La première génération de jeunes filles post-#MeToo entend rompre avec une longue tradition de violences sexistes et sexuelles. Tel est le constat de Florence Pagneux, dont le livre sur les 13 à 20 ans offre une plongée inédite dans la tête et le corps de ces femmes de demain.

Ce dossier est composé de 2 articles :
- Inflation : des établissements pris en étau
- « Un véritable sentiment de déclassement »

En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son ex-conjoint. Mais les féminicides ne relèvent pas uniquement de la sphère privée. En témoigne le livre remarquable dirigé par Christelle Taraud, qui démontre qu’ils sont aussi des « crimes » de masse.

Dans son dernier livre, Laurent Bachler s’étonne que l’enfance ait si peu captivé les penseurs à travers l’histoire, sauf à l’aborder sous l’angle de ses manquements. Elle serait pourtant, selon lui, une richesse mal exploitée qu’il ne faudrait jamais complètement perdre, même si la norme sociale l’impose.

Sarah Camous-Marquis, membre du Collectif des psychologues du Grand Ouest (CoPsy-Go), revient, dans cette tribune, sur la mobilisation d’une profession qui voit les protocoles et la logique comptable menacer sa pratique et appauvrir « le dire des patients ». Une parole teintée de poésie qu’elle illustre de passages du livre de Clara Dupont-Monod « S’adapter ».

Spécialiste de philosophie politique et morale, Florent Guénard décrit les mécanismes de la relation paradoxale qu’entretiennent nos sociétés modernes avec le concept d’« égalité ». Alors même que les inégalités socio-économiques se creusent, il appelle à développer une culture publique égalitaire.

Respectivement spécialistes des mouvements féministes et de l’exclusion sociale, Fabienne Brugère et Guillaume Le Blanc ont réalisé un tour du monde à la rencontre des mouvements féministes qui émergent depuis plusieurs années. Entretien d’une seule voix.

Face à la pandémie de Covid-19, les premières réactions ont été le déni et l’euphémisation. Deux phénomènes rampants qui, selon la philosophe Marylin Maeso, contribuent à déshumaniser nos sociétés et dont les effets se font sentir à de nombreux niveaux.

L’autorité est-elle à réinventer ? Sans aucun doute pour le sociologue Alain Eraly, car à tout miser sur l’individualisme contemporain, la vie collective risque de se précariser sans ouvrir pour autant à davantage d’espaces de liberté.

Après une enquête de terrain longue de sept ans, l’anthropologue définit l’emprise comme un système dont les mécanismes dépassent largement la sphère privée du couple ou de la famille. Une analyse inédite qui renvoie aussi l’État à ses défaillances en matière de protection.