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Dossier composé de 5 articles :
- La prévention sociale et le jeune errant : quelle clinique « en » rue possible ?
- Un espace transculturel intermédiaire pour « soigner » des délinquants juvéniles et violents en Nouvelle-Calédonie
- La médecine coloniale en Afrique XIXe-XXe siècles : des soignants au service d’une entreprise politique ?
- Produire des « enfants » dans le cadre de rituels de possession tandroy (Madagascar). Relation thérapeutique et enjeux identitaires collectifs dans un contexte de mobilité
- Les deux médecines : pluralisme thérapeutique et santé mentale en Lorraine
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 4, décembre 2023, pp. 271-293.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Suicide, Relation soignant-soigné, Thérapie, Approche clinique, Psychothérapie, Empathie, Famille
Le suicide est souvent appréhendé comme un droit individuel, comme une décision à laquelle le sujet aboutirait par une délibération de soi à soi. La clinique nous donne tout autre chose à voir et à penser. D’une part, le suicide apparaît comme l’une des plus douloureuses blessures affectant les liens et la fiabilité dans les familles. D’autre part, il survient très souvent là où l’appartenance du sujet à son contexte interhumain est « mortellement » touchée. Plutôt que d’en appeler à l’autre auquel il ne croit plus, le sujet blessé se retourne contre lui-même, mais meurtrit indirectement les siens. L’un des enjeux de l’intervention thérapeutique vise alors à retrouver le champ interhumain originaire du mouvement suicidaire, et à y travailler les vécus d’injustice sans créer de nouvelles victimes. Il s’agit encore de mobiliser concrètement les proches – dont la présence s’estompe dans l’horizon suicidaire – en sorte de ré-affirmer les liens d’attachement, la solidarité et le soutien mutuel. Les auteurs s’interrogent enfin sur la manière de tenir bon, en tant qu’intervenants, face à ces confrontations éprouvantes à la proximité – ou à l’effraction – de la mort.
La présence d’un TSA chez l’enfant oblige sa famille à mettre en œuvre des stratégies défensives pour lutter contre le déséquilibre psychique groupal. De ce fait, les trajectoires thérapeutiques plurielles visent l’apport des soins multiformes à l’enfant. Notre recherche auprès des membres de deux familles différentes rencontrées dans un centre psychoéducatif permet d’appréhender l’effet de la coprésence des types de soins sur la souffrance psychique vécue. Les résultats montrent que l’itinéraire thérapeutique est parsemé d’obstacles ne favorisant pas un travail de symbolisation de la souffrance par les membres de la famille. Il demeure toutefois la prédominance accordée aux soins culturels exacerbés par ses représentations issues du contexte sociétal des familles. La coprésence des types de soins est vécue péniblement d’où la nécessité d’un accompagnement psychologique visant l’équilibre psychique des sujets.
Notre travail décrit l’élaboration d’hypothèses complexes concernant des vécus traumatiques précoces et chroniques chez des patients qui ont entretenu des échanges dysfonctionnels avec leur entourage et des relations nocives à leur propre corps. Ces hypothèses se sont révélées utiles pour choisir l’approche la plus adéquate à chaque phase du traitement. La parole, la relation et les approches corporelles développent tout leur potentiel thérapeutique si l’on prend soin d’évaluer comme un tout, la globalité de la personnalité du patient, ses particularités et sa situation existentielle.
Article de Lamine Fall, Awa Der Dieye Ndeye, Idrissa Diop
Paru dans la revue L'Autre, vol. 24, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 79-90.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Santé mentale, Scolarisation, Prise en charge, Psychiatrie infantile, Intégration scolaire, Partenariat, DAKAR
L’unité de pédopsychiatrie « Kër Xaleyi » de Fann à Dakar, a mis en place un réseau de partenariat avec les familles et certaines écoles pour faire face à la complexité de la prise en charge scolaire dans les situations de pathologie mentale, voire de handicap psychique ou mental. Un lien s’est établi entre l’école et l’hôpital, avec des visites scolaires et des interventions auprès des directions d’école et des enseignants. Dans cet article, les auteurs décrivent ce dispositif à travers des cas cliniques illustratifs puis analysent les enjeux liés aussi bien à la scolarisation qu’à la santé mentale de ces enfants. Ils finissent par quelques propositions pour améliorer le cadre global de la prise en charge pédopsychiatrique.
Le harcèlement scolaire est un sujet de préoccupation grandissant depuis une dizaine d’années, aux conséquences parfois désastreuses pour la santé physique et psychologique des enfants qui en sont victimes. Il existe de nombreuses approches qui tentent de remédier à ce phénomène, toutefois, elles partent toutes du même postulat : il faut intervenir à la place de l’enfant en souffrance. La grande majorité des stratégies de lutte contre le harcèlement cherchent à intervenir en toute logique entre le harceleur et sa victime pour défendre cette dernière et demander au premier de cesser l’agression. Nous montrerons dans cet article que cette manière d’agir présente des faiblesses et peut se montrer contre-productive, en toute logique interactionnelle. Nous proposerons une lecture systémique du problème qui permettra de développer une autre stratégie d’action, celle de travailler avec l’enfant ou l’adolescent harcelé afin qu’il trouve en lui les ressources nécessaires pour faire cesser l’agression. Afin de montrer l’efficacité de cette approche, nous analyserons les 79 cas qui ont été suivis dans le cadre d’une thérapie brève et stratégique selon le modèle de Palo Alto.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 4, décembre 2022, pp. 331-348.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Écologie, Posture professionnelle, Anxiété, Coopération, Thérapie, Crise, Émotion, Récit de vie, Jeu de société
Face aux bouleversements globaux et systémiques qui s’accélèrent et aux prédictions scientifiques anxiogènes à propos de notre avenir commun, de nombreuses personnes naviguent entre Isolement, Préoccupations, Perte de Sens et Détresse. Comment réinventer nos pratiques face à des enjeux qui nous concernent toutes et tous ? Comment l’approche narrative, initiée par White et Epston, peut nous soutenir dans cette quête et nous guider dans une posture politique et engagée ? Quels récits alternatifs soutiennent l’Espoir et la Dignité ? Pour y répondre, nous explorerons le jeu thérapeutique « Graines de Rêves », un temps suspendu de poésie, visant à offrir des espaces créatifs où dire et vivre ensemble la sensibilité à ce qui nous entoure.
Article de Maud Delahaye, Marie Caroline Saglio Yatzimirsky, Héloïse Marichez, et al.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 23, n° 2, juillet-septembre 2022, pp. 185-194.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Traumatisme, Atelier, Thérapie, Care, Empowerment, Création
L'atelier thérapeutique de couture FILAO est un espace hybride, de soins et de socialisation, destiné aux patients de la consultation de psycho traumatisme de l'hôpital Avicenne. Inspiré par l'antipsychiatrie et la psychothérapie institutionnelle, l'une de ses visées thérapeutiques est la réactivation des capacités de penser et d'agir lorsque celles-ci sont entravées par une immobilité mortifère propre au trauma.
L’implication des parents dans le milieu scolaire est un moyen important de soutenir la réussite des élèves. Les collaborations entre parents et enseignants sont de plus en plus reconnues comme vitales dans ce processus, et ce plus particulièrement lorsque les enfants présentent des difficultés scolaires. Les approches multifamiliales et multisystémiques ont démontré leur intérêt dans la prise en charge des troubles des conduites de l’enfant. Dans cet article, nous partagerons notre expérience de mise en place d’un dispositif de « classe des familles » (CDF) dans une école du Val-de-Marne (Ile-de-France, Paris). Nous tenterons d’en dégager les intérêts et les limites pour envisager de nouvelles perspectives et innovations en pédopsychiatrie.