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Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 2, juin 2017, pp. 167-201.
Mots clés : Justice-Délinquance, Criminologie, Sociologie, Biologie, Recherche en sciences sociales, Analyse de contenu, Discours, Théorie, Courant de pensée, Justice, Criminalité, Déviance, Délinquance, Bourdieu (Pierre), Etat unis
Cet article analyse la criminologie biosociale états-unienne, domaine de recherche cristallisé dans les années 2000, à l’aune de la théorie du champ de Bourdieu. Mêlant variables biologiques et sociologiques, le mouvement biosocial propose une science du crime étendue aux comportement antisociaux. Criminologie controversée, elle est l’œuvre principale de chercheurs qui se trouvent dominés au sein d’un champ criminologique fortement marqué par la sociologie. Bien qu’hétérogène, ce courant de recherche est généralement identifié à une minorité bruyante d’universitaires issus de facultés de criminologie et de justice criminelle peu prestigieuses. Une analyse des discours et pratiques de cette minorité bruyante permet de mettre à jour toute une panoplie de stratégies plus ou moins subversives vis-à-vis de la socio-criminologie dominante et destinées à augmenter leur volume de capital scientifique et académique.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 213, juin 2016, pp. 66-83.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Recherche en sciences sociales, Féminisme, Terrain, Enquête, Subjectivité, Sociologue
Il existe en France peu de textes consacrés à l’enquête de terrain qui mobilisent la théorie féministe, et notamment l’épistémologie du positionnement (standpoint). Promouvant une science engagée contre l’invisibilisation de pans entiers du monde social, elle interroge les effets de l’autorité du savant sur la définition de l’objectivité scientifique. Fondée sur une pratique, la théorie féministe fournit aussi des outils pour appréhender concrètement la pluralité des rapports de domination qui structurent la relation d’enquête et sont inscrits dans le dispositif de terrain. Participant à traduire sur un plan méthodologique cette tradition théorique mal connue, l’article propose d’envisager le terrain comme procédant d’un regard socialement situé et inscrit dans des solidarités politiques, mettant ces solidarités à l’épreuve et visant à les nourrir par ses résultats.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 2, juin 2015, pp. 225-241.
Mots clés : Justice-Délinquance, Jeunesse-Adolescence, Atteinte aux biens, Sociologie, Recherche en sciences sociales, Délinquance juvénile, Criminologie
Sur la question du vandalisme, nous tâcherons de comprendre comment la sociologie de la déviance, et surtout la criminologie anglo-américaine et européenne, approche le phénomène, décrit le profil des transgresseurs, leurs contextes et leurs motivations...
Article de Francesca Vianello, Giuseppe Mosconi, Simone Santorso, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 2, juin 2015, pp. 129-208.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Sociologie, Détenu, Typologie, Catégorie socioprofessionnelle, Suicide, Recherche en sciences sociales, Socialisation, Immigration, Sanction pénale, Perception, Conditions de vie, Travail, Italie
Nous estimons qu’une analyse plus détaillée des processus de socialisation en prison, des dynamiques internes à la prison et, plus généralement, du rapport entre conditions de détention et transformations sociales peuvent nous apporter beaucoup pour la compréhension des changements de ces dernières années, sur la communauté carcérale mais aussi sur l’administration de la peine et, parfois, sur le rapport entre la prison et la société extérieure. Issus d’un séminaire sur « la recherche en prison » organisé par le Groupe européen de recherches sur les normativités (GERN), à l’Université de Padoue en octobre 2013, les articles de ce dossier tentent de faire les premiers pas dans cette direction...
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 1, pp. 99-121.
Mots clés : Peine de mort, Recherche en sciences sociales
La recherche sur l'effet dissuasif des peines donne lieu à une impressionnante production quantitative, souvent indigeste et discordante. Une exploration des équipes qui travaillent sur la corrélation exécutions-homicides permet d'identifier une « minorité bruyante » de recherches très favorable à la peine de mort. Connaître l'auteur d'un article dans ce domaine est un meilleur prédicteur des corrélations trouvées que le type de données utilisées. On découvre alors un profil de l'auteur qui a une proportion importante de résultats favorables à la peine de mort : il s'agit d'un économiste américain qui ne se présente pas comme spécialiste du crime et qui enseigne dans une faculté moins prestigieuse que celle où il a soutenu sa thèse, alors que les sociologues et les économistes des facultés hautement classés ont tendance à trouver des résultats plus proches d'un effet « zéro » de la peine de mort sur l'homicide.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 2, pp. 131-153.
Mots clés : Sanction, Sociologie, Concept, Épistémologie, Méthodologie, Recherche en sciences sociales, Analyse critique, DAEMS (TOM)
Cet article traite de quelques difficultés d'ordre conceptuel, épistémologique et méthodologique de la sociologie de la punition qui ressortent d'une lecture critique d'un ouvrage marquant de Tom Daems, Making Sense of Penal Change (2008). Ces difficultés font référence (i) au concept de punition et à l'emploi du schéma « causes/effets » ; (ii) à l'absence de différenciation entre explication et prédiction ; (iii) à la question de l'observation à court et à long terme et (iv) à l'emploi de la distinction entre explications unidimensionnelles et pluridimensionnelles. En conclusion, l'auteur se demande si une « position théorique pluraliste » est épistémologiquement possible.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 1, janvier-mars 2012, pp. 61-93.
Mots clés : Vote, Sociologie, Entretien, Groupe, Recherche en sciences sociales, Comportement politique, Influence sociale, Relation, Lien social, Environnement social
Distincts des focus groups comme des entretiens menés en face à face, les entretiens collectifs in situ n'ont pas encore trouvé leur place dans le répertoire des outils à la disposition des chercheurs en sciences sociales. A partir d'une expérience de recherche en sociologie électorale, notre objectif est ici de souligner la spécificité des données produites dans ce cadre et leur particulière adéquation à la prise en compte des déterminants contextuels des comportements individuels. Interrogés ensemble dans les espaces où ils ont l'habitude de se retrouver, les conjoints, les amis, les collègues, les voisins assument dans les entretiens collectifs des comportements politiques qu'ils taisent dans d'autres situations d'enquête. Mais ils donnent aussi et surtout à voir les relations qu'ils entretiennent entre eux et les processus d'influence, de pression, d'entraînement électoral qu'elles peuvent alimenter. On dispose donc là d'un instrument adapté à la compréhension de ce que recouvre notamment, aujourd'hui, la dimension collective de l'acte de vote.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 1, janvier-mars 2012, pp. 95-115.
Mots clés : Art, Sociologie, Recherche en sciences sociales, Objet de recherche, Théorie, Création, Classe sociale, Emploi, Inégalité, CAPITAL SOCIAL, MENGER (PIERRE MICHEL)
Talent, création, créativité, génie : ces phénomènes rares ont traditionnellement représenté des énigmes pour les sciences sociales. Le lexique du don, de l'inspiration et de la singularité attaché à l'art a même longtemps servi de repoussoir pour la sociologie, qu'elle se définisse avant tout comme science des forces collectives ou bien qu'elle épouse, au contraire, une axiomatique de l'intérêt. Pierre-Michel Menger a construit une orientation scientifique qui prend à contre-pied ces lieux communs de la discipline. Il a fait le pari que l'étude des univers artistiques permettrait de renouveler les sciences sociales (et l'économie), et qu'elle livrerait peut-être des enseignements nouveaux - moins accessibles par d'autres terrains - sur les sociétés et les individus. Avec Le travail créateur, les étapes décisives de ce pari sont désormais regroupées (Menger, 2009). L'ouvrage rassemble en effet, à travers treize chapitres, des articles publiés entre 1989 et 2004, retravaillés pour certains, ainsi qu'un essai inédit de plus de cent trente pages qui, à lui seul, aurait pu constituer un petit livre...
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 1, janvier-mars 2012, pp. 117-126.
Mots clés : Art, Sociologie, Recherche en sciences sociales, Objet de recherche, Théorie, Création, Classe sociale, Emploi, Inégalité, CAPITAL SOCIAL, JEANPIERRE (LAURENT)
Dans l'examen critique ample et précis auquel il soumet mon Travail créateur, Laurent Jeanpierre m'invite à préciser certains points, demande plus de preuves empiriques sur d'autres, et discute la valeur opératoire de certains des concepts que j'ai mis en avant pour explorer la dynamique des inégalités dans les mondes de création.