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Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, novembre-décembre 2023, pp. 111-128.
Mots clés : Travail-Emploi, Entreprise, Action sociale, Professionnalisation, Capitalisme, Rentabilité, Économie sociale et solidaire, Politique de l'emploi
À la fin des années 2000 et au début des années 2010, la notion d’entrepreneuriat social a suscité la polémique dans l’économie à lucrativité limitée. Proposant d’appréhender ses organisations comme des entreprises, et leurs dirigeants comme des entrepreneurs, celle-ci rompait avec la tradition d’euphémisation de l’économique qui marquait la représentation traditionnelle du secteur, qu’elle se retrouve dans « l’économie sociale » ou « l’économie solidaire ». Nous montrons ici comment cette catégorie hétérodoxe est promue par des acteurs publics et parapublics au début des années 2000 pour accompagner les dynamiques de marchandisation du secteur et le travail de professionnalisation entrepreneuriale des organisations à lucrativité limitée qui les accompagnent, en lien avec leur rôle de support à la création d’emplois. Sous l’impulsion de ces acteurs, des dirigeants d’organisations de l’économie à lucrativité limitée « marchandisées » se saisissent également de l’entrepreneuriat social et se constituent en mouvement d’acteurs, pour promouvoir une lecture jugée plus adéquate de leurs activités économiques.
Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 45, n° 172, 2023, pp. 69-77.
Mots clés : Travail-Emploi, Grand âge-Vieillissement, Aide soignant, Professionnalisation, Reconnaissance, Profession, Pratique professionnelle, Institution, EHPAD, Personne âgée, Conditions de travail, VAE
La dénonciation récente des pratiques de certains Ehpad a visé entre autres l’exercice du métier d’aide-soignante sans le diplôme d’État (DE) associé à ce métier. Or l’existence de « faisant fonction » n’est ni nouvelle ni exceptionnelle. « Faire fonction » a longtemps été accepté comme mode d’exercice transitoire, inscrit dans un processus de sélection en vue d’accéder à la formation d’aide-soignante. La validation des acquis de l’expérience (VAE) en a même fait un moyen d’apprendre sur le tas, susceptible de conduire à développer des compétences équivalentes à celles qu’on peut acquérir en formation. On constate cependant que les faisant fonction qui se présentent en VAE du DE d’aide-soignante n’ont eu pour la plupart aucune autre expérience que celle du travail auprès des personnes âgées. Pourtant, celui-ci ne se fait pas toujours dans les conditions qui permettraient de développer toutes les compétences du métier. Même si elles aspirent au diplôme, les faisant fonction d’aide-soignante exercent en réalité de façon durable, sous ce statut. À observer celles qui tentent d’obtenir le diplôme par la VAE, il apparaît qu’entre les tâches réalisées de façon non conforme et celles qui ne sont jamais faites, les faisant fonction ne font parfois qu’illusion d’aides-soignantes en dépit de toute leur bonne volonté.
Article de Lisa Carayon, Julie Mattiussi, Arthur Vuattoux
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2022, pp. 65-87.
Mots clés : Travail-Emploi, Enfance en danger-Protection de l’enfance, Mineur isolé étranger, Insertion professionnelle, Jeune majeur, Protection de l'enfance, Formation professionnelle, Professionnalisation, Autonomie, Orientation professionnelle, Accompagnement
Les jeunes isolés étrangers basculent, dès l’approche de leur majorité, d’une logique de protection de l’enfance à une logique de régularisation qui implique, selon les acteurs de l’aide sociale à l’enfance, la mise en œuvre d’une stratégie de formation rapide et professionnalisante. Cette exigence, émanant des politiques publiques concernant ces jeunes étrangers et accompagnée par des acteurs locaux de l’insertion, pose toutefois la question de l’écart entre les injonctions institutionnelles à la professionnalisation et les espérances scolaires et professionnelles des jeunes. Elle questionne également la complexité des seuils d’âge auxquels sont confrontés ces jeunes autour de la majorité, les faisant passer en quelques mois d’un statut d’enfant à protéger à celui d’adultes censément autonomes.
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 113-118.
Mots clés : Travail-Emploi, Insertion par l'économique, Insertion professionnelle, Formation, Innovation sociale, Professionnalisation
Nous verrons comment les métiers des professionnels de l’insertion par l’activité économique ont largement évolué. Ainsi, l’objectif global des structures s’est recentré sur l’insertion professionnelle des publics. D’autre part, nous analyserons comment la solidité du trio composé de l’encadrant, de l’accompagnateur et du directeur ainsi que la formation en situation de production jouent un rôle essentiel sur l’insertion durable des publics accompagnés. Enfin, nous mettrons en exergue la capacité d’innovation des SIAE qui permet de créer de l’emploi localement pour des personnes qui en sont éloignées.
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 56-61.
Mots clés : Travail-Emploi, Insertion professionnelle, Travailleur social, Développement local, Économie sociale et solidaire, Entreprise solidaire d'utilité sociale, Approche systémique, Professionnalisation, Insertion par l'économique, Parcours professionnel, Qualité, Formation de formateur
Dans un contexte de renforcement des politiques d’insertion et du tout inclusion dans l’emploi, face à la segmentation des missions et responsabilités des salariés permanents de l’insertion par l’activité économique, la question de la professionnalisation des encadrants techniques n’est-elle pas un enjeu fort pour la cohérence et la qualité des parcours des salariés en insertion ?
En quoi la prise en compte des émotions permet-elle de mieux analyser les dynamiques au travail ? La pluralité des chapitres vise à répondre théoriquement et concrètement à la question en montrant que les émotions dialoguent avec le sens du travail et son organisation, impulsent ou réduisent les potentiels d'action. Les lecteurs auront accès à une traduction inédite d'un très beau texte de la grande sociologue américaine Arlie Russell Hochschild.
La manière dont le discute Christophe Dejours met en saillie les différences de préoccupations et de concepts entre sociologie et psychanalyse. En outre, plusieurs chercheurs et praticiens disent comment la prise en compte des émotions s'articule avec les corpus de leur discipline. Sociologues, anthropologue, historienne, cliniciens nous livrent la manière dont ils et elles s'appuient sur l'existence des émotions dans le travail pour fonder leurs repères, leur approche et leur contribution à l'analyse des mondes sociaux et particulièrement du travail.
Ainsi, la visibilité des émotions ou son invisibilité peuvent constituer un indicateur très pertinent pour l'historienne, nous explique Arlette Farge. Les émotions jouent comme révélateur des conditions de travail et participent activement des spécificités professionnelles. L'expression des émotions est sociale et genrée (Angelo Soares). Elles peuvent être prises dans des rapports de domination et instrumentalisées par autrui pour conduire à des comportements particuliers, ainsi qu'en témoigne Patricia Paperman.
Elles supposent toujours une activité de travail spécifique pour les assumer, les mettre à distance, les exprimer ou les taire selon les contextes et les situations. Cela peut conduire, lorsque l'organisation du travail est pathogène, à une désaffection, risquée pour le sujet (Thomas Périlleux). On pense couramment à la dimension individuelle de ce travail sur les émotions mais l'ouvrage montre qu'il fait l'objet d'une appropriation collective (Julien Bernard) et parfois institutionnalisée comme dans les hôpitaux (Michel Castra), ce qui permet de penser qu'une prise en charge organisationnelle des émotions est possible.
A quand sa généralisation ?
Livre de Goucem Redjimi, Long Pham Quang, Florence Tardif Bourgoin, Pascal Roquet, et al., édité par l'Harmattan, publié en 2022.
Mots clés : Travail-Emploi, Formation professionnelle, Identité, Professionnalisation, Mobilité professionnelle, Identité professionnelle, Interaction, Projet professionnel, Temps, Orientation professionnelle, VAE, Animateur socioculturel, Soins palliatifs, Centre social, Bénévolat, Formation alternée, Mémoire de formation professionnelle, Infirmier, Mission locale pour l'emploi, Éducateur spécialisé, Établissement pour personne handicapée
Comment appréhender les processus de tensions identitaires des individus situés dans des contextes d'apprentissage, de formation ou d'activité professionnelle ? Les auteurs analysent les processus complexes de la formation et de la professionnalisation des métiers de l'accompagnement, centrés sur la relation à autrui : animation, éducation, formation, industrie, insertion, médico-social, santé. Les résultats présentés, issus de travaux de recherche réalisés dans le cadre du laboratoire de formation des adultes du CNAM, ouvrent de nouvelles perspectives de transformation des pratiques professionnelles au sein d'organisations marquées par des formes de rationalisation de leur gouvernance.
Ces transformations conduisent les professionnels à recomposer leur identité de manière plus singulière en se heurtant à des conflits et des temps d'incertitude.
Article de Mireille Cifali, Jean Marie Barbier, Cédric Frétigné, et al.
Paru dans la revue Education permanente, n° 220-221, septembre-décembre 2019, pp. 7-253.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Travail-Emploi, Formation professionnelle, Formation, Adulte, Évolution, Prospective, Professionnalisation, Technologie numérique, Formation professionnelle continue, Savoir, Compétence, Formation alternée, Législation, Auto-apprentissage, Organisme de formation, Financement, Artisanat, Mobilité professionnelle, Insertion professionnelle, Expérimentation, Évaluation, Activité de service, Aide à domicile, Formation de formateur, Université, Enseignant, Lewin (Kurt)
Que sera demain la formation des adultes ? Dans un contexte de profondes mutations - culturelles, politiques, sociales, économiques et juridiques - , anticiper n'est pas facile. Multiplication des outils numériques, redéfinition du rôle des formateurs, loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel"... Le monde de la formation se transforme ; les défis à relever sont de plus en plus nombreux et de plus en plus complexes.
Au regard des tendances qui se dessinent et de la transformation prévisible des enjeux, des moyens, des objectifs et des contraintes auxquels seront exposés formateurs et formés, ce numéro spécial invite praticiens et chercheurs à préciser les questions vives, les dynamiques, les environnements, les outils et les idées permettant de penser la formation de demain.
Ce numéro invite, non pas à faire un inventaire ou un bilan, mais à regarder plus loin que le contexte actuel pour envisager l'avenir de la formation et celui de ses acteurs.
Cette publication aborde un questionnement essentiel, relatif aux parcours professionnels. Il s'agit des notions de transversalité et de transférabilité des compétences, qui permettent d'aider les personnes à se donner des perspectives d'évolution, de reconversion ou de développement de nouveaux savoirs.