Livre de Nicolas Delalande, édité par Seuil, publié en 2019.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Ouvrier, Mondialisation, Compétition, Libéralisme, Nationalisme, Solidarité, État, Argent, Approche historique, Grève, Syndicalisme, Socialisme
Les ouvriers peuvent-ils s'organiser à une échelle internationale pour lutter contre la mondialisation du capital et la concurrence sociale généralisée ? Poser la question pourrait paraître incongru en ce début de XXIe siècle, où les mots d'ouvriers, de solidarité et d'internationalisme s'apparentent, dans le meilleur des cas, aux vestiges d'un passé lointain. L'oubli de cette histoire alimente un débat piégé, dont le schématisme sature et appauvrit l'espace public.
Mais ni notre passé, ni notre présent politique ne se résument à une opposition stérile entre libéralisme inégalitaire et repli nationaliste. D'autres voies ont existé, qu'il importe de retrouver pour sortir d'un face-à-face aussi pauvre sur le plan intellectuel que dangereux pour notre avenir collectif. Pendant un siècle, des années 1860 aux années 1970, les mouvements ouvriers, socialistes, anarchistes, communistes, syndicalistes, avec leurs sensibilités propres, furent porteurs d'un projet internationaliste puissant, dont l'objectif n'était pas de fermer les frontières ou de restreindre les échanges, mais de bâtir une mondialisation des solidarités ouvrières, par-delà les différences nationales et linguistiques qui pouvaient les séparer. La défense des classes populaires ne passait pas par le repli, l'autarcie ou le rejet de l'autre, plutôt par la coordination internationale des combats et des revendications. Ce projet ambitieux, auquel bien peu croyaient à ses débuts, fut souvent chaotique, conflictuel et contradictoire. L'empreinte qu'il a laissée sur la fin du XIXe siècle et tout au long du XXe siècle est néanmoins considérable.
Livre de Jean Lojkine, édité par le Bord de leau, publié en 2016.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Culture-Loisirs, Mouvement social, Communication, Vie politique, Information, Réseau d'information et de communication, Démocratie participative, Solidarité, Capitalisme, Autogestion, Internet
Comment fédérer des mouvements sociaux dont la libre association nimplique aucunement la fusion dans un ensemble homogène et centralisé ? Cette question est bien au coeur des luttes altermondialistes et des mouvements des indignés. Comment aller jusquau bout de la démocratie «réelle « qui fédère les savoirs locaux et les savoirs universels, les savoirs de la vie quotidienne et les expertises savantes ? La réponse ne réside pas dans un passage « en douceur « du capitalisme financier au communisme informationnel.
Les usages sociaux des nouvelles technologies de linformation ne sont jamais déterminés technologiquement, ils portent toujours en eux la possibilité dun choix, contradictoire, entre plusieurs politiques. La grande alliance entre les cadres, les travailleurs de linformation et les couches populaires ne naît pas spontanément de la mise en commun des expériences locales ; elle ne doit pas en effet gommer les différences des trajectoires de ceux qui décident de lutter ensemble.
Ce livre tente de montrer comment les luttes des paysans irrigateurs, des communautés villageoises coopératives ont quelque chose de commun avec le combat des jeunes diplômés pour une nouvelle civilisation post-capitaliste. La révolution industrielle à laquelle continue de renvoyer la "modernité capitaliste" (production et la consommation de masse, centralisation hiérarchique, division du travail) soppose radicalement à la nouvelle "modernité " issue de la révolution informationnelle.
Cest elle qui donne sens au mouvement actuel en faveur des coopératives, de léconomie solidaire, cest elle qui fonde toutes les nouvelles pratiques solidaires, les expériences de démocratie directe tant dans laccès aux ressources naturelles que dans le partage des informations.