Documentation sociale

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"L'exil est le reflet des désordres du monde"

Article de Anne Claire Defossez, Didier Fassin

Paru dans la revue Alternatives économiques, n° 443, février 2024, pp. 70-73.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Exil, Réfugié, Contrôle, Police, Immigration, Recherche, Solidarité, Action humanitaire, France

Dans le Briançonnais, à la frontière franco-italienne, bénévoles et militants se mobilisent depuis 2016 pour suppléer les défaillances de l'Etat et organiser l'accueil de celles et ceux qui suivent la route de l'exil. Duran cinq ans, les chercheurs Anne-Claire Defossez et Didier Fassin on enquêté sur ce terrain, séjournant deux fois par an à Briançon et participant aux activités du Refuge solidaire, puis des Terrasses solidaires. Ce cet "participation observante" et de leurs interactions et entretiens avec policiers, exilés et solidaires, ils ont tiré un livre à la fois sensible et documenté : L'exil, toujours recommencé. Chronique de la frontière (Seuil, 2024)

Étrangers mal jugés

Article de Cécile Madeline, Charlène Cuartero Saez, Alice Duchesne, et al.

Paru dans la revue Plein droit, n° 136, mars 2023, pp. 3-39.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Justice, Administration, Zone d'attente, Contrôle, Accès aux droits, Aide juridictionnelle, Droit administratif, Santé, Droit d'asile, Magistrat, Droit des étrangers

Dans un dossier consacré en 2012 à L’étranger et ses juges, Plein droit montrait comment l’extraordinaire complexité du droit des étrangers et l’opacité des procédures plaçaient les personnes étrangères dans une insécurité juridique qui, en toute autre matière, serait sévèrement condamnée. Depuis, la massification du contentieux des étrangers, notamment dans le domaine administratif (41,6 % de l’activité des tribunaux en 2021) n’a fait qu’accentuer le phénomène, entraînant en outre chez de nombreux juges un sentiment de perte de sens de leur fonction

Cette embolie est le résultat de choix politiques : la multiplication de mesures d’éloignement dont on sait qu’elles ne pourront pas aboutir, l’arbitraire des décisions conduisant au refus d’admission exceptionnelle au séjour comme l’impossibilité d’accéder à la préfecture du fait de la dématérialisation des procédures sont autant d’occasions de saisir les tribunaux et d’encombrer les prétoires pour des cas qui auraient pu être résolus si l’administration, au lieu de devoir « faire du chiffre », organisait correctement l’accueil et usait équitablement de son pouvoir d’appréciation.

Encore faut-il pouvoir atteindre les juges. Car la dégradation du droit d’accéder à la justice s’observe dans la mise à distance inédite des justiciables étrangers, qui passe par des réformes visant à rendre impossible, en pratique, l’exercice des voies de recours, à limiter l’accès à l’aide juridictionnelle, à multiplier l’usage de la vidéo-audience.

Victimes collatérales de l’embolie du contentieux des étrangers, les juges y participent parfois au prix du dévoiement de leurs missions, en se rangeant trop souvent dans le camp de l’administration dont l’idéologie sécuritaire imprègne leurs décisions : on le constate dans les domaines des interpellations sur la voie publique, du placement en rétention, du traitement des demandes de visas et des demandes de titres de séjour pour des raisons médicales ; sans compter l’obsession de la réduction des délais, qui affecte gravement le fonctionnement de certaines juridictions comme la Cour nationale du droit d’asile. Une dérive qui n’est en rien enrayée par le Conseil constitutionnel au vu des décisions qu’il a prises en matière de police des étrangers.

Malgré les annonces de « simplification », le contentieux des étrangers restera un capharnaüm juridique tant qu’on en fera l’instrument d’une politique hostile aux personnes étrangères.

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Laïcité : "L'Etat n'a pas à scruter les consciences des individus"

Article de Haouès Seniguer, Romain Gaspar, Brigitte Menguy

Paru dans la revue La Gazette des communes, n° 2/2648, Semaine du 16 au 22 janvier 2023, pp. 20-21.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Laïcité, Religion, Islam, Vie politique, État, Contrôle, Contrôle social

C'était il y a déjà sept ans. Le 13 novembre 2015, des terroristes se revendiquant de l’État islamique ont ouvert le feu sur des terrasses de cafés et de restaurants dans les 10e et 11e arrondissements de Paris et se sont faits exploser près du Stade de France à Saint-Denis. Le bilan des attentats les plus meurtriers jamais commis dans le pays est lourd : 131 morts et des centaines de blessés. Dans son livre "La République autoritaire. Islam de France et illusion républicaine (2015-2022)" (éd. Le Bord de l'eau, 2022), le politiste Haouès Seniguer estime que, depuis, l’État a basculé dans une "politique du soupçon" à l'encontre des musulmans. Il y dénonce une laïcité transformée en "outil de répression", ainsi qu'une "stigmatisation, voire une criminalisation de la pensée des musulmans", allant bien au-delà du simple contrôle du respect des lois.

Migration et travail détaché en Europe

Article de Frédéric Décosse, Emmanuelle Hellio, Béatrice Mésini

Paru dans la revue Migrations société, vol. 34, n° 190, octobre-décembre 2022, pp. 15-127.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Travail-Emploi, Travail, Migration, Union européenne, Travailleur immigré, Législation, Droit du travail, Marché du travail, Conditions de travail, Contrôle, Inspection du travail, Industrie, Agriculture, France, Espagne, Pays Bas

Mis en place par la directive 96/71/CE il y a plus de 25 ans, le détachement a connu un essor exponentiel en France, comme dans l’ensemble des pays de l’Union européenne (UE) : entre 2004 et 2018, le nombre de travailleurs détachés au sein de l’UE est passé de moins de 500 000 à près de 3 millions. Loin d’être un dispositif de libre circulation des travailleurs, le détachement s’affirme davantage comme un nouvel avatar de l’utilitarisme migratoire qui « multiplie » les frontières et renouvelle la segmentation du marché du travail européen. Ce dossier thématique de la revue Migrations Société consacré au travail détaché en Europe rassemble des cas d’étude qui analysent la réalité de ce phénomène dans divers pays et secteurs d’activité : la construction navale, l’industrie agroalimentaire et l’agriculture industrielle.

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La déontologie médicale à l’épreuve du contrôle sanitaire

Article de Arnaud Veisse

Paru dans la revue Plein droit, n° 134, octobre 2022, pp. 37-43.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Santé, Étranger, Immigration, Approche historique, Déontologie, Épidémie, Contrôle, Accès aux soins, OFII (Office français de l'immigration et de l'int

Les médecins ont été très tôt associés au contrôle sanitaire des immigrés, instauré dans une perspective hygiéniste. Aujourd’hui, c’est aux médecins de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) que revient la mission d’évaluer les critères médicaux sur la base desquels une protection sera ou non accordée aux étrangers malades. Dès lors qu’ils sont ainsi associés à la gestion de l’immigration, la question de leur indépendance et de la compatibilité de leur mission avec les règles déontologiques qui régissent la profession médicale se pose de façon particulièrement aiguë.

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Les invisibles. Enjeux de la procédure d’évaluation de l’âge dans le domaine de l’asile

Article de Anne Cécile Leyvraz

Paru dans la revue Le Sociographe, n° 76, décembre 2021, pp. 13-26.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Droit d'asile, Migration, Mineur isolé étranger, Contrôle, Invisibilité sociale, Parole, Âge, Réfugié, Suisse

Lors du dépôt de leur demande d’asile, des jeunes se présentant comme mineur·e·s sont soumis·e·s à une procédure d’évaluation d’âge à l’issue de laquelle elles et ils seront considéré·e·s soit comme majeur·e·s, soit comme mineur·e·s. Alors qu’elle a des conséquences importantes, tant sur la suite du parcours migratoire que sur la personne qui doit s’y soumettre, cette procédure est mal connue. À partir du cas suisse, cette contribution apporte un éclairage sur ses enjeux juridiques, épistémologiques et éthiques et les mécanismes à travers lesquels elle contribue à taire et délégitimer la parole des jeunes exilé·e·s.

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Ni majeurs ni mineurs. Les exilés déboutés du droit à la protection

Article de Hanane Bouseta

Paru dans la revue Le Sociographe, n° 76, décembre 2021, pp. 83-92.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Éducateur de rue, Jeune en difficulté, Mineur non accompagné, Protection de l'enfance, Contrôle, Prévention spécialisée

Une éducatrice de rue accompagne des jeunes exilés qui ne sont pas reconnus comme mineurs, faute de documents administratifs originaux, auprès des services de protection de l’enfance. Ils ne peuvent pas bénéficier des mises à l’abri réservées aux majeurs. Ils se trouvent dans une catégorie inexistante : ni majeur, ni mineur. Récit de parcours chaotiques.

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Ouistreham Ou Black Slam Soudan

Article de Muche

Paru dans la revue Le Sociographe, n° 76, décembre 2021, pp. 27-30.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Migration, Contrôle, Invisibilité sociale, Adolescent, Risque, Traumatisme, Précarité, Récit de vie, Poésie

Été 2017, le Collectif d’Aide aux Migrants de Ouistreham se donne pour mission de répondre aux besoins primaires de ces jeunes, souvent Soudanais. Muche rejoint la Team Chaussettes (recherche et distribution de vêtements et de baskets) en février 2019. Le slam est écrit après une distribution chaotique.

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Retour à Calais

Article de Jean Pierre Alaux, Maël Galisson, Frances Timberlake, et al.

Paru dans la revue Plein droit, n° 129, juin 2021, pp. 3-39.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Clandestinité, Répression, Contrôle, Violence, Droit des étrangers, Discrimination, Mineur non accompagné, Santé mentale, Prise en charge, Angleterre, France, Pas de Calais, Calais

C’est à la fin des années 1980 que les premier⋅es exilé⋅es sont repéré⋅es dans le Calaisis. Quarante ans plus tard, Calais, et tout le littoral nord-ouest français, sont toujours les zones de non droit que dénonçait, en 2008, le rapport La loi des « Jungles ».
Au fil des années, la région est restée le lieu symbole de l’acharnement des pouvoirs publics contre les exilé·es. Destruction des abris, dispersions répétées, violences policières, déni des droits, empêchements divers d’accès à l’eau, aux soins, à une information fiable : un mélange d’abandon et de harcèlement destiné à dissuader, faire disparaître, faire mourir parfois. Car à Calais, comme en Méditerranée et ailleurs, les morts servent d’arguments pour durcir toujours plus la surveillance et la militarisation de la frontière, au prix d’une augmentation constante des fonds déployés pour le « contrôle » de cette zone, pourtant toujours aussi vain, dans l’avant comme dans l’après Brexit.
Car les personnes exilées du nord-ouest de la France, maillons d’une chaîne qui traverse l’Europe et naît bien en amont, ne cessent de reconstituer des jungles : autant de lieux qui incarnent le spectacle de la frontière comme fermeture et non lieu de passage. Des lieux où celles et ceux qui s’obstinent à se montrer solidaires cherchent comment venir au mieux en aide à des personnes « qui demain ne seront plus là » : des mineur⋅es, des personnes souffrant de problèmes de santé mentale… Tandis que d’autres exilé⋅es tentent, avec un incroyable courage, de s’auto-organiser. Et de passer, quand même.

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« Il fallait que j’aille sur les frontières »  : récit

Article de Fabienne Augié

Paru dans la revue Empan, n° 116, décembre 2019, pp. 89-95.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Motivation, Tolérance, Solidarité, Migration, Contrôle, Photographie, Travailleur social, Témoignage

Fabienne est comédienne. Fabienne est citoyenne. Du monde. Elle subit un contrôle migratoire à la frontière italienne. Et tout se (re)déclenche en elle. Fabienne est photographe. Son engagement pour paraphe. Elle ne veut pas « faire spectacle avec ce qui est en train de se passer ». Alors elle observe, témoigne, lutte. Avec son cœur et ses tripes. Et son regard d’artiste nous donne, concernant la migration, l’occasion de transformer l’indignation en compréhension, considération puis en implications. « Faut qu’on travaille ».

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