Documentation sociale

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Citoyenneté et religion : une perspective britannique

Article de Tom Storrie

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 47, 2018, pp. 89-104.

Mots clés : Religion, Société, Législation, Parti politique, Intégrisme, Interculturel, Citoyenneté, Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord

Pour discuter la double problématique de citoyenneté et religion, l’auteur pose un regard rétrospectif sur son trajet de vie depuis les années 1930 ; il indique les événements qui lui semblent personnellement pertinents, en évoquant des phénomènes britanniques, culturels et historiques. Il identifie deux phases : d’abord le mouvement lent de dilution de l’hégémonie chrétienne qui, à partir de la Deuxième Guerre mondiale, a fait place à la modernisation industrielle, aux nouvelles politiques des droits humains et aux mouvements socio-culturels comme l’anti-sexisme, l’antiracisme et le féminisme ; ils donnent naissance à une nouvelle citoyenneté modernisante qui s’étend au-delà des frontières des États-nations et embrasse l’Union européenne. Deuxièmement, l’irruption de l’affaire Salman Rushdie a annoncé le retour des religions fondamentalistes et agressives au centre des tensions socio-politico-culturelles au niveau global. Les religions ont leur place dans l’espace public, mais dans un cadre étatique laïque.

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La France et la religion : comment peut-on être musulman ?

Article de Bruno Michon

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 47, 2018, pp. 77-88.

Mots clés : Biographie, Religion, Laïcité, Radicalisation, Sociologie, Expertise, Islam

À partir de son expérience personnelle et professionnelle, l’auteur propose une réflexion générale sur le rapport que la France entretient avec l’islam. Cette réflexion autour du tabou français de la religion, permet à l’auteur d’aborder la place du chercheur et de l’expert dans l’arène publique.

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Citoyennetés, laïcités et religions, un "triangle" en permanence sous tension

Article de Maurice Blanc

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 47, 2018, pp. 61-76.

Mots clés : Biographie, Religion, Citoyenneté, Laïcité, Motivation

Je suis né dans une famille divisée par la religion catholique : d’un côté, une vision ritualiste et individualiste, de l’autre, une vision sociale. J’ai choisi un catholicisme social, coopérant avec des non-chrétiens et m’opposant à la droite catholique. Les discours sur les valeurs sont secondaires pour moi, l’épreuve de vérité est leur mise en pratique concrète. Je me suis éloigné des religions (y compris celle de la laïcité), passant d’une vision sociale à une vision politique : il faut agir sur les causes structurelles des défaillances du système social.
Dans la vie quotidienne, la citoyenneté active admet les religions dans le débat politique, mais dans une stricte égalité avec les autres participant(e)s. Dans cette laïcité inclusive, « la loi de Dieu » est soumise à la loi de l’ensemble des hommes et des femmes. Cette dernière s’élabore collectivement, en faisant des compromis sans compromission pour parvenir au bien commun. Ce processus de transaction sociale vise, sans supprimer la tension, à concilier les valeurs et les intérêts de tous.

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Citizenship in question : a minority perspective on Palestine

Article de Julia Droeber

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 47, 2018, pp. 49-59.

Mots clés : Citoyenneté, Minorité culturelle, Démocratie, Religion, Palestine

J’examine dans ce texte si la citoyenneté, telle que je l’ai observée en Palestine, est de nature inclusive ou exclusive. J’interroge d’abord la définition et la nature de la citoyenneté, à partir de mes expériences comme « étrangère » de longue date, membre d’une communauté religieuse minoritaire. Mes observations personnelles confirment la vision savante de la citoyenneté comme un concept qui ne peut être défini qu’en lien avec sa mise en pratique. Les définitions concises et bien tranchées de la citoyenneté sont éloignées de la complication des pratiques et des notions de citoyenneté observables sur le terrain.
Dans le cas de la Palestine, la citoyenneté n’est pas rattachée à un État existant aujourd’hui. Je propose quelques réflexions sur le projet de citoyenneté palestinienne dans la perspective de l’établissement de cet État, dans un avenir plus ou moins proche. Je commence par la représentation fausse de la citoyenneté – mais fréquente parmi les gens que j’ai rencontrés, en Palestine et ailleurs – d’une citoyenneté qui accorde des droits, mais pas de devoirs. C’est évidemment un obstacle majeur au bon fonctionnement d’une citoyenneté palestinienne, puisque la majorité semble plus intéressée par ce qu’elle pourrait recevoir que par ce qu’elle pourrait donner à cette communauté des citoyens.
Une citoyenneté inclusive et dialogique – la forme de citoyenneté que je souhaite – devrait nécessairement fournir à tous un espace commun et l’égalité des chances, indépendamment du genre, de l’ethnicité, de la classe sociale ou de la religion. C’est indissociable d’un ordre démocratique. Le genre et la religion sont particulièrement importants, même si les relations de genre ne sont pas l’interrogation centrale dans ce dossier. Sur la religion, quelques remarques préalables sont nécessaires. Les musulmans sunnites forment la majorité de la population de la rive occidentale (West Bank) du Jourdain. La majorité des décideurs économiques et politiques en Palestine fait partie de cette majorité musulmane. Ceci veut dire que, selon toute probabilité, elle sera en mesure de définir à quoi ressemblera la future citoyenneté. En d’autres termes, les droits de la citoyenneté des minorités religieuses en Palestine dépendront de la bonne volonté de la majorité sunnite.
Actuellement, la politique et les sentiments nationalistes renforcent des passions profondes dans la population, ce qui passe avant tout débat sur la citoyenneté. Comme les Palestiniens ne disposent pas de leur propre pays, la lutte nationaliste pour l’indépendance passe avant toute réflexion sur les droits et les devoirs des citoyens demain. Le discours nationaliste définit aussi la place et le rôle des minorités religieuses en Palestine. Le combat nationaliste a été mené dans des termes inclusifs : quiconque se définit comme « Palestinien » était dans l’obligation de participer à la lutte, indépendamment des divisions religieuses, ethniques et de classe. Mais ce combat s’est peu à peu « islamisé », la Palestine étant souvent dénommée « Palestine musulmane » (falastiin al-muslima). Cette nouvelle rhétorique a pour effet d’exclure du combat les membres des minorités religieuses (chrétiens et samaritains). De plus en plus, les minorités religieuses sont accusées d’être une « cinquième colonne » et de trahir la cause palestinienne.
Les modérés (vraisemblablement la majorité des musulmans palestiniens) sont très fiers de la coexistence pacifique entre musulmans, chrétiens et samaritains ; par contre, les fondamentalistes – sur le plan politique ou sur celui de la vie quotidienne – ont beaucoup de mal à imaginer une Palestine multireligieuse et/ou multiculturelle. Jusqu’à maintenant, les Palestiniens sont unis par un « ennemi » commun, l’occupant israélien. Si, à l’avenir, cette occupation devait disparaître et si la création d’un État palestinien exigeait un régime de citoyenneté qui succède aux pratiques et sentiments nationalistes, il n’est pas du tout sûr que cette citoyenneté soit inclusive et dialogique.

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Les Algériennes, citoyennes à part entière ?

Article de Chérifa Bouatta

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 47, 2018, pp. 33-48.

Mots clés : Femme, Statut, Citoyenneté, Féminisme, Vie politique, Intégrisme, Algérie

Ce texte rend compte des luttes menées par les féministes algériennes en vue d’obtenir des lois égalitaires. Le Code de la famille – promulgué en 1984 – attribue un statut inférieur aux femmes. À travers leurs associations, les féministes algériennes rejettent ce code en s’appuyant sur la Constitution algérienne qui stipule l’égalité entre tous les citoyens et les droits universels. Ce combat est mené contre le régime algérien et contre les islamistes qui revendiquent des lois inspirées de la chari’a. Être citoyenne, c’est revendiquer les mêmes droits pour les femmes et les hommes, dans un État de droit qui promeut la justice sociale, l’égalité devant le droit et l’indépendance de la justice.

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La citoyenneté fragmentée

Article de Bilal Shafei

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 47, 2018, pp. 21-31.

Mots clés : Citoyenneté, Témoignage, Discrimination, Identité, Religion, Laïcité, Science politique, Palestine, Jordanie, Israël

Ce texte montre d’abord la complexité des images mentales véhiculées au Proche-Orient par les termes : citoyenneté, citoyen et laïcité ; puis leur influence sur la vie des Palestiniens à travers 50 ans de changements progressifs ; enfin le rôle de la religion dans ces transmutations. Nous élaborons finalement une nouvelle approche de ces concepts, basée sur le respect de la diversité ethnique, sociale, culturelle et religieuse des peuples de la région.

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Ce que la loi fait aux victimes. Construction de la figure de la "femme-victime" par la loi contre la violence de genre en Espagne

Article de Gabriel Gatti, Maria Martinez, Sandrine Revet

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 45, 2017, pp. 125-138.

Mots clés : Justice-Délinquance, Loi, Violence, Genre, Femme, Victime, Justice, Tribunal, Distance, Parole, Espagne

En Espagne, en 2004 la loi organique dite « des mesures de protection intégrale contre la violence de genre » (LOIVG) est votée. Cet article, basé sur une enquête qualitative dans l’espace judiciaire créé par cette loi, explore comment sa mise en œuvre, dans ses dimensions spectaculaires et dans ses dimensions les plus banales et ordinaires, contribue à la production d’un nouveau personnage sur la scène sociale espagnole, celui de la « femme-victime ». Cette recherche s’inscrit dans un cadre plus vaste, qui s’intéresse aux mouvements récents de transformation de l’espace social des victimes en Espagne. Un espace traversé aujourd’hui par un double mouvement : il inclut toujours plus de sujets, et il s’administre et se normalise toujours plus.

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Processus transactionnels et doctorat par la validation des acquis de l'expérience. Enseignements d'une démarche expérimentale dans le champ de l'architecture

Article de Pascal Lafont, Marcel Pariat

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 45, 2017, pp. 93-105.

Mots clés : Ecole-Enseignement, Enseignement supérieur, Diplôme, VAE, Expérience

La VAE ouvre la possibilité de certifier des résultats d’apprentissage acquis dans des périmètres non formels d’éducation et de formation par l’obtention de certifications. Dans le cadre du doctorat par VAE, lorsque les institutions d’enseignement supérieur se positionnent en faveur du développement de ce dispositif, elles sont soumises à l’application d’un double cadre juridique qui relève des décrets d’application de la loi de modernisation sociale de 2002 et de la réglementation relative à la formation doctorale. Des compromis pratiques qui permettent la coopération apparaissent au fil des négociations et des prises de décisions institutionnelles. Une lecture analytique permet de mettre en exergue les représentations et les clivages entre les acteurs concernés, tout autant que de démontrer l’hypothèse selon laquelle si les processus transactionnels constituent un vecteur de développement du dispositif VAE au niveau doctoral c’est parce qu’ils permettent de surmonter les obstacles issus des tensions conflictuelles entre acteurs.

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La transaction sociale : un entremêlement des registres de l'émotionnel et du rationnel

Article de Jean Foucart

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 45, 2017, pp. 77-91.

Mots clés : Émotion, Théorie, Affectivité, Coordination

Le statut du corps et le rapport aux objets apparaissent bien souvent comme secondaires dans l’analyse de la vie sociale. Il en va de même pour les émotions, présentées comme un mode de communication irrationnel. Notre point de vue est différent : il souligne l’importance de la matérialité. Les émotions sont spécifiques à la corporéité, donc à la matérialité. Les émotions n’émergent pas à l’état pur en dehors de situations ou de contextes concrets dont on fait l’expérience.

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Des choses qui ont traversé des océans : sur la matérialité des transactions identitaires

Article de Filomena Silvano

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 45, 2017, pp. 63-75.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Anthropologie, Objet, Famille, Migration, Identité, Génération, Mémoire, Histoire familiale, Mode de vie, Portugal, Mozambique, Brésil

Le texte rend compte d’une ethnographie réalisée au Brésil avec trois familles portugaises dont le parcours de vie transcontinental est passé par le Portugal, le Mozambique et le Brésil. Il montre que les objets qui ont accompagné les migrations de ces familles font partie de ce que Jean Remy (2015) désigne par la « matérialité du social ». Ces objets ont servi à reproduire, dans les nouvelles maisons, les habitudes incorporées dans les maisons du passé, à soutenir les processus de construction de la mémoire familiale et à consolider la reconstruction d’une position de classe. Ils ont été la matérialité du déroulement de leurs vies.

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