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Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 126-134.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Mobilité géographique, Sociabilité, Vieillissement, Habitat, Enquête, Santé, Autonomie, Transport, Midi Pyrénées
Le déplacement des sujets vieillissants est un indicateur d’autonomie, un opérateur de la culture domestique et la médiation obligée de l’accès au « marché du 3e âge », mais aussi facteur de la validation de soi comme concitoyen à part entière. Une enquête confirme les effets de l’avancée en âge sur la réduction des déplacements, mais un usage fréquent de l’automobile dans les jeunes générations de retraités permet d’entretenir plus long-temps la sociabilité, de conforter l’ouverture sur le monde et offre l’engagement dans des formes du vieillir ancrées dans l’autonomie.
L’ouverture sur le territoire national de la mention urgences pour les infirmiers en pratique avancée a entraîné une croissance exponentielle du nombre d’infirmiers entrant en formation et d’universités proposant la mention. L’implication des équipes d’encadrement dans la mise en œuvre d’un parcours professionnalisant est un enjeu majeur pour leur implantation dans les services de soin. Cette enquête exploratoire a pour but de dresser le portrait de ces nouveaux étudiants et d’examiner les modalités de leur formation. [Source : résumé d'auteur]
Les gériatres libéraux rapportent des exercices hétérogènes, alors que la spécialité dans son ensemble s’interroge sur son modèle. Nous avons conduit des entretiens semi-dirigés pour comprendre la conception que les gériatres libéraux avaient de leur rôle dans le système de santé. Ils rapportent une certaine homogénéité dans la conception qu’ils ont de leur rôle, qui correspond à celle des gériatres dans leur ensemble : il semble y avoir une identité professionnelle de la gériatrie.
La gériatrie libérale est une modalité d’exercice peu connue. Nous avons réalisé une enquête par questionnaire pour tenter de décrire le rôle des gériatres libéraux dans le système de santé. Bien que peu nombreux, les gériatres libéraux rapportent des exercices très différents, y compris dans la conception qu’ils ont de leur rôle. Il s’agit d’une première monographie de l’activité des gériatres libéraux, dont les résultats nous ont motivés à proposer une analyse compréhensive de ce rôle.
Cet article analyse les transformations de l’hébergement d’urgence dans le cadre de la pandémie du Covid-19 et les épreuves qu’elles ont engendrées pour les professionnels et les personnes qui y sont hébergées. À partir d’une enquête de terrain conduite dès le premier confinement en mars 2020 et prolongée jusqu’en mars 2022, nous documentons comment un dispositif de « mise à l’abri hivernal » a fait l’objet de reconfigurations afin de mettre en application les mesures de « confinement » et de « distanciation sociale ». Alors que la promiscuité de ce type d’hébergement est déjà connue, nous montrons que celle-ci est désormais cadrée comme un problème sanitaire. Ce nouveau cadrage engendre des pratiques d’espacements et de déplacements de personnes vers d’autres habitats précaires, dont l’internat d’un lycée. En décrivant ces espacements et déplacements des personnes hébergées, l’enquête montre comment la crise sanitaire a finalement contribué à renforcer l’intensité de deux épreuves typiques de l’urgence sociale : celle du déplacement contraint des individus considérés sans attaches et celle du caractère temporaire et précaire des habitats proposés.
Pour lutter contre le VIH, des ONG recrutent des pairs-aidants (« EP ») dans les populations les plus exposées au risque de contamination. Ceux-ci travaillent sous un statut ambigu de « bénévole sous contrat ». L’auteur a mené en Côte d’Ivoire trois interventions en psychodynamique du travail, visant à explorer le vécu au travail de ces EP LGBT, sous l’angle de la perspective du care. Même si la faible reconnaissance financière liée au statut peut être compensée par d’autres avantages, l’emploi comme stigmate semble nuire à une authentique discussion sur l’organisation du travail. L’article montre aussi un malentendu entre les objectifs parfois contradictoires qui leur sont donnés et ce qui mobilise les EP au travail. Tout ceci a des conséquences néfastes sur l’efficacité de ce dispositif de lutte contre le VIH alors que des EP ont des propositions encore actuellement inaudibles pour concilier une meilleure efficacité et l’amélioration de leur condition.
Livre de Maryvonne Charmillot, Agnes Földhazi, Caroline Jacot Descombes, Daniel Kunz, et al., édité par IES, publié en 2021.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Sexualité, Information sexuelle, Jeune, Représentation sociale, Parents, Relation enfant-parents, Travail social, École, Santé, Droits de l'homme, Enquête, Suisse
Toute éducation, et l'éducation sexuelle ne fait pas exception, se déploie dans un cadre normatif. En Suisse, l'éducation sexuelle a été fortement marquée par des représentations hygiénistes, de santé publique ou par des principes moraux voire religieux. Aujourd'hui, les droits humains constituent également un cadre de références. Quels sont les contenus et les orientations de l'éducation sexuelle actuelle ? Quelles sont les attentes des jeunes ? Quel est le regard porté sur l'éducation par les jeunes, les parents et le corps enseignant ? Les droits humains font-ils réellement partie de cette éducation ? Cet ouvrage se propose de répondre à ces questions sur la base d'une recherche qui a exploré les représentations des différents groupes concernés à propos des droits sexuels, des valeurs démocratiques qui les sous-tendent (participation, non-discrimination, égalité, liberté, etc.) et de leur prise en compte ou non dans les pratiques éducatives.
Pour chaque type d'acteurs et actrices, la place des droits sexuels est donc abordée, qu'elle soit considérée comme base, repère, ou objet de l'éducation sexuelle. Le degré d'appropriation de ces droits a aussi été pris en considération, qu'ils soient méconnus, ignorés, appliqués ou questionnés. Cet ouvrage est destiné à toute personne impliquée dans l'éducation sexuelle des enfants et des jeunes, que ce soit en tant que parent, professionnel·le de la santé, du travail social et de l'éducation ou encore en tant que scientifique et responsable de formation.
Il vise à enrichir les manières de penser l'éducation sexuelle par la compréhension de la place accordée ou non aux droits.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 319-332.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Santé publique, Quartier prioritaire, Territoire, Participation, Enquête, Inégalité, Classe sociale, Précarité, Québec, Belgique, France
Depuis plusieurs décennies, la récurrence des discours publics sur les "crises" des systèmes de santé en Europe et en Amérique du Nord va de pair avec la montée des discours sur le rôle central de la "santé publique" et de la "démocratie en santé" dans l’action publique et la lutte contre les inégalités sociales de santé . Les discours qui ont accompagné la crise sanitaire et sociale liée à l’épidémie de Covid-19 en sont un exemple particulièrement saillant.
Le renoncement aux soins participe des inégalités sociales de santé. Il a été beaucoup étudié sous l’angle du coût des soins. Or des études qualitatives pointent aussi l’impact des liens sociaux sur les comportements de santé. L’objet de cet article est de mesurer les différents déterminants du renoncement à partir de l’enquête statistique sur les ressources et les conditions de vie des ménages (SRCV) de 2013, comportant un module spécifique sur les contacts sociaux. Nous modélisons d’abord la probabilité de renoncer à des soins quel qu’en soit le motif, en fonction de différents types de ressources, économiques et sociales, puis nous estimons ce même modèle sur trois types de renoncement : pour raisons financières, logistiques ou pour d’autres raisons. Toutes choses égales par ailleurs, être pauvre en conditions de vie multiplie par six le risque de renoncer à des soins pour raisons financières, mais joue également positivement sur les deux autres types de renoncement. Plus la personne cumule des difficultés de sociabilité, plus elle est susceptible de renoncer à des soins, quel que soit le motif de renoncement, révélant l’importance des ressources sociales au-delà des ressources économiques.