Article de Aurélie Aromatario, Louise de Morati
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 67-88.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption, Parenté, Famille, Filiation, Biologie, Travailleur social, Psychologue, Parentalité, Qualification professionnelle, Intérêt de l'enfant, Norme sociale, Homoparentalité, Belgique
Ces dernières années, le domaine de l’adoption en Belgique a connu une formalisation juridique croissante, à l’instar d’un mouvement international consacrant comme pilier légal la notion d’« intérêt supérieur de l’enfant ». La procédure d’adoption est désormais un processus balisé, sélectif, tandis qu’elle est gérée par un milieu associatif qui s’est professionnalisé. Cet article, au travers d’entretiens menés avec des professionnel·les, des candidat·es et des parents adoptants, tend à observer cette procédure comme un prisme privilégié permettant d’analyser non seulement les mutations des définitions de la parentalité et des configurations familiales mais aussi le rôle des acteur·ices de terrain dans l’établissement et le renforcement de ces notions. Ainsi se dégage de cette entreprise « psycho-technocratique » un modèle normatif de « bonne » parentalité, défendu au nom d’une charge émotionnelle liée à l’intérêt supérieur de l’enfant. Ce modèle est soutenu et renforcé par des outils administratifs et psychologiques de gouvernement des individus, reposant d’une part sur un système de production narrative qui vise au développement de soi et, d’autre part, sur des normes familiales essentialistes et parfois hétéronormatives.
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Article de Catherine Gibon, Kristell Jeannot, Maurice Villard, et al.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 352, novembre 2017, pp. 10-34.
Mots clés : Travail social : Métiers, Enfance-Famille, Psychologue, IME, Pratique professionnelle, Profession, Famille, Travailleur social, Partenariat, Technologie de l'information et de la communication, Analyse de la pratique
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Film de Edie Laconi, 2016.
Mots clés : Enfance-Famille, Centre maternel, Soutien à la parentalité, Mère célibataire, Couple, Travailleur social, Assistant de service social, Éducateur spécialisé, Psychologue
Au Centre parental d'Hérouville Saint-Clair (Normandie), on apprend à devenir une bonne mère, à intégrer les normes d’une parentalité idéale. Pléthore d’assistantes sociales, d’éducatrices et de psychologues distribuent conseils, avertissements, bonnes et mauvaises notes. Menacées de voir leurs enfants placés en famille d’accueil, deux mères à peine sorties de l’adolescence et dépourvues de tout repère social affrontent comme elles peuvent les rigueurs de ce huis clos. Comme toute institution, le centre parental promeut des valeurs et impose un règlement. Les deux fragiles héroïnes du film comparaissent périodiquement devant un aréopage de travailleuses sociales qui tient du conseil de discipline voire du tribunal. La caméra ne saisit que le profil de ces bienveillantes tutrices qui posent des diagnostics terrifiants sur les "retards" de développement des enfants et brandissent la menace suprême à mots à peine couverts. Au long des mois, le film suit ces deux jeunes filles qui s’accrochent à leurs enfants comme à leur dignité. Elles s’évadent dans des rêves touchants de naïveté, se rebellent, pleurent, se laissent plus ou moins apprivoiser. En contrepoint, on découvre un jeune couple, d’emblée soumis et résigné à la fatalité sociale. Tandis que pour les apprentis parents et leurs tout-petits le temps s’écoule à vive allure, dans cette institution à la fois moderne et archaïque, il semble figé. Le film n’en fait pas le procès, il ouvre le débat. (Description de l'éditeur)