Documentation sociale

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Réponses 11 à 20 sur un total de 217

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La réception américaine de Frame Analysis d'Erving Goffman

Article de Nathalie Heinich

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 60-2, avril-juin 2019, pp. 225-237.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Approche historique, Structuralisme, Interaction, Courant de pensée, Goffman (Erving)

Frame Analysis, ouvrage tardif dans l’œuvre d’Erving Goffman, suscita à sa parution, et dans les années qui suivirent, une réception étonnamment controversée pour un chercheur aussi reconnu qu’il l’était à l’époque. Il vaut la peine de reconstituer cet épisode de l’histoire de la sociologie américaine, et de tenter d’en repérer les causes. En effet, au-delà du cas particulier de ce livre, il soulève des questions théoriques récurrentes dans l’histoire mondiale des sciences sociales, tenant notamment aux statuts respectifs de l’interactionnisme et du structuralisme et, plus généralement, à l’importance qu’il convient d’accorder aux catégorisations théoriques.

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Autour de quelques impensés du sens commun sociologique

Article de Johan Giry

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 60-2, avril-juin 2019, pp. 239-256.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Courant de pensée, Structuralisme, Crise, Bourdieu (Pierre)

Dans un contexte intellectuel où l’on aurait pu attendre des tentatives récurrentes de délégitimation de la sociologie qu’elles suscitent en retour une distanciation de ses praticiens vis-à-vis de leur propre sens commun, cet article pointe certains impensés qui grèvent encore les diagnostics de « crise » émis à l’endroit de cette discipline. Pour ce faire, il s’appuie sur l’espace de réflexivité dégagé, en partie malgré lui, par Marc Joly dans son ouvrage Pour Bourdieu (2018), à l’occasion duquel il s’emploie à disqualifier les griefs formulés contre l’architecture conceptuelle bourdieusienne par Jean-Louis Fabiani (Pierre Bourdieu. Un structuralisme héroïque, 2016). Quatre impensés ressortent de cette lecture critique de la critique : 1) le structuralisme est-il bien le continuateur du holisme ? 2) L’action sociale peut-elle s’appréhender uniquement à l’aune de la métaphore du jeu ? 3) La « pluralité » du social n’est-elle qu’un prétexte à la revalorisation philosophique du « sujet » ? 4) La sociologie pourrait-elle profiter, à terme, du renouveau du naturalisme social ? Cet article montre que, faute de proposer, sinon d’assumer complètement, une quadruple négation de ces impensés, nous nous privons collectivement de repères pourtant essentiels à la saisie des sources de la crise actuelle de la sociologie comme de ses possibles issues.

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Déplier la catégorie d'âge : âge civil, étape de la vie et vieillissement corporel dans les préjudices liés à l'"âge"

Article de Juliette Rennes

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 60-2, avril-juin 2019, pp. 257-284.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Âge, Classe d'âge, Discrimination, Jeune, Vieillissement, Personne âgée, Objet de recherche, Sociologie

Les préjudices liés à l’âge, conceptualisés aux États-Unis il y a cinquante ans sous le nom d’âgisme, sont aujourd’hui au cœur d’un champ de recherche transnational et interdisciplinaire qui demeure cependant peu connu en sociologie. Cet article présente le cadre conceptuel de ce champ de recherche tout en proposant d’y contribuer : tout d’abord, sont discutés certains points aveugles des définitions courantes des pratiques âgistes ; ensuite, la polysémie de la catégorie âge est explorée afin de mieux cerner la variété des formes de préjudices fondés sur l’« âge » : une distinction analytique est alors proposée entre trois significations de l’âge : l’âge civil (ou chronologique), la position dans les étapes conventionnelles du parcours de vie (ou âge statutaire) et les transformations physiologiques liées à l’avancée en âge (ou vieillissement corporel). L’article montre que cette distinction analytique aide à mieux comprendre les différentes dimensions des pratiques qualifiées d’âgistes. Enfin, il fait valoir que cette distinction est également heuristique dans les enquêtes sociologiques qui, sans nécessairement mobiliser le terme « âgisme », portent sur les formes de classement, ségrégation, hiérarchisation et domination fondées sur les différences d’âge entre les individus.

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Le prix du travail pénitenciaire : construire un compromis entre économie et correction morale

Article de Melchior Simioni

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-2, avril-juin 2018, pp. 191-217.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Prison, Économie, Travail, Prix, Morale, Sociologie, Approche historique

L’organisation économique interne des prisons s’inscrit au cœur d’une tension entre une rationalité pénitentiaire au service de la punition et de la correction morale et une rationalité économique qui vise à rationaliser le rapport aux richesses. À partir de l’analyse de sources historiques diverses sur les prisons françaises entre le milieu du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle (discours, règlements et séries statistiques), cet article se propose d’étudier, en lien avec cette tension, la formation du prix du travail pénitentiaire. Pour chacune des dimensions de l’économie carcérale – la production, la répartition du produit du travail et la consommation des prisonniers –, l’article montre comment les dispositifs de calcul du prix du travail pénitentiaire rendent possible un compromis entre ces deux positions morales contradictoires. Il propose ainsi une conception des prix comme un moyen de coordination, non plus entre une offre et une demande, mais entre des valeurs distinctes. L’article amorce en conclusion une réflexion sur les évolutions contemporaines du travail pénitentiaire à la lumière de la tension entre économie et correction morale.

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Travailler le droit : lectures et perspectives sociologiques

Article de Jérôme Pelisse

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-1, janvier-mars 2018, pp. 99-125.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Sociologie du travail, Droit, Travail, Relation professionnelle, Code, Droit du travail

Dans un contexte de réformes profondes du Code du travail, cette note critique propose une réflexion sur l’articulation entre deux domaines de la sociologie portant respectivement sur le travail et sur le droit. Une revue de la littérature permet de montrer que leurs croisements sont contemporains de la naissance de la sociologie d’une part, et du droit du travail d’autre part, puis de souligner les circulations et les renouvellements récents, entre France et États-Unis, auxquels a donné lieu la question de la part du droit dans l’analyse du travail. Prendre en compte le droit pour étudier le travail et ses transformations apparait aujourd’hui indispensable, tant ces deux institutions se constituent mutuellement. C’est ce que les travaux empiriques ou plus théoriques abordés dans cette note établissent, mettant en évidence l’importance contemporaine des acteurs et des usages sociaux du droit, aussi bien du travail que dans le travail.

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De la génétique à l'épigénétique : une révolution "post-génomique" à l'usage des sociologues

Article de Michel Dubois, Catherine Guaspare, Séverine Louvel

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-1, janvier-mars 2018, pp. 71-98.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Sciences humaines et sociales, Biologie, Génétique, Pluridisciplinarité

Cette note critique étudie l’impact de la révolution dite « post-génomique » pour les sciences sociales à partir de cinq ouvrages publiés entre 2016 et 2017. Il s’agit non seulement d’introduire le lecteur français à l’actualité des débats dans les pays anglo-saxons sur la redéfinition en cours des frontières entre sociologie et biologie, mais également et surtout de contribuer à la réflexion sur l’évolution des pratiques de recherche interdisciplinaire. Une attention particulière est accordée au domaine émergent de l’épigénétique et à la manière dont il est représenté par ces ouvrages comme le lieu par excellence de la révolution post-génomique. L’article souligne l’importance pour les sociologues de prendre conscience des opportunités associées à cette révolution, tout comme de s’affranchir d’un certain nombre d’idées reçues. Il insiste également sur la nécessité de maintenir une distance critique suffisante par rapport à un domaine de recherche « prometteur ».

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L'ouverture sociale par le marché ? Sociologie de la captation des classes populaires à l'université d'Oxford

Article de Annabelle Allouch

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 58, n° 2, avril-juin 2017, pp. 233-266.

Mots clés : Ecole-Enseignement, Égalité des chances, Sélection, Établissement scolaire, Sociologie, Éducation, Classe sociale, Enseignement supérieur, Rite, Représentation sociale, Angleterre, Oxford

Initiés au début des années 2000, les dispositifs d'ouverture sociale de l'université d'Oxford cherchent à assurer la candidature d'un nombre plus élevé d'élèves issus de milieux modestes. À partir d'une approche inspirée par la sociologie des marchés, cet article illustre les modalités par lesquelles ces dispositifs tentent de coordonner une offre de formation élitiste et une demande de formation d'un public populaire. Le processus repose sur trois étapes : il segmente les publics en proposant une offre de formation à court terme, calibrée pour des élèves aux dispositions sociales et scolaires particulières ; il joue sur l'adaptation de l'offre d'Oxford aux dispositions sociales attendues des candidats, qui repose à la fois sur une neutralisation sociale des espaces et sur l'explicitation sur un ton personnel et ludique de l'offre de formation et de ses spécificités ; enfin, ce processus tente de minorer le rôle des enseignants dans le cadre de la construction des aspirations des élèves, soit en les limitant à un rôle d'encadrement matériel, soit en s'assurant de leur loyauté. Il s'agit alors moins de convertir les élèves à des codes sociaux particuliers que de jouer sur leurs dispositions actuelles afin qu'ils adhèrent à l'offre. Alors que l'approche par la socialisation est généralement mobilisée pour comprendre les effets sociaux de ces dispositifs sur les dispositions et les aspirations scolaires des élèves, l'approche par la captation éclaire un processus d'interaction entre un individu et une institution qui, précisément, ne relève pas d'une socialisation.

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La "douce science" des coups : la boxe comme paradigme d'une sociologie de la domination

Article de Jérôme Beauchez

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 58-1, janvier-mars 2017, pp. 97-120.

Mots clés : Lien social-Précarité, Sport de combat, Sociologie, Classe sociale, Discrimination, Racisme, Pouvoir, Ethnologie, VIRILITE, Genre

La boxe est loin de représenter un sujet mineur pour les sociologues et les ethnographes. en parcourant leurs travaux, cet article retrace l'histoire d'un objet sociologique dont les contours restaient à définir. Il montre que, au delà de leurs différences les manières de comprendre ou d'expliquer la condition du boxeur sont toutes traversées par une question centrale : celle de la domination.

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Les sociologues et le périurbain : découverte tardive, caractérisations mouvantes, controverses nourries

Article de Julien Damon, Hervé Marchal, Jean Marc Stébé

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 57-4, octobre-décembre 2016, pp. 619-639.

Mots clés : Territoire-Logement, Urbanisme, Urbanisation, Sociologie, Géographie, Aménagement du territoire, Économie, Population, Espace, Milieu urbain, Milieu rural

Les réalités désignées aujourd’hui par le terme périurbain ont leur part d’ancienneté. Le sujet n’est cependant devenu un thème explicite de recherche pour les sociologues que depuis les années 1980. Sous des définitions changeantes, en fonction des perspectives et des délimitations administratives, à partir d’approches variées, la sociologie identifie et étudie des territoires contrastés. Dialoguant avec d’autres disciplines, notamment la géographie, l’aménagement et l’économie, les sociologues contribuent à d’abondants débats sur la nature de ces espaces et sur les singularités des populations qui les habitent. Cette revue de littérature propose une introduction aux savoirs qui se sont accumulés et aux questions qui restent soulevées.

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L'approche par les capabilités au travail : usages et limites d'une économie politique en terre sociologique

Article de Samuel Julhe

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 57-2, avril-juin 2016, pp. 321-352.

Mots clés : Travail-Emploi, Courants de pensée en sciences humaines, Travail, Emploi, Sociologie, Capacité d'adaptation, Sciences humaines et sociales, Sen (Amartya)

Issue des travaux d’Amartya Sen, l’« approche par les capabilités » est aujourd’hui largement diffusée et mobilisée internationalement dans le domaine des sciences sociales, inspirant plusieurs centaines de contributions. Néanmoins, en dehors de quelques auteurs très identifiés, la sociologie francophone semble assez peu s’intéresser aux éventuels apports de l’œuvre senienne. Partant de l’analyse d’un corpus méthodiquement construit de textes académiques, cet article souhaite réaliser une mise en perspective des intérêts épistémologiques et empiriques de ce programme de recherche. Après une présentation de l’appareillage conceptuel produit par A. Sen, ainsi que des commentaires et controverses qu’il a pu soulever, tant du point de vue épistémologique que méthodologique, est observée la manière dont les chercheurs en sciences sociales mobilisent l’approche par les capabilités sur la thématique du travail et de l’emploi, thématique constituant l’un des points d’entrée de cette approche dans l’espace intellectuel francophone. Sont ainsi questionnées les façons dont les auteurs tentent, avec plus ou moins de succès, de dépasser ou de contourner certaines des limites de cette approche, et surtout de l’opérationnaliser à des fins de recherche empirique. Trois points fondamentaux, touchant aux notions de raisonnement contrefactuel, d’agency et de conversion, sont discutés spécifiquement car susceptibles de venir approfondir un questionnement sociologique relatif aux mondes du travail. À travers cette analyse de l’approche senienne, ce sont finalement les conditions de réception et d’usage des travaux de philosophie politique d’un économiste par des sociologues qui sont interrogées.

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