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L’accueil de l’adolescent et de ses parents pour une hospitalisation se fait le plus souvent à partir des urgences pédiatriques. Ce contexte anxiogène est fréquemment majoré par les motifs conduisant à l’hospitalisation : symptômes inexpliqués, crise suicidaire, dénutrition sévère, etc. Cet accueil, en exerçant un travail d’alliance et une délégation de soins, est essentiel à la réussite du projet de soins.
Paru dans la revue Perspectives psy, vol. 60, n° 1, janvier-mars 2021, pp. 79-86.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Art-thérapie, Médiation, Vidéo
Le développement des technologies numériques au XXIe siècle engendre à la fois des bouleversements dans les champs cinématographique et audiovisuel, et dans le domaine psychanalytique. L’individu peut s’emparer de ces outils à notre époque, pour témoigner de son existence, et tenter d’inscrire son histoire personnelle, parfois intime, dans une histoire humaine globalisée. Dans un contexte où les images s’échangent à grande vitesse, en renseignant sans trêve toutes les crises qui agitent le monde, chaque sujet cherche à s’approprier sa propre histoire, et sa place parmi les autres. Donner un sens personnel à son existence serait aussi indispensable que complexe pour les sujets rescapés d’une histoire traumatique collective. Le travail psychique nécessaire pour y parvenir pourrait alors être soutenu par les qualités artistiques et techniques du film et par un accompagnement art-thérapique adapté. En s’appuyant sur un travail de médiation artistique réalisé avec deux jeunes femmes rescapées du Bataclan, l’auteure tente de montrer quelles sont les spécificités de la création vidéo et de son accompagnement dans le champ art-thérapique et en quoi ceux-ci favoriseraient une reconstruction personnelle.
Dossier composé de 4 articles :
- Du trauma au traumatisme organisateur : jeux de reflets transféro/contre-transférentiels
- Traumatisme et névrose de l'adolescence
- Le masochisme : un destin du traumatisme à l'adolescence ?
- (Re)naître à la vie après un viol
Article de Elodie Gilliot, Sarah Jones, Nicolas Chambon, et al.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2021, pp. 189-210.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Handicap psychique, Rétablissement, Reconnaissance, Psychiatrie, Législation, Empowerment, Stigmatisation, Image de soi, Intégration, Pair aidant
Cet article propose de documenter comment la perspective novatrice du concept de rétablissement se déploie aujourd’hui dans le champ du handicap, que ce soit dans une perspective de recherche, de soutien ou d’existence, thématisant sur ces différents plans la question de la reconnaissance. Il s’appuie sur les données recueillies au sein d’une recherche mixte (quantitative et qualitative) pluridisciplinaire (sciences humaines, sociales et médicales) destinée à explorer les parcours et facteurs de rétablissement des personnes vivant avec des troubles psychiatriques sévères, ciblant parmi cette étude les personnes ayant choisi d’évoquer la reconnaissance de leur handicap et les impacts associés. Après avoir situé le principe de rétablissement et quelques-uns de ses apports dans les conceptions et pratiques de la santé mentale, une réflexion, pour partie expérientielle, est proposée sur les différentes étapes que peuvent être amenées à traverser les personnes concernées par un handicap psychique, tant pour se reconnaître elles-mêmes que pour être reconnues. Une dernière partie explore la manière dont les diverses formes de reconnaissance du handicap (sociale, administrative, psychique…) peuvent soutenir, ou au contraire entraver, le pouvoir d’agir des personnes qui œuvrent en direction d’un mieux-être personnel, leur rétablissement.
L’auteure nous propose son cheminement de pensée sur l’évolution de la médecine en général et de la psychiatrie de l’enfant en particulier. Sa réflexion s’appuie sur ses dernières expériences professionnelles vécues en Guyane, lors de ses activités au CH de Cayenne dans un CMP et lors de missions en pays amérindien sur le fleuve Oyapock, puis dans un IME pour jeunes autistes. Dans sa conclusion, elle ouvre un champ autour des médecines quantiques et chamaniques.
La création d’un jardin partagé au sein d’un hôpital psychiatrique permet de greffer un lieu de rencontres sur les espaces de consultation, d’offrir des opportunités de circulation qui ne soient pas des déambulations, et de redonner de la vie à des espaces de soins qui, malgré eux, couraient le risque d’être des lieux « mort-nés ».
Paru dans la revue Empan, n° 121, mars 2021, pp. 94-101.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Hospitalisation, Psychiatrie infantile, Image de soi, Créativité, Équipe pluridisciplinaire, Confiance, Souffrance psychique, Approche clinique, Psychologie, Écriture, Relation soignant-soigné, Vie quotidienne
Parce qu’ils participent à la renaissance d’un sentiment de sécurité, les petits riens redonnent confiance aux enfants accueillis en service d’hospitalisation pédopsychiatrique et les accompagnent dans la reconstruction de l’image de soi.
Cet article décrit le fonctionnement d’une équipe pluridisciplinaire de pédopsychiatrie dans l’accompagnement d’adolescents hospitalisés pour anorexie mentale sévère. Laissant tomber le contrat de poids au profit d’un « contrat moral », notre modèle de prise en charge invite le patient et le soignant à faire l’expérience d’une rencontre intersubjective hédoniste nécessaire pour dépasser les illusions et les dénis communs. Nous verrons comment notre positionnement, libéré de certaines « contraintes » et « privations », permet aux adolescents dits anorexiques d’accepter un retour de l’ordre naturel des choses dans la sécurité et le plaisir.
Article de Mélanie Maillot Collet, Carolina Baeza Velasco
Paru dans la revue Devenir, vol. 33, n° 3, 2021, pp. 209-220.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Auxiliaire de puériculture, État dépressif, Éducateur de jeunes enfants, Symptôme, Reconnaissance, Travail
Dans les établissements d’accueil du jeune enfant, les auxiliaires de puériculture (AP) et les éducatrices de jeunes enfants (EJE) ont pour rôle l’accompagnement des enfants dans leur développement. Ces métiers, majoritairement effectués par des femmes, sont peu reconnus tant par les parents que par la société. Cette recherche a eu pour objectif d’explorer la relation entre la reconnaissance au travail et la symptomatologie anxiodépressive chez les professionnelles de la petite enfance et de comparer ces variables entre les AP et les EJE. Cinquante et un AP et soixante-deux EJE ont répondu aux autoquestionnaires évaluant le sentiment de reconnaissance au travail, l’anxiété et la dépression. Les résultats ont montré des corrélations positives et fortes entre le manque de reconnaissance au travail et la symptomatologie anxiodépressive. Aucune différence n’a été observée entre les AP et les EJE concernant ces variables. Cependant, ces deux groupes de professionnelles présentaient un sentiment de faible reconnaissance au travail ainsi que des niveaux d’anxiété élevés. Cette recherche procure une ébauche de réflexion sur ces métiers, nécessitant des pistes d’actions empreintes de reconnaissance et favorisant la santé psychique des professionnelles de la petite enfance.
Paru dans la revue Devenir, vol. 33, n° 3, 2021, pp. 241-257.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Trouble du comportement alimentaire, Précocité, Attachement, Thérapie
Après une période d’alimentation parentérale prolongée, il peut être extrêmement difficile de reprendre l’alimentation orale chez un enfant. Nous rapportons le traitement plurimodal d’une fillette nourrie exclusivement depuis la période néonatale jusqu’à l’âge de 7 ans par une alimentation synthétique, délivrée par une sonde de gastrostomie. Trois axes thérapeutiques ont été utilisés au cours de ce traitement : un axe psychopharmacologique, un axe psychoéducatif et surtout un axe relationnel et affectif, issu de la clinique de l’attachement, et qui représente la base sur laquelle s’appuient les deux premiers axes. Le développement d’une relation d’attachement exclusif à une soignante a permis le début d’une alimentation orale autonome. Ceci s’est accompagné d’une reprise évolutive durable dans les autres secteurs du développement neuropsychologique et affectif de l’enfant, avec une régression quasi complète de la symptomatologie d’allure autistique initiale.