (académiques et politiques), mais sans jamais réussir à infléchir le cours des pratiques judiciaires et pénitentiaires et leur sédimentation dans des normes et des habitudes organisationnelles et professionnelles le plus souvent préjudiciables aux détenus. La généalogie de la prison haïtienne lève le voile sur son impasse en rétablissant la filiation entre elle et son héritage colonial, malgré son discours moderne. Elle a pour but d’enrichir les connaissances en histoire des savoirs sur la peine et sur la prison en particulier.

Émergence de la prison moderne en Haïti : discours, pratiques, institutions

Interroger la promotion internationale de l’État de droit à l’aune de la détention avant jugement. L’exemple de la Côte d’Ivoire

Article de Bénédicte Fischer

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 3, Septembre 2021, pp. 417-448.

Mots clés : Prison, Détention, Détention provisoire, Réforme, Droit, Justice, Décision de justice, Droit pénal, Administration pénitentiaire, Pays émergent, Procédure, Norme, Côte d'Ivoire

Érigé comme standard international, toute l’historicité de la construction du concept d’État de droit a été perdue, au point de le concevoir comme neutre et déclinable en différents indicateurs. Or, la promotion de l’État de droit suppose bien celle d’un certain type d’État et d’une certaine conception du droit, particulièrement si sa branche pénale est considérée. Révélant ces impensés, les conclusions de l’enquête menée auprès de plusieurs centaines de prévenus en Côte d’Ivoire dessinent les contours d’un système pénal déconnecté à la fois des représentations sociétales, des normes pratiques mobilisées et de l’organisation administrative indispensable à son existence. Dans une dynamique de recherche-action, l’analyse croisée des données quantitatives et qualitatives collectées démontre en effet que la réécriture contemporaine des normes n’emporte aucunement une réflexion systémique sur le régime même de la détention préventive. Ainsi, mobilisant les préceptes de l’État de droit, la réforme pénale porte littéralement un projet amenant la transposition de standards décorrélée des représentations endogènes du droit et de la justice, sans considération de la réalité des mécanismes de médiation à l’œuvre localement. Enfin, l’attention focalisée sur la détention préventive permet de mettre en lumière le caractère paradoxal d’une réforme pénale dissociée de celle de ses soubassements administratifs.

Interroger la promotion internationale de l’État de droit à l’aune de la détention avant jugement. L’exemple de la Côte d’Ivoire

L’expérience de surveillance au quotidien : être détenu sous bracelet électronique

Article de Sophie de Spiegeleir

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 2, 2021, pp. 289-318.

Mots clés : Justice-Délinquance, Peine de substitution, Contrôle judiciaire, Détenu, Contrôle, Prison, Expérience, Expérimentation, Responsabilité, Bracelet électronique, Belgique

La surveillance électronique, instaurée en Belgique à l’aube du XXIe siècle, est un mode alternatif de détention qui prive l’individu de sa liberté tout en s’exécutant en dehors de la prison. À partir d’une approche anthropologique du quotidien et sur la base d’une enquête de terrain combinant observations ethnographiques et entretiens compréhensifs, cet article tente de mettre en lumière, du point de vue des condamnés, les dessous de l’expérience de la surveillance électronique en Belgique francophone. À l’instar des recherches précédentes dans le domaine, l’article souligne le double rôle joué par le milieu d’accueil et le milieu de guidance qui entourent le détenu pendant la mesure, oscillant constamment entre aide et contrôle. Il prolonge les recherches existantes en mettant en évidence le caractère fragmenté et intermittent de cette forme particulière de surveillance qui rend partiellement visible l’individu surveillé et qui induit chez ce dernier une hyper-responsabilisation et un stress quasi permanent.

L’expérience de surveillance au quotidien : être détenu sous bracelet électronique