Documentation sociale

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Adolescences sous contrôle : genre, race, classe et âge au tribunal pour enfants

Livre de Arthur Vuattoux, édité par Presses de Sciences Po, publié en 2021.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Justice des mineurs, Enquête, Genre, Discrimination, Délinquance juvénile, Audition de l'enfant, Juge des enfants, Instruction judiciaire, Sexualité, Garçon, Fille, Déviance, Représentation sociale, Ethnie, Classe sociale, Pouvoir, Handicap, Gens du voyage, Droit, Ordre social

Parce qu'elle est à la fois chargée de les juger et de les protéger, la justice des mineurs est une des institutions symboles de l'universalisme républicain. Traite-t-elle pour autant tous ces justiciables de la même manière ? Arthur Vuattoux a mené l'enquête auprès de deux tribunaux, suivi plusieurs procès, analysé plus de deux cents affaires mettant en cause des adolescents. Verdict : les normes de genre orientent profondément la façon dont les professionnels consultés par les juges et les juges eux-mêmes appréhendent les déviances à cet âge.
Autant ils ramènent volontiers celles des garçons aux actes commis et au rôle des pairs, autant ils sont enclins à sexualiser et à médicaliser les comportements des filles. Ce traitement différencié dépasse les questions de genre, il touche aussi la race, l'âge, la classe sociale. Il contribue à produire ou à renforcer, au coeur même de l'institution judiciaire, les discriminations systémiques envers des populations minoritaires.

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Des "Blancs honoraires" ? Les trajectoires sociales des Portugais et de leurs descendants en France

Article de Margot Delon

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 228, juin 2019, pp. 4-28.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigré, Personne issue de l'immigration, Représentation sociale, Enquête, Classe sociale, Bidonville, Mobilité sociale, Racisme, Portugal, Champigny

Peu étudiés, les immigrés et descendants d’immigrés portugais occupent une position originale dans les dynamiques de stratification en France. Disposant de capitaux économiques, ils accèdent plus rarement aux positions les plus dominantes sur les marchés des titres scolaires et de l’emploi. À partir d’une enquête par entretiens, observations, archives et statistiques, l’article décrit les trajectoires socio-résidentielles de ce groupe afin de saisir les processus de racialisation ainsi que les hiérarchies auxquelles ils contribuent, relativement à d’autres groupes issus de l’immigration. À ces fins, la catégorie de "Blanc honoraire", créée dans le contexte étasunien, est employée pour rendre compte de l’importance des groupes intermédiaires dans les hiérarchies ethno-raciales. Cette catégorie permet de saisir tant le privilège dont bénéficient les personnes d’origine portugaise relativement aux minorités coloniales et postcoloniales que le caractère ambigu et précaire de ce privilège. Pour être effectif, ce dernier suppose en effet l’adhésion et la reproduction des attentes du groupe dominant, notamment en ce qui concerne le fait de se distinguer de groupes stigmatisés. L’étude de la façon dont ce privilège a été en partie construit par les politiques de l’immigration et de l’habitat précaire dans l’après-guerre montre également combien la racialisation est loin d’avoir été linéaire et uniforme. Ce processus a créé des conditions de socialisation congruentes avec certaines aspirations migratoires des familles dans les bidonvilles, ce qui a durablement structuré les trajectoires et les manières de se positionner des personnes qui y ont grandi.

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Ce que les riches pensent des pauvres

Livre de Serge Paugam, Bruno Cousin, Camila Giorgetti, et al., édité par Ed. du Seuil, publié en 2017.

Mots clés : Pauvreté, Représentation sociale, Classe sociale, Mixité sociale, Quartier, Enquête, Ghetto, Ordre social, Sécurité, Solidarité, Richesse, Paris, Delhi, Sao Paulo

Les pauvres suscitent-ils aujourd'hui, chez les riches, une répulsion similaire à celle que le peuple inspirait aux bourgeois au XIXe siècle ? Autrement dit, les démunis sont-ils encore considérés comme une classe dangereuse, immorale et répugnante ? En interrogeant le refus de la mixité résidentielle manifesté par les catégories supérieures, telle est la question frontale que pose cet ouvrage, issu d'une grande enquête comparative sur les perceptions de la pauvreté et des inégalités dans les beaux quartiers de trois métropoles : Paris, São Paulo et Delhi.
A partir d'entretiens approfondis, il montre que la quête d'entre-soi des habitants des ghettos dorés n'est pas seulement motivée par une recherche de prestige et de qualité de vie, mais également par des représentations des pauvres qui les incitent à s'en protéger. Comment parviennent-ils à justifier leurs stratégies d'évitement et de relégation des catégories défavorisées, ainsi qu'à légitimer l'ordre local qu'ils s'efforcent de perpétuer ? Au-delà de la peur de la criminalité et de l'insalubrité apparaît la crainte des élites d'être en quelque sorte contaminées par des modes de vie jugés culturellement indésirables ou moralement nuisibles.
A travers les mécanismes du séparatisme social, ce sont les conditions de possibilité de la solidarité que cet essai explore.

Devenir parents : les appropriations différenciées de l’impératif de procréation

Article de Bertrand Geay, Pierig Humeau

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 214, septembre 2016, pp. 4-29.

Mots clés : Enfance-Famille, Parents, Parentalité, Procréation, Démographie, Classe sociale, Représentation sociale, Enquête

Il est peu de comportements sociaux qui semblent aujourd’hui aller de soi autant que celui consistant à vouloir « avoir un enfant ». À partir de l’exploitation secondaire de deux enquêtes nationales (l’Enquête histoire familiale et l’Étude des relations familiales et intergénérationnelles) et d’une étude qualitative longitudinale sur 50 familles, cet article analyse les différentes manières d’entrer dans la vie de famille. Sont tout d’abord examinés les principaux déterminants des variations des modes d’accès au statut de parent. On propose ensuite une approche synthétique de ces variations, à la fois statistique et ethnographique, en reconstituant l’espace des différenciations sociales à l’œuvre dans la production des représentations de la famille et des manières d’entrer dans la vie. Des fractions les plus précaires des classes populaires aux différentes fractions des classes dominantes, on analyse ainsi le poids relatif des ressources économiques et culturelles, des origines sociales, de la trajectoire scolaire et des parcours d’entrée dans la vie dans la constitution des stratégies de reproduction telles qu’on peut les saisir au moment où l’on devient parent.

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Jeunesses françaises : bac + 5 made in banlieue

Livre de Fabien Truong, édité par la Découverte, publié en 2015.

Mots clés : Banlieue, Étudiant, Jeune, Sociologie, Enquête, Entretien, Scolarité, Lycée, Université, Projet professionnel, Projet de vie, Insertion sociale, Insertion professionnelle, Ouvrier, Norme sociale, Représentation sociale, Discours, Témoignage, Récit de vie, Enfant de migrant, Devenir, Motivation, Niveau scolaire, Niveau de qualification, Classe sociale, Stigmatisation, Identité, Réussite sociale

Ancien prof de lycée dans le " 9-3 " devenu sociologue, Fabien Truong a pendant dix ans (des émeutes de 2005 aux attentats de janvier 2015 ) suivi et accompagné une vingtaine d'anciens élèves, du bac jusqu'à la fin de leurs études. Tour à tour prof, enquêteur, témoin, conseiller et confident, il dresse ici le portrait tout en finesse d'une certaine jeunesse française, celle des banlieues populaires issues de l'immigration. Loin des clichés médiatiques, du fatalisme politique ambiant et des prophéties catastrophistes de la " désintégration sociale ", ce livre observe la dilution quotidienne de cette jeunesse dans la société française. De la fac aux grandes écoles, en passant par les cycles plus courts, ces jeunes incarnent la face cachée d'une passion nationale : sortir de sa condition par l'école. Confrontés au stigmate des origines, à l'impératif de rentabilité assigné aux études longues et à la précarité massive, ils mènent un combat ordinaire pour gagner l'estime de soi et apprendre à naviguer entre les multiples frontières du monde social. En offrant une véritable plongée dans l'intimité de ces jeunes étudiants en quête d'échappée, ce livre peut se lire aussi comme un récit initiatique, déroulant dans le temps long leurs rêves d'ascension sociale, leurs questionnements identitaires, les peines et les joies de l'apprentissage intellectuel, leur rapport à la religion ou leurs histoires d'amour. Car, dans ces territoires de la République, rien n'est jamais gagné ni perdu d'avance. Fabien Truong est professeur agrégé au département de sociologie de l'université Paris-8. Il est l'auteur de Des capuches et des hommes. Trajectoires de " jeunes de banlieue " (Buchet-Chastel, 2013), couronné du Prix de l'écrit social 2014.