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Les résultats présentés dans ce texte proviennent du projet Chez-soi (de type Housing First) qui s’est déroulé dans cinq villes canadiennes. L’auteur était co-chercheur principal à Montréal et responsable de l’analyse des entrevues narratives effectuées avec un échantillon de 469 participants (au début du projet, à 18 mois et à 48 mois, un an après la fin du projet comme tel). L’analyse des entrevues fait ressortir l’impact de la participation aux groupes expérimentaux du point de vue de membres de ces groupes, comparativement aux groupes témoins. Ressort de l’analyse, entre autres, l’importance de la dimension relationnelle du bien-être – le sentiment d’« exister » aux yeux des autres en tant que personne à part entière – tout autant que l’amélioration des conditions matérielles de vie. Cette expérience positive caractérise surtout les hommes adultes qui n’ont pas de besoins élevés sur le plan de la santé mentale. Pour les femmes – le tiers des participants –, la participation aux groupes expérimentaux est loin d’être aussi concluante, plusieurs se retrouvant dans la même situation de vulnérabilité à la violence et à l’abus de la part des hommes qu’elles ont connus tout au long de leur parcours de vie.
Partant du constat que les représentations d’une maladie influent sur la prise en charge que les médecins en proposent, une équipe de recherche multidisciplinaire s’est intéressée aux représentations et à la prise en charge de la dépression chronique par les médecins généralistes, au moyen de focus groups. Dans un premier temps, nous présentons les types de patients qui sont décrits par les médecins généralistes lorsqu’est évoquée la dépression chronique. Dans un second temps, nous nous intéressons aux savoir-faire et aux savoir-être qui sont déployés par les généralistes pour faire face à ces situations complexes. Enfin, nous interrogeons la place qu’occupent les antidépresseurs dans la prise en charge de cette maladie. Il apparaît que la prise en charge proposée par les généralistes relève davantage d’un cadre conceptuel de médecine générale – qui pourrait s’appliquer à différents troubles psychiques ou psychosomatiques – que d’une compréhension spécifique de la dépression chronique.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3077, 28 septembre 2018, pp. 6-8.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Jeunesse-Adolescence, Santé mentale, Psychiatrie, Adolescent, Enfant, Financement, Établissement social et médicosocial, Droit, Ressources humaines
Du 19 au 21 septembre, Paris accueillait la 22e conférence annuelle du réseau européen des défenseurs des enfants (Enoc) sur le thème « Droits de l’enfant et bien-être, promouvoir la santé mentale ». A cette occasion, le réseau a publié un rapport sur le sujet et des recommandations afin d’améliorer la qualité des soins et de l’accompagnement.
Les trente-sept mesures de la feuille de route sur la santé mentale visent à "changer le regard" sur ce sujet et sur les personnes atteintes de troubles psychiques. Ce plan parviendra-t-il à améliorer leur situation et à faire travailler ensemble les acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux de l'accompagnement ?
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3068, 6 juillet 2018, p. 15.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychiatrie, Santé mentale, Bien-être, Conditions de vie, Insertion sociale, Handicap psychique, Budget
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a présenté, jeudi 28 juin, sa feuille de route pour « changer le regard sur la santé mentale et les personnes atteintes de troubles psychiques ». 37 mesures déclinées en trois grands axes d’intervention, qui sont loin de faire l’unanimité.
Nous proposons de revenir dans cet article sur quelques enjeux du travail dans le contexte des troubles psychotiques, en nous tournant plus particulièrement sur la question des bénéfices du travail. Nous questionnerons en premier lieu le rôle crucial que peut être amener à jouer l'activité professionnelle dans la relance du processus de "quotidianisation", souvent altéré dans les troubles psychotiques. Nous reviendrons par ailleurs sur d'autres bénéfices potentiel du travail et notamment son rôle de médiation sur le plan relationnel ainsi que sa fonction d'ancrage dans la réalité.
Il arrive qu’au cours des soins, les professionnels immobilisent un patient. Les situations concernées sont très diverses, pourtant, nombreuses sont celles qui soulèvent des interrogations dans le débat public ou parmi les professionnels, notamment dans le champ de la santé mentale.
Paru dans la revue Direction(s), n° 165, juin 2018, pp. 20-27.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Santé mentale, Politique sanitaire, Handicap psychique, Souffrance psychique, Coordination des services sociaux, Accompagnement, EHPAD, GEM, Professionnalisation, Psychose, Psychiatrie
Reconnu comme un acteur à part entière de la politique de santé mentale, le secteur social et médico-social accompagne de plus en plus de personnes souffrant de troubles psychiques. Malgré des difficultés prégnantes, il multiplie les initiatives afin de répondre à cet enjeu de société majeur. La solution ? Désenclaver les institutions et les pratiques. Au bénéfice de tous les publics, et de tous les parcours.
Paru dans la revue Lien social, n° 1227, 17 au 30 avril 2018, pp. 18-19.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Concept, Psychiatrie, SDF, Squat, Santé mentale, Politique sanitaire, Innovation sociale, Guérison, Réinsertion sociale, Médecins du Monde, Un chez soi d'abord, Logement d'abord, Marseille, Etats Unis
Vincent Girard se présente comme rugbyman, il est aussi psychiatre. En 2005, il a importé des États-Unis la pratique du rétablissement en faisant de Marseille son terrain d'expérimentation.
Ce livre analyse le chemin parcouru par les intéressés eux-mêmes entre la disqualification des « fous » et la prise de parole des « usagers » afin d’éclairer les concepts en œuvre dans le mouvement d’émancipation des personnes en souffrance psychique.
Peut-on considérer les fous, non plus comme des personnes à part, mais comme des personnes à part entière ? En interrogeant les concepts dans une démarche étayée tant par la recherche philosophique et historique que par la parole des intéressés, l’ouvrage s’inscrit dans le mouvement des mad-studies qui reste, en France, à développer. Si la disqualification a longtemps été le sort des « fous », comment la comprendre pour mieux la contester ?