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Pour le centre de santé communautaire de Toulouse, la pandémie de Covid et le premier confinement qui lui est associé sont une épreuve pour ses salariés et usagers, dont les déterminants sociaux de santé sont gravement compromis. Une de ses médiatrices en témoigne. Elle insiste, d’une part, sur les contraintes inhérentes aux conditions de travail en santé à distance et, d’autre part, sur les peurs et la faim générées par la période traversée dans la douleur. Enfin, elle termine en condamnant les confusions entretenues entre santé publique et ordre public.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2022, pp. 37-59.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Accompagnement social, Hôtel social, Organisation du travail, Travailleur social, Entretien, Reconnaissance, Accueil d'urgence, Enquête, Plateforme, Rythme, Intervention à domicile, Intimité, Aménagement du temps, Isolement
À partir d’une recherche doctorale, cet article aborde les liens entre les évolutions organisationnelles dans le secteur social et le malaise ressenti par les professionnelles de l’accompagnement social. À partir d’une enquête ethnographique sur une plateforme d’accompagnement social à l’hôtel francilienne, il démontre d’abord comment le déplacement régulier des équipes, couplé aux demandes de restitution d’activité donne lieu à la multiplication des sources d’intensité du travail (demandes extérieures, pressions hiérarchiques, désorganisation temporelle de l’activité, tensions avec le public). Dans un deuxième temps, l’analyse se porte sur les conséquences de ces évolutions organisationnelles sur le vécu du travail. On montre comment le contexte hôtelier affaiblit le sens des accompagnements sociaux et conduit les travailleuses sociales à réaliser des tâches qui leur sont déléguées par divers partenaires du dispositif d’hébergement, créant un sentiment de dévalorisation de leur position. Enfin, dans le contexte de crise sanitaire, les modalités d’intervention font émerger la question de la fragilisation du collectif de travail et de son caractère potentiellement durable.
Paru dans la revue Empan, n° 128, décembre 2022, pp. 159-164.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travailleur social, Mineur non accompagné, Insertion professionnelle, Psychologie, Précarité, Emploi, RSA, ASE, Entreprise, Lewin (Kurt)
Face à un marché de l’emploi sélectif entraînant des « sorties sèches » de leurs publics en fin de suivi, les acteurs du social et de l’insertion cherchent à forcer les portes des entreprises, initiative renforcée avec la venue de mineurs migrants sur nos territoires dont la demande impérative est de travailler. Le recours à des modèles inspirés de la psychologie sociale semble utile pour ces professionnels. Avec lucidité, les bénéficiaires du dispositif rsa incitent les représentants de ces deux métiers à s’associer pour contribuer à leur remise en jeu économique.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2022, pp. 203-211.
Mots clés : Travail social : Métiers, Non-recours, Invisibilité sociale, Accès aux droits, Terrain, Travailleur social, Référentiel, Intervention sociale, Éthique, Rencontre, Relation d'aide, Confiance, Urgence sociale, Relation travailleur social-usager, Accompagnement
Ce contrepoint fait suite à la publication dans le n° 2022-2 de la RFAS de l’article « Les professionnels du médico-social en déplacement : enjeux de disponibilité et de construction partenariale à partir de deux équipes mobiles régionales ».
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 3, septembre 2022, pp. 163-183.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Temps, Thérapie familiale, Famille, Stade de développement, Jeune enfant, Identité, Attachement, Approche systémique, Histoire familiale, Adolescent, Rythme, Société, Thérapeute, Travailleur social, Environnement
Le temps, avec l’espace, structure l’environnement dans lequel se déploie notre existence. Dans sa dimension psychique, le temps relève d’une construction qui ne peut se faire que dans la rencontre avec le temps des autres. Ainsi sont examinées les caractéristiques de cette construction individuelle et ses variations tributaires de la dimension sociale du temps, et plus encore de l’expérience du temps vécu en famille ainsi que de l’histoire familiale et du cycle de vie de la famille. Les professionnels doivent pouvoir tenir compte de ces différents aspects et réfléchir à la temporalité spécifique de leurs actions, qu’elles se situent dans l’exercice de leurs techniques ou dans l’organisation gestionnaire de leur travail. Au bout du compte, il s’agit toujours de prendre le temps de réfléchir au temps quand on a le souci d’un travail adapté au repérage de dysfonctionnalités relationnelles incluant de possibles dérégulations temporelles.
La crise sanitaire de 2020 a révélé des mécanismes psychiques et sociétaux de nature adaptative, convoquant une forme d’endurance psychique inédite. Confinés de la première heure, professionnels en première ligne déplacés dans un autre établissement médico-social à qui ont été assignées de nouvelles fonctions, prérogatives ou tâches, cantonnés chez eux en télétravail, culpabilisés de ne pouvoir se sentir utiles, etc. : la multiplicité de situations a occasionné récits, témoignages et points de vue contrastés, mâtinés d’affects profonds.
Derrière les mots se logent à bas bruit les angoisses existentielles de tout un chacun ainsi que des étapes-clés du retentissement de la pandémie sur les mentalités : sidération, adaptation réactionnelle, résilience, sur-adaptation, atteinte des idéaux professionnels. Le verbatim des propos recueillis lors de divers dispositifs d’écoute esquisse un début de cartographie des préoccupations, sentiments et affects des professionnels du secteur médico-social durant les différentes phases de cette période inédite.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 51-64.
Mots clés : Travail social : Métiers, Établissement social et médicosocial, Travailleur social, Pratique professionnelle, Gestion, Crise, Direction, Foyer de vie, MAS, Foyer d'accueil médicalisé, ESAT, IME, Épidémie, Expérience, Confinement
Cet article présente des réflexions relatives aux effets de la gestion institutionnelle du confinement par une direction générale d’une association départementale. Il montre comment des représentations négatives ont pu se construire très rapidement à la suite des mesures singulières que la direction générale de l’association a prises pour gérer les conséquences du premier confinement. Les établissements du pôle « Hébergement » (foyers, FAM et MAS) se sont retrouvés, du fait du confinement des personnes qu’ils accueillent, dans un déficit de professionnels pour maintenir la continuité des activités. Pour pallier ce déficit, une cellule dite de recrutement a été instaurée par la direction générale afin d’affecter des professionnels des établissements du pôle « Accompagnement et insertion » (IME et ESAT) vers les établissements du pôle « Hébergement ». Les modalités effectives avec lesquelles les affectations ont été arrêtées ont généré chez les professionnels des épreuves concrètes qui, pour les uns comme pour les autres, se sont révélées insatisfaisantes. L’article montre en quoi les représentations sur la gestion institutionnelle de la crise sanitaire sont à considérer comme des constructions socio-cognitives contingentes liées aux expériences vécues par les différents professionnels dans le contexte de l’application des mesures du premier confinement.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 37-49.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travailleur social, Institution, Crise, Épidémie, Pratique professionnelle, Relation travailleur social-usager, Care, Abandon, Personne handicapée, Personne âgée, SDF, Vulnérabilité, Éthique, Déontologie, Technologie numérique, Télétravail, Confinement, HCTS (Haut conseil du travail social)
Cet article vise à identifier les tensions vécues par les travailleurs sociaux confrontés à des mesures sanitaires imposées, à des institutions dans un premier temps démunies, et à des personnes en grande souffrance « oubliées » par les autorités. Une fois ces tensions identifiées, il sera utile de tenter de comprendre comment les professionnels de l’aide et du soin ont pu s’organiser et s’adapter face à cette nouvelle réalité.
De multiples exemples montrent que des pratiques de travail social ont ainsi pu être « réinventées » : aujourd’hui, l’importance de « l’aller vers », la nécessité de prendre en compte la situation de la personne ou du groupe dans sa globalité, de recentrer l’action des professionnels vers leur cœur de métier et de leur laisser prendre des initiatives apparaissent comme des évidences aux auteurs du rapport du Haut Conseil du travail social qui traite de l’impact de la crise sanitaire sur les organisations et les pratiques professionnelles des travailleurs sociaux. Si ces points sont partagés, il est loin d’être certain qu’ils soient tous mis en œuvre à l’avenir. En effet, si après le premier confinement de mars et avril 2020 nombreux étaient ceux qui parlaient du monde d’après forcément différent, beaucoup aujourd’hui souhaitent plutôt revenir au monde d’avant. Cela pose la question de savoir ce que sera demain le travail social.
Paru dans la revue Empan, n° 125, mars 2022, pp. 100-107.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, SDF, Éducateur de rue, Errance, Rencontre, Échec, Habitat, Témoignage, Travailleur social, Accompagnement social
À partir de plus de vingt années passées dans la rue à accompagner les SDF, l’auteur rend compte d’un vécu de travailleur social en prise avec eux. Il tente de rendre compte de l’expérience impossible de la rencontre avec ce public et de comprendre comment l’errance marque chacun de façon spécifique et indélébile. L’évolution de la société modifie considérablement le public à la rue. Mais cette fonction lui semble bien mal reconnue et peu comprise.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 16, 2022-1, pp. 241-261.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Hébergement, Hébergement temporaire, Logement, Précarité, Adulte en difficulté, Contrôle social, Norme, Norme sociale, Déviance, Travailleur social, Travail social, Posture professionnelle, Identité professionnelle, Contrainte, Responsabilité, Responsabilité juridique, Conflit, Éthique, Déontologie
Cet article porte sur les responsables de résidences très sociales, entendons des responsables de structures locatives destinées à des individus et familles très modestes qui ne sont pas intégrés dans le logement social « traditionnel ». Le propos souligne les tensions relatives au métier en dégageant plus précisément divers formats et cadres d’appréhension de la réalité dans lesquels les agents de terrain ici concernés sont engagés d’une façon ou d’une autre. Ce faisant, il s’agit d’identifier diverses formes de contrôle (gestionnaire, discrétionnaire, sécuritaire…) qui ponctuent les journées de professionnels à la fois proches et éloignés aussi bien de « leurs » résidents que de leur institution d’appartenance ; d’où des logiques de singularisation et d’encastrement biographique destinées à faire face aux contingences et autres urgences quotidiennes.